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Abbaye de Forest
L'ancien « bâtiment des hôtes » de l'abbaye, derrière lequel on voit le clocher de l'église Saint-DenisPrésentation Culte Catholicisme Type Abbaye Rattaché à Ordre de Saint-Benoît Début de la construction 1105 Fin des travaux Désaffectée en 1796 Site web www.abbayedeforest.com Géographie Pays Belgique Région Bruxelles-Capitale Ville Forest Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier L’ancienne Abbaye de Forest fut fondée en 1105, au bord d’un ruisseau, affluent de la Senne, au sud de la ville de Bruxelles. Abbaye bénédictine de ‘Nobles Dames’, elle fut supprimée en 1796 et vendue l’année suivante. Les bâtiments qui ont survécu au démantèlement forment aujourd’hui un centre culturel pour séminaires, banquets et expositions appartenant à la commune bruxelloise de Forest. Abbaye et site sont classés comme monument historique en 1994.
Sommaire
Origine et fondation
Sur un terrain offert par Gislebert d’Alost, l’abbé d’Afflighem fonde en 1105 une communauté de moniales nobles, en fait, des sœurs et épouses de nobles de la région qui sont partis en croisade. Gislebert lui-même leur confie sa mère et sa sœur avant de partir en Terre Sainte. Le village de Forest ne compte alors que quelques maisons au bord du Geleytsbeek (affluent de la Senne, toute proche), près d’une chapelle consacrée à Saint Alène et d’une petite église paroissiale de bois dédiée à Saint-Denis.
Histoire
Développement et prospérité
Les moniales bénédictines étant cloîtrées, les lieux de cultes doivent être séparés. Dès le milieu du XIIe siècle une nouvelle église paroissiale est construite (la buiten-kerk). Les moniales gardent l’ancienne église (la binnen-kerk) qui sera remplacée au XIVe siècle par une vaste abbatiale.
Pendant un siècle, jusque en 1238, la communauté reste sous l’autorité de l’abbé d’Afflighem qui veille au respect de la discipline religieuse et à la régularité de la vie monastique du prieuré de Forest. En 1239 la première abbesse de Forest est élue : Pétronille, fils d’un châtelain de Gand. L’abbaye dépend par après de l’évêque de Cambrai.
Dames et jeunes filles des meilleures familles de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie se joignent à la communauté. Diverses donations et dots permettent de faire des acquisitions qui augmentent le patrimoine du monastère. Au fil du temps l’abbaye est à la tête de treize domaines et grandes fermes, certains étant même fort éloignés de Forest. Des travaux de drainage et canalisation permettent également une bonne exploitation des terres au bord de la Senne.
Le village de Forest se développe près de l’abbaye qui fonctionne comme une petite ville. Dès le XIIIe siècle, l’ensemble des bâtiments conventuels est achevé : salle capitulaire, bibliothèque, réfectoire, infirmerie, sacristie, cellier, hôtellerie. Tout y est.
Au XIVe siècle une grande église abbatiale de 70 mètres de long remplace l’ancienne église Saint-Denis. Elle est terminée en 1447. À l’intérieur du mur d’enceinte de la propriété se trouvent d’autres constructions qui assurent l’autarcie de la communauté : boulangerie, écurie, moulin, ferme et granges, brasserie, etc. Tout un monde de domestiques, hommes et femmes y travaillent. Des œuvres de charité - nourriture aux indigents et soins de santé - sont également organisées à l’abbaye.
Siècles de tourmentes
Vers la fin du XIVe siècle les troubles commencent. En 1489-1490 le monastère est mis à mal lors du conflit armé qui oppose Charles VIII, roi de France, et Maximilien d’Autriche. Des misères s’ensuivent : épidémie de peste et famine.
Plus graves encore sont les guerres de religion du siècle suivant. En 1566 les moniales doivent se réfugier à Bruxelles. Leur abbaye est incendiée en 1582. Avec le retour des moniales un travail de restauration commence en 1589. Une centaine d’années plus tard, de 1684 à 1689, les conflits avec la France, sous le règne de Louis XIV, occasionnent de nouvelles destructions et un appauvrissement général de la région.
Reconstruction et fin…
En 1764 un incendie accidentel détruit à nouveau une partie des bâtiments. C’est l’occasion pour l’entreprenante abbesse de l’époque, Marie-Josèphe de Bousies de mettre en chantier les plans d’une toute nouvelle abbaye, comme beaucoup d’autres le font, d’ailleurs durant ce siècle de renouveau. L’architecte choisi est Laurent-Benoît Dewez, un spécialiste des grands ensembles architecturaux. Le projet mis en chantier en 1764 - dans le style néoclassique en faveur à l’époque - est grandiose : tout ne sera pas achevé cependant.
Finalement l’église abbatiale gothique et l’enclos monastique (cloître) ne sont pas modifiés. Seuls le bâtiment des hôtes, avec cour d’honneur, et le portail d’entrée avec dépendances en semi-circonférence sont réalisés.
Les travaux se ralentissent à partir de 1770. Dewez passe la main à un successeur et disciple. L’abbaye échappe aux mesures antireligieuses de Joseph II (en 1780) car elle est engagée dans l’enseignement des jeunes filles. Mais bientôt, en juillet 1794, craignant l’arrivée des troupes révolutionnaires françaises les religieuses fuient en Allemagne emportant archives, reliques et la châsse de Sainte Alène. Peu après leur départ l’abbaye est pillée par les Forestois eux-mêmes.
Un an plus tard, en 1795, les biens de l’abbaye sont confisqués et mis en vente. Certaines œuvres d’art sont sauvées : un polyptyque du XVIe siècle (scène de la vie de sainte Aline) et la grande croix romane (XIIe siècle) passent dans l’église voisine de Saint-Denis. La communauté est dissoute en 1796.
Un entrepreneur acquiert l’ensemble des bâtiments en 1797 et en organise le démantèlement systématique pour en faire du matériel de construction. Vers 1810 l’abbatiale et le cloître sont démolis. Seuls échappent à la démolition les bâtiments plus récents de Dewez. Les moniales reviennent d’Allemagne la même année et s’installent à Bruxelles où la dernière d’entre elles meurt en 1837.
Les reliques de Sainte Alène sont ramenées et retrouvent une place d’honneur dans l’église paroissiale Saint-Denis en 1823.
L’abbaye aujourd’hui
Ce qui reste de l’abbaye, les bâtiments des hôtes (dits ‘château’ et ‘prieuré’), portail, cour d’honneur et dépendances, est acquis par la commune de Forest (1964). En 1968 une restauration complète en est faite. L’ensemble est aujourd’hui un centre culturel actif où sont organisés expositions, séminaires, banquets et réceptions diverses.
Liens externes
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