- David Galula
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David Galula Naissance 1919
Sfax, TunisieDécès 11 mai 1967
ArpajonOrigine France
Arme Armée de terre française Grade Lieutenant-colonel Années de service 1939 - 1962 Conflits Guerre d'Algérie Autres fonctions Chercheur associé à l'université Harvard modifier David Galula (1919, Sfax, Tunisie - 11 mai 1967, Arpajon) est un officier et penseur militaire français. Né en 1919 en Tunisie dans une famille de marchands juifs, David Galula fut naturalisé français en 1929 et élevé au Maroc. Se destinant à la carrière des armes, Disparu prématurément à 48 ans, il a eu le temps d'écrire, sous le pseudonyme de Jean Caran, un roman picaresque inspiré par son expérience en Chine, décrivant la manière dont les Chinois de Hong Kong contournaient les contraintes coloniales en tirant "les moustaches du tigre" britannique[1].
Selon le quotidien français Le Figaro en 2008, "peu connus en France à l'époque, les travaux de Galula ont en revanche fortement influencé la communauté militaire américaine qui considère l'officier comme le principal stratège français du XXe siècle. "Le Clausewitz de la contre-insurrection", ose même David Petraeus", chef des forces américaines en Irak, puis en Afghanistan[2]. Il est d'ailleurs l'une des trois références mentionnées dans le manuel de contre insurrection de l'armée américaine[3]
Sommaire
Carrière militaire
Il fait ses études à Saint-Cyr avec la promotion n° 126 de l'Amitié franco-britannique de 1939-1940.
Rappelé à Aix-en-Provence après l'Armistice du 22 juin 1940 pour y achever sa formation, il a été radié des cadres en 1941, victime des premières lois contre les Juifs. Durant l’occupation allemande, les autorités françaises de Collaboration envoient les officiers juifs à l’étranger pour les soustraire à la répression nazie. Il part donc faire du renseignement dans le Maroc de son enfance. Il ne rejoint les Forces libres qu’en 1942. Après quelque temps passé en Afrique du nord, il a rejoint l'armée d'Afrique et a participé activement à la libération de la France ; il fut blessé lors des combats de l'île d'Elbe.
En 1945, A la Libération, il accompagne le colonel Jacques Guillermaz en Chine, où celui-ci avait été attaché militaire d’ambassade. Galula est fait prisonnier par les troupes communistes, puis est libéré grâce à une intervention US. Il rencontre en 1948 sa future épouse, Ruth Morgan, une diplomate de l’ambassade des États-Unis à Nankin (alors capitale de la Chine de Chang Kai-Tchek). Durant cette période, il étudie les théories du stratège Mao Tsé-Toung.En 1948,membre de la Mission des Nations Unies dans les Balkans (UNSCOB),il observe la guerre civile grecque.De 1952 à février 1956,ii est attaché militaire au consulat français de Hong Kong.Il rencontre aux Philippines le futur responsable de la contre-insurrection US, le général Edward Lansdale en trian d'achever sa victoire contre l'insurrestion communiste des Hukbalahaps, et en Indochine le général Salan,Commandant de janvier 1952 à mai 1953.
D'août 1956 à avril 1958 1956 à 1958, il commande en Algérie compagnie d'infanterie. Il applique dans le secteur dont il a la charge, en Kabylie, les méthodes de contre-insurrection qu'il a tirées de ses observations antérieures. Ses résultats sont remarqués. Son avancement, jusque-là assez lent, s'accélère brusquement. Il est sollicité pour une série de conférences à l'étranger et est affecté à l'état-major de la défense nationale.
Il termina sa carrière avec le grade de lieutenant-colonel.
Vie civile
Il se lie avec le général William Westmoreland (futur commandant des troupes US au Vietnam) qui lui obtient un poste à Harvard auprès d’Henry Kissinger (futur secrétaire d’État), dont il devient très proche. Il reviendra par la suite en France, puis au Royaume-Uni où il travaillera pour l’OTAN. En 1962, il demande sa mise en congé sans solde pour partir étudier aux États-Unis ou il devient chercheur associé à l'université Harvard. Il rédige deux ouvrages sur son expérience et sa conception du combat de contre-insurrection que la RAND Corporation fait publier.
La communauté militaire américaine le considère aujourd'hui comme l'un des principaux stratèges français du XXe siècle aux côtés de Roger Trinquier et Bernard B. Fall. Le général d'armée David Petraeus, qui signe la préface de l'édition française de Contre-insurrection : Théorie et pratique, reconnait avoir été inspiré par lui durant la Guerre d'Irak.
Œuvres
- (en) Psi Classics of the Counterinsurgency Era, David Galula, Roger Trinquier, Napolean D. Valeriano, George K. Tanham, Charles T. R. Bohannan, Praeger Security International, 1968 (ISBN 0275993108)
- (en) Pacification in Algeria, 1956-1958, David Galula, RAND Corporation, 2006, (ISBN 0833039202)
- (fr) Contre-insurrection : Théorie et pratique, David Galula, Economica, 2008, (ISBN 2717855092)
Références
- Jean Caran, Les Moustaches du tigre, Flammarion, 1965
- Le retour de la contre-insurrection, Le Figaro, 29 octobre 2008, page 2
- FM3-24, "Counterinsurgency" December 2006, Headquarter Department of the Army [1]
Liens externes
- (fr) Fiche de lecture commentée sur Contre-insurrection : Théorie et pratique sur le site Théâtre des Opérations
- (fr) "CONTRE-INSURRECTION : Théorie et pratique", Centre de Doctrine d'emploi des Forces
- (fr) Revue du CESAT, Cahier 15 page 28, article sur David Galula et ses apports conceptuels sur la contre-insurrection
- (fr) voltairenet Galula, le théoricien français
Bibliographie
- Ann Marlowe, David Galula : His Life and Intellectual Context, Strategic Studies Institute, US Army War College, 2010 (en ligne)
Catégories :- Militaire français du XXe siècle
- Élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Naissance en 1919
- Naissance à Sfax
- Décès en 1967
- Personnalité de la Guerre d'Algérie
- Théoricien de la contre-insurrection
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