- Ciconia ciconia
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Cigogne blanche
Cigogne blancheCigogne blanche (Ciconia ciconia) Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Aves Ordre Ciconiiformes Famille Ciconiidae Genre Ciconia Nom binominal Ciconia ciconia
(Linnaeus, 1758)Répartition géographique / zone de nidification
/ zone d'hivernage
/ routes de migrationStatut de conservation IUCN :
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : La Cigogne blanche (Ciconia ciconia), est un grand oiseau échassier, carnivore, de la famille des Ciconiidés. Cette cigogne est reconnaissable à son long bec et à son plumage noir et blanc.
Sommaire
Description de l'espèce
La Cigogne blanche peut mesurer jusqu'à 1,30 mètre de hauteur, pour un poids compris entre 2,7 et 4 kg (moyenne de 3,5 kg). Elle a une envergure de 1,80 mètre, voire 2 mètres. Son bec, de couleur rouge orangé, mesure presque 20 cm (15 à 19 cm chez le mâle et 14 à 17 cm chez la femelle). Il est plus large chez le mâle. C'est d'ailleurs l'un des rares traits de dimorphisme sexuel que l'on peut observer. Les yeux de cette cigogne sont noirs, et deux traits noirs les encadrent, donnant ainsi comme une impression de "maquillage".
Le plumage est entièrement blanc, à l'exception des rémiges qui sont noires. On croit souvent à tort que la queue de la cigogne blanche est noire, trompés par ses grandes et larges ailes qui la recouvrent intégralement.
Son vol est caractéristique : elle s'élève en spirales, en profitant des courants ascendants, et aime surtout planer. En vol, on peut la distinguer facilement du héron car elle vole le cou tendu, alors que le héron le recourbe, le coude.
Pour communiquer, la cigogne claquette (ou craquette) du bec.
Biologie
La Cigogne blanche vit en moyenne entre 15 et 20 ans.
C'est un oiseau carnivore qui se nourrit essentiellement de vers de terre, de petits rongeurs, d'insectes, de batraciens, de poissons, de petits reptiles, etc. Chaque été, une famille de cigognes consomme environ 250 kilos de nourriture.
À l'instar des chouettes, la cigogne rejette les poils, les os et autres restes non assimilables, sous forme de pelotes de régurgitation.
Reproduction
Chez les cigognes, il est presque impossible de distinguer le mâle de la femelle sans les avoir vus à l'œuvre. Généralement, c'est le mâle, rentré le premier de migration, qui invite la femelle à partager son nid. Ils se saluent en claquetant du bec, la tête renversée sur le dos. Parfois, des rivalités pour la possession du nid dégénèrent en combats sanglants. Quand l'entente est réussie, à force de parades et de caresses, l'accouplement donne lieu à d'audacieuses acrobaties. Le plus souvent, l'oiselle doit se tenir debout, tandis que son partenaire bat des ailes pour s'équilibrer en s'accroupissant sur elle.
C'est vers la mi-février que les cigognes migratrices reviennent en Europe pour se reproduire. Après avoir construit un nid d'un diamètre d'un mètre vingt environ, la femelle y pond de deux à six œufs de 80 grammes chacun, à 48 heures d'intervalle. Sans attendre la fin de la ponte, les parents se relaient pour couver. Avant de s'installer, l'échassier aère le fond du nid à coups de bec, puis retourne les œufs pour bien répartir la chaleur. Après 32 jours d'incubation, naissent les premiers cigogneaux, dénués de plumes, à raison d'un tous les deux jours. Un cigogneau aide son cadet à naître en picorant la coquille. Les derniers nés ont peu de chance de survivre car les aînés s'approprient toute la nourriture. Les cigogneaux grandissent très vite : deux mois après leur naissance, ils pèsent trois kilogrammes et prennent leur envol.
Répartition et sous-espèces
Répartition des cigognes blanches occidentales et orientales :
- Cigogne blanche occidentale (Ciconia ciconia ciconia) : Europe de l'Est et de l'ouest, Afrique du nord et centrale.
- Cigogne blanche orientale (Ciconia ciconia asiatica) : Asie, Moyen-Orient, Afrique du Sud.
En Afrique les cigognes vivent en grandes colonies regroupées dans les arbres.
En Europe, en 2008, les cigognes blanches sont surtout présentes en Espagne avec environ 17 000 couples, contre moins d'un millier en France[1].
En France, on trouve des cigognes dans l'Ouest et le Sud-Ouest, en Normandie, en Moselle et en Alsace qui l'a adoptée comme animal totem.
Migrations
C'est un oiseau migrateur africain qui vient se reproduire en Europe en empruntant deux tracés différents. L'un contourne la Méditerranée par l'Est pour atteindre les zones de nidification se situant dans les pays de l'Est. L'autre chemin passe au-dessus du détroit de Gibraltar et l'Espagne pour atteindre la France. Les 300 000 cigognes qui se partagent l'Europe appartiennent à deux populations migratrices. Les "orientales", les plus nombreuses (9 sur 10), passent l'hiver en Afrique de l'Est et du Sud et arrivent chaque printemps dans les pays de l'Est européen après avoir franchi le détroit du Bosphore. Les "occidentales" (alsaciennes, espagnoles, etc.) reviennent du Sahel par le détroit de Gibraltar. On parle d'instinct de migration, car l'animal porte en lui dès sa naissance, le besoin de migrer alors qu'il ne sait pas encore voler (nécessite un apprentissage). Lors de son voyage, la cigogne repère visuellement le chemin du retour. Une étude récente a pu démontrer qu'une partie du cerveau de la cigogne contenait de la magnétite, ce qui l'aide certainement à trouver son chemin. La cigogne rejoint toujours le même nid.
