- Château de la Hunaudaye
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Château de la Hunaudaye
Château de la HunaudayeType Château fort Début construction 1220 Fin construction 1474 Propriétaire initial Olivier Tournemine Destination initiale Forteresse Propriétaire actuel conseil général Protection Classé MH (1922)[1] Site web www.la-hunaudaye.com Coordonnées [2] Pays France Anciennes provinces de France Bretagne Région Bretagne Département Côtes-d'Armor Commune française Plédéliac Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le Château de la Hunaudaye est un château du XIIIe siècle situé dans le territoire de la commune française de Plédéliac, dans les Côtes-d'Armor, en Bretagne. Il est classé au titre des Monuments historiques depuis février 1922[1].
Sommaire
Architecture
Il s'agit d'un château fort de plan pentagonal irrégulier, à 5 tours reliées par des courtines continues, de type sans donjon, à défense verticale, avec entrée à pont-levis, et entouré de douves. Adossé aux courtines ouest, un logis, ruiné, possédait une salle avec cheminée monumentale de 18 m de long ; il conserve les vestiges d'un escalier tournant à retours. La chapelle occupe l'étage supérieur de la tour sud-est. Les toitures, détruites lors de la Révolution, n'ont pas été restituées lors des restaurations successives du château.
Histoire
En 1220, Olivier Tournemine obtient du duc de Bretagne l'autorisation de construire le premier château fort de la Hunaudaye. Olivier Tournemine est issu d'une petite famille noble aux origines obscures. Entre les origines anglaises ou auvergnates, les hypothèses divergent. Avec la construction du château de la Hunaudaye, la famille entame une ascension sociale qui la mènera dans les hautes sphères du pouvoir. Elle demeurera propriétaire du château pendant trois siècles.
Le but poursuivi avec l'édification du château est alors de surveiller l'Arguenon, cours d'eau situé à deux kilomètres de là et marquant la frontière entre le Penthièvre (pays de Lamballe) et le Poudouvre (pays de Dinan) alors en conflit. Le château est alors édifié dans une cuvette marécageuse qui était occupée depuis le IVe siècle par un camp militaire gallo-romain. Le château de la Hunaudaye tirerait son nom de la proximité du village actuel de Saint-Jean, lequel est beaucoup plus ancien que lui, et se nommait alors la « ville de la Hunaudaye ».
Au cours des premiers temps, le château de la Hunaudaye ne semble pas avoir connu d'assauts. Ce n'est que durant la Guerre de Succession de Bretagne (1341-1364) qu'il est attaqué pour la première fois. Cette guerre oppose deux grands seigneurs bretons qui se disputant la couronne ducale : d'un côté, l'armée de Jean de Montfort, bientôt soutenue par les Anglais, de l'autre, la famille de Penthièvre, alliée à la famille de Blois, et bientôt soutenue par les Français. À cette époque, la Bretagne constitue encore un duché indépendant, et qu'elle ne sera officiellement rattachée au Royaume de France qu'en 1532. Le conflit entre les Montfort et les Penthièvre va se transformer en véritable guerre civile. Les Tournemine prennent le parti des Penthièvre. Leur château est alors attaqué par l'armée des Montfort et par les Anglais. Il ne résiste pas à l'assaut et est détruit. Les Tournemine paient un lourd tribut à cette guerre qui a ravagé toute la Bretagne. La famille y a perdu non seulement son fief, mais aussi trois de ses hommes.
Pierre Tournemine, le cadet, est le seul à survivre à son père et à ses deux frères. C'est lui qui entame la reconstruction, à partir de 1367. Les travaux sont confiés à l'architecte de la Hersadaye et ne seront terminés qu'un peu plus d'un siècle plus tard, en 1474, après le décès de Gilles Tournemine. Un plan architectural d'ensemble est conçu, il tient compte des innovations militaires et donne au château sa forme actuelle : à la petite tour ouest et à la tour sud-est sont ajoutées trois nouvelles tours (sud-ouest, nord-ouest, nord) de taille similaire sont édifiées, ainsi que de nouvelles courtines. Les bâtiments d'habitation formaient trois ailes encore repérables aujourd'hui. Le château aurait possédé une chapelle privée desservie par un chapelain sans que les sources les signalant paraissent véritablement authentiques.
