Circuit des 24 Heures

Circuit des 24 Heures

47°56′15.7″N 0°13′32.2″E / 47.937694, 0.225611

Circuit des 24 Heures
Un plan du circuit
Les stands, à la tombée de la nuit
La courbe Dunlop, modifiée en 2006
Le « raccordement » avec le circuit Bugatti et la ligne droite des stands de nuit (2009)

Le Circuit des 24 Heures, situé au sud de la ville du Mans, France, est un circuit de course automobile non permanent utilisé par la plus célèbre des courses d'endurance, les 24 Heures du Mans, organisée par l'Automobile Club de l'Ouest (ACO) depuis 1923. Il est aussi utilisé par les voitures lors du Mans Classic, qui a lieu une fois tous les deux ans.

Il ne doit pas être confondu avec le circuit Bugatti, tracé permanent avec lequel il partage les stands et une brève portion de piste.

Sommaire

Présentation

Avec une longueur de tracé de 13,629 km en 2009, il est l'un des circuits automobiles les plus longs du monde. Sa particularité est l'utilisation d'une portion routière ouverte à la circulation publique pendant le reste de l'année, le circuit n'étant utilisé qu'une dizaine de jours par an (essais, puis compétition).

Les passages les plus célèbres sont les virages du Tertre Rouge, Mulsanne, Indianapolis et Arnage, et la ligne droite des Hunaudières.

Au cours des années, la configuration du circuit a évolué, surtout dans un but de sécurité, une préoccupation essentielle des organisateurs.

En 1966, on a ajouté un circuit permanent plus court, le circuit Bugatti (4,185 km), qui partage les équipements des stands, la ligne droite des stands, la courbe et la chicane Dunlop (y compris la célèbre passerelle Dunlop). En 1976, le circuit de Maison Blanche, un circuit école et d'entraînement de 2,9 km, a été créé ; la piste emprunte une partie du circuit des 24 Heures, de la sortie des virages Porsche jusqu’à l’entrée des chicanes Ford.

Modifications du circuit

En 1972, la section du virage Porsche est realisée pour dévier l'ancienne section ultra-rapide et dangereuse de Maison Blanche qui passait entre des bâtiments.

En 1990, la ligne droite des Hunaudières, d'une longueur de presque 6 kilomètres, est divisée en trois portions par la réalisation de deux chicanes qui ont pour but de limiter la recherche de vitesse maximale par des réductions d'appuis aérodynamiques trop importantes et de limiter par conséquence les différences de vitesse entre concurrents. L'envol de certains véhicules était dû à la géométrie de la piste avec un changement de plan qui pouvait créer un décrochage aérodynamique suivant leurs configurations et réglages aérodynamiques. La bosse a été aplanie pour l'édition 2001.

Records du circuit

Le record du tour en course dans la configuration actuelle du tracé est détenu par le pilote français Loïc Duval sur Peugeot 908 HDi FAP en 3'19"074 en 2010. Le record du tour en essai est détenu par Stéphane Sarrazin sur Peugeot 908 HDi FAP en 3'18"513 soit 247,160 km/h de moyenne, performance accomplie en 2008.

Le record de la distance parcourue est détenu par l'équipage Romain Dumas, Timo Bernhard et Mike Rockenfeller sur Audi R15 TDi en 2010, avec 5 410,713 km, soit 225,228 km/h de moyenne.

En 1988, à bord de la WM P88 à moteur Peugeot n° 51, Roger Dorchy réalise la vitesse record de 405 km/h en course sur la ligne droite des Hunaudières. Ce record restera probablement imbattu, car cette portion du circuit est dotée de deux chicanes depuis 1990.

Différentes configurations

Depuis sa création en 1923, et suite aux modifications du tracé, la longueur du circuit n'a cessé d'être modifiée.

  • Circuit N°1 - 17,262 km - 1923-1928

Abandonnant le triangle Le Mans-Saint-Calais-La Ferté-Bernard qui, en 1906, avait été emprunté par les concurrents du tout premier Grand Prix de l'Automobile Club de France, l'ACO, au lendemain de la première guerre mondiale, dessine un nouveau tracé qui pénètre dans la banlieue Est de la ville jusqu'à la fameuse épingle de Pontlieue. C'est ce circuit qui sera proposé lors de la création des 24 Heures.

  • Circuit N°2 - 16,340 km - 1929-1931

Dans un souci de sécurité, l'ACO, dès 1928 décide de raccourcir la pointe Ouest du tracé tout en conservant le dessin initial (route de Tours et retour par Mulsanne et Arnage) ainsi, bien sûr que les installations permanentes. À charge pour lui d'exécuter et financer les travaux. L'ACO est autorisé à utiliser une petite route de raccordement reliant directement la route de Laigné-en-Belin à celle de Tours. Cette bretelle sera baptisée « rue du Circuit ».

