Combat de Juncal

Combat de Juncal
Combat de Juncal
Informations générales
Date 8 - 9 février 1827
Lieu Uruguay
Issue Victoire argentine
Belligérants
Flag of Argentina (1818).svg Provinces-Unies du Río de la Plata Flag of the First Empire of Brazil.svg Brésil
Commandants
Guillermo Brown Jacinto Roque de Sena Pereira
Forces en présence
1 brigantin
5 goélettes
1 sumaca
8 canonnières
745/780 hommes
1 brigantin
11 goélettes
5 canonnières
750 hommes
Pertes
17 tués 2 navires capturés et trois incendiés
Guerre de Cisplatine
Batailles
Sarandi — Los Pozos (navale) — Maldonado (navale) — Juncal (navale) — Ituzaingo — Carmen de Patagones (navale) — Lac Mirim (navale) — Barrega (navale) —

Le combat de Juncal est une bataille navale qui opposa lescadre des « Provinces Unies du Río de la Plata »[note 1], sous le commandement de lamiral Guillermo Brown, à celle de lempire du Brésil, commandée par le capitaine de frégate Sena Pereira, les 8 et 9 février 1827, sur le Río de la Plata[1] (33°5715S 58°2345O / -33.95417, -58.39583).

Pendant deux jours les deux escadres saffrontèrent avec des forces sensiblement égales, mais grâce à la supériorité de son système de renseignement et celle de son artillerie, la flotte argentine put semparer de deux navires brésiliens, le Januaria et le Brocoio, et en incendier trois sans perdre de son côté un seul bâtiment. Les Brésiliens battirent en retraite mais deux navires seulement arrivèrent à bon port.

La troisième division (17 navires) de l'escadre brésilienne commandée par Sena Pereira avait pour mission dassurer le contrôle sur le Río Uruguay, afin de contenir larmée argentine qui se déployait dans la Bande Orientale et faisait des incursions sur le territoire brésilien ; il s'agissait de renforcer la frontière entre les territoires brésiliens et les provinces littorales de l'Argentine ; la division se retrouva anéantie par la flotte ennemie dans ce qui devait être la plus éclatante victoire républicaine de la Guerre de Cisplatine (1825-1828).

Théâtre des opérations

Sommaire

Le contexte politique

Lamiral Brown (huile de F.Goulu, 1825).

Poursuivant sa politique dexpansion en direction du Bassin de l'Argent, les forces luso-brésiliennes envahirent la province orientale entre 1816 et 1820[note 2] sous prétexte de combattre les forces du fédéraliste et républicain José Gervasio Artigas. Ces territoires avaient été incorporés dans le Royaume-Uni du Portugal, du Brésil et de l'Algarve sous le nom de province Cisplatine. Après lindépendance du Brésil en 1822, le nouvel empereur Pierre II confirma la mainmise du pays sur cette province.

Tandis que le gouvernement de Buenos Aires manifestait une attitude dattentisme prudent face à une invasion qui le débarrassait dun opposant en la personne dArtigas, au prix de la perte dune province, lopinion publique unanime exigeait la rupture avec le Brésil. Le 19 avril 1825, les provinces de Santa et dEntre Ríos, soutenues par Buenos Aires, envoyèrent une petite force expéditionnaire (les « trente-trois orientaux ») qui embarqua à San Isidro sous la direction de Juan Antonio Lavalleja et de Manuel Oribe. Ils débarquèrent sur la rive orientale du río Uruguay. Rapidement ils réussirent à rallier à leur mouvement la population de la campagne uruguayenne, sinstallèrent à Montevideo et ayant formé un « congrès de la Floride », sollicitèrent leur retour dans le giron des Provinces-Unies du Río de la Plata. Le congrès de 1824 accéda à cette demande. Devant cet état de choses, le Brésil déclara la guerre, suivi par lArgentine le 1er janvier 1826.

La république confia le commandement de ses forces armées à Carlos María de Alvear, tout en chargeant l'amiral Brown de constituer une flotte de guerre. Le Brésil réagit en levant le double des effectifs engagés par lArgentine, dont la majorité furent recrutés parmi des mercenaires allemands. La flotte impériale brésilienne, avec 80 bâtiments, dont certains étaient armés de canons à longue portée, était plusieurs fois supérieure en nombre et en puissance de tir à la flotte républicaine argentine.

Lescadre brésilienne établit rapidement un blocus, que la république tenta de contrer par des actions menées par des corsaires et des sorties audacieuses de sa petite escadre.

