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Cinéma égyptien
Le Cinéma égyptien a longtemps dominé les écrans du monde arabe par la qualité et la quantité de sa production. Le septième art n'y est pas un apport récent des décolonisations.
Sommaire
La naissance
En 1895, les Frères Lumières, concepteurs du cinématographe, font leur première projection cinématographique privée leur résidence, le Château Lumière à La Ciotat. Une année plus tard, en Égypte à lieux les premières projections qui se font dans le hammam Schneider qui sera transformé en salle de cinéma et à Alexandrie.Les premières projections se font dans des lieux fait pour d’autres usages. De nombreux cafés ont déjà leur projection d'images animées en 1896. En 1906, apparaît la première salle de cinéma et 5 ans plus tard 6 cinémas existent déjà au Caire.En 1917, le nombre monte à plus de 80 salles de cinéma en Égypte. Les premiers cinémas appartenaient presque exclusivement à des descendants européens et étaient dans des mains économique étrangères.
Au début, les spectateurs égyptiens ne pouvaient assister qu'à des films français et quelques films italiens. Tous les films étaient des films muets. Ce n'est que vers les années 1912-1915 que les premières scènes de films sont tournées en Égypte. Ces petits films montrent principalement des scènes du quotidien. Le premier films égyptien est un moyen métrage produit en coopération italo-égyptienne d'une durée d'environ 35 minutes qui reste sans succès parce que sans fond intéressant et joué par des acteurs étrangers
Dès 1917,Muhammad Bayyumi tournait le Fonctionnaire, comédie satirique à succès, alors que Muhammad Karim incarnait le héros dans l'Honneur d'un Bédouin. Le premier long-métrage égyptien, Leila, est réalisé par Wadad Orfi en 1927.
Mais c'est dans les années 1930, avec l'arrivée du son, que le cinéma égyptien se développe. En 1932, Awlad al-Zawat, avec Yusuf Wahbi et Amina Rizk, est le premier film parlant. En 1935, Talaat Harb fonde les studios Misr , ce qui permettra à l'Égypte d'avoir des studios équivalant aux principaux studios Hollywoodiens. Le cinéma deviendra le secteur industriel le plus profitable après le textile.
Du parlant aux années 50
Le cinéma s'est développé beaucoup plus rapidement en Égypte que dans tous les autres pays du Moyen-Orient dû au contexte politique et social. La vie y était dynamique et multiculturel et elle ne pas trop influencer par les colonialistes.Le gouvernement protège la langue arabe en 1942. L'arabe devient obligatoire ce qui aurait été impossible sous protectorat. En Algérie la culture locale était régis par des lois stricts interdiction de théâtre. Dans la colonie française, l’arabe n’était pas favoriser et le français était enseigner dans l’école. En Syrie, sous protectorat français, l’économie est trop faible pour avoir des entrepreneurs influents pour la production de films et la vie culturel était affaiblit par le départ des artistes et intellectuels qui ont émigré en Égypte.
L'arrivée du cinéma parlant (1932) permet l'entrée en scène de la comédie musicale, genre au sein duquel se retrouveront tous les grands de la chanson égyptienne: Farid El Atrache,Chadia, Muhammad Abd al-Wahhab, Oum Kalsoum,Layla Murad, Sabah . Certains films marquent l'époque tels que la Rose blanche (1932), de Muhammad Karim, et Widad d'Ahmad Badrakhan, premier film musical dans lequel chante Oum Kalsoum. Le son dans le cinéma permet d'exploiter le succès de la chanson populaires et les chanteurs ce qui a un peu entraver le développement du cinéma dans d'autres pays arabes.
Avant la révolution nassérienne de 1952, "Les directives gouvernementales,plus sévères pour le cinéma que pour la littérature[…], prohibaient à l'écran toute critique contre les étrangers,les fonctionnaires, la religion, les systèmes monarchique présents ou passés!..." [1].
