- Compagnie internationale pour l'informatique
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Compagnie internationale pour l'informatique Création 1966 modifier La Compagnie Internationale pour l'Informatique (CII) est une société française créée en décembre 1966, dans le cadre du Plan Calcul lancé par le gouvernement du général de Gaulle.
Histoire de la CII
Il s'agissait de constituer un champion national dans le domaine de l'informatique, en réaction à la prise de contrôle de la société française Bull par General Electric et à un embargo américain sur les gros ordinateurs. L'État incita les sociétés SEA (Société d'Électronique et d'Automatisme, filiale de SW Schneider-Westinghouse, groupe Schneider) et CAE (Compagnie européenne d'automatisme électronique, filiale de CITEC, holding de la Compagnie générale d'électricité, CSF, et Intertechnique) à fusionner.
Les deux entreprises étaient concurrentes et, après la fusion, les plans avant-gardistes de la SEA furent rapidement abandonnés au profit de la stratégie « incrémentale » de la CAE. La CII fabriqua donc des ordinateurs américains sous licence (Sigma 7 SDS devenu modèle 10070, Sigma 2 devenu 10020) jusqu'en 1971, avant de commercialiser ses modèles Mitra 15, Iris 50 et Iris 80. Ceux-ci comportaient près de 90 % de circuits intégrés américains, en particulier de Texas Instruments : le Plan Composants, jumeau du Plan Calcul, avait produit peu d'effet.
Détachée par la suite de son rôle de constructeur stratégique et tenue d'atteindre une taille critique pour devenir rentable, la CII se rapprocha de certains autres constructeurs européens. En juillet 1973, elle s'allia avec Siemens et Philips dans le consortium Unidata, afin de pouvoir concurrencer IBM en Europe. Mais Siemens exigeant la compatibilité IBM pour les nouveaux développements, CII dut sacrifier deux prototypes prometteurs.
En 1975, le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing, confronté au premier choc pétrolier et à la nécessité d'augmenter constamment sa mise, se retira d'Unidata et fit absorber la CII par Bull-Honeywell, constituant CII Honeywell-Bull.
Unidata aurait-elle pu pour devenir un « Airbus de l'informatique » ? Cette question a perdu de son sens, la structure de l'industrie informatique ayant beaucoup plus changé que celle de l'aéronautique. La CII représentait seulement un tiers de Bull, mais avec une croissance plus rapide.
La CII a développé des ordinateurs performants, des systèmes d'exploitation et des langages intéressants (projet SFER, équipe Ichbiah), et s'est investie tôt dans les réseaux informatiques (1975, réseau Cyclades), en se plaçant au premier rang des constructeurs européens de mini-ordinateurs. Mais, plus technicienne que marchande, elle n'a jamais atteint la rentabilité, donc l'autonomie de décision vis-à-vis de l'Etat et de ses maisons mères, Thomson et CGE.
Ordinateurs CII
Dans un premier temps, la CII a diffusé du matériel sous licence SDS (par exemple le CII 10070 ou le CII 10020).
Elle a ensuite développé sa propre gamme :
- Iris 50, décliné plus tard en Iris 45 et Iris 60, puis construit sous licence en Roumanie en tant que Felix C256
- Iris 80, version mono processeur (diffusé en 1970) puis multi processeur (diffusé en 1974)
- mini-ordinateurs Mitra 15, 115, 215... utilisés en temps réel ou comme satellites d'Iris 80.
Références
- P.-E. Mounier-Kuhn, CNRS, “French Computer Manufacturers and the Component Industry, 1952-1972” , History and Technology, 1994, vol. 11.
- P.-E. Mounier-Kuhn, CNRS, “Le Plan Calcul, Bull et l’industrie des composants : les contradictions d’une stratégie”, Revue historique, 1995, vol. CCXC n° 1, pp. 123-153.
- Jean Bellec, Fédération des Équipes Bull, Musée virtuel de Bull et de l'informatique Française
- J.-M. Quatrepoint et J. Jublin, French ordinateurs. De l’affaire Bull à l’assassinat du Plan Calcul, Paris, Alain Moreau, 1976.
- J.-P. Brulé, L’Informatique malade de l’État, Les Belles-Lettres, 1993.
- Code Source, la revue des 40 ans de l'INRIA n° 9 Un nouveau paysage politique de l'informatique en France (5 mars 2007)
Catégorie :- Constructeur informatique français
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