Château d'Auberoche (Le Change)

Château d'Auberoche (Le Change)
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Château d'Auberoche
Image illustrative de l'article Château d'Auberoche (Le Change)
La chapelle du château d'Auberoche
Début construction XIIe siècle
Protection Logo monument classe.svg Cl MH (07/03/1960)
Coordonnées 45° 12′ 32″ N 0° 53′ 45″ E / 45.208889, 0.89583345° 12′ 32″ Nord
       0° 53′ 45″ Est
/ 45.208889, 0.895833
  
Pays Drapeau de France France
Région française Périgord
Région administrative Aquitaine
Département Dordogne
Commune française Le Change

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Château d'Auberoche

Le château d'Auberoche est le nom d'un ancien château détruit dont le site se trouve sur la commune du Change, dans le département français de la Dordogne. Il n'en subsiste qu'une chapelle, classée monument historique depuis 1960.

Sommaire

Localisation du site

La châtellenie

La châtellenie d'Auberoche se situe dans le secteur nord-est de l'Aquitaine. Elle occupe, dans le Périgord central, un important territoire, à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville de Périgueux, en amont de la confluence de l'Isle et de l'Auvézère.

Ce territoire se surimpose, à celui de quinze communes, réparties sur trois cantons, appartenant à l'arrondissement de Périgueux. Le cadre communal permet une évaluation de l'emprise territoriale de la châtellenie, s'étendant sur environ 25 000 hectares. Son vaste territoire enjambe les trois vallées de l'Isle, de l'Auvézère et du Manoire, la vallée de l'Auvézère constituant un axe principal de direction est-ouest, véritable couloir de part et d'autre duquel semble s'être organisée l'assiette territoriale de la châtellenie.

Au plan géographique, cette dernière dessine un périmètre très représentatif de la physionomie du Périgord central. En effet, le territoire de la châtellenie d'Auberoche intègre une partie des deux domaines structuraux qui composent cette région du Périgord. Ceux-ci entrent en contact selon une ligne de fractures, de direction nord-ouest - sud-est, passant légèrement à l'est du village du Change. Ainsi s'opposent de part et d'autre de cette ligne de contact deux domaines morphostructuraux.

  • Autour de Périgueux, s'étend une région construite sur les calcaires crétacés, les placages du sidérolithique et les vastes épandages de colluvions quaternaires. C'est un « pays » de collines boisées, entrecoupées d'innombrables vallons secs et de combes feutrées d'altérites.
  • À une quinzaine de kilomètres à l'est de Périgueux au-delà du village du Change commence un autre « pays ». Il correspond à l'apparition des calcaires jurassiques. Le paysage est ici plus uniforme. C'est celui d'un plateau, laniéré par un réseau hydrographique ancien, marqué par l'action karstique et couvert d'une maigre végétation de reconquête calcicole.

Là débute le causse périgordin. Il constitue la partie orientale du territoire de la châtellenie d'Auberoche.

Le site d'Auberoche

Le château d'Auberoche se situe sur la commune du Change, bien centré au cœur même du territoire de cette ancienne paroisse. Il occupe un site élevé et escarpé au-dessus de la vallée de l'Auvézère, sur l'extrême bordure du causse périgordin, à quelques pas du contact avec le domaine crétacé.

Le choix du site semble avoir été guidé par des conditions naturelles privilégiées. La topographie des lieux offre des possibilités susceptibles de répondre aux exigences d'une implantation castrale.

La vallée prend ici de l'ampleur. L'Auvézère décrit deux grands méandres. Ils contournent successivement trois avancées d'interfluves considérablement aplanies par l'érosion fluviatile. D'importants lambeaux de la terrasse ancienne offrent des sols fertiles, à l'abri des inondations.

Ces conditions particulières déterminent une vaste région basse, propice à la mise en valeur agricole. À la hauteur du Change, l'Auvézère est profondément encaissée dans le substrat calcaire. Les rives concaves du cours d'eau viennent s'appuyer contre de puissants abrupts dont les pentes raides dominent l'Auvézère d'une hauteur de 50 à 80 m. Ces escarpements isolent les interfluves de la vallée. Tout accès est difficile, sinon par les vallons affluents. Les possibilités défensives et de contrôle de l'axe de passage déterminé par la vallée sont évidentes.

