- Grume
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Une grume est un terme technique à usage régional ou spécialisé qui possède au moins trois sens commun en français. Il désigne suivant les contrées et les époques :
- un grain de raisin. Ce substantif féminin connu depuis 1552 s'est maintenu encore aujourd'hui dans la langue technique de quelques régions viticoles francophones. Il met probablement l'accent à l'origine sur l'épaisse peau emprisonnant la chair sucrée du raisin.
- l'écorce qui reste sur le bois coupé non encore équarri. Cette définition conforme au dictionnaire de Furetière a laissé d'anciennes expressions communes auprès des forestiers : bois de grume, bois en grume. Celles-ci désignent un ou des morceau(x) de bois couvert de son écorce. Même le bois de charpente ou de charronnage était parfois non équarri, c'est-à-dire pouvait être débité avec son écorce. Le bas-latin gruma correspond déjà à une cosse, une gousse ou une écorce et diffère du latin classique gluma signifiant une pellicule végétale, qui a engendré la glume des céréales. Mais l'origine commune est bien endossée par le verbe glubere soit "peler, écorcer".
- enfin, par extension simplificatrice du second sens, une pièce de bois formée d'un tronc ou d'une portion de tronc non équarrie, couverte de son écorce. Les arbres abattus, simplement ébranchés et laissés avec leurs écorces, deviennent des grumes.
Grumes du monde forestier
Les grumes préparés par les bûcherons sont transportées par de grands camions transporteurs à remorques appelés "grumiers", long véhicule tracté au tonnage atteignant trente ou cinquante tonnes. C'était systématiquement le cas des résineux dans les massifs forestiers de l'Est de la France, notamment les Vosges, où les grumes empilées sur un terre-plein devant la scierie étaient écorcées sur le teilleux (lieu de taillage) avant d'être découpées en planches par la scie mécanique ou électrique. La dernière opération unitaire consistait à sécher les belles planches avant la vente.
Les bois exotiques sont souvent transportés à l'état de grume dans des navires grumier. Il existe ainsi des ports de débarquement ou quais aux grumes où l'arrosage permet de conserver la qualité des bois stockés sur de plus ou moins longues périodes. L'après-tempête Lothar a généralisé cette technique sur tous les lieux d'empilage des châblis, habituels ou exceptionnels, au voisinage des massifs exploités au début des années 2000.
Typiquement, les grumes d'arbres feuillus comme le chêne sont souvent sciées en plateaux et utilisées pour faire des meubles, alors que les grumes de résineux comme l'épicéa sont parfois sciées en avivés ou en madriers pour être utilisées dans la charpente.
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