- Communisme italien
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Parti communiste italien
Pour les articles homonymes, voir PCI.Le Parti communiste italien (PCI) était un parti politique italien, issu d'une scission de l'aile gauche du Parti socialiste italien au congrès de Livourne le 21 janvier 1921. La nouvelle formation, dirigée par Amadeo Bordiga et, plus tard (dès 1925) par le philosophe marxiste Antonio Gramsci, prend le nom de Parti communiste d'Italie (section italienne de l'Internationale Communiste).
Sommaire
Histoire
Jusqu'au milieu des années 1920 le parti se situe sur les positions de la Gauche communiste. Entre 1925 et 1926, la gauche communiste est écartée de façon bureaucratique. En 1926 le PCI publie dans son organe (en exil à Paris) Lo Stato Operaio un "Appel aux fascistes" écrit par Palmiro Togliatti, son secrétaire général, et signé par le comité central au complet ainsi que par des dizaines de dirigeants du parti. Ensuite, en 1930, Pietro Tresso, l'un des fondateurs, victime du stalinisme, fut l'un des trois exclus qui donnèrent naissance à la « Nouvelle opposition italienne », d'obédiance trotskiste.
Cependant, il participe à différents gouvernements d'union nationale au sortir de la Seconde Guerre mondiale ainsi qu'à la rédaction de la constitution italienne, coopérant dans les deux cas avec la Démocratie Chrétienne.
Le Parti communiste italien connait une évolution sensible à la suite du rapport Khrouchtchev (XXe congrès du Parti communiste d'Union soviétique, février 1956), qui marque le début de la déstalinisation en URSS. Sous l'impulsion de son Secrétaire général, Palmiro Togliatti, le PCI critique la répression de l'insurrection en Hongrie de novembre 1956 par l'Armée rouge (l'armée soviétique) et pris ses distances avec le PCUS. Le PCI est alors le premier PC d'Europe occidentale à affirmer la validité d'une voie nationale (spécifique) d'être communiste. Palmiro Togliatti théorise alors la doctrine dite du "polycentrisme". Cette spécificité "avant gardiste" (au sein du mouvement communiste international) va s'accentuer tout au long des années qui suivent, jusqu'au changement de nom en "Parti démocratique de la gauche" (PDS) en janvier 1991, c’est-à-dire avant même la disparition de l'URSS et la dissolution du PCUS.
Années 1970 : Prise de distance avec Moscou et tentative de rapprochement avec les démocrates-chrétiens
À partir de l'attentat de la Piazza Fontana, en décembre 1969, l'Italie rentre dans les années de plomb, plus ou moins terminées avec l'attentat de la gare de Bologne en 1980. Enrico Berlinguer, le secrétaire du PCI, tente alors de mettre en place le « compromis historique » avec la Démocratie Chrétienne (DC), mais l'assassinat de son représentant Aldo Moro en mai 1978 par les secondes Brigades Rouges met fin à l'expérience de rapprochement entre les deux grands partis de la péninsule.
En 2000, un rapport parlementaire de la coalition de centre-gauche L'Olivier conclut que cet assassinat aurait été "soutenue par les États-Unis pour empêcher le PCI et, dans une moindre mesure, le PSI, d'accéder au pouvoir exécutif"
Plus précisément il aurait été réalisé grâce à l'infiltration des Brigades rouges par des agents de Gladio. Gladio faisait partie d'un vaste ensemble de cellules secrètes de l'OTAN collaborant avec la CIA, les stay-behinds, ayant pour objectif de pouvoir réagir rapidement et efficacement en cas d'invasion de l'Europe de l'Ouest par l'URSS. Il semblerait que Gladio est dévié de ce but initial pour nuire au PCI lui-même, dans le cadre d'une stratégie de la tension.
Avec le Parti communiste français (PCF), le PCI a été l'un des deux grands partis communistes ouest-européens, membre du Kominform. Dans les années 1970, il lance l'idée d'eurocommunisme, rompant définitivement avec Moscou. Enrico Berlinguer contribue au recentrage du PCI en affichant progressivement ses divergences avec la politique de l'URSS.
Malgré les divergences officielles, pour la seule période de 1971 à 1990, le PCI aura reçu secrètement 47 millions de dollars de la part du gouvernement soviétique. En comparaison, le Parti communiste français aura reçu 50 millions, et le Parti communiste des États-Unis d'Amérique 42 millions[1].
1991 : le tournant de Bologne
Le parti s'est dissout en janvier 1991 (le tournant de Bologne — en italien, la svolta della Bolognina) pour donner naissance à deux formations:
- le Parti démocratique de la gauche (PDS) de tendance social-démocrate, très majoritaire ;
- Refondation communiste (PRC) issue de l'aile gauche du parti, minoritaire.
Un autre parti, le Partito dei Comunisti Italiani (PdCI), est né d'une ultérieure scission du Partito della Rifondazione Comunista (Refondation communiste)en 1998 après la chute du gouvernement Prodi.
Ses secrétaires ont été, par ordre alphabétique: Enrico Berlinguer, Amadeo Bordiga, Antonio Gramsci, Luigi Longo, Alessandro Natta, Achille Occhetto et Palmiro Togliatti.
Congrès
- Ier Congrès - Livourne, 21 janvier 1921
- IIe Congrès - Rome, 20-24 mars 1922
- IIIe Congrès - Lyon, 20-26 janvier 1926 [en exil]
- IVe Congrès - Cologne, 14-21 avril 1931 [en exil]
- Ve Congrès - Rome, 29 décembre 1945 - 6 janvier 1946
- VIe Congrès - Milan, 4-10 janvier 1948
- VIIe Congrès - Rome, 3-8 avril 1951
- VIIIe Congrès - Rome, 8-14 décembre 1956
- IXe Congrès - Rome, 30 janvier - 4 février 1960
- Xe Congrès - Rome, 2-8 décembre 1962
- XIe Congrès - Rome, 25-31 janvier 1966
- XIIe Congrès - Bologne, 8-15 février 1969
- XIIIe Congrès - Milan, 13-17 mars 1972
- XIVe Congrès - Rome, 18-23 mars 1975
- XVe Congrès - Rome, 30 mars - 3 avril 1979
- XVIe Congrès - Milan, 2-6 mars 1983
- XVIIe Congrès - Firenze, 9-13 avril 1986
- XVIIIe Congrès - Rome, 18-22 mars 1989
- XIXe Congrès - Bologne, 7-11 mars 1990
- XXe Congrès - Rimini, 31 janvier - 3 février 1991
Bibliographie
- Marc Lazar, Maisons rouges. Les Partis communistes français et italien de la Libération à nos jours, Aubier, Paris, 1992.
- Palmiro Togliatti, Appel aux fascistes (paru initialement dans Lo Stato Operaio, août 1936). Editions Nautilus, Paris, 1983.
Notes et références
- ↑ Histoire de l'espionnage mondiale, tome 2, Genevofa Étienne, Claude Moniquet, Éditions du Félin, 2001, p. 268-269
Voir
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