Le Mélodrame
Jusqu'en 1940, les metteurs en scène se limitent à la farce ou au mélodrame: leur thème privilégié est celui de l'amour impossible entre une bergère et un prince, alors que les dénouements des intrigues complexes garantissent la victoire de l'innocence sur le vice. Aux moments d'intense suspense, des chansons aèrent la tension, et l'entièreté des acteurs ne tardent pas à pousser une chansonnette. Dans les années 40, la fin des restrictions d'importation et la fin de la 2e guerre mondiale permettent le mélange des genres au cinéma. On retrouve la danse orientale (danse du ventre) et folklorique qui se mélangent aux éléments du Music Hall américain. On retrouve de nombreuses adaptations du cinéma américain.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le cinéma égyptien va tenter de quitter confort ou loisir, pour se rendre dans les rues et ruelles du Caire. En 1938, les Studios Misrproduisent un film du réalisateur allemand Fritz Kramp: Lachine. Le films salué par la critique pour son excellente qualité technique dresse le portrait de la situation politique et social au temps du roi Farouk. Parlant de la relation entre l'État et son peuple, le film fut interdit le lendemain de sa grande première et les projections ne repris que huit mots plus tard avec un scénario largement modifié. Ce film permettra malgré tout de démontrer le grand savoir faire des Studios Misr.
Le cinéma réaliste
L'année suivante, Abd al-Ghani Kamal Salim (1913-1945)est le premier réalisateur égyptien à faire partager ses préoccupations politiques dans "La Volonté" (al-'Azima,1939). Salim, de retour de son séjour en France, est passer de scénariste à assistant-réalisateur, puis est réalisateur en 1937 pour le film "Dans l'ombre" (Fi al-Dbill). Dans son film "La Volonté", il explore les problèmes de la société égyptienne sans chants ni danse. "Le succès fut immédiat grâce à son sujet,[…] tiré de la vie réelle de la petite et moyenne bourgeoisie urbaine, le principal public des films égyptiens (la grande bourgeoisie préférant les films étrangers)" [1]. Le film met en vedette, Fatma Rouchdi et Hussein Sedky. Salim réalisera de nombreux autres films dont une adaptation égyptienne des "Misérables" de Victor Hugo (1943). À sa mort, à 32 ans, il aura réalisé 11 long-métrages; "La Volonté" sera le seul profondément réaliste.
En 1945, Kamal Al-Telmessani (1915-1972)écrit et réalise "Le marché noire" (al suq al-sawda) qui explore le thème des profiteurs de guerre enrichis par le trafic illégal. Le film est produit, encore une fois par le mythique Studios Misr. Étant le film le plus fort de son temps, il est banni et est un échec commercial. En 1947, les autorité renforceront la censure et éradiqueront des écrans la pauvreté, les appels à la révolte, la remise en question des valeurs patriarcales...
Ahmad Kamal Mursi, avec Retour à la terre (1940), l'Ouvrier (1943) puis le Procureur public (1946), se donne pour ligne de conduite ce même besoin réaliste.
Un cinéma républicain
Après la révolution de 1952, des lois sont promulguées pour soutenir l'industrie du cinéma. L'abolition de la monarchie renforce la quête nouvelle de l'Égypte réelle, passant le relais aux réalisateurs de films patriotiques, historiques ou sociaux. Durant cette décennie, le réalisme peut se développer, entre autres, par la révolution nassérienne et l'influence italienne (par la formation de techniciens et réalisateur à l'étranger).
Dans les années 1960, l'industrie est nationalisée. Entre 1963 et 1972, l'État égyptien créé l'Organisation général égyptien pour le cinéma et les firmes de production, dont les Studio Misr, sont nationalisées. 153 long-métrages seront produits, dont la plupart sont des films d'auteur produits à perte et à peine diffusés. La conscience politique était très faible et limitée à une critique sociale inoffensive. Il n’y avait pas de conviction socialiste ou politique très claire. Le nassérisme était parfois glorifié. Le réalisme évite de faire des énoncés trop évidents. Les protagonistes sont rarement à un stade où ils peuvent changer consciemment leur sort (fatalisme).
De nombreuses comédies musicales sont tournées, assurant le succès des films à travers le monde; on voit également apparaître une génération d'acteurs charismatiques comme Souad Hosni, Omar Sharif ou Ismail Yasin.