Le contexte stratégique

Troisième division impériale

Au début de la seconde année des hostilités, profitant de leur ample supériorité numérique, les forces navales de la marine brésilienne, déployées sur le Rio de la Plata sous le commandement de lamiral Rodrigo Pinto Guedes, se séparèrent pour former trois divisions :

  • la première division « orientale » devait assurer la sécurité de la côte est (lactuel Uruguay) de lembouchure du río Uruguay jusqu'à locéan Atlantique. Le gros des forces était regroupé dans la division « Mariath », sous les ordres de Frederico Mariath, et devait appuyer la troisième division.
  • la seconde division « blocus » devait empêcher le trafic maritime et fluvial de remonter jusqu'au port principal de Buenos Aires et aux ports secondaires de la côte de la province (Las Conchas, Ensenada de Barragán et El Salado), sous les ordres du capitaine John Charles Pritz.
  • la troisième division navale « impériale », sous les ordres du capitaine de frégate Jacinto Roque de Sena Pereira, avait pour mission de remonter le río Uruguay, pour diviser le front argentin en exploitant les désaccords politiques qui opposaient la province dEntre Ríos et Buenos Aires, désaccords exacerbés par la ratification de la constitution de 1826. La troisième division devait également surveiller lensemble du río Uruguay , coupant les vivres à la force expéditionnaire argentine qui sétait aventurée en territoire brésilien, et favorisant une attaque éventuelle par le flanc pour aller occuper Entre Ríos.

Lescadre argentine

Placé devant la menace que représentaient ces trois forces qui toutes séparément étaient égales sinon supérieures à celles dont il disposait, Guillermo Brown se hâta de constituer une escadre. Son objectif était de mettre le cap sur l'embouchure du Rio Uruguay, remonter le fleuve à la recherche de la troisième division et tenter de lanéantir.

Voulant empêcher la 1re division brésilienne de se porter au secours de Sena Pereira et garantir ainsi ses arrières, il fit fortifier lîle Martin Garcia[2] (la « forteresse de la constitution »). Enfin, pour renforcer les défenses de la côte bonaerense, le vaisseau-amiral laissa derrière lui les brigantins Independencia et República, la barque Congreso et quatre canonnières sous le commandement du capitaine Leonardo Rosales.

Ces dispositions sont révélatrices de laudace qui caractérisait Brown. Car si lescadre engagée était suffisamment puissante pour affronter à armes égales les forces brésiliennes, ni les ressources dont disposaient les défenseurs de l'île Martin Garcia ni celles de Buenos Aires n'étaient à la hauteur dune telle stratégie.

le 26 décembre 1826, lescadre argentine leva lancre et mit le cap sur le río Uruguay en vue duquel elle parvint le 28. Repérant une escadrille brésilienne appartenant à la troisième division, elle se lança à sa poursuite et parvint à portée de tir le 29 sur le Yaguari[3], bras nord du delta du rio Negro. Brown envoya en émissaire le capitaine de la Sarandí, John Halstead Coe, pour demander au commandant des forces brésiliennes de se rendre. Sena Pereira se contenta de faire prisonnier l'émissaire argentin, déclenchant ainsi les hostilités qui se poursuivirent jusquau 30 décembre[note 3]. Le vent étant tombé et létroitesse du chenal rendant les manœuvres périlleuses, laffrontement ne fut qu'une brève escarmouche.

Ne pouvant accéder au chenal en raison de son étroitesse, Brown se replia en direction du sud jusqu'à la ravine de Punta Gorda[4] (Uruguay) pour y attendre les brésiliens. Il avait auparavant débarqué un détachement sur lîle de Vizcaíno sur le Yaguari qui devait semparer du bétail ; il avait également envoyé des instructions à la milice de Santo Domingo de Soriano pour qu'elle gêne le ravitaillement des Brésiliens[5],[6]. Ces derniers se dirigèrent vers le nord pour rallier Concepción del Uruguay (encore connue à lépoque sous le nom d’« Arroyo de la China »), ils purent trouver des vivres.

Conscient de la menace que représentait la division Mariath pour son arrière-garde, Brown décida de revenir à Buenos-Aires chercher les moyens destinés à renforcer les défenses de Martín García après avoir chargé Rosales de ramener la goélette Sarandí en Uruguay en empruntant le río Paraná de las Palmas[6], [7]. Il termina ses préparatifs puis, satisfait de ceux-ci, rejoignit la flotte à bord dune petite baleinière[8].

Préparatifs

Le six janvier débutèrent les travaux de fortification de Martín García. La division Mariath se rapprocha de l'île avec la corvette Maceió, quatre brigantins et cinq goélettes. Le 18, Brown donna l'ordre de les engager. La flotte brésilienne recula par deux fois sous le feu de lartillerie argentine.