  • Circuit N°3 - 13,492 km - 1932-1955

L'expansion constante de la banlieue mancelle incite l'ACO à « écorner » encore un peu plus la pointe Ouest. L'achat d'un terrain privé allant approximativement du « Welcome » actuel au raccordement avec la route nationale Le Mans-Tours permet la création d'une voie privée, volontairement sinueuse (« S » du tertre), et longue de 1 505 mètres.

  • Circuit N°4 - 13,461 km - 1956-1967

À la suite de l'accident terrible de 1955 (83 tués, dont 82 spectateurs faisant face aux stands) une refonte complète de toute la zone des stands s'impose. Ces aménagements (largeur de la piste, zone de décélération, etc.) entraînent une modification du rayon de la courbe Dunlop et induisent également une très légère réduction (31 mètres) de la longueur. De plus, pour ne pas distraire les pilotes au passage devant les stands, la signalisation (panneautage) est installée au sortir du virage de Mulsanne où la vitesse des voitures est la plus lente.

  • Circuit N°5 - 13,469 km - 1968-1971

Conséquence directe de l'affrontement Ford-Ferrari et compte tenu des vitesses atteintes, l'ACO, afin d'assurer une meilleure sécurité au niveau des stands, des gradins et des grandes tribunes, aménage l'implantation d'un premier virage ralentisseur, le virage Ford, situé en amont de la zone des stands. Au sortir de Maison-Blanche la piste est légèrement déviée sur la droite.

  • Circuit N°6 - 13,640 km - 1972-1978

Un plan de rénovation, appuyé par les communautés locales et visant à l'autonomie complète du circuit et de ses installations, aboutit dans un premier temps à un remodelage complet de toute la zone allant du virage d'Arnage aux tribunes. Le CD 139 est aménagé sur 1 300 mètres après quoi, abandonnant l'ancienne route de Maison-Blanche, un nouveau tracé, long de 3 000 mètres, mène à un second virage ralentisseur situé en avant du virage Ford. En attendant le doublement de la ligne droite des Hunaudières et le raccourcissement de la pointe de Mulsanne.

  • Circuit N°7 - 13,626 km - 1979-1985

La mise en service de la nouvelle rocade Sud-Est du Mans assurant la liaison entre l'autoroute Paris-Rennes et la route Le Mans-Angers-Nantes oblige l'ACO à modifier le dessin du virage dit du Tertre Rouge. Alors que l'ancien tracé se présentait pratiquement avec un coude à angle droit, le nouveau Tertre Rouge s'apparente plus à une courbe serrée d'un rayon de 50 mètres. On profite de l'occasion pour aménager à l'intérieur du virage une nouvelle zone publique. L'ancienne passerelle est remplacée par un passage souterrain. Dès le mois de novembre 1978 les Ponts et Chaussées procèdent à la pose d'un nouveau revêtement d'une capacité d'adhérence plus élevée que précédemment. On procède également au déboisement complet de toute la zone intérieure des deux courbes précédant le virage d'Indianapolis.

  • Circuit N°8 - 13,528 km - 1986

Le carrefour routier formé par la RN 138 et le CD 140 (le fameux virage de Mulsanne) constituait un point noir depuis la construction de la ZAC de la Rochère. L'État décide donc d'aménager ce carrefour en giratoire en 4 branches. Cette solution neutralisant le virage de Mulsanne, une nouvelle bretelle, longue de 230 mètres et décalant le virage vers le golf, constitue, pour les besoins de la course, un nouveau tracé. En 1985, est créé un syndicat mixte du circuit des « 24 Heures du Mans », qui, désormais, prendra en charge l'entretien et les travaux d'aménagement du circuit.

  • Circuit N°9 - 13,535 km - 1987-1989

À la demande de la Fédération internationale de motocyclisme (FIM), en prévision du Grand Prix moto de France, un « ralentisseur » en forme de « S » remplace la « courbe Dunlop ». Cet aménagement permet de diminuer la vitesse à cet endroit d'environ 100 km/h (160 km/h de vitesse de passage au lieu de 260 km/h précédemment). Le nouveau tracé sera emprunté pour les 24 Heures du Mans 1987, comme par toutes les autres épreuves se disputant sur les circuits du Mans. En 1988, on effectue la réfection de la ligne droite des Hunaudières. Les Ponts et Chaussées utilisent le laser pour obtenir une parfaite planéité de la piste, il en résulte une nette amélioration des vitesses de pointe.

