- Château de Poligné
-
Pour les articles homonymes, voir Poligné (homonymie).
Le château de Poligny à ou Château de Poligné Bonchamp-lès-Laval en Mayenne est une ferme et un château situé à 4 000 m au sud du bourg, et à 300 m de Forcé.
Sommaire
Désignation
- Deima de Polineio, 1127[1] ;
- Poligné, 1260[2] ;
- Le fief de Poligné, 1364[3] ;
- Le bourg de Poligné, 1476[4] ;
- Poligny, 1585[5] ;
- Poligné, 1627[6] ;
- Poligné, château, chapelle non fondée[7] ;
- Poligné, château, village[8].
Histoire
Seigneurie mouvante nuement du comté du Maine, avec charge pour le seigneur de semondre à ses hommes étagers à faire garde au Pont Perrin au Mans en temps de guerre. Ayant entrepris vers l'an 1400 de lever justice à trois piliers, il se vit repris par le comte qui le dit simple vassal sans aucune prééminence de chastellenie. Dans la suite pourtant ce titre de châtelain ne lui fut plus contesté ; il eut sceau des contrats, justice à quatre piliers (1603), garennes deffensables à poil et à plumes, puissance d'édiffier chasteau, pont levys, et forteresse. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il y eut des notaires à la cour de Poligné[9].
Le seigneur de Poligné était toutefois tenu de fournir au baron de Laval et à ses dames quand ils venaient au château de Laval poz et pichers de terre ; il recevait en échange un meeulx de viande par jour, six chouaines de froment et un jalon de vin.
Le domaine comprenait en 1627 chasteau cicuit de murs, granges, estables, jardins, mottes d'environ la court, boys de haulte fustaye et chesnaye (15 journaux) ; l'ancien domaine contenant 50 journaux, 6 quartiers de vignes, 53 hommes de pré, le moulin et la prée de Frémusson ; pescherie en la rivière de Joanne depuis le moulin Pochard jusques au moulin de Souffrette ; l'Huillerie, l'Orbière, la Gastelière, les prés autrefois en estang de la Belocinière et du Passouer, le taillis de Bourgenbourse sur le chemin de Mayenne à Chasteau-Gontier ; les grandes landes et freux autrefois en bois taillables du Grand-Breil. Par partage avec ses sujets tenus à la garde des prisonniers pour l'usage dans ces landes, il reste 60 journaux au sire de Poligné. Entre autres vassaux du fief, on remarque les détenteurs de la Moisière, en la Chapelle-Anthenaise, et de la Beuscherie, en Larchamp, chacun neuf fois et hommages simples.
Comme fondateurs du chapitre du Cimetière-Dieu, les seigneurs avaient la disposition des prébendes et chapelles. L'hérésie qu'ils professèrent pendant plus d'un siècle ne les priva pas complètement de ces privilèges. Le curé de Saint-Vénérand de Laval, pour le canonicat annexé à sa cure, devait avant son installation se présenter au château et offrir un gobelet d'argent du poids d'un marc, rempli de vin. Le 14 janvier 1636, Jacques Pellier fit encore cette démarche accompagné d'un notaire, mais s'excusa de n'avoir pu trouver un vase honneste.
Protestantisme
Le protestantisme fut introduit à Poligné, par Louis de Feschal, vers 1560 ; en 1558, Olivier de Feschal, son fils, est encore parrain dans l'église de Parné ; en 1560 il ne nomme plus que par procureurs aux bénéfices de son patronage. Au mois d'octobre 1571, le nouveau titulaire de la cure de Forcé déclare qu'il ne peut en sûreté exercer son ministère attendu que le presche est fait tous les dimanches près de son église. De 1600 à 1648, Poligné devient le refuge de l'Église protestante de Laval.