Brown avait deux objectifs : attirer la troisième division et la forcer à combattre, tout en faisant en sorte quelle ne puisse faire la jonction avec la division Mariath ou que celle-ci ne puisse attaquer son arrière-garde. Il disposait dun excellent système dinformations, ce qui lui permettait de suivre chaque mouvement de la flotte impériale, voire de les influencer. En effet, lémissaire envoyé par Rodrigo Pinto Guedes à Sena Pereira pour lui porter ses instructions avait été recruté par des patriotes à Montevidéo, ce qui fait que les informations passèrent dabord par Brown[note 4].

Brown prit ainsi connaissance du courrier de Pinto Guedes à Sena Pereira, linformant des ordres donnés à Mariath de faire voile vers le sud[9]. Il savait également que la troisième division devrait avoir descendu le fleuve pour le 7 février afin de faire la jonction avec les navires commandés par Mariath. Brown décida quil fallait avoir terminé les travaux de fortification de l'île de Martín García et y installer les batteries de canons avant cette date pour être sûr de tenir Mariath en respect et obliger la troisième division à livrer bataille[note 5].

Les travaux de fortification continuèrent de plus belle. Brown en personne joua les maîtres maçon pour la construction de la sainte-barbe en sous sol[9]. Le 5 février, les installations étaient opérationnelles et Brown baptisa la forteresse Constitution au cours dune cérémonie solennelle. Il profita du discours prononcé devant la garnison pour annoncer que, selon toute probabilité, l'escadre argentine affronterait celle du Brésil dans les 48 heures[10].

Au début de février, Brown avait été prévenu que la troisième division impériale allait se ravitailler à Arroyo de la China. Le 3 février la force brésilienne avait déjà atteint Paysandú et le 6 elle se rapprochait dHiguerita (lactuelle Nueva Palmira), elle arriva le 7. Le même jour, Brown établit son plan de bataille, faisant savoir à chaque navire ce quil devait faire. À 10 heures du soir, l'avant-garde argentine sapprocha de lembouchure du río Paraná Guazú elle se prépara à attendre le reste de la flotte[10],[11],[12].

Le combat

Ordre de bataille

  • Lescadre de la république argentine comptait quinze bâtiments, dont trois vaisseaux principaux : la goélette Sarandí, qui servait de navire-amiral sous le commandement direct de Brown, la goélette Maldonado commandée par le jeune Francisco Drummond (futur gendre du commandant en chef) et le brigantin Balcarce, armé de quatorze canons de six et de huit livres, sous les ordres du capitaine Francisco José Seguí. À ces navires il faut encore ajouter les goélettes la Pepa (capitaine Calixto Silva), le Guanaco (Guillermo Enrique Granville) et lUnión (Malcolm Shannon), la sumaca[note 6] Uruguay (Guillermo Mason) et huit canonnières. Lescadre argentine disposait de 69 pièces dartillerie et de 750 hommes.
  • Lescadre impériale brésilienne était forte de dix-sept navires : un brigantin, onze goélettes et cinq canonnières. Le capitaine Jacinto Roque de Sena Pereira commandait le navire-amiral, la goélette LOrientale ; le brigantin La Dona Januária était sous le commandement de Pedro Antonio Carvalho ; les autres goélettes étaient la Bertioga (lieutenant George Broom), Liberdade do Sul (lieutenant Augusto Venceslau da Silva Lisboa), 12 de Outubro, Fortuna (qui servait de navire-hôpital)[note 7] Vitoria de Colonia, Itapoã (lieutenant Germano Máximo de Souza Aranha), 7 de Março, Brocoió (lieutenant Francisco de Paula Osório), 9 de Janeiro et 7 de Setembro; à ces vaisseaux il faut ajouter deux canonnières de type goélette (gun schooner), la Atrevida et le Paraty ainsi que les canonnières Cananéia, Paranaguá et Iguapé. En tout la flotte brésilienne disposait denviron 65 pièces dartillerie et de 750 hommes. Pour la première et la dernière fois au cours de cette guerre, les forces en présence étaient sensiblement équivalentes, ou du moins lavantage des brésiliens nétait-il pas écrasant[13].

Position des escadres avant la bataille

Positions des escadres à 11 h. 30.
12 h. Les canonnières de Brown savancent
15 h. Le vent tombe et les navires échangent des coups de canon à distance

Lescadre argentine jeta lancre à la tombée de la nuit du 7 février entre lîle de Juncal et la rive ouest du fleuve. Au matin du 8 février 1827, elle aperçut les voiles brésiliennes descendant le fleuve à la faveur de la brise qui soufflait du nord ; Brown donna lordre de lever lancre et disposa ses navires en ordre de bataille, formant une ligne oblique vers le sud-est depuis lîle de Juncal. La Sarandí se trouvait au centre, la Maldonado en avant et le brigantin Balcarce à l'arrière de cette ligne.

La flotte brésilienne poursuivit son chemin jusquau moment le vent sétant arrêté, elle jeta lancre à 11 heures trente, à 1 000 yards de la flotte argentine; le vaisseau-amiral Oriental se trouvait alors au centre[11],[14].

