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Diacre
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Le diacre (du grec διάκονος / diakonos, serviteur) est un homme ayant reçu le premier degré du sacrement de l'ordre dans l'Église catholique ou dans une Eglise orthodoxe. Alors que les prêtres, qui ont reçu le second degré du sacrement de l'ordre, sont les collaborateurs de l'évêque dans son caractère sacerdotal, le diacre est collaborateur de l'évêque dans son caractère ministériel.
Sommaire
Origine
C'est dans les Actes des Apôtres (6:1 et suivants) qu'il est fait mention pour la première fois, d'hommes ordonnés pour le service de leurs frères. Le diacre est alors un homme choisi par les chrétiens et qui, après l'imposition des mains par l'un des apôtres, est appelé à s'occuper des plus démunis de la communauté. Rapidement, les diacres seront appelés à gérer les biens matériels de l'Église naissante. Ainsi, furent désignés selon les écritures, les 7 premiers diacres de l'Église primitive : Étienne (devenu St Étienne), le premier martyr de la Chrétienté ; Philippe ; Prochore ; Nicanor ; Timon ; Parménas et Nicolas.
Dans le catholicisme
Histoire
Au cours des âges, la fonction de diacre va peu à peu évoluer, en particulier dans l'Église latine : il semble que le besoin se fait moins sentir d'avoir des hommes dévoués au seul service, les laïcs étant souvent en mesure d'assurer les tâches matérielles diaconales. Peu à peu, le diaconat permanent disparait et l'ordre des diacres ne devient qu'une étape vers l'ordination presbytérale. Toutefois, saint François d'Assise, fondateur des franciscains au XIIIe siècle, était diacre et l'est resté. Pour autant, ces cas se raréfient à la fin du Moyen-Age.
Dans les Églises catholiques orientales, le diaconat garde son caractère permanent pour ceux qui le souhaitent.
Suite aux propositions du IIe concile du Vatican[1], l'Église catholique romaine rétablit pour sa partie latine, par le Motu proprio de Paul VI Sacrum Diaconatus Ordinem [2] du 18 juin 1967, le diaconat permanent ainsi que l'ordination au diaconat d'hommes mariés.
Fondement doctrinal et rôle
En théologie catholique, le prêtre est le signe du Christ, tête de l'Église (son rôle est celui d'un rassembleur), le diacre, lui, est signe du Christ serviteur.
Le rôle du diacre dans l'Église catholique romaine est défini par la constitution dogmatique Lumen Gentium : « Selon les dispositions prises par l'autorité qualifiée, il appartient aux diacres d'administrer solennellement le baptême, de conserver et de distribuer l'Eucharistie, d'assister, au nom de l'Eglise, au mariage et de le bénir, de porter le viatique aux mourants, de donner lecture aux fidèles de la Sainte Ecriture, d'instruire et exhorter le peuple, de présider au culte et à la prière des fidèles, d'être ministres des sacramentaux, de présider aux rites funèbres et à la sépulture. Consacrés aux offices de charité et d'administration, les diacres ont à se souvenir de l'avertissement de saint Polycarpe: "Etre miséricordieux, zélés, marcher selon la vérité du Seigneur qui s'est fait le serviteur de tous" »[3]
L'âge minimum requis par le Droit Canon (CIC §1031-2) est de vingt-cinq ans pour le célibataire. Pour les mariés qui deviennent diacre, l'âge requis est 35 ans. En cas de veuvage, le marié-diacre est alors soumis à la règle du célibat.
Le diacre, comme clerc, est astreint à la lecture de l'office divin.
Le diacre en liturgie
Dans la liturgie catholique, le diacre tient une place de serviteur à l'autel : Il porte une étole, portée de travers sur l'épaule gauche, symbolisant la charge de la croix du Christ, il peut être revêtu d'une dalmatique (dont l'origine remonte au IVe siècle), symbole du service.
A la messe, il a la charge de proclamer l'Évangile et peut prêcher : Il est, par excellence, le ministre de la parole. Pendant la liturgie eucharistique, il aide le prêtre, en particulier pour la préparation des dons : il remplit de vin le calice et y ajoute l'eau. Il incite les fidèles au geste de paix. Lors de la communion, il distribue le saint sacrement aux fidèles. Enfin, c'est lui qui envoie les fidèles "Allez dans la paix (et dans la joie) du Christ".
Dans l'orthodoxie
Le christianisme oriental a conservé le diaconat comme ordre permanent. Un homme marié ou un moine peut être ordonné diacre (puis prêtre). Les diacres participent à la vie de la communauté paroissiale et co-célèbrent la liturgie (où, entre autres, ils lisent l'Évangile - sans prêcher) et encensent sous la direction d'un prêtre.
