- Conception virginale
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La conception virginale est la doctrine biblique et coranique selon laquelle Marie a conçu le Christ tout en restant vierge.
L'expression est moins fréquente, mais souvent équivalent à la naissance virginale ; l'idée que la virginité de Marie a été préservée lors de la naissance de Jésus, et qui vient de l'Évangile de Matthieu 1:25 (ce qui dit que son mari n'a pas eu des relations sexuelles avec Marie au cours de sa grossesse: Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.) Et souvent, l'expression naissance d'une vierge comprend à la fois la conception et la naissance.
Il faut distinguer cette doctrine du dogme catholique de celle de l'immaculée conception, selon laquelle Marie a été préservée du péché originel.
La conception virginale et naissance virginale est une croyance commune aux chrétiens et aux musulmans, même si tous ne l'interprètent pas littéralement.
Les orthodoxes et les catholiques étendent cette notion avec la virginité perpétuelle de Marie, non retenue par certaines églises d'orient et les protestants.
Point de vue chrétien
La conception virginale du Christ par Marie s'appuie sur divers passages de l'Ancien et du Nouveau Testament :
- Mt 1, 18+ : « ; or avant qu'ils aient mené une vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint... »
- Lc 1, 34, : « Mais Marie dit à l'ange ; « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? »
- Is 7, 14 (version de la Bible de Jérusalem)] : « C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici, la jeune femme est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d'Emmanuel. »
Cependant l'interprétation virginale de la prophétie d'Isaïe est contestée par certains qui opposent à la Bible des Septante (traduite de l'hébreu ancien en grec entre le IIIe et le IIe siècle av. J.‑C.), la Bible Massorétique (traduite de l'hébreu ancien (mots écrits sans les voyelles ce qui ouvrait le champ aux erreurs d'interprétation) en hébreu moderne (mots écrits avec l'ajout de voyelles afin d'éviter les dites erreurs) par un groupe de Juifs appelés les Massorètes entre le VIIe et le Xe siècle après Jésus-Christ).
- Dans la version Massorétique, la traduction du prophète Isaïe concernant la naissance du messie dit que celui-ci naîtrait d'une jeune femme (עלמה - almah), ce mot ne précisant pas si cette jeune femme serait mariée ou non, vierge ou non.
- La version des Septante traduit le même passage d'Isaïe en disant que le messie naîtrait d'une παρθενος (parthenos = vierge). Ceci est conforme à l'Évangile dit de Matthieu qui a été rédigé (~60-70), car la Bible des Septante est celle que les Juifs de langue grecque (tel saint Paul) utilisaient et qui fut donc adoptée par les premiers Chrétiens.
Jacques de Voragine expose, dans la Légende dorée (XIIIe siècle), « cinq preuves » de la conception virginale de Marie[1],[2].
Point de vue musulman
La tradition musulmane souligne le caractère miraculeux de sa naissance virginale de Jésus sans père connu, Joseph étant considéré comme un cousin de Maryam. Selon la tradition musulmane, Îsâ est en effet créé par le kun (le « Sois ! »), l'« impératif divin », et conçu par un rûh de Dieu, souffle divin intemporel insufflé en Maryam, le même souffle qui anime Adam et transmet la révélation à Mahomet[3],[4].
- Sourate III, La famille de 'Imran, 37-42.
- "37. Les anges dirent à Marie : Dieu t'a choisie, il t'a rendue exempte de toute souillure, il t'a élue parmi toutes les femmes de l'univers. 38. 0 Marie, sois dévouée au Seigneur, adore-le, et incline-toi devant lui avec ceux qui l'adorent. 39. C'est le récit des mystères que nous te révélons. Tu n'étais pas parmi eux lorsqu'ils jetaient les chalumeaux à qui aurait soin de Marie ; tu n'étais pas parmi eux quand ils se disputaient Marie. 40. Les anges dirent à Marie : Dieu t'annonce son Verbe. Il se nommera le Messie, Jésus fils de Marie, honoré dans ce monde et dans l'autre, et un des confidents de Dieu. 41. Il parlera aux hommes, enfant au berceau et adulte, et il sera du nombre des justes. 42. Seigneur, répondit Marie, comment aurais-je un fils ? Aucun homme ne m'a approchée. C'est ainsi, reprit l'ange, que Dieu crée ce qu'il veut. Il dit : Sois, et il est."
Un récit analogue figure dans la sourate XIX, "Marie"[5] et la sourate XXI, "Les prophètes", dit au verset 91 :
- "Nous soufflâmes notre esprit à celle qui a conservé sa virginité; nous la constituâmes, avec son fils, un signe pour l'univers."
Notes et références
- ISBN 2 07 011417 1). p. 51-52, Traduction de Alain Boureau... éd. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », février 2004 (
- [1] concernant la naissance du Christ Texte en ligne
- Marie-Thérèse Urvoy, article « Jésus », op. cit., p. 440
- Ainsi la sourate IV.169, dit : « Le Messie, Jésus fils de Marie, est l'Apôtre de Dieu et son verbe qu'il jeta dans Marie : il est un esprit venant de Dieu. Croyez donc en Dieu et en ses apôtres, et ne dites point : II y a Trinité. Cessez de le faire. Ceci vous sera plus avantageux. Car Dieu est unique. Loin de sa gloire qu'il ait eu un fils. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Son patronage suffit ; il n'a pas besoin d'un agent. ». La sourate XIX.35 : « Il ne convient pas à Dieu de S'attribuer un fils. Gloire et Pureté à Lui ! Quand Il décide d'une chose, Il dit seulement : “Sois ! ” et elle est. »
- 16. Parle dans le Coran de Marie, comme elle se retira de chez sa famille et alla du côté de l’est. 17. Elle se couvrit d’un voile qui la déroba à leurs regards. Nous envoyâmes vers elle notre esprit. Il prit devant elle la forme d'un homme d'une figure parfaite. 18. Elle lui dit ; Je cherche auprès du Miséricordieux un refuge contre toi. Si tu le crains 19. Il répondit : Je suis l'envoyé de ton Seigneur, chargé de te donner un fils saint. 20. Comment, répondit-elle, aurais-je un fils ? Aucun homme n’a jamais approché de moi, et je ne suis point une femme dissolue. 21. Il répondit : Il en sera ainsi; ton Seigneur a dit : Ceci est facile pour moi. Il sera notre signe devant les hommes, et la preuve de notre miséricorde. L’arrêt est prononcé. 22. Elle devint grosse de l’entant, et se retira dans un endroit éloigné.
Sourate XIX, "Marie", 16-22
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