Liste des pasteurs (1600-1648)- Etienne Besnard, sieur de la Branchouère, 1600, 1606. Le 3 mai 1606, il déclara son intention de quitter car le public auquel je me suis voué, dit-il, se vendique la disposition de moy et de mon ministère. M. de Juigny, d'une famille du Craonnais, sollicité de venir le remplacer, préféra son Eglise de Voncq dans les Ardennes ;
- Samuel Duboys, arrivé au mois de janvier 1607, menace de partir au mois de juillet 1609 parce qu'il n'est ni logé ni entretenu suffisamment, ou plutôt, d'après M. Duchemin, à cause des reproches qu'on lui faisait de porter une bielle et une escopette oublicquement et fréquemment. Il resta pourtant, épousa Antoinette Challine, baptisa lui-même ses enfants (1611-1617) et maria Etienne de la Cloche, se disant pasteur de l'église de Nantes, sans les attesations requises, dans la crainte de le voir dilayer comme il avait déjà fait trop longtemps ;
- David de la Place, en fonction de 1617 à 1619 ;
- Jean Grenou, 1619, 1623 ;
- Etienne Lebloy, 19 novembre 1623 - 8 novembre 1628 ;
- Jean Bouchereau, sieur de la Manche, 1628-1637, marié le 5 juin 1629 à Elisabeth Lebloy, alors que son frère épousait Jeanne Lebloy (1631) ;
- N... Jortin, 1637, 1638 ;
- Jean Rouveau [10], 16 mai 1638-21 juin 1648[11].
Malgré le zèle que quelques Anciens, les Duchelin, les Journée, etc., l'établissement ne fut jamais prospère et devait recourir périodiquement aux subsides des seigneurs de Poligné. Un synode s'y tint du 3 au 8 septembre 1609. En 1637, l'Église vacante n'est pas représentée au synode d'Alençon. Pour remplacer le cimetière insuffisant de ses coreligionaires, Catherine de la Roussardière donna, en 1609, quatre cordes de terre à prendre dans un jardin situé près du bourg de Forcé sur le chemin d'Entrammes.
À partir de 1660, forcés d'abandonner Poligné, les protestants du comté de Laval n'eurent plus d'exercice du culte qu'à Terchant.
Château actuel
Le château actuel date en partie du XVIIIe siècle, avec des modifications et augmentations postérieures. Au début du XXe siècle, on construit dans l'avenue, une vaste chapelle souterraine, aux murs richement revêtus de marbre blanc. Un groupe de même matière rappelle d'une manière saisissante la mort de celle dont cette chapelle est le caveau funéraire.
Les seigneurs de Poligné
- Yvon d'Anthenaise donne à Hamelin d'Anthenaise, son frère aîné Poligné o les appartenances, qui est en la paroisse de Bonchamp, 1260 ;
Ouvrouin
- Jean Ouvrouin fait un contrat avec Guillaume du Boisgamats, 1325 ;
- Monsour Guillaume Ouvrouin, 1364, prêtre, puis évêque de Léon, 1383 ;
- Jean Ouvrouin, mort à Nicopolis, 1396, mari de Jeanne de Courceriers, morte à Paris, au pèlerinage de Saint-Denis, 1400 ;
- Jean Ouvrouin, 1405, tué à la bataille de Baugé, 1420. Jeanne Ouvrouin, sœur du précédent, morte sans enfants eut pour principaux héritiers : Perrote de Mascon, ses sœurs et neveux ; Pierre d'Anjou, ses frères et sœurs ; Pierre Auvré, veuf de Jeanne de Periers ; Jean des Vaux, représentant Marguerite d'Avaugour, sa mère ; enfin Jeanne de Courceriers, qui, le 5 juillet 1423, procèdent à l'exécution des legs pieux de la défunte ;
- Jacques de Mascon, fils de Jean de Mascon est seigneur de Poligné, 1459 ;
Feschal
- Olivier de Feschal, mari d'Anne Auvré, fille de Pierre Auvré, sus-dit, 1461 ; il teste le 13 février 1465 et demande sa sépulture dans l'église d'Astillé. Sa veuve vit en 1476 ;