Les profonds bouleversements sociaux des années 1970, avec la disparition de Nasser, coïncident avec l'affirmation de renommées:
Ce dernier, davantage connu à l'étranger, mène une quête personnelle non conformiste, à laquelle s'identifie certains jeunes réalisateurs. Ce qui lui vaut aussi l'inimitié des islamistes. Dans les années 70 et 80, c'est surtout son travail (comme réalisateur puis comme producteur) qui est connu à l'étranger.
De nouveaux thèmes apparaissent et de nouveaux ennemis sont dénoncés: la corruption, le matérialisme, la désintégration de la famille, l'ouverture économique. Les histoires sont beaucoup plus dramatiques et le style relève plus du film d'action. Le matérialisme sans contrôle est dénoncé. Le concept de l'humanité diffère beaucoup de celui des années 1950 et 1960. Le déterminisme est dépassé et les héros ont le désir de se défendre et de se battre dans la violence.
Malgré une vie fugace, Chadi Abd al-Salam mérite de l'attention : scénariste, décorateur, costumier, il n'a donné qu'un très beau film, la Momie (1969), et un remarquable court métrage, le Paysan éloquent(1970).
La production connait une "nouvelle vague" à la fin des années 80 avec des réalisateurs tels que Mohamed Khan et Yousri Nasrallah. La réalisatrice libanaise Jocelyne Saab signe en 2005 avec Dunia un film courageux (cf Télérama) d'hommage à la sensualité dans la culture orientale (poèsie,danse) et au Soufisme.Le film aborde les thèmes explosifs de l'excision et de l'interdiction du Conte Les Mille et Une Nuits en Egypte pour pornographie.
Le cinéma égyptien, financé par le gouvernement et soutenu par le monde arabe, garde une production élevée. De nouveaux noms sont apparus, comme Yusri Nasrallah, dont le film Vols d'été (1990) a reçu une bonne critique internationale, et Asma al-Bakri, dont la mise en scène du roman d'Albert Cossery, Mendiants et orgueilleux (1992), s'est vue maintes fois récompensée.
Malgré la concurrence télévisuelle, le cinéma garde le cap, consistant, dans tout le monde arabe, en un important vercteur de l'influence culturelle et linguistique de l'Égypte. Grâce à lui et à la chanson, le dialecte du Caire est devenu pour l'ensemble arabophone une langue comprise de tous (permettant une communication orale imprévue). De la sorte, il contribue à la définition d'une identité culturelle arabe contemporaine.
L'influence de la littérature
Fichier:Mahfouz.jpgLa littérature demeure toutefois une source d'inspiration dominante, notamment avec les œuvres de Naguib Mahfouz (qui est également scénariste) mais aussi celles de Tawfiq al-Hakim ou de Taha Hussein .
Naguid Mahfouz est l’auteur égyptien qui a eu le plus d’influence au cinéma avec 17 adaptations de romans. Il était aussi en charge de la censure et à travaillé au Ministère de la Culture. En tout 18 de ses scénarios portés à l’écran entrent dans la catégorie de films réaliste.
Les livres étrangers comme La Dame aux camélias, Thérèse Raquin, Crime et Châtiment et Les Misérables (plusieurs fois) ont été adapté au cinéma égyptien. Les réalisateurs égyptiens ont beaucoup d'intérêts pour la littérature réaliste car elle est gage de succès au cinéma.
Quelques réalisateurs égyptiens
- Fatin Abdel Wahab
- Atef al-Tayyeb
- Henri Barakat
- Youssef Chahine
- Daoud Abdel Sayed
- Khairy Beshara
- Mohamed Khan
- Redwan al-Kashif
- Salah Abou Seif
- Shadi Abdessalam
- Tawfiq Saleh
- Yousry Nasrallah
- Rami Imam
- Adel Imam
- Ahmed Zaki
- Asmahan
- Chadia
- Farid el Atrache
- Samia Gamal
- Abdel Halim Hafez
- Souad Hosni
- Leïla Mourad
- Omar Sharif
- Nour El Sherif
- Samir Ghanem
- Lebleba
- Ahmed El Sakka
Notes et références
Liens externes
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