Le premier jour

Le temps était orageux, chaud et humide, avec des vents peu violents mais très variables, ce qui était naturel à cette époque de lannée dans la zone littorale.

À peine avait-il jeté lancre que Sena Pereira fit larguer un brûlot en direction de la flotte ennemie, mais celui-ci fut coulé en quelques minutes par lartillerie argentine[10] Cet épisode nest mentionné que par le capitaine Seguí</ref>.

Vers la mi-journée, Brown donna lordre à six de ses canonnières davancer à la rame et celles-ci ouvrirent le feu à distance grâce à leurs pièces de dix-huit livres. Les longs canons argentins avaient en général une plus grande portée et les artilleurs étaient plus précis. Léchange de tirs dura néanmoins près de deux heures, une soudaine sudestada[note 8] ayant éloigné les adversaires et obligé à suspendre les hostilités[10],[11],[15].

Les brésiliens se retrouvant dans une position plus favorable par rapport au vent, Sena Pereira essaya de placer ses navires en ordre dattaque. Mais la manœuvre tourna au désastre : la Liberdade do Sul alla séchouer tandis que le brigantin Dona Januária quittait la formation, perdait le cap et se retrouvait sous les feux croisés du General Balcarce, de la Sarandí et de trois canonnières argentines.

À 15 h. le vent tomba de nouveau, et les deux adversaires se contentèrent déchanger des tirs de longue portée. La visibilité était réduite du fait de la fumée, mais le fracas des canons pouvait sentendre jusquà Buenos Aires ou Colonia del Sacramento.

Enfin une véritable tempête se déchaîna. Les navires tentèrent en vain de maintenir leur position. Le General Balcarce se retrouva en difficulté mais réussit à se maintenir à flot. Puis la tempête se calma et fut remplacée par une brise du nord-est, dont Sena Pereira voulut profiter pour se retirer plus au nord et trouver une meilleure position. Mais de nouveau la manœuvre fut exécutée de façon maladroite. Le 12 de Outubro ne dut son salut quà laide des autres navires, tandis que la goélette-hôpital Fortuna partit à la dérive vers les positions argentines elle fut capturée. Le lieutenant John Halstead Coe, qui était retenu à bord de La Fortuna depuis son ambassade malheureuse de décembre 1826, recouvra ainsi la liberté[note 9].

Lescadre impériale ne réussit à se regrouper que vers minuit et mouilla dans le désordre en aval du fleuve, près de l'île de Sola[note 10]

Le deuxième jour

Le capitaine Francisco J.Seguí.

Les brésiliens avaient trop perdu de forces pour être encore en mesure de poursuivre leur plan initial. Dès laube, le capitaine Pereira retourna à bord de lOriental pour définir un plan de bataille avec son état-major. La question était simplement de savoir sil valait mieux se battre en manœuvrant en restant à lancre. Les avis étant partagés, Sena Pereira décida de se mettre en route et sadapter aux circonstances[15].

Brown, lui, était prêt. À 8 h., alors que s'était levé un léger vent de sud-est, il fit hisser un pavillon rose sur le grand mât de la Sarandí, donnant lordre à lescadre de se placer au vent, de faire demi-tour et davancer en ligne contre les brésiliens[16].

Du côté brésilien, Sena Pereira donna lordre à ses navires de former une ligne et de mouiller lancre. Une nouvelle fois, ses instructions furent exécutées dans la confusion et le désordre. Plusieurs canonnières quittèrent la formation et dérivèrent sous le vent. Armé dun porte-voix, le capitaine ségosilla en vain pour remettre de lordre. Puis, observant lavancée rapide et ordonnée des argentins, il changea de plan, et donna lordre de carguer les voiles et de faire face à lennemi[17],[16].

La Dona Januária, la Bertioga et lOriental avancèrent rapidement, ce qui acheva de détruire la ligne brésilienne en laissant derrière elles les autres navires qui les suivaient en ordre dispersé, la plupart incapables de respecter la formation. Les trois navires principaux se retrouvèrent ainsi à portée de canon du General Balcarce et de l'avant-garde argentine qui avançait en faisant feu de toutes pièces.

Seguí, commandant le General Balcarce, engagea la Januária, tirant une bordée meurtrière qui détruisit son beaupré. Une seconde bordée emporta son mât avant et causa de telles avaries que le navire faillit couler. Sena Pereira donna lordre à la petite goélette Vitoria de Colonia de remorquer le brigantin, mais la goélette Uruguay sinterposa pour len empêcher[18].

Lengagement avait été si rapide et destructeur que le lieutenant Pedro Antonio Carvalho ordonna que les canons de la Januária se concentrent sur lartillerie argentine et quune équipe saborde le navire pendant quil abandonnait le brigantin avec une partie de léquipage et regagnait la rive est en chaloupe[note 11].