Le château d'Auberoche est campé sur l'un de ces escarpements. Il se dressait sur la rive droite de l'Auvézère, dans la courbe du premier méandre. Il a été édifié au faîte d'un éperon rocheux taillé dans les calcaires bathoniens par l'Auvézère et un réseau d'affluents. À l'est, la profonde dépression de l'Auvézère constitue l'abrupt principal. Il est interrompu au sud par la percée d'un vallon. Ce système est complété côté ouest, par l'échancrure qui détermine sur le front sud un modeste sous-affluent. Au nord, un étroit passage reliait l'éperon au domaine des plateaux.

Le site dans l’histoire

Du début de la guerre de Cent Ans à nos jours

Le site d'Auberoche en Périgord est bien connu de tous les historiens de la guerre de Cent Ans pour le combat décisif qui s'y déroula en octobre 1345. La bataille d'Auberoche est le terme victorieux de la première campagne en Guyenne du corps expéditionnaire anglais, placé sous le commandement du comte de Derby, qui avait débuté par la prise de Bergerac, dans la vallée de la Dordogne en août de la même année.

Maintes fois cité à la suite de Froissart par les chroniqueurs puis par les historiens contemporains, ce haut lieu de la lutte armée franco-anglaise, dans le Sud-Ouest du pays, n'a pourtant jamais fait l'objet d'une étude, ne serait-ce même d'une simple monographie d'érudit local au XIXe siècle, dont jouissent cependant presque tous les autres châteaux de Guyenne quelque peu remarquables. Les causes qui firent la renommée de ce lieu sont, paradoxalement, celles qui semblent avoir projeté dans l'oubli les structures qui l'occupèrent au Moyen Âge.

Vers la fin de ce long conflit qui désola le pays périgordin de 1345 à 1453, la population de la ville de Périgueux exaspérée par les crimes et les exactions sans nombre commises par des soldats de la garnison de la forteresse d'Alba Rocca, réussit à la faveur de la conjoncture à démanteler pierre par pierre cette place forte qui, pendant près d'un siècle, la fit souffrir. Dans l'année 1430 le château fut donc véritablement rasé, rayé du paysage par les bourgeois en colère en mal de vengeance. Les tours, à l'exception d'une, sont abattues entièrement, ainsi que les bâtiments internes à l'enceinte qui, elle aussi, est arasée le plus bas possible partout où cela est réalisable. Seule, la chapelle castrale trouva grâce devant la pioche des démolisseurs et resta fièrement campée, à l'extrémité de l'éperon de roche blanche qui dicta le nom du site.

Privée du château qui en constituait le cœur, la châtellenie d'Auberoche fut progressivement démembrée jusqu'au XVIIIe siècle. Les ruines de la forteresse s'estompèrent doucement au point de ne plus être lisibles, sans avoir recours à un examen détaillé du lieu. L'oubli du site est total. Au XIXe siècle, des historiens en viennent même à le situer hors du Périgord faute d'avoir remarqué sur les rares cartes l'existence d'un petit lieu-dit portant encore le nom dans la commune du Change à l'est de Périgueux. Il faut attendre 1870 et l'étude sur les chroniques de Froissart de Monsieur Bertrandy, pour que la juste localisation de la châtellenie soit rétablie, mais cet historien semble encore ignorer l'emplacement exact du castrum. Par contre, la population campagnarde du lieu en a gardé la mémoire. Ainsi, le soir à la veillée, dans les maisons groupées au pied du site déserté on racontait jusqu'au début du siècle, la légende selon laquelle une vieille femme guida l'anglais pour prendre le château par surprise.

Origine de la fondation castrale

Le château d'Auberoche

Comme nous venons de le voir, il sera assez facile de reconstituer l'histoire du castrum d'Auberoche, du début de la guerre de Cent Ans à nos jours. Les documents sont abondants, fiables et précis.

Par contre, il n'en sera pas de même lorsque l'on souhaitera traiter des périodes antérieures au XIVe siècle. Les sources deviennent beaucoup plus rares, imprécises, fragmentaires et d'utilisation délicate.

Toutefois, l'inventaire des documents touchant de près ou de loin Auberoche, nous permet de commencer à établir une sorte de trame, d'ossature chronologique dans laquelle se dessinent les contours essentiels de l'histoire du castrum, de ses origines au XIVe siècle.