  • Circuit N°10 - 13,600 km - 1990-1996

À la demande expresse de la FISA deux ralentisseurs (respectivement les « Chicane Toyota » et chicane « Carte S ») sont construits dans les Hunaudières afin de réduire la vitesse de pointe des voitures. Malgré les nouvelles contraintes imposées au plan du freinage et par la baisse de vitesse le pourcentage d'arrivées ne variera guère. Dès le mois de juillet 1990, l'ACO procède à une refonte totale des infrastructures, avec la réalisation d'un ensemble « module sportif » et stands de ravitaillements (au nombre de 46+2), plaçant les circuits du Mans au premier plan des réalisations de ce type. Si la longueur du circuit n'est en rien modifiée, la largeur de la ligne de départ est portée à 12 mètres et elle est séparée de la voie des stands, de 15 mètres de large, par un couloir d'une largeur de 3 mètres réservé au panneautage, celui-ci quittant ainsi Mulsanne.

  • Circuit N°11 - 13,605 km - 1997-2001

Suite à des travaux de modification du ralentisseur Dunlop, le circuit des « 24 Heures » est prolongé de 5 mètres. Censée être moins rapide qu'auparavant, cette portion aménagée offre surtout de plus grandes zones de dégagement, profitant sur un plan sécurité, tant aux motos qu'aux autos évoluant, le reste de l'année, sur le circuit Bugatti long de 4 305 mètres. Durant l'hiver 2000/2001, on procède à l'écrêtement de la bosse de Mulsanne, la longueur du circuit reste inchangée.

  • Circuit N°12 - 13,650 km - 2006

Comme pour le circuit N°9, conformément aux souhaits des fédérations motocyclistes, c'est une modification du tracé du circuit Bugatti, à hauteur du virage de la Chapelle, qui est à l'origine de cette douzième évolution. L'approche du virage de la Chapelle correspondant à une portion commune avec le tracé du circuit de la Sarthe, la ligne droite en descente après le passage sous la passerelle Dunlop et l'entrée des « S » du Tertre Rouge se voient ainsi transformées en un gauche/droite rapide offrant un nouveau champ de vision appréciable pour le public. Ces travaux entraînent la disparition de la chapelle, « monument » qui donna son nom à ce virage et où fut célébrée pendant longtemps la messe du dimanche matin de la course. Grâce au tournage du film Michel Vaillant produit par Luc Besson, deux nouveaux stands sont construits, portant le nombre de départs possibles à cinquante depuis 2002.

Début 2004, on procède à la réfection du revêtement du circuit Bugatti, portion commune avec le circuit des « 24 Heures » du virage du raccordement à la descente de la Chapelle. Durant l'hiver 2004/2005, le revêtement est refait à neuf entre les virages de Mulsanne et d'Arnage et on procède à l'arasement du dénivelé du poste 89.

  • Circuit N°13 - 13,650 km - Depuis 2007

Une phase de travaux colossaux est entreprise au cours de l'hiver 2005/2006. Ceux-ci sont initiés par la nécessité de moderniser le village du circuit, d'agrandir le parc concurrents, de réaménager le souterrain nord pour une meilleure circulation des piétons et véhicules et d'accroître la sécurité dans la phase d'approche et de passage dans la chicane Dunlop. À ce niveau, la démarche, à nouveau initiée par la FIM, sensible aux vitesses des motos de Grand Prix supérieures à 300 km/h en haut de la ligne droite des stands, a pour conséquence une refonte totale du tracé. Le rayon de la courbe Dunlop est resserré afin d'accroître les dégagements et la vitesse de franchissement de la chicane est freinée par un angle de passage nettement plus prononcé. Le déblai de 60 000 m³ de terre, les 8 000 tonnes d'enrobés et 15 000 tonnes de pierres nécessaires ne modifient cependant pas le développement du circuit, qui reste de 13,650 km (idem pour le circuit Bugatti ; 4,180 km).

  • Circuit N°14 - 13,629 km

Une nouvelle phase importante de travaux s'engage durant l'hiver 2006/2007. D'abord avec un nouveau dessin du virage du Tertre Rouge (ce qui raccourcit la longueur du tracé de 21,60 mètres) ; l'angle du virage est désormais plus ouvert, incliné à 3 %, et sa surface de dégagement est doublée à l'extérieur. Afin de rendre l'endroit plus attractif pour le public, l'ACO érige une butte à l'intérieur du virage, et, pour en permettre l'accès, un tunnel est creusé sous la piste. Ensuite, pour accueillir 55 concurrents, 9 nouveaux stands en dur sont construits dans le prolongement des 46 stands existants. Enfin le parc concurrents est agrandi et sa surface passe de 6 500 m² à 11 000 m².

