- Credo (religion)
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Chant grégorien Plain-chant Neumes Modalité grégorienne Répertoire grégorien Introït - Kyrie - Gloria - Graduel - Alléluia - Trait - Séquence - Credo - Offertoire - Préface - Sanctus - Agnus Dei - Communion - Ite Articles sur la musique sacrée Le Credo (en latin : « Je crois ») est la profession de foi de la majorité des chrétiens[1].
Il en existe de très nombreuses versions[2] dont les plus utilisées sont :
- le Symbole de Nicée (credo in unum Deum, je crois en un seul Dieu) (concile de Nicée, 325 après J.-C.), en usage dans toutes les Églises,
- le Symbole des apôtres (credo in Deum, je crois en Dieu), en usage chez les catholiques et certains protestants.
Le Credo constitue un résumé de la foi chrétienne. Il en existe de plus développés, comme le Symbole de saint Athanase.
Sommaire
Historique
Jusqu'au Ve siècle, la Messe n'avait pas de Credo [réf. nécessaire]. Il fut progressivement introduit dans les rites d'Orient (VIe siècle) en réaction contre diverses hérésies. Le concile de Tolède demanda en 589 «Qu’on fasse retentir le Credo, par ce chant, la vraie foi s’affirme d’une façon éclatante, et l’âme des populations catholiques, revivant sa croyance, se prépare à recevoir la communion du corps et du sang du Christ». Son usage se répandit au VIIIe siècle en Espagne puis aux pays francs, sous l'influence de Charlemagne.
Il ne fut généralisé dans la liturgie romaine qu'en 1014, pour le sacre de l'empereur Henri II du Saint-Empire: étant initialement destiné à combattre les hérésies, il ne convenait pas à la liturgie du siège apostolique, par nature orthodoxe.
D'introduction tardive, sa place dans la liturgie a été variable. Dans le rite ambrosien, le Credo se place après l'offertoire (et comporte également le mot filioque). Dans le rite mozarabe il est dit après la consécration.
Le Credo tel qu'il fut fixé par les Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381), peut être traduit comme suit :
« Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre et de toutes les choses visibles et invisibles.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Dieu issu du Dieu, lumière issue de la Lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, qui pour nous, les hommes, et pour notre salut est descendu des cieux. Il s'est incarné du Saint-Esprit par la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous aussi, sous Ponce Pilate Il a souffert et a été enseveli ; Il a ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures et Il est monté au ciel ; Il siège à la droite du Père et pour la seconde fois Il va venir en gloire juger les vivants et les morts, Lui dont le règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit saint, qui est Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père et du Fils, qui est à la fois adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les Prophètes.
Je crois l'Église une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un unique baptême pour la rémission des péchés, et j'attends la résurrection des morts et la vie des siècles à venir. Amen. »
Usage liturgique
Place de la profession de foi
Dans la liturgie catholique, la profession de foi prend place après l'homélie au cours de la messe, quand les rubriques le prescrivent. On dit le Credo aux dimanches et solennités, et aux fêtes du Seigneur tombant un dimanche, on peut dire aussi le Credo pour les célébrations faites avec solennité. S'il est dit, c'est par tous, s'il est chanté, c'est par tous ou en alternance.
Le Credo est en général la profession de foi de toute l'assemblée. Il existe cependant une forme dialoguée entre le prêtre célébrant et l'assemblée où cette dernière répond "Oui je crois" aux différents énoncés de la foi. Comme le Gloria, il est traditionnellement entonné par le prêtre, mais peut aussi l'être par un chantre.
L'assemblée l'exprime dans la position debout.
Formules alternatives
À la place du symbole de Nicée-Constantinople, particulièrement en carême et au temps pascal, il est possible d'utiliser le symbole baptismal de l'église romaine, dit Symbole des apôtres. Pendant longtemps, la seule forme officiellement prescrite par l'ordo missae a été le Symbole de Nicée. L'emploi du Symbole des apôtres n'a été officiellement admis que dans l'édition 2002 du Missel romain. Jusque là, son emploi à la Messe n'était qu'un abus liturgique, mais qui a été pratiquement systématique en France à partir des années 1970. On assiste cependant à un retour du Symbole de Nicée à partir de l'année 1979.
La liturgie pascale prévoit le renouvellement des promesses du baptême comme formule de profession de foi, en lieu et place de la formule habituelle. Le rituel de la confirmation a prévu d'autres formulaires de profession de foi, plus adaptés aux jeunes. Mais "il n'est pas permis d'utiliser une profession de foi qui ne se trouve pas dans les livres liturgiques".
Inclinaison
Dans l'Église catholique romaine, lorsque l'on récite le Credo à la messe, les rubriques précisent (paragraphe n° 18 de l'ordo) qu'il faut s'incliner pendant le passage « Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine, et homo factus est. » (« Par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. ») Il en est de même, quand c'est le symbole des apôtres qui est utilisé ("Ad verba quæ sequuntur, usque ad María Vírgine, omnes se inclinant"). L'usage de s'incliner en mentionnant l'incarnation a été établi par saint Louis.
Dans la forme extraordinaire du rite romain, il est d'usage de faire une génuflexion à ces passages. La génuflexion n'a été maintenue qu'aux solennités de l'Annonciation et à Noël (présentation générale du missel romain, §98) dans la forme ordinaire.
Credo dans le chant grégorien
Le credo "des anges"
Le credo le plus connu (celui qui a été retenu par le "Jubilate Deo" pour que toutes les assemblées puissent disposer d'un répertoire minimal commun) est le Credo III, dit "credo des anges". Il date du XVIIe siècle.
De composition tardive, cette pièce ne présente plus du tout les caractéristiques modales du répertoire grégorien traditionnel. Par ses caractéristiques "modernes", elle constitue au contraire un bon exemple de l'évolution du répertoire vers les modes majeurs et mineurs modernes.
- Il est classé dans le cinquième mode (mode de fa), mais le si y est constamment bémol: il s'agit en fait d'une pièce en do majeur, dont l'écriture a été transposée en fa. C'est le mode préféré des pièces modernes en mode majeur, à la fois par la possibilité qu'il offre de jouer sur une sensible (demi-ton sous le fa), et la modulation modale rendue possible par le si variable.
- Les évolutions de la ligne mélodique sont très amples, dépassant nettement les intervalles de seconde ou de tierce des compositions en musique modale.
- La ligne mélodique parcourt toute l'octave, et joue systématiquement sur l'opposition entre le fa supérieur et le fa inférieur.
Autres tons du Credo
L'édition vaticane du graduel donne huit tons de Credo. Les autres tons sont plus traditionnels, et ont généralement été composés entre XIe et XIIIe siècles.
Étant une prière longue, le credo est toujours une pièce de style syllabique; les versions anciennes ont même un caractère psalmodique nettement marqué. Le plus souvent, seul le "Amen" final se distingue par un petit mélisme.
Notes
- Du fait de la montée du libéralisme et du libre examen dans le protestantisme, certains protestants sont réservés sur le principe de la profession de foi.
- cf. Denzinger en lien.
Discographie
- Credo, album (double CD), chants grégoriens, Schola Regina (chef de chœur : Philippe Nikolov), Olivier Willemin, Jean-Paul Imbert et Pierre Thiollet, organistes, Universal Music, 2011
Liens
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