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Draveur
Triage des grumes sur la rivière des Outaouais, vers 1884 modifier Les draveurs (raftmans) sont principalement des bûcherons qui, après un hiver complet en forêt, descendent, lors du dégel (la débâcle), les bois qu'ils ont entreposés sur les lacs et digues de fortune en bois et glace.
Sommaire
Histoire
Lorsque le temps se réchauffait, on faisait "sauter" la digue et les draveurs armés de leur "pique" ou "drave" poussaient le bois au gré du courant. Ils habitaient sur des radeaux avec une espèce de tente longée de bois appelée hutte. La drave pouvait durer plusieurs semaines. Arrivé le long du fleuve Saint-Laurent ou de ses principaux affluents, le bois était amené directement à la papetière (le moulin à papier) situé en bord d'eau où des aires de stockage dans l'eau étaient préparées.
Cette méthode présentait l'avantage d'être très économique, puisque le bois s'en trouvait ramolli et souvent presque entièrement écorcé sans frais, cependant sous des conditions de travail très difficiles (risques de maladie, hypothermie, noyades…). Le développement de la drave a amené l'acidification et la libération de métaux lourds dans l'eau (mercure, principalement), contenus dans les écorces des résineux. Le cours des rivières étant dérangé, cela pouvait être désastreux pour les poissons ainsi que pour les nations autochtones qui dépendaient de la pêche.
La rivière Saint-Maurice fut la dernière rivière dravée au Québec. Il existe encore de la petite drave en Colombie-Britannique, dans les rivières de montagne près de la mer mais les bateaux prennent vite le relais des draveurs journaliers.
Ce métier, mal payé et miséreux, était généralement exercé par des agriculteurs inactifs l'hiver et pauvres (Canadien français (Québec, Ontario), Acadiens, Irlandais, Écossais et même Anglais, bien que ces derniers étaient souvent contremaîtres ("foreman") du fait de leur connaissance de la langue du patron. Les Anglais propriétaires-commerçants les surnommaient les "castors" (du fait de leur hutte, leur ingéniosité, leur tempérament et leur acharnement) et le castor est ensuite devenu, en partie pour cette raison l'emblème animalier du Canada.
Plusieurs légendes viennent des draveurs, tels que celle du diable des forges Saint-Maurice[1]. Le plus célèbre des draveurs est sans aucun doute le légendaire Jos Montferrand ayant vécu à Hull et dont la mémoire reste dans la culture populaire québécoise par une chanson.
La microbrasserie Unibroue a lancé une bière du nom de « Raftman » en leur honneur.
Références
Bibliographie
- Félix-Antoine Savard, Menaud, maître-draveur, 1937.
Voir aussi
Article connexe
- Tourne-billes à éperon, outil utilisé pour manipuler les billots
Liens externes
- ONF, La Valse du maître draveur, un court-métrage animé, avec chanson par les Sœurs McGarrigle. (en) Log Driver's Waltz
- ONF, La Drave, un court-métrage de Raymond Garceau, 1957, avec chanson de Félix Leclerc.
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