Durant l'hiver 2008/2009, une paroi vitrée transparente et ultra résistante est installée sur toute la longueur du muret des stands, ceci afin de protéger les intervenants dans le couloir de panneautage et dans la voie des stands contre les éventuelles projections venant de la piste.


Années d'utilisations Année record Distance record Moyenne record Record tour (course) Pilote-Voiture Record tour (essais) Pilote-Voiture
Circuit N°1 de 17,262 km
1923-1928 1928 2 669,27 km
Bentley 4½ Litre
111,219 km/h 8'07" (127,604)
en 1928
H.Birkin
Bentley 4½ Litre
Circuit N°2 de 16,340 km
1929-1931 1931 3 015,65 km
Alfa Romeo 8C 2300 LM
125,735 km/h 6'48" (144,362)
en 1930
H.Birkin
Bentley Blower C
Circuit N°3 de 13,492 km
1932-1955 1955 4 135,38 km
Jaguar D-Type
172,308 km/h 4'06"6 (196,963)
en 1955
M.Hawthorn
Jaguar D-Type
Circuit N°4 de 13,461 km
1956-1967 1967 5 232,90 km
Ford GT40 Mk.IV
218,038 km/h 3'23"6 (238,014)
en 1967
D.Hulme
Ford GT40 Mk.IV
3'24"04 (236,082)
en 1967
B.McLaren
Ford GT40 Mk.IV
Circuit N°5 de 13,469 km
1968-1971 1971 5 335,31 km
Porsche 917K
222,304 km/h 3'18"4 (244,387)
en 1971
J.Oliver
Porsche 917L
3'13"6 (250,457)
en 1971 (préliminaires)
J.Oliver
Porsche 917L
Circuit N°6 de 13,640 km
1972-1978 1978 5 044,53 km
Renault Alpine A442B
210,189 km/h 3'34"2 (229,244)
en 1978
J.P.Jabouille
Renault Alpine A442A
3'27"6 (236,531)
en 1978
J.Ickx
Porsche 936/78
Circuit N°7 de 13,626 km
1979-1985 1985 5 088,51 km
Porsche 956
212,021 km/h 3'25"1 (239,169)
en 1985
J.Ickx
Porsche 962C
3'14"80 (251,815)
en 1985
H.Stuck
Porsche 962C
Circuit N°8 de 13,528 km
1986 1986 4 972,73,51 km
Porsche 962C
207,197 km/h 3'23"3 (239,551)
en 1986
K.Ludwig
Porsche 956
3'15"99 (243,486)
en 1986
J.Mass
Porsche 962C
Circuit N°9 de 13,535 km
1987-1989 1988 5 332,79 km
Jaguar XJR-9LM
221,665 km/h 3'21"27 (242,093)
en 1989
A.Ferté
Jaguar XJR-9LM
3'15"04 (249,826)
en 1989
J.L.Schlesser
Sauber C9
Circuit N°10 de 13,600 km
1990-1996 1993 5 100,00 km
Peugeot 905 Evo 1B
213,358 km/h 3'27"47 (235,986)
en 1993
E.Irvine
Toyota TS010
3'21"209 (243,329)
en 1992
Ph.Alliot
Peugeot 905 Evo 1B
Circuit N°11 de 13,605 km
1997-2001 2000 5 007,98 km
Audi R8
208,666 km/h 3'35"032 (227,771)
en 1999
U.Katayama
Toyota GT-One
3'29"930 (233,306)
en 1999
M.Brundle
Toyota GT-One
Circuit N°12 de 13,650 km
2002-2005 2004 5 169,97 km
Audi R8
215,415 km/h 3'33"483 (230,182)
en 2002
T.Kristensen
Audi R8
3'29"905 (234,106)
en 2002
R.Capello
Audi R8
Circuit N°13 de 13,650 km
2006 2006 5 187,00 km
Audi R10
215,409 km/h 3'31"211 (232,658)
en 2006
T.Kristensen
Audi R10
3'30"466 (233,482)
en 2006
R.Capello
Audi R10
Circuit N°14 de 13,629 km
2007-... 2010 5 410,713 km
Audi R15 TDI Plus
225,228 km/h 3'19"074
en 2010
Loïc Duval
Peugeot 908 HDi FAP
3'18"513 (247,160)
en 2008
S.Sarrazin
Peugeot 908 HDi FAP
Années d'utilisations Année record Distance record Moyenne record Record tour (course) Pilote-Voiture Record tour (essais) Pilote-Voiture

Sources

  • Le guide information presse - media guide édité par l'Automobile Club de l'Ouest Département communication

Anecdotes

  • Suivant la tradition, une partie du circuit est envahie par le public au moment du drapeau à damier.

Annexes

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