- René de Feschal, mari de : # Jeanne de Villiers ; # de Jeanne de Châteaubriand, mort le 16 juillet 1518 ;
- Jean de Feschal, baron de Poligné, 1527, mari de Claude de Silly ;
- Louis de Feschal, 1535, achète au prieur du Port-Ringeard la terre de la Gougeonnière, 1563 ;
- Olivier de Feschal, 1578, chevalier de l'ordre du roi, mari : # de Madeleine de Sourches ; # de Madeleine de Beaumanoir, laquelle revint sûrement au catholicisme ; mort sans enfants après 1592, époque où il habite, accidentellement sans doute, en le maison du doyenné au Mans ;
- René du Bouais, mari de Catherine de la Roussardière, nièce du précédent, veuve dès 1603 ;
Montbourcher
- René de Montbourcher, demeurant en sa maison du Bordage, paroisse d'Ercé, 1626, mari d'Elisabeth du Bouais, laquelle meut veuve vers 1659 ;
- René de Montbourcher, mari de Marthe Durcot, dame de la Grève, qui vend en 1660, à Sébastien-René Cahideux, baron du Guildo, son coreligionnaire, puis opère le retrait ;
- René de Montbourcher, mari d'Elisabeth de Goyon, vers 1686, mort en 1688 ;
- René-Amaury de Montbourcher, 1689, 1692 ;
- François de Franquetot de Coigny, marquis de Coigny, qui fut maréchal de France, mari d'Henriette de Montbourcher, 1707, 1733 ;
- La duchesse de la Trémoïlle, sollicitée d'acquérir Poligné refusa en 1749 ;
- Jean-Baptiste-Joachim Colbert de Croissy, mari d'Henriette-Bibienne Franquetot, acquéreur de Marie-Josèphe de Nevet, comtesse de Coigny, veuve de Jean-Antoine-François de Franquetot, 1754, 1776. Il vendit le 8 mars 1780 à Jean-Baptiste Duchemin-Mottejean, écuyer, époux : # de Marie Duchemin-Frogerie, d'où Marie-Ambroise-Victor, émigré en 1793 ; # de Jeanne Dubois-Blandinière ; # de Marie-Delphine Chon, sans enfants des deux derniers mariages ; mort en 1794 ;
- Le 20 janvier 1816, Léon Le Clerc acheta la nue-propriété, mais Mme veuve Duchemin, née Courte, garda la jouissance.
- Depuis le début du XXe siècle, le château est la possession de la famille de Waresquiel et est actuellement détenu par Emmanuel et Alexandra de Waresquiel ainsi que par leur fille Gabrielle.
Voir aussi
Bibliographie
- Archives départementales de la Mayenne, B. 1.456-1.460 ; E. 52 ; Minutes Jardrin, 1636 ;
- René de Quatrebarbes regrettait de n'avoir pas pu consulter le chartrier de Poligné ;
- Cabinet Louis Garnier ;
- Archives nationales, R/5. 119, 383, 384 ; p. 343/3; 352, 353, 427 ;
- Greffe de Laval, Registre des protestants ;
- Bulletin historique de la Mayenne, t. I. ;
- Bibliothèque nationale de France, fonds Villevieille, au mot Mascon ;
- Bibliothèque nationale de France, manuscrits 10. 893, f. 12, 43 ;
- Haag, France protestante, t. VIII, p. 346 ;
- Guillaume le Doyen, Annales ;
- Affiches de Laval, 20 janvier 1816.
Notes et références
- Cartulaire du Ronceray, p. 14.
- Maison d'Anthenaise, p. 138.
- Cabinet Louis Garnier.
- Ibid.
- Archives nationales, X/1a, 5. 136, f. 422.
- Aveu.
- Hubert Jaillot.
- Cassini.
- 1761 à 1766 sont conservés aux archives départementales de la Mayenne. Les actes de la juridiction de Poligné de
- Et non Jean Rousseau.
- 1637 pour les temples de Lassay et de Poligné, exerçait encore ses fonctions dans ce dernier poste en 1647. Jacques Rouveau, ministre de Gien, en 1660, était peut-être de la même famille. Il avait assisté au synode tenu à Alençon en 1637. Ministre protestant, désigné en
Source
« Château de Poligné », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], t. III, p. 308-309.
Catégorie :- Château de la Mayenne
Wikimedia Foundation. 2010.