- Commanderie De Pérouse
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Commanderie de Pérouse
Commanderie de Pérouse Commanderie Pays Italie Région Ombrie Lieu Pérouse Fondée en 1256 Protection à compléter
La Commanderie de Pérouse, connue localement sous le nom Chiesa di San Bevignate, est située dans le quartier de Monteluce à Pérouse en Italie. C'est aujourd'hui une propriété privée.Sommaire
État
L'histoire de l'église est intimement liée à celle de l'ordre du Temple. San Bevignate, surnommé le « saint mystérieux de Pérouse », était un ermite local, qui vécu et mourut sur les terres du Temple[1]. Sur ce lieu proche de Pérouse convergèrent un ensemble complexe de faits religieux et civils qui se sont déroulés autour de la moitié du XIIIe siècle. La construction du sanctuaire lui-même est le résultat de divers mouvements:
- La « grande dévotion » des Flagellants, un mouvement né à Pérouse en 1260 qui s'étendit à l'Italie entière ;
- Le programme du « peuple », la nouvelle classe dirigeante de la ville qui entendait ériger « son » Église et qui aurait voulu disposer de « son » saint (mais, en dépit de ses efforts, San Bevignate n'a été canonisé qu'au XVIIe siècle[1]) ;
- L'existence régionale de nombreuses expériences érémitiques (de san Bevignate à Raniero Fasani, initiateur du mouvement des Flagellants, et beaucoup d'autres encore) ;
- La décision des Templiers d'avoir leur propre sanctuaire à la place de l'ancien site de San Giustino d'Arna dont ils furent chassés en 1277, et surtout d'avoir un « saint templier » officiellement reconnu par l'Église.
Historique
La construction de l'église s'étala de 1256 à 1262, après quoi Francesco Bonvicino, un moine-chevalier relativement influent sous les pontificats de Grégoire IX, Innocent IV et Alexandre IV, mena à terme le projet des templiers.
En 1312, avec la suppression de l'ordre du Temple, les chevaliers de l'ordre de Malte prennent possession du monastère.
En 1324, Ricco di Corbolo, un marchand de Pérouse, acquit tout le complexe et y installa une communauté de moniale pour sa femme Caterina, sa fille Coluccia et 23 autres religieuses, régie par l'ordre de Malte. En 1517, des raisons financières contraignirent ces sœurs à abandonner le monastère qui demeurera pourtant sous le contrôle de l'ordre de Malte. À partir de cette date, l'église perd progressivement de son importance et en 1860, avec la suppression de divers organismes religieux, l'église devient propriété de la Commune et est définitivement sécularisée.
Commandeurs templiers
Nom du commandeur Dates Francesco Bonvicinio à compléter Possessions
Organisation
La chapelle et ses fresques
La typologie du sanctuaire, conçu comme lieu de culte d'un ordre militaire, révèle d'étroites ressemblances avec les chapelles austères et dépouillées qu'ont fait construire les chevaliers du Temple en Palestine, qu'ils considéraient être la Terre Sainte. Elle présente les mêmes caractéristiques architecturales que les églises de Sainte-Marie de Monteluce et de l'abbaye de Sainte-Marie-de-Valdiponte à Montelabate, construites sur la même ligne d'orientation campagne-ville que la commanderie de Pérouse.
L'intérieur se compose d'une nef unique, composée de deux travées voûtées d'ogives (qui ont remplacé la charpente originelle) ; l'abside carrée, placée au-dessus d'une crypte, est en légère surélévation par rapport au sol de l'église et est précédée d'un impressionnant arc-triomphal.
Toute l'histoire du lieu est facilement lisible dans les ensembles picturaux d'époques différentes, encore visibles sur les murs. Il y a la Procession des flagellants, la splendide Bataille entre templiers et musulmans, et la courte Légende de saint Bévignate. Sur le manteau de ce dernier, de nombreux pèlerins, et certains templiers, ont inscrit des messages tout au long des XIVe et XVe siècles.
La nef, le chœur, la contre-façade et l'abside sont recouvertes de fresques intéressantes, commencées aussitôt la construction du sanctuaire finie. Les fresques peintes de la nef représentent des flagellants partis de Pérouse. La contre-façade montre des scènes de la vie quotidienne des templiers en Terre Sainte (scènes de voyages, de combats ou de vies dans les forteresses)[2]. Dans l'abside, également ornée de nombreux symboles liés à l'ordre du Temple (par exemple des croix cosmologiques, des étoiles), se succèdent des tableaux (1260-1270) dont le style est proche d'autres représentations du XIIIe siècle des environs de Pérouse, comme ceux de San Prospero.
C'est également durant cette période qu'apparaissent les fresques visibles sur l'arc-triomphal et sur le côté occidental de la nef, tandis que les figures des Apôtres, distribuées sur tout le périmètre de l'édifice, sont d'une époque un peu plus postérieure, aux environs de 1280, et coïncident probablement avec un nouvelle consécration de l'église.
Références
- (it) TEMPLARI e Ospitalieri in Italia : la chiesa di San Bevignate a Perugia; Electa, Perugia. (Excellent ouvrage pour connaître le bâtiment en détail ainsi que la présence templière dans le centre de l'Italie).
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Chiesa di San Bevignate ».
- (it) "Milites Templi" il patrimonio monumentale e artistico dei Templari in Europa; Volumnia Editrice, 2008. ISBN 978-88-89024-13-3. Actes du colloque de Pérouse en mai 2005.
Notes
- ↑ a et b Simonetta Cerrini, La révolution des Templiers - Une histoire perdue Du XIIe siècle, Librairie Académique Perrin, 2007, 317 p. Pour ce passage, voir p. 34.
- ↑ Alain Demurger, Chevaliers du Christ, les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, Le Seuil, 2002 (ISBN 202049888X), page 173.
Liens internes
Liens externes
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