En se référant à des sources scriptuaires anachroniques établies vers 1180, le relief rocheux d'Auberoche aurait été édifié en rocca fortis par l'évêque du diocèse de Périgueux entre 976 et 991. Auberoche apparaît alors comme l'une des articulations majeures de la stratégie épiscopale à la fin du Xe siècle, et constitue avec ses homologues (La Roque Saint-Christophe, Agonac, Corniac, Bassillac), une composante de cette « cotte de maille » tissée par le pouvoir temporel épiscopal du centre diocésain. On entrevoit quelques uns des mobiles placés à l'origine de cette structuration politique de l'espace épiscopal. Elle peut résulter du choc psychologique provoqué par les incursions dévastatrices et sporadiques des IXe et Xe siècles qui touchèrent le Périgord. Cela expliquerait la volonté des évêques de s'assurer la maîtrise du bassin hydrographique du Périgord central (cours de l'Isle et son chevelu d'affluents, Beauronne, Auvézère, Vézère) et par là même d'exercer un contrôle intégral de ces couloirs naturels de circulation dont les grandes orientations ont déterminé très tôt le tracé des axes routiers médiévaux. Dans ce contexte, le relief rocheux d'Auberoche prenait toute sa valeur. Il offrait un site défensif naturellement privilégié, placé en contact immédiat de la vallée de l'Auvézère, dans le circonvoisinage du chef-lieu de diocèse. À sa fonction d'observatoire et de verrou, s'ajouta peut-être celle de refuge pour la population rurale de la paroisse du Change, cadre d'accueil du castrum. Cette paroisse semble d'origine ancienne et d'inspiration épiscopale (VIIe - VIIIe siècle).

Le successeur de l'évêque Frotaire, fondateur du castrum, aurait procédé à l'inféodation de la place en faveur du vicomte de Limoges, probablement vers 1037, 1059, afin d'acquérir la protection de ce potentat laïque contre ses oppresseurs du moment ou potentiels. L'histoire évènementielle de la région recèle les signes annonciateurs de cette initiative épiscopale. Elle nous rapporte les rivalités latentes qui opposèrent le comte de Périgord et l'évêque du diocèse se traduisant par deux périodes de friction dès le milieu du XIe siècle. Ces affrontements trouvèrent leur prolongement dans les prétentions du vicomte de Limoges, Archambaud le Barbu, mû par le jeu des préoccupations expansionnistes concurrentes à celles du comte de Périgord dans une zone de marche mal définie et soumise encore à des fluctuations jusqu'au début du XIIe siècle. Cette conjoncture donnait une nouvelle fois à Auberoche et son terroir une place importante au plan stratégique, politique et économique.

Le vicomte de Limoges reconnaît, pour Auberoche, l'évêque de périgueux comme son suzerain dès le dernier tiers du XIIe siècle (1154-1157). Par l'inféodation épiscopale, le vicomte de Limoges étendait sa domination jusqu'aux portes du siège épiscopal et comtal Périgordin. C'est sur cette base d’appui que s'instaura une seigneurie châtelaine de première origine, que s'établit ainsi un centre de diffusion métrologique et d'où s'exerça et se maintint aux portes de Périgueux le pouvoir politique et économique des vicomtes de Limoges. Le château devint le centre d'une unité féodale, en même temps que l'élément générateur de l'ossature, du paysage et de l'espace qui l'entourent. La réalité de l'existence de l'unité territoriale engendrée par le castrum se manifeste dans les textes à partir du XIIIe siècle, mais il n'est pas improbable que la châtellenie ait pris corps au siècle précédent. Elle englobait dans son ressort seize paroisses en 1365 et contrôlait dans ses extrémités deux grands courants de circulation convergents vers la ville de Périgueux, par la vallée de l'Auvézère et par la vallée du Manoire.

