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Benga
Le Benga (« quelque chose de beau » en luo) est un genre musical créé par des Luo, mais né à Nairobi, à la fin des années 40 de l'union de la musique de danse cubaine, de la rumba congolaise, importées notamment par Jean Bosco Mwenda et Sam Mangwana, et du « finger-style » zaïrois (en pinçant les cordes directement avec le bout des doigts ou les ongles par opposition à l'utilisation du plectre) mariés avec le kwela d'Afrique du Sud et, surtout, avec la musique traditionnelle des Luo. Le genre a été popularisé dans toute l'Afrique de l'Est par l'African Broadcasting Service (l'actuel Kenya Broadcasting Service), créé en 1953,[1] et repris par les Kikuyu et les Kamba
Sommaire
Style
Les guitaristes avaient longtemps imités les mélodies rapides et syncopées de la lyre nyatiti. Lorsque la guitare électrique est devenue proéminente dans la musique moderne, cette nyatiti a continué à influencer le jeux des guitares basses, Dans le benga, les notes élevées grésillent tandis que les basses pleurent hors de ces harmonies aigües. Ainsi, deux ou trois guitares se poursuivent l'une l'autre par intervalles rapides. Les refrains, alternants les couplets, sont remplacés par le jeu des guitares. Les prestations sont souvent longues (jusqu'à plus de 20 minutes).
Évolution
Au départ, les ensembles musicaux jouant le benga comportaient une nyatiti et un orutu mais pas d'instrument à percussion (malgré l'existence des bunde), hormis l'ajauw (ou ajao) et des grelots au pieds des musiciens. Ensuite, s'est adjointe la guitare acoustique. Avec l'avènement des guitares électriques, la batterie de jazz s'est également invitée.
Interprètes
Pionniers
Un des tous premiers fut Opondo Owenga (Originaire de Yala) qui utilisait son art pour enseigner l'histoire des Luo.
Cependant, les premiers groupes musicaux ayant eu une certaine renommée, à partir de 1967, sont le Shirati Jazz avec Daniel Owino Misiani, qui prônaient l'amour, les traditions et la religion, comme dans leur Piny ose mer (« Le monde est fou » en luo), et leurs rivaux du Victoria Jazz formé par Ochieng Nelly Mengo et Collela Mazee qui chantaient des histoires d'amour humoristiques mêlées de conseils et de morale.
Citons encore George Ramongi, Gabriel Omolo, Ochieng Kabeselleh et, plus récemment, Osito Kalle dont le fameux Les na bouyo mawije (« Laisse la mousse (de ma bière) en place » en luo) qui est un des morceaux de benga les plus typés.
La relève
Les artistes actuels sont Ogwang Lelo Okoth, Dola Kabarry ou, chez les femmes, Princess Jully, Linet Aluoch (une ancienne choriste de David Owino Misiani) et Emily Makaya. Certains, comme le Kapere Jazz Band remettent à l'honneur la nyatiti, l'orutu et la percussion uniquement assurée par... une bouteille de fanta vide frappée d'une baguette.[2] (cette bouteille possède des stries qui peuvent être grattées).
Notes et références
- ↑ Naissance du Kenya Broadcasting Service [(en) lire en ligne]
- ↑ Le Kapere Jazz band, et d'autres groupes, utilisent uniquement la bouteille de « fanta ». Jamais de bouteille d'une autre marque de soda.
Liens externes
- (en) Histoire du benga
- La chanson Joshirati Misiani par le Shirati Jazz sur YouTube
- La chanson Wuora Ogolla Adoyo par Ochieng Kabasselle sur YouTube
- La chanson Obiero par Ogwang Lelo - Plus proche du benga originel
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