De son côté Drummond, commandant de la Maldonado, livra bataille à la Bertioga qui était sous les ordres dun de ses anciens compagnons darmes, le lieutenant George Broom. Le tir précis de la grosse artillerie dune canonnière argentine eut raison du grand mât du Bertioga; incapable de manœuvrer, il dut se rendre au bout dune demi-heure de combat.

Le General Balcarce de Seguí prit la tête dune offensive coordonnée contre la goélette Oriental. Le feu croisé rendit les canons inutilisables, laissant la moitié des caronades en miette, faisant 37 victimes et blessant entre autres le commandant Sena Pereira[18].

Accablés par leurs pertes, les brésiliens ne baissèrent pas le pavillon qui était dailleurs cloué au mât. Selon un chroniqueur : « il ne restait plus à bord un seul homme capable daller le détacher. Les membres de léquipage avaient été contusionnés, blessés ou tués ; le commandant était parmi les premiers et quatre timoniers étaient morts. » Le navire-amiral brésilien finit néanmoins par se rendre et le capitaine Francisco Seguí accepta lépée du commandant Sena Pereira en signe de reddition[18].

La bataille tournant en faveur des républicains, les goélettes et les canonnières impériales encore en mesure de séchapper cessèrent le feu et mirent les voiles.

Juncal, 9 février 1827

Martín García et la première division auxiliaire

Mariath, en 1839.

Le capitaine Mariath, à la tête dun escadron de dix navires, avait reçu lordre de semparer de l'île Martín García, dintercepter larrière-garde de lescadre argentine et de prêter main-forte à la troisième division si nécessaire[19]., [20]

Cependant, bien que le bruit de la canonnade retentît à des kilomètres à la ronde, la première division avança très lentement et prudemment. Mariath envoya une goélette en avant pour sonder les eaux du Canal de l'Enfer (Canal del Infierno), sur le côté est de l'île.

Comme ses pièces dartillerie lourde, neuf canons fixes de 24 livres, se trouvaient du côté ouest, en face du « grand canal », la garnison argentine déplaça les batteries mobiles du côté est, à savoir deux canons de 12 livres et un lanceur de fusées incendiaires dites "de Congreve" pour couvrir un possible débarquement[note 12].

Mais les argentins neurent pas besoin de combattre. La goélette brésilienne séchoua et il fut impossible de la remettre à flot. Mariath renonça alors à faire passer ses navires par le chenal intérieur. Au lieu de passer à louest, ou de tenter une nouvelle fois demprunter le Canal de lEnfer, comme son pilote lestimait possible, le commandant brésilien se lança dans un duel dartillerie contre les batteries de Martín García, jusqu'à ce que la tempête loblige à suspendre cette action dérisoire.

Convaincu qu'il était trop dangereux de passer près de lîle en raison de la faible profondeur du chenal, de linstabilité du temps et des batteries de Martín García, Mariath garda ses distances et le neuf février, alors que la troisième division était en train dêtre anéantie, la division auxiliaire assista au combat en simple spectatrice. Le 10 février, elle prit la décision de se retirer en direction de Colonia del Sacramento, elle arriva seulement une semaine plus tard.

La nouvelle de la défaite parvint à Colonia le matin du 12 février portée par les huit survivants de lOriental. À midi, l'arrivée de la chaloupe du lieutenant Carvalho confirma la nouvelle. Le 14 arriva la Dona Paula[note 13], escortant la goélette Vitoria de Colonia et une canonnière, les deux seuls navires brésiliens rescapés[21].

La poursuite

Le lendemain de la bataille, les brésiliens capturèrent la goélette Brocoio, puis deux canonnières , la Paraty et la Iguapé, qui s'étaient échouées à lembouchure du Paraná en voulant prendre le large[22],[21].

De la troisième division, remontant lUruguay pour fuir plus au nord, ne restaient plus que les goélettes Liberdade do Sul, Itapoã, 7 de Março, 9 de Janeiro et 7 de Setembro, les canonnières Cananéia y Paranaguá, une chaloupe de douze rames et deux petites barques. Dans leur fuite, la Liberdade do Sul, la Itapoã et la 7 de Março, sérieusement endommagées pendant le combat, séchouèrent au lieu dit San Salvador et furent incendiées. Les autres bâtiments poursuivirent leur route vers le nord. 351 survivants, officiers et membres déquipage, sentassaient à bord des petites embarcations, résolus à aller se rendre aux autorités de la province dEntre Ríos.