Conservation
Électrocutées par les lignes de moyenne ou basse tension, chassées en Afrique, empoisonnées par les pesticides contenus dans les insectes qu'elles ingèrent, très peu d'entre elles arrivent à l'âge de trois ans (maturité)[réf. souhaitée].
Bien que le virus se propage essentiellement au sein des élevages asiatiques et que le rôle des oiseaux migrateurs dans sa propagation ne soit pas démontré, la cigogne a été parfois hâtivement accusée d'être un vecteur potentiel de la grippe aviaire, en tant que migrateur nichant près de l'homme comme l'hirondelle, certains élus ont demandé par mesure de précaution la destruction des nids proches des habitations au moment de l'alerte de 2005 bien qu'il n'ait pas été démontré de corrélation entre les sites d'élevages contaminés et les voies de migration[2].
En France
En 1974 il ne restait que neuf couples de cigognes blanches en France, l'altération de leurs biotopes ayant fortement contribué à leur disparition. Actuellement, grâce aux systèmes de volières de maintien et aux couveuses artificielles, la Cigogne blanche est de retour avec un effectif de 300 couples environ[réf. souhaitée].
En France des oprérations de marquage à l'aide de bagues permettent de suivre les individus. On utilise des bagues Darvik depuis 2001[3].
L'Alsace : Ce bel échassier était jadis la parure estivale des hautes toitures alsaciennes. L'oiseau, devenu symbole de l'Alsace, n'était plus représenté dans cette région française que par une dizaine de couples vers 1975. Grâce aux ornithologues qui se sont mobilisés pour les sédentariser, plusieurs dizaines de couples nichent de nouveau dans la région. Au centre d'Hunawihr, dans le Haut-Rhin, deux cents cigognes évoluent en totale liberté ; et quelques individus sont placés en volière pour intégrer le programme de réintroduction. Il en est de même au parc des cigognes Cigoland à Kintzheim dans le Bas-Rhin. Au bout de trois ans, elles perdent l'instinct de migrer et peuvent être relâchées. Bien nourries, elles ne craignent ni le froid ni la neige.
La Charente-Maritime est, après les deux départements d'Alsace, le département français qui compte le plus de couples nicheurs et l'un des plus productifs en matière de nombre de jeunes cigogneaux atteignant le stade de l’envol. Contrairement à leurs cousines d'Europe de l'Est, les cigognes de Charente-maritime évitent les zônes urbanisées. Les observations faites de 1995 à 2005 dans ce département ont relevé l'envol de 2577 cigogneaux, pour 1 000 couples installés, dont 865 ayant réussi leur nichée. Avant 1962 les cigognes se contentaient d'y faire escale au cours de leur migrations. Le premier couple nicheur a été observé en 1962 et depuis 1978 elles y nichent régulièrement. Dans un premier temps des plateformes artificielles ont été installées dans les marais par les bénévoles du Groupe Ornithologique Aunis-Saintonge. Depuis lors, ces grands oiseaux font également des nids sur les pylônes électriques et sur des arbres, certains pouvant héberger une vingtaine de nids sur leurs branches. Quelques individus ne migrent même plus à la fin de l'été car les marais de Brouage, au climat doux et à la nourriture abondante en hiver, leur conviennent parfaitement[4].
Les cigognes dans la culture
La Cigogne blanche, parce qu'elle niche près de l'homme et revient sur son nid chaque année (il peut finir par dépasser 500 kg de brindilles diverses), est un oiseau symbolique du cycle des saisons. Dans le folklore de bien des régions et en particulier d'Alsace, région dont elle est devenue l'emblème, la cigogne est censée apporter les bébés en les portant dans un linge tenu par le bec.
Légendes
Depuis toujours, on dit que la cigogne amène les enfants à leur mère par la voie des airs. Ainsi, on raconte aux enfants que pour avoir un petit frère ou une petite sœur, il faut déposer un sucre sur le bord de la fenêtre (comme le corbeau de Jean de La Fontaine, la cigogne lâche son colis lorsqu'elle se saisit de la friandise).
Carte humoristique de 1900
En Alsace, on dit que si une cigogne vole en rase-mottes au-dessus d'une jeune femme, elle attendra un bébé dans l'année.
Art
Notes et références
- ↑ La Cigogne blanche sur Terra Nova consulté en 2008
- ↑ Grippe aviaire : pourquoi il ne faut pas accuser les migrateurs, Idées fausses et mauvaises mesures
- ↑ Utilisation des bagues Darvik sur le site du Groupe Cigognes France
- ↑ Cigogne blanche sur le site de la LPO Chrente-Martime
Voir aussi
Références taxonomiques
- Référence Alan P. Peterson : Ciconia ciconia dans Ciconiiformes (en)
- Référence Avibase : Ciconia ciconia (+répartition) (fr+en)
- Référence Fauna Europaea : Ciconia ciconia (en)
- Référence ITIS : Ciconia ciconia (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Ciconia ciconia (en)
- Référence NCBI : Ciconia ciconia (en)
- Référence IUCN : espèce Ciconia ciconia (Linnaeus, 1758) (en)
Liens externes
- Référence Oiseaux.net : Ciconia ciconia (+répartition) (fr)
- La cigogne blanche en quelques lignes
- La Cigogne blanche sur Terra Nova
- Fiche vidéo sur la Cigogne blanche (fr+en)
Bibliographie
- Yves Müller & Alfred Schierer, La Cigogne blanche, Éveil nature et science, coll. « Approche », Saint-Yrieix-sur-Charente, 2002, 72 p., ISBN 978-2840000419.
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