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Devchirmé
Le devchirmé (turc devşirme, le ramassage, la récolte; du verbe devşirmek, ramasser ou récolter [1] ) était le système de recrutement consistant à réquisitionner de force des adolescents sur les populations chrétiennes des territoires nouvellement conquis. Les jeunes ainsi recrutés étaient destinés à faire partie de l'Elite Ottomane : ils étaient formés pour occuper des hautes responsabilités au sein de l'appareil étatique ottoman. Certains appartenaient aux troupes d'élite ottomanes : les janissaires (Yeni Ceri : « nouvelle troupe » - 12 000 à l'époque de Soliman le Magnifique, 48 000 sous Murad III et 140 000 au XIXe siècle).
Il s'agissait en fait au départ de ne pas donner des hautes responsabilités aux enfants issus des familles rivales des Osmanli. C'est pour cela que ces jeunes étaient prélevés principalement parmi les familles chrétiennes. Chaque année pendant plus de trois siècles, des enfants étaient ainsi retirés à leurs familles pour être formés a la cour du sultan. Les adolescents ne devaient pas être trop jeunes, pour pouvoir supporter les longs déplacements, et pas trop âgés, pour qu'ils puissent être convertis à l'islam et être replacés dans des familles turques. Il était interdit de recruter un garçon s'il était l'unique garçon de sa famille.
Cependant, certaines familles y envoyaient volontairement leurs enfants car c'était l'assurance d'une ascension sociale rapide. C'est ainsi que Skanderbeg, héros national albanais, sera envoyé par sa famille à la cour du sultan. Il convient aussi de souligner que une fois promus au sein de l'appareil étatique, les enfants ainsi enlevés n'oubliaient pas leurs origines, ni leur culture : on peut citer l'exemple de Sokullu Mehmed pacha qui recrée le patriarcat orthodoxe de Peć au Kosovo en 1557.
Plusieurs d'entre eux marqueront leur période, parmi lesquels Sokullu Mehmed pacha, grand vizir de trois sultans successifs et d'origine serbe, Ali Pacha, d'origine albanaise, ou Ibrahim Pacha, Grec de Kavala.
Ainsi, sur les vingt-six grands vizirs dont nous connaissons l'origine, onze étaient Arméniens, six grecs, d'autres encore circassiens, géorgiens, serbes, ou même italiens et cinq Turcs.
Notes
- ↑ "New Standard Dictionary Turkish. Turkish-English / English-Turkish".Par MM. Resuhi Akdikmen, Ekrem Uzbay et Necdet Özgüven. Langenscheidt, Berlin et İstanbul, 2006. Page 121.
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