Du côté argentin, Brown réorganisa rapidement ses forces et, voyant que la menace de la division Mariath était levée, fit voile dès le 14 février sur lUruguay à bord de la Maldonado pour se lancer à la poursuite des survivants de Juncal avec une demi-douzaine dautres navires. En arrivant le 15 à Fray Bentos, il apprit que Souza Aranha, au lieu de jeter ses canons par dessus bord, sétait rendu aux autorités de lEntre Ríos. L'amiral jeta lancre devant Gualeguaychú et demanda quon lui remette les navires et les prisonniers. Les autorités locales rejetèrent cette demande, considérant que c'était à eux que les brésiliens sétaient rendus, et que leur autorité primait sur celle de Brown. Dans ces conditions, Brown changea de plan. Il monta une opération coordonnée par terre et par mer, qui lui permit de récupérer les navires des réfugiés[note 14].

Après la bataille

État des escadres

  • Argentine (Brown)
    • Sarandi 7 canons (Coe)- endommagé
    • Balcarce 23 canons (Segui)
    • Maldonado 8 canons (Espora)
    • Pepa 2 canons (Silva)
    • Guanaco 8 canons (Granville)
    • Union 10 canons (Shannon)
    • Uruguay 7 canons (Mason)
    • 8 barques à 1 canon
  • Brésil (Pereira)
    • Oriental 11 canons (navire amiral) - incendié
    • Januaria 14 canons - Capturé
    • Brocoio 8 canons - Capturé
    • 4 schooners à 2 canons - Capturé
    • 4 canonnières à 2 canons - Capturé
    • ? - Capturé
    • Libertad do Sul - incendié
    • 7 de março - incendié
    • Itapõa - incendié
    • 2 autres

Bilan stratégique

Médaille aux vainqueurs de Juncal.

Avec du côté brésilien douze navires capturés, trois incendiés et deux seulement rescapés, le combat se soldait par une défaite écrasante des forces impériales et un triomphe éclatant de lescadre argentine. Il mettait fin à toute tentative pour couper les lignes de la force expéditionnaire argentine et libérer le río Uruguay pour lancer une offensive sur le littoral argentin qui aurait peut-être sonné le glas de la Confédération elle-même ou du moins provoqué la sécession des provinces maritimes.

Le triomphe de Brown et la captivité de Sena Pereira

À Buenos Aires, Brown fut reçu en triomphateur. Il était devenu lhomme le plus populaire de la république[note 15].

Sena Pereira était le prisonnier de Brown. Ce dernier rendit hommage à sa valeur et le recommanda au gouvernement « pour sa bravoure et sa défense intrépide, je vous le présente comme un compagnon darmes ». Cela nempêcha pas Sena Pereira de senfuir, faillant à sa parole. Au début de 1829, il fut lun de ceux qui livrèrent la place de Montevideo aux « orientales ».

Fin de la guerre de Cisplatine

La victoire navale republicaine de Juncal fut rapidement suivie par une victoire sur terre le 20 février 1827 à Ituzaingó et le 28 à Carmen de Patagones. La situation devait conduire à la signature de la « convention préliminaire à la paix » ( Convención Preliminar de Paz) stipulant lindépendance de la province orientale devenue Estado Oriental del Uruguay (état oriental dUruguay).

Bibliographie

  • Hernâni Donato, Dicionário das batalhas brasileiras [détail des éditions]
  • (es) Ángel Justiniano Carranza, Campañas Navales de la República Argentina, vol. IV, Ministère de la marine, Buenos Aires, 1962, 239 p. 