Le pouvoir judiciaire et administratif était assuré sur l'étendue du district par un agent du vicomte de Limoges, prévôt, attesté dès septembre 1257. La rocca castri devint un chef-lieu de circonscription de poids et mesures, attesté dès 1289 et le lieu de perception d'un péage pour le sel au XIVe siècle. Elle engendra également une agglomération villageoise vers la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle, comme commencent à l'indiquer les premières fouilles archéologiques. L'indigence de la documentation ne permet pas de connaître le statut de ce bourg subcastral. Il semblerait que certains privilèges furent accordés très tardivement (deuxième moitié du XIVe siècle) à la population. Mais la communauté ne semble pas avoir franchi le stade embryonnaire de son affranchissement avant la disparition du castrum au début du XVe siècle. L'état des résidents et leurs qualités restent dans l'ombre. Le terme générique de villa qualifiant alors en Périgord les conglomérats d'habitats n'est pas mentionné dans les sources manuscrites de la fin du Moyen Âge pour Auberoche ; cela semble surprenant en comparaison de ses homologues des environs (bourgs castraux d'Anse, d'Exideuïil, de Montignac, de Thiviers, du Puy Saint-Front). Quand les textes citent ces lieux, ils discernent distinctement leurs entités : castrum (château) ; villa (ville, peuplement de bourg castraI) ; castellenia (châtellenie). Par contre, les documents mentionnent à Auberoche une structure religieuse bipolaire au XIIIe siècle. Il existait deux chapelles sur le site, l'une castrale, l'autre apparemment villageoise. Il y a eu, semble-t-il, création d'une paroisse nouvelle, obtenue par le démembrement partiel de la paroisse mère (du Change), dans laquelle la forteresse s'était implantée. En effet, en 1324, un domicellus est qualifié de parochianus d'Auberoche. En 1365, la paroisse est annexée à celle du Change, et en 1524 elle n'existe plus. L'occupation villageoise a dû être relativement importante pour que se forme une nouvelle paroisse découpée dans l'ancienne.

La rocca castri semble aussi avoir joué un rôle important dans la structuration du pays environnant. Elle constitua un point d'ancrage pour un contingent de miles[Quoi ?] dont la présence à l'intérieur de ses murs est signalée dès le début du XIIe siècle siècle. Ils sont les probables ancêtres de ces lignages chevaleresques qui seront à l'origine d'une éclosion de semis d'habitats, autour de leurs maisons fortes, dans le ressort de la châtellenie. L'implantation de ces résidences de damoiseaux ou chevaliers de paroisses, résulte sans doute d'une politique de concession de fiefs à charge d'hommage lige. Ces tenures féodales prirent un caractère héréditaire et se transmirent par la règle de la primogéniture. Elles constituèrent l'unité de base de l'habitat et de la mise en valeur du sol du terroir.

Description du château

La chapelle

Le château d'Auberoche : la chapelle Saint-Michel

La chapelle Saint-Michel d'Auberoche est une petite chapelle castrale romane. Son abside arrondie est scandée de contreforts-colonnes. Un portail du XIIe siècle est encore en place ; par contre, les fresques qui couvraient l’abside et le cul-de-four ont presque entièrement disparu. La chapelle Saint-Michel d'Auberoche est classée monument historique par arrêté du 7 mars 1960[1].

Le logis seigneurial

Le puissant logis seigneurial érigé au sommet de la butte tabulaire qui domine l'éperon rocheux a été construit vraisemblablement dans le courant du XIIe siècle. La butte qui le supporte est semble-t-il en partie d'origine anthropique. Elle oblitère peut-être les traces d'une occupation antérieure dont l'existence, si l'on se réfère aux sources scriptuaires, peut être envisagée. On peut aussi envisager que l'absence de témoins d'occupations antérieurs au XIIe siècle, dans les sondages 2 et 3 tend à démontrer que les sources anachroniques (1180) rapportant que la fondation de la rocca forti daterait des années 976, 991, sont chargées d'erreurs. Ces origines furent peut-être volontairement vieillies dans le but de conforter les évêques de Périgueux dans leurs droits de possesseurs, lorsqu'ils souhaitèrent procéder à l'inféodation de la place en faveur des vicomtes de Limoges dont les intérêts s'opposaient à ceux du comte de Périgord, lui-même en conflit avec le pouvoir épiscopal périgourdin.

Plusieurs niveaux d’occupation se sont succédé, aujourd’hui on ne voit la trace que de l’ancien silo qui fut abandonné au XIIe siècle. Ensuite une aire à feu fut aménagée, puis la construction d’une cheminée avant que le logis soit démoli en 1430 (voir le sondage 2 du secteur II).