La reconstruction est longue, mais les travaux successifs respectent le plan prévu. Cette reconstruction est rendue possible dans une Bretagne florissante aux XVe siècle et XVIe siècle. Le domaine de la Hunaudaye est érigé en baronnie en 1487 en faveur de François Tournemine, chevalier, seigneur de la Hunaudaye, lieutenant général pour le duc. Dans le duché, les Tournemine prennent de l'importance. La famille fait désormais partie de l'entourage du duc. Missions politiques, militaires ou diplomatiques se succèdent pour les hommes de la famille. Les épouses sont nommées dames de compagnie des différentes duchesses. Les terres dépendant du château s'étendent sur plus de 80 paroisses. Le château est épargné par les troubles de la Ligue (1592-1598), les camps opposés ayant convenu d'une neutralité du château.
À la fin XVIe siècle, cependant, la famille Tournemine s'éteint dans une postérité sans garçon. Les différents propriétaires de la Hunaudaye se succèdent au gré des héritages. Ces familles poursuivent un temps l'aménagement du château, les modifications apportées sont surtout faite dans un souci de confort et de décoration. Le nouvel escalier d'apparat est ainsi attribué à Sébastien de Rosmadec. Le château est ensuite peu à peu délaissé, si bien que l'escalier construit par Rosmadec constituera la seule véritable modification apportée au château entre la fin du XVIe siècle et la Révolution française. En 1783, le château est vendu au marquis de Talhouët, futur maire de Rennes.
Lors de la Révolution, le château est de nouveau détruit en 1793. Cette année-là, en effet, les Chouans parcourent les pays. Remontant vers le Nord, ils viennent de passer la Loire et se dirigent vers la Bretagne. L'administration du district de Lamballe craint que la Hunaudaye ne leur serve de lieu de repli et décide le démantèlement du château. Finalement, un groupe de révolutionnaires de Lamballe intervient plus ou moins légitimement et incendie le château. Le mobilier, les archives, les toitures et les planchers de bois disparaissent. Le pont-levis et les courtines sont abattus. Commence alors une longue période qui va s'étendre jusqu'au début du XXe siècle, durant laquelle le château est exploité comme carrière de pierres.
Le château est classé au titre des Monuments Historiques en 1922 ; les parcelles l'entourant en 1930[1]. En 1930, l'effondrement de la courtine Nord et de la tour de la glacière pousse l'État à racheter le monument afin de mener à bien les travaux de conservation. Les premiers travaux se font dans l'urgence dès 1932, après l'effondrement de la tour de la chapelle. Les maçonneries écroulées sont remontées et l'ensemble des murs est traité par des coulées de ciment. La cour est déblayée et la tour noire consolidée. Après la guerre, les travaux se poursuivent avec l'étaiement de la tour militaire en 1949, puis entre 1955 et 1962, la consolidation des maçonneries des cinq tours. Alors que les consolidations se poursuivent sans le caractère d'urgence qu'elles revêtaient lors des précédentes décennies, l'État entame à partir de 1968 la mise en sécurité du site, suite à une chute accidentelle d'un visiteur.
C'est aussi dans ces années que les douves sont déblayées. La tour de la chapelle est protégée d'une couverture en ciment armé. Depuis 1977, le château est géré, entretenu et mis en valeur par l'association du château de la Hunaudaye. La propriété du château passe de l'État (ministère de la Culture) au Conseil général des Côtes-d'Armor le 1er février 2008[1]. Quelques aménagements sont alors effectués pour permettre l'ouverture du site au public, comme des sanitaires ou trois salles dans la tour noire. Le pont-levis sans son mécanisme est reconstitué.
Actualités
Le château a bénéficié d'une campagne de restauration et d'aménagement entre 2005 et 2008.
Visites
Depuis la réouverture, on peut donc découvrir le château à travers des visites guidées, des expositions, des conférences et spectacles. Un service pédagogique est aussi à la disposition des enseignants pour préparer leurs visites scolaires. On pourra peut-être également croiser le « soufflou », surnom donné au fantôme de la Hunaudaye par les gens des environs.
Œuvres de fiction
Dans son roman Le Gerfaut des brumes, Juliette Benzoni met en scène Gilles de Tournemine, héritier fictif des propriétaires du château.
Notes et références
- Notice no PA00089396, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Géoportail Coordonnées vérifiées sur
Voir aussi
Liens externes
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