Notes et références

Notes

  1. Dans la Constitution de lArgentine qui date de 1853, les noms officiels du pays sont "Provincias Unidas del Río de la Plata", "Confederación Argentina" et "República Argentina". "Nación Argentina" sert dans les documents officiels. La première junte avait adopté le nom de Provincias del Río de la Plata mais entre 1811 et 1813 apparait le nom de Provincias Unidas del Río de la Plata. Lors des congrès de 1816 et de 1819, les congressistes utilisent le nom de Provincias Unidas en Sud América (Provinces-Unies en Amérique du sud) ; lors du congrès de 1824, les termes de Provincias Unidas del Río de la Plata en Sudamérica, Nación Argentina, 'República Argentina et Argentina sont utilisés tour à tour. Dans la constitution ratifiée le 24 décembre 1826 (mais jamais appliquée) apparaît pour la première fois le terme de República Argentina. Cependant, durant le mois de février 1827, alors que le sort de la constitution reste incertain, les termes de Provincias Unidas et de República Argentina restent acceptables. Brown lui-même se présente comme « General de la Escuadra Argentina ».
  2. Elles avaient auparavant occupé la zone dites des « Missions orientales » ainsi quune grande partie de lest du territoire surnommé la « Mésopotamie argentine »
  3. Sena Pereira déclara plus tard à sa décharge quil navait pas cru à la légitimité de Coe. Il ne croyait pas que Brown fût à la tête de lescadre argentine, ce quaffirmait le commandant argentin. Voir Carranza , p. 232 et 238 (Apuntes de Familia, Seguí), 298 (Memorias de Brown), 239 (descargo de Sena Pedreira).
  4. Seguí raconte dans ses Apuntes de familia (notes familiales: nous vîmes se présenter un marin espagnol qui déclara être porteur dune communication importante pour le général et vouloir le rencontrer sur le champ [..] Il dit qu'il était envoyé par lamiral Pinto Guedes de Montevidéo avec un message pour Don Jacinto [N.B. Sena Pereira] et que des messieurs de la ville lavaient payé pour quil donne dabord au général Brown ce message qu'il portait effectivement dans la semelle de ses souliers enveloppé dans un morceau de taffetas jaune et dans lequel [Pinto Guedes] communiquait à Don Jacinto les instructions quil avait données à l'escadre de Mariath, prouvant la véracité de ses paroles; aussi le général dit à l'envoyé : « Vous direz à Don Jacinto que conformément aux ordres de lamiral Guedes vous vous êtes rendu à bord du navire commandé par Mariath et que celui-ci vous a dit quil ferait tout son possible pour se trouver à Martín García le 7 février prochain, quil est prêt à venir à son aide ; » Puis il remit le tissu dans sa semelle et nous le laissâmes poursuivre sa route. Carranza, p.235.
  5. Si la troisième division continuait sa route vers le nord en refusant le combat, le risque de sécession dEntre Ríos et Santa Fe, des agents impériaux étaient déjà ouvertement à lœuvre, en était considérablement accru : « La 3° division impériale nétait pas pressée de descendre le fleuve. Elle avait des réserves de viande qui lui parvenait d'Arroyo de la China; elle complotait avec les autorités de la province pour fomenter des soulèvements contre la république, la division et la discorde entre les provinces ; elle détenait un trésor de plusieurs milliers de pesos. » Dun autre côté il n'était pas question de saventurer à la rencontre de lescadre sans courir le risque quen cas de défaite, les navires argentins ne trouvent aucun port allié se réfugier :«  [Brown] sabstint dattaquer Mariath, craignant que si celui-ci se retirait plus en aval, le commandant de la troisième division se rendrait au gouverneur dEntre Ríos, ravivant ainsi la flamme de la discorde qui sévissait déjà dans cette province », Carranza p.299 (Memorias de Brown).
  6. La sumaca est le nom donné à cette époque et dans ce contexte à une sorte de goélette qui sert uniquement à la navigation fluviale. Source : Sumaca sur browniano.com.ar.
  7. La Fortuna était en réalité un navire marchand et cest ainsi quelle est consignée dans la liste des prises
  8. Il sagit dun épisode météorologique caractéristique de lestuaire du Rio de la Plata. Les vents du sud sorientent brusquement au sud-est, saturant les masses dair froides venues du pôle dhumidité océanique. Lair froid pénètre dans les régions voisines de la Plata, suivant la même direction que la rivière ; lépisode peut saccompagner de pluie ou de crachin, mais provoque surtout des vents qui peuvent être violents avec une forte houle sur les eaux du fleuve.
  9. Daprès Brown, Coe aurait en fait réussi à senfuir à la faveur de la confusion qui régnait (Carranza, p. 300, Memorias de Brown).
  10. De nombreuses sources, notamment Brian Vale, parlent de l'île Solís. Celle-ci se trouve beaucoup plus au sud du Río de La Plata, encore plus au sud que Martín García, ce qui paraît très improbable en raison de la distance et de la stratégie du commandant brésilien (il avait mis le cap sur le sud-est). Dans sa biographie, le principal acteur de la journée, Seguí, nomme sans ambiguïté l'île de Sola (Apuntes de Familia del coronel D. Francisco Seguí, in Carranza, p.237) ce qui paraît plus raisonnable.
  11. Ils atteignirent Colonia le 12 février vers midi, pour annoncer la nouvelle du désastre qui fut confirmée le lendemain avec larrivée des rescapés de lOriental (Toscano, p. 477).
  12. Cétait la plus grande inquiétude de la garnison argentine. Les canons de la flotte brésilienne avaient une telle portée que les projectiles tirés dun côté de lîle pouvait atteindre lautre côté, tandis que leurs propres pièces dartillerie lourde fixes ne pouvaient atteindre leurs cibles de façon efficace. De plus, les forces de linfanterie argentine sélevaient à peine à une centaine dhommes (selon le Diario de Noticias del Comandante del Puerto de Buenos Aires, Archivo General de la Nación VII-7-6-D), presque exclusivement des recrues inexpérimentées, et les fortifications étaient incomplètes puisquil manquait notamment un fossé sur deux des côtés. Mariath connaissait les faiblesses de lartillerie argentine, il pouvait compter sur une puissance de feu supérieure, bloquer toute retraite des argentins vers Buenos Aires et débarquer un contingent deux à trois fois supérieur en nombre et beaucoup plus aguerri que celui de ses adversaires. Carranza p. 300 (Memorias de Brown).
  13. LaDona Paula, frégate de 36 canons de gros calibre, navait pas, quoi qu'en disent certaines sources, participé à l'affrontement et ne faisait pas partie de la 3° division.
  14. Les forces militaires dEntre Rios étaient peu nombreuses et reçurent lordre de ne pas résister. De nombreux miliciens ouvrirent néanmoins le feu, empêchant les marins brésiliens dêtre capturés, ce que déplora Brown qui espérait bien en faire de nouvelles recrues (Carranza, 248-251). Lintervention de Brown créa de graves tensions et provoqua de vives protestations de la part du gouvernement de la province(Carranza, pp. 248-251).
  15. Le graveur français Jean-Baptiste Douville (1794-1837) le confirme dans ce passage : « Lamiral Brown était devenu lidole du peuple. Tous voulait le voir, ne parlaient que de lui. On le considérait comme le sauveur de la patrie depuis quil avait anéanti la flotte ennemie sur les eaux de lUruguay. De nombreuses personnes dépensèrent des sommes folles pour faire faire son portrait. » Lorsque Douville se lança dans la lithographie, il commença par un portrait de Brown dont il vendit aussitôt 2.000 exemplaires qu'il avait fait tirer.« Au moment du tirage, notre atelier [..] fut trop petit pour accueillir tous ceux qui attendaient leur tour pour obtenir le portrait. » Il fit un second tirage, que les Porteños revinrent se disputer; Jean-Baptiste Douville, 30 mois de ma vie, ou quinze mois avant et quinze mois après mon voyage au Congo, ou ma justification des infamies débitées contre moi; suivie de détails nouveaux et curieux sur les mœurs et les usages des habitans du Brésil et de Buenos-Ayres, et d'une description de la colonie Patagonia, Paris, Dentu & Delaunay, Treuttel & Wurtz, Paulin and Béchet, 1833 

