Abderrahmane Farès

Abderrahmane Farès
Abderrahmane Farès
Mandats
Président de l'Exécutif provisoire algérien
(chef de l'État par intérim)
3 juillet 196225 septembre 1962
&&&&&&&&&&&&&0842 mois et 22 jours
Prédécesseur Benyoucef Benkhedda, (président du gouvernement provisoire)
Successeur Ferhat Abbas, (President de l'Assemblée nationale constituante (ANC))
Biographie
Date de naissance 31 janvier 1911
Lieu de naissance Flag of Algeria.svg Akbou, Bejaia
Date de décès 13 mai 1991 (à 80 ans)
Lieu de décès Boumerdès (Algérie)
Nationalité algérienne
Religion Islam sunnite

Algeria coa (1962).svg
Chefs d'État algériens
Abderrahmane Farès

Parlementaire français
Mandat Député 1946
Circonscription Algérie
Groupe parlementaire SFIO
Quatrième République

Abderrahmane Farès (1911-1991) (en kabyle: Σebderaḥman Fares) était un homme politique algérien. Membre de la première Assemblée nationale française constituante (Alger) en 1946, puis président de l'Assemblée algérienne en 1953, il devient de juillet à septembre 1962, à l'indépendance de son pays, président de l'Exécutif provisoire algérien, chargé de la gestion du territoire dont le siège était à Boumerdes, avant la formation d'une assemblée nationale élue.

Sommaire

Biographie

Enfance et éducation

Il est né le 30 janvier 1911 à Amalou prés d'Akbou, dans l'actuelle wilaya de Béjaïa en Kabylie, région berbère au centre-nord de l'Algérie. Orphelin très jeune (son père meurt en 1917 pour la France durant la Première Guerre mondiale), il est recueilli chez son grand-père et, élève assidu, est envoyé pour être formé d'abord chez un oncle notaire à Akbou, puis chez un notaire réputé d'Alger[1]. Après ses études de droit, il devient tour à tour huissier à Sétif, assistant notaire à Sebdou, et s'installe enfin à Collo comme notaire en 1936, devenant le premier notaire public musulman en Algérie.

Engagements politiques

Il entre en politique à partir de 1945, fin de la Seconde Guerre mondiale, et devient conseiller municipal, puis siège au Conseil général du département d'Alger[2]. Proche des socialistes de la SFIO, il devient membre en 1946 de la première Assemblée nationale Constituante (Alger), et, d'abord favorable à une « intégration dans le cadre français », il y défend l'établissement d'une égalité des droits entre français et français musulmans notamment par l'instauration du collège unique dans le régime électoral algérien[2]. Déçu par des refus successifs, il ne se représente pas à l'Assemblée nationale d'Alger et décide de siéger à l'Assemblée Algérienne dans le sud algérien dont il devient président en 1953[2].

Lors de l'insurrection organisée du 1er novembre 1954, début de la guerre d'Algérie, il croit encore au processus d'intégration mais marqué par les massacres du Constantinois en 1955, il prend ses distances avec Jacques Soustelle et sa politique d'assimilation, et se rapproche du Front de libération nationale (FLN). Il s'installe en 1956 à Paris en France, et avec la Fédération de France du FLN il est chargé de collecter des fonds pour le mouvement indépendantiste et lui apporte notamment des aides juridiques[3]. Le 4 novembre 1961, il est arrêté par les autorités françaises et emprisonné à Fresnes[3].

Accords d'Évian et présidence

Libéré à l'issue des accords d'Évian le 19 mars, il est désigné en avril 1962 président de l'Exécutif provisoire algérien à sa création, et négocie l'indépendance. Le 3 juillet, la France reconnait officiellement l'indépendance de l'Algérie et le président français de Gaulle transfère les pouvoirs à l'Exécutif provisoire[4]. Abderrahmane Farès décide alors de transmettre ses pouvoirs à Benyoucef Benkhedda, président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), mais ce dernier, en conflit avec le bureaux politique du FLN de Ben Bella, se voit obligé d'en refuser la charge[5].

Durant son mandat, responsable du maintien de l’ordre, il prononce le 30 mars dans un discours télévisée, devenu célèbre[1], un appel à la paix et au rejet de la violence, notamment destiné aux « européens » d'Algérie. Des contacts avec l'Organisation armée secrète (OAS) sont notamment entrepris pour négocier un accord mettant fin à leurs opérations meurtrières[6]. Après la victoire du bureau politique du FLN et le retrait du GPRA à son profit, la première Assemblée nationale constituante (ANC) algérienne est formée. Il remet alors, le 25 septembre 1962, le pouvoir au président de l'ANC, Ferhat Abbas[7].

Retrait de la vie politique

En désaccord avec la politique autoritaire de Ben Bella qu'il dénonce, il est arrêté en juillet 1964. Il est libéré un an plus tard à l'arrivée de Houari Boumedienne au pouvoir, et se retire de la vie politique. Il écrit et publie en 1982, ses « Mémoires politiques (1945-1965) » dans La cruelle vérité[8], autobiographie dans laquelle il évoque notamment le période de transition de mars-juillet 1962 et les modalités des négociations de l'indépendance, notamment avec l'OAS. Abderrahmane Farès est décédé le 13 mai 1991 à Zemmouri (wilaya de Boumerdès).

Notes et références

  1. a et b « La vérité n’a pas d’heure... », par Kaddour M'hamsadji (L'Expression, n° du 23 mai 2007).
  2. a, b et c Abderrahman FARÈS, Biographies des députés de la IVe République sur assemblee-nationale.fr.
  3. a et b « The Transition Team », Time Magazine, numéro du vendredi 30 mars 1962 [(en) lire en ligne].
  4. Lettre de de Gaulle au président de l'Exécutif provisoire, Journal officiel de l'État algérien, 1re année, n° 1 (6 juillet 1962) p. 4
  5. « Quand la guerre d’Algérie a-t-elle pris fin ? », par Guy Pervillé (14 juin 1999, Paris), De la guerre à la paix (éd. Economica, juin 2001), pp. 147-155 [lire en ligne].
  6. « été 1962 : Oran, ville d’apocalypse » par Benjamin Stora, dans Le Monde (27 août 1992).
  7. Lettre du Président de l'Exécutif provisoire au Président de l'ANC, Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, 1re année, n° 1 (26 octobre 1962) p. 3.
  8. (fr) « La Cruelle vérité : l'Algérie de 1945 à l'indépendance », Plon (Paris), 1982, 250 p. (ISBN 978-2-259-00883-9).

Articles connexes

Liens externes



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