- Construction Amateur D'avion
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Construction amateur d'avion
La construction amateur d'avion est la construction d'un avion par une ou plusieurs personnes dont ce n'est pas le métier. Cela peut être entrepris à partir de rien, juste des plans ou à partir d'un kit à assembler. Le mot amateur n'est pas à prendre dans son sens péjoratif, mais bien dans le sens non rémunéré, les réalisations étant très souvent de bonne qualité : c'est le constructeur qui vole ensuite avec.
Sommaire
Histoire
On peut presque considérer que la construction amateur démarre avec la naissance de l'aviation. Même si Clément Ader, les frères Wright et les suivants avaient des objectifs commerciaux, leurs premiers avions étaient des avions d'amateurs : des gens passionnés dont le but était de voler.
L'aviation va basculer dans l'industrialisation avec la Première Guerre mondiale (1914-1918). L'après-guerre va donc voir arriver de nombreuses machines pour le tourisme issues de l'industrie qui doit continuer à produire et cherche des débouchés autres que militaires. Mais ces appareils ne sont accessibles qu'aux très riches. En 1928, Henri Mignet va proposer dans le journal Les ailes, les plans d'un avion, le HM-8 qui peut être construit facilement chez soi par monsieur (ou madame) Tout-le-Monde. En 1934, il récidive avec le HM-14, le fameux Pou du ciel, qu'il propose dans son livre Le sport de l'air. Ces avions répondent à un vrai besoin et beaucoup vont être construits.
En 1936, c'est la création en France du réseau des amateurs de l'air. Beaucoup d'appareils amateurs de tous types commencent à apparaître et, en 1938, la législation est modifiée pour prendre en compte cet état de fait, le Certificat de navigabilité restreint d'aéronef (CNRA) est créé.
La Seconde Guerre mondiale va arrêter le mouvement. Mais, dès la fin des hostilités, il reprend.
En 1946 apparaissent :- l'AS70 d'André Starck ;
- le RA14 de Roger Adam ;
- le n° IV de Jean Van Lith.
Et, en 1947 :
- le n° 7 d'André Brodeau ;
- le MB50 de Maurice Brochet.
Mais, entre-temps, l'administration française supprime le CNRA. Le RSA, Réseau des sportifs de l'air va naître fin 1946 pour négocier avec l'administration afin d'assouplir le système de certification des avions : un amateur n'a pas les moyens d'une entreprise.
Et le mouvement continue, en 1948 apparaissent le Criquet d'Émilien Croses et le fameux bébé Jodel de Jean Délémontez et Édouard Joly.
Les moteurs gagnent en puissance et en fiabilité. Des moteurs de 65 chevaux apparaissent comme le Continental C-65. D'autres moteurs pour automobile sont récupérés et "avionés", comme le fameux moteur de la Coccinelle qui sera très utilisé.
Certains avions d'amateurs sont si bien conçus qu'ils vont donner naissance à des avions « industriels ». Les Jodel inspirent ainsi la série des DR (comme le Robin DR-400), où Jean Délémontez collabore avec Pierre Robin, Claude Piel (1921-1982) va produire les Émeraude.
En 1952, outre l'assouplissement du CNRA, c'est l'année de naissance de la Popular Flying Association au Royaume-Uni, suivi l'année d'après de la Experimental Aircraft Association aux États-Unis.
Jusqu'alors principalement cantonnés au classique bois-toile, les amateurs se montrent très créatifs : métal, composite pour les matériaux, formule canard, autogire pour les nouveaux types d'aéronefs...
En France, en 2004, 1 800 avions amateurs volent. Et à peu près un millier serait en construction (celle-ci peut-être assez longue selon le constructeur et beaucoup n'aboutissent pas)[réf. nécessaire]
Types de construction
Bois et toile
C'est la technologie la plus ancienne, la plus connue dans les associations de construction amateur.
La structure de l'avion est en bois, recouverte localement de contreplaqué. L'ensemble est ensuite entoilé.