Références

  1. Ángel Justiniano Carranza, Campañas Navales de la República Argentina, vol. IV, Ministère de la marine, Buenos Aires, 1962, 239 p. , comme le montre la monnaie frappée après le combat.
  2. 34°0929’’S - 58°1510’’O
  3. 33°2138’’S-58°2507’’O
  4. 33°4929’’S-58°2544’’O
  5. Carranza : p. 232 (Apuntes de Familia, Seguí)
  6. a et b 298 (Memorias de Brown).
  7. Rodríguez, Horacio, « Leonardo Rosales ».
  8. Carranza : p. 234 (Diario de Tomás Espora).
  9. a et b Carranza, p.235.
  10. a, b, c et d Carranza, p. 236 (Apuntes de Familia, Seguí).
  11. a, b et c Carranza p. 299 (Memorias de Brown)
  12. Toscano, Jorge, Victoria Argentina en el Juncal, Boletín del Centro Naval N° 815, 2006, p.473.
  13. Les sources concernant les navires brésiliens sont difficiles à analyser et ne se recoupent pas systématiquement. Les sources primaires ont été privilégiées : Carranza, pp. 185-186 (acquisition des prises), pp. 236-237 (Notes familiales, Seguí), pp.237-238 (Parties du combat), pp. 300-302 (Mémoires de Brown), p.247 (inventaire du personnel, des fournitures et du ravitaillement des navires rendus à la province d'Entre Ríos). Le reste des informations provient de Jorge Toscano, « Victoria Argentina en el Juncal », dans Boletín del Centro Naval, no 815, 2006, p. 473-477  dont les informations recoupent celles de Brian Vale, Una guerra entre ingleses  et les détails donnés sur les deux flottes dans Historical Handbook of World Navies et Navíos de Guerra sur le site naval.com.br.
  14. Jorge Toscano, « Victoria Argentina en el Juncal », dans Boletín del Centro Naval, no 815, 2006, p. 473 .
  15. a et b Jorge Toscano, p.474
  16. a et b Toscano, p. 475.
  17. Carranza p. 237 (Apuntes de Familia, Seguí), et p. 300 (Memorias de Brown)
  18. a, b et c Carranza, p. 238 sq.
  19. Carranza p. 234 (Apuntes de Familia, Seguí), pp. 299-300 (Memorias de Brown)
  20. Toscano, p. 476.
  21. a et b Toscano, p. 477
  22. Carranza, pp. 237-239 (partes de la batalla), pp. 300-301 (Memorias de Brown)


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Combat de Juncal de Wikipédia en français (auteurs)

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