Dans le protestantisme
Un ministère diaconal peu institutionnel
Les Églises protestantes connaissent le ministère de diacres, chargés de l'assistance aux pauvres. Ce ministère s'exerce soit à travers des « institutions ou œuvres protestantes », indépendantes des structures ecclésiastiques stricto sensu, soit dans le cadre de diaconats paroissiaux.
Un ministère de diacre paroissial peut également s'exercer à l'égard de certaines parties de la population paroissiale (jeunesse, par exemple), à côté du ministère pastoral plus généraliste.
En France, la gestion des biens de l'Église reste l'affaire de ses organes de gouvernement : assemblées générales et conseils.
Des communautés de diaconesses
Sont appelées diaconesses des religieuses consacrées principalement au service des pauvres. Ce mouvement de vie communautaire de femmes s'est développé au début du XIXe siècle au moment du Réveil. On retrouve des diaconesses dans toutes les Églises protestantes, des baptistes aux réformés. C'est dans le luthéranisme, leur berceau, que ces communautés sont les plus nombreuses.
La plupart du temps, leur activité est semblable à celles des ordres de religieuses apostoliques bien connues du catholicisme. Elles sont infirmières et enseignantes. Voir diaconesses de Reuilly.
Elles sont aussi théologiennes, spécifiquement chez les diaconesses du Buc qui font partie des diaconesses de Reuilly. Certaines sont pasteurs.
D'autres implantations des diaconesses de Reuilly en France notamment au Mazet Saint Voy en Haute Loire et à l'étranger en Norvège, au Cameroun et en Polynésie. Il existe des diaconesses en Alsace, notamment a Strasbourg qui ont une toute autre histoire que les diaconesses de Reuilly.
Si la plupart de ces communautés religieuses reçoivent des femmes célibataires, on compte au moins une communauté connaissant à la fois :
- la vie communautaire et la vie en diaspora. Les membres diasporiques sont généralement mariées.
- une communauté supposée féminine et comptant un diacre, qui n'a pas trouvé d'autre refuge, et appliquant la règle de célibat. La situation est assez proche de celle de l'abbaye de Fontevraud lors de sa fondation.
Bibliographie
- André Lemaire, Les Ministères aux origines de l'Église : Naissance de la triple hiérarchie, évêques, presbytes, diacres, Cerf, 1971
- André Lemaire, Les Ministères dans l'Église, Le Centurion, 1974
Annexes
Notes et références
- ↑ « Là où les conférences épiscopales le jugeront opportun, l'ordre du diaconat devra être rétabli comme état de vie permanent, selon les dispositions de la Constitution sur l'Eglise (LG 29). Il est utile en effet que des hommes qui accomplissent un ministère vraiment diaconal, soit en prêchant la Parole de Dieu comme catéchistes, soit en gouvernant au nom du curé et de l'évêque les communautés chrétiennes éloignées, soit en exerçant la charité dans les œuvres sociales ou caritatives, soient fortifiés par l'imposition des mains transmise depuis les apôtres et plus étroitement unis à l'autel, pour qu'ils s'acquittent de leur ministère plus efficacement, au moyen de la grâce sacramentelle du diaconat » Ad Gentes §16, 1965.
- ↑ (la) Motu proprio sacrum diaconatus de Paul VI, le 18 juin 1967, sue le site du vatican
- ↑ Lumen Gentium, n°29
Liens internes
Avant la réforme liturgique du concile Vatican II :Les degrés traditionnels du sacrement de l'ordre dans le christianisme Les ordres mineurs Portier Lecteur Exorciste Acolyte Les ordres majeurs Sous-diacre Diacre Prêtre Évêque
Depuis la réforme liturgique voulue par les Pères conciliaires de Vatican II :Ministères institués
On appelle "ministères institués", le lectorat et l'acolytat que reçoivent ceux qui se préparent aux "ministères ordonnés" (diaconat, presbytérat), ils appartiennent à ce qu'on appelait, avant le Concile Vatican II, les Ordres mineurs. Dans certains cas, des laïcs hommes peuvent être admis d'une manière stable à ces ministères.
Ministères ordonnés
Diaconat, presbytérat, épiscopat. Les diacres, prêtres et évêques sont choisis, appelés, ordonnés pour une mission précise, de caractère sacramentel et de façon définitive. Ils sont désormais clercs, (membres du clergé), non plus laïcs.
Liens externes
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