Ce type de construction nécessite l'outillage suivant : scie ou scie sauteuse, rabot ou rabot électrique, disqueuse, râpe, papier de verre, nombreux serre-joints pour les collages.
Exemple d'avions amateurs bois et toile :
- les Jodel, bébé D-9, D-112, et les plus récents D-18, D-19 ou D-20 ;
- le Piel CP-30 Émeraude ;
- le motoplaneur Fournier RF-5.
- la Souricette de Michel Barry
- Le Loiret et le Médoc de Jean-pierre MARIE. http://constructeuramateur.c.la/
Bois et composite ou Métal, bois et composite
Utilisation du bois, du contreplaqué pour les parties planes, et de composite ( stratification sur moule ou mousse stratifiée) pour les parties arrondies.
- le Gaz'aile 2 de Serge Pennec
- les avions Colombans - Banbi, Cri-Cri, Luciole
Métallique
Le métal présente l'avantage de ne pas poser de problèmes de temperature (colles, résines), d'hyfrométrie (bois, colles...), d'hygiène (poussières de ponçage, vapeurs nocives, voir cancérigène), mais exige un outillage plus conséquent: découpage, mise en forme, rivetage... mais des kits dans le contexte américain du terme ou lot-matières relativement avancés sont souvent disponibles. Le métal utilisé est l'aluminium en alliage 2024 Alclad.
Les avantages sont des conditions de travail moins draconiennes que pour le bois (température, humidité). Il existe une idée reçue sur ce type de construction : à savoir qu'ils seraient plus lourds et devraient être plus motorisés. Dans les faits, il faut comparer les performances, capacités de charge, autonomie...
Exemple d'avions amateurs métalliques :
- Le Zénith de Chris Heintz ;
- Le Pottier P-230 Panda de Jean Pottier ;
- La série des « RV » de Van's Aircraft, du monoplace (Van's Aircraft RV-3) aux biplaces tandem et côte à côte (Van's Aircraft RV-4), jusqu'au quadriplaces de voyage - disponibles pour la France en lot matière, dans d'autres pays en kit Quick Build (fuselage et ailes partiellement faits). Ces avions se démarquent par leur construction en rivet frappés/embrèvés, à l'opposé de la plupart des avions métalliques qui se montent en rivets pop.
Composite
On entend par composite, le matériau qui résulte de l'association de fibre de verre (ou encore de carbone ou de kevlar) imprégnée d'une résine synthétique polymérisée (polyester, époxy). L'imprégnation peut se faire dans un moule femelle ou sur une forme mâle (de la mousse par exemple), technique dite "sans moule".
Les avantages de ce type de construction sont les formes à double courbure que l'on peut obtenir, plus aérodynamiques (capotages moteur, carénages de roues). Certains matériaux composites (carbone/époxy) peuvent avoir un très bon rapport rigidité et résistance/poids (longerons et lames de train en carbone). Le principal inconvénient réside dans la manipulation de produits chimiques plus ou moins toxiques (risques d'allergie, parfois très sévères) lors de la fabrication.
Exemple d'avions amateurs en composite :
- les VariEze et Long-EZ, avions de formule canard construits sur plans,
- le MCR de Dyn'aero, disponible en kit.
Lot matière
Un lot-matière est l'ensemble des matériaux nécessaires pour réaliser une partie de l'avion, par exemple le fuselage. Cela existe pour tous les types de construction.
Liens externes
- Site du RSA
- ACV Aéro Service : Bureau d'études en aviation légère - Fabrication de machines volantes - Menuiserie aéronautique
- Avions Brochet : Site sur le constructeur d'avion Maurice Brochet
- Site de la Souricette, avion ou ULM de construction amateur
- association "Van's Club de France" association loi 1901 qui regroupe des constructeurs et pilotes d'avions RV en France
- FORUM des JPMistes, avions ou ULM Jean-Pierre MARIE, Loiret, Médoc, construction amateur
- Portail de l’aéronautique
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