Les cellules d’habitation

Le château d'Auberoche : le logis seigneurial

Le regroupement de l'habitat situé sur le versant ouest en dessous du château, dont l'existence fut prouvée par la découverte de la cellule 1 et 3 (voir plan des vestiges), semblerait s'étendre sur l'ensemble des terrasses artificielles créées dans ce secteur pentu du site. Les cellules d'habitation peuvent y être assez nombreuses en fonction des surfaces structurées - 2 à 3 dizaines -. L'imbrication structurelle des diverses terrasses laisse supposer aussi que leurs aménagements s'effectua plus ou moins simultanément. La contemporanéité de l'édification des cellules 1 et 3 (démontrée par le mobilier présent dans leurs niveaux de fondement), distantes l'une de l'autre de plus de 70 m et situées l'une en haut du versant, l'autre à sa base irait dans le sens de cette hypothèse. La conquête de la pente du versant à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle par un habitat villageois aurait été assez rapide. Cela ainsi que la possibilité d'un peuplement de plusieurs dizaines d'habitations, semblent trouver confirmation dans le fait que le village d'Auberoche entraîna probablement, dès le milieu du XIIIe siècle, la création d'une paroisse dont il était le chef-lieu. Son église, aujourd'hui disparue dédiée à saint Mathieu, implantée certainement sur le versant ouest en bordure du chemin qui le traverse, est citée dès 1279.

Le sondage 1, placé sur une terrasse qui peuple le versant ouest du site, a permis de constater que l’habitat groupé au pied du château dans cette zone du site s’implanta à la fin du XIIe siècle ou dans la première moitié du siècle suivant. L’abandon, de la cellule, fut contemporain de celui du logis seigneurial et de l’arasement de l’enceinte. Cela indiquerait une réelle subordination de cet habitat villageois de première génération au château qui en fut certainement l’élément générateur.

Le sondage du secteur 3 livre la preuve d’une occupation paysanne qui réoccupa le site seigneurial après sa désertion (donc postérieurement à 1430), grâce à une succession de niveaux aménagés. On peut cependant ajouter grâce à la céramique trouvée dans ces niveaux, que la phase finale de l’occupation ne déborde pas la fin du XVe siècle.

L'origine de la création cette petite occupation villageoise demeure obscure : rien pour l'instant n'indique s'il s'agit là d'un habitat groupé spontanément autour du château, ou si au contraire le mouvement fut plus ou moins dirigé par les possesseurs du castrum.

L’enceinte

L’établissement de l’enceinte dont on peut suivre approximativement le tracé grâce aux acquis du relevé topographique, paraît contemporain des premières occupations du logis seigneurial qu’elle enserre et protège. L’homogénéité des fondations de ce mur témoigne de sa construction en une seule campagne. Les limites de l’espace castral que l’on perçoit encore, semblent être héritées de l’installation de l’enceinte romane. L’assiette du château ne paraît donc pas avoir subi d’agrandissement ou de contraction entre le XIIe et le XVe siècle.

Le sondage du logis seigneurial et celui pratiqué sur l’enceinte apportèrent tous deux des éléments confirmant la destruction et l’abandon du château au début du XVe siècle, suite aux évènements militaires qui marquèrent la fin de la guerre de Cent Ans.

Eugène Le Roy, dans la chanson populaire citée dans Le moulin du Frau, parle de la tour du donjon qui résiste encore assez fièrement aux intempéries :

La tour d’Auberoche
Monte dans les nuages
Pourtant j’aime mieux, certes
Le cou ceint d’un velours
De ma mie.

Notes et références

Sources

  1. Chapelle Saint-Michel d'Auberoche, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 26 avril 2011.

Bibliographie

  • Guy Penaud, Dictionnaire des châteaux du Périgord, p. 16, éditions Sud Ouest, 1996, (ISBN 2-87901-221-X)
  • Yan Laborie : Auberoche : un castrum périgourdin contemporain de l'an Mil, Résidences aristocratiques du pouvoir entre Loire et Pyrénées, Xe-XVe siècles. Actes du colloque de Pau, 3-5 octobre 2002, Archéologie du Midi Médiéval, supplément n°4, Centre d'archéologie médiéval du Languedoc, 2007, p. 167-193
  • P. Caillat et Y. Laborie : Approche de l'alimentation carnée des occupants du castrum d'Auberoche (Dordogne) d'après les données de l'archéozoologie, p. 161-177, Archéologie du Midi Médiéval, tomes XV-XVI,
  • Carte IGN n° 1934 E au 1 : 25 000, intitulée Excideuil (Dordogne).

Voir aussi


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