Choban

Choban

Chupan

La bataille de Wadi al-Khazandar, troisième bataille d'Homs en 1299. Victoire des archers mongols (à gauche) contre les Mamelouks (à droite).

L’émir Chupan Noyan[1] (écrit aussi : Tchupan, Tchoban, en anglais : Choban, en turc : Çoban… ) est l’éponyme de la dynastie des Chupanides. Il est au service de trois Ilkhanides successifs : Ghazan Mahmud, puis Oldjaïtou et Abu Saïd. Il est né vers 1262. Il est tué en 1327, par les souverains Kert d’Hérat chez qui il s’est réfugié pour fuir la vindicte d’Abu Saïd.

Sommaire

Biographie

Son origine

Chupan est membre de la tribu des Süldüz (Soldus). Sorgan Chira, l’un des plus importants d’entre eux était au service de Gengis Khan lors de son ascension au pouvoir. Un descendant de Sorgan Chira, Amir Tuda'un, trouve la mort en 1277 lors de la bataille d'Elbistan contre les Mamelouks. Il laisse un fils, Malek, qui engendre Chupan.

La bravoure de Chupan se pour la première fois, révèle au cours de la bataille contre Nogaï de la Horde d'Or alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années (avril/mai 1289)[2].

A la mort de l’Ilkhan Arghoun en 1291, Chupan aide Ghaykhatou pour son accession au trône des Ilkhanides contre Baïdou. En 1295, Baïdou succède très brièvement à Ghaykhatou. Chupan, bien conseillé par l’émir Nowruz, délaisse Baïdou pour soutenir Ghazan qui accède au pouvoir la même année. En récompense de cette aide, Chupan reçoit un commandement important.

Règne de Ghazan Mahmud

Tajet des campagnes mongoles de 1300 à 1303. Emplacement de la bataille de Wadi al-Khazandar (3rd Homs, victoire mongole). Emplacement de la bataille de Damas (bataille de Marj as-Suffar, victoire des Mamelouks).

Arrivé au pouvoir Ghazan se convertit à l’islam sunnite à l’instigation de l’émir Nowruz. Il prend le nom de Mahmud[3]. L’émir Nowruz prend trop d'influence et exerce une répression contre les populations non-musulmanes que Ghazan trouve excessive. En 1297, Chupan part en campagne contre l’émir Nowruz qui s’est rebellé contre Ghazan[2].

Un petit-fils du noyan Baïdju, Sulamich, cherche à se tailler une principauté indépendante avec l’aide du bey de Karaman Mahmud[4]. En 1299, Chupan est envoyé dans l’est de l’Anatolie en avant-garde de l’armée conduite par l’émir Qutlugh Châh venant de Wasit pour réprimer la révolte de Sulamich. Chupan attaque par surprise sans attendre le gros de l’armée et remporte la victoire[2] (le 27 avril 1299 à Akşehir).

La même année Ghazan entre en Syrie avec 60 000 hommes. Il attaque les Mamelouks qui avaient pourtant salué favorablement sa conversion à l’islam. Ghazan occupe Alep, mais pas la citadelle (12 décembre 1299)[4]. Le roi Héthoum II d’Arménie (Cilicie) se joint à cette campagne avec un contingent important de 40 000 Arméniens et Géorgiens. Chupan participe à cette campagne. Il occupe le centre de l’armée lors de la bataille de Wadi al-Khazandar (troisième bataille de Homs) près de Homs (22 décembre)[2]. Ghazan entre à Damas le 6 janvier 1300. En février 1300, après cette brillante chevauchée, Ghazan regagne la Perse et les Mamelouks peuvent réoccuper la Syrie[4]. Ghazan laisse cependant derrière lui un contingent, dont Chupan fait partie, sous le commandement de Qutlugh Châh pour tenir les territoires conquis. Chupan commande l’avant garde de l’armée pendant la vaine campagne de 1300[2]. Pour cette campagne Ghazan fait appel au Francs. Il leur donne rendez-vous à Antioche. Au mois de novembre, Amaury de Lusignan vient avec 300 chevaliers accompagné de chevaliers du Temple et de l’Hopital au moins aussi nombreux. L’hiver particulièrement rigoureux empêche Ghazan de venir au rendez-vous qu’il a fixé. Au mois de février, Qutlugh Châh arrive enfin avec 60 000 hommes. Il part vers Alep puis Homs[5] et revient sans rien faire de plus[6].

En 1303, Ghazan envoie 60 000 hommes pour une troisième campagne en Syrie toujours sous le commandement de Qutlugh Châh. Contre l’avis de Chupan, celui-ci veut attaquer les Mamelouks avant d’avoir assuré ses arrières à Damas. C’est la bataille de Marj as-Suffer et une défaite pour les Mongols (21 avril 1303)[2]. C’est la dernière des interventions mongoles en Syrie[4]. A son retour Qutlugh Châh est puni de quatre-vingt-sept coups de fouet. Chupan qui a soutenu le moral des troupes pendant la retraite reçoit trois coups de fouet pour sauver les apparences[2].

Règne d’Oldjaïtou

Ghazan meurt le 17 mai 1304. Il a pour successeur son frère cadet, Oldjaïtou, fils de la princesse nestorienne Ourouk Khatun et baptisé par elle sous le nom de Nicolas, Oldjaïtou s’est converti à l’islam sous l’influence d’une de ses épouses. Un moment il adhéra même au chî’isme persan[7].

En mars 1305, Dowlandî Khatun, fille d’Oldjaïtou se fiance avec Chupan, le mariage est consommé en septembre 1307. Cette année là, il reçoit le commandement d'une armée chargée de remettre de l'ordre dans le Gilan. Il part d’Ardabil vers le nord jusqu’à Astara puis suit la rive de la mer Caspienne vers le sud. Il convainc les souverains d'Astara et de Gaskar (ou Kaskar dans la région de Rasht) de se rendre sans combat. Il revient ensuite vers Oldjaïtou. Qutlugh Châh qui passe par la vallée du Sefid Roud, est moins chanceux dans son entreprise car il est tué par les Gilakis[8]. Après ce décès de l’émir Qutlugh Châh, Chupan accéde au plus haut grade d’Émir de l’ulus[9] (commandant de la nation)[2].

L’année suivante, Chupan effectue des incursions en Géorgie et passe ensuite l’essentiel de son temps dans ses quartiers d’hivers situés dans les régions d’Arrān et de Muğan, cependant il revient régulièrement au camp d’Oldjaïtou à Sultaniya[2]. Il a peut-être fait une campagne contre Toqtaï en 1313, mais ce n’est pas certain. Ses quartiers d’été sont alors placés stratégiquement sur la frontière à Qaṣr-e Ṭāq et près du lac Sevan (en turc : Gokça Deniz)[2].

Chupan a acquis un pouvoir immense, qui indispose les puissances civiles comme le grand vizir et en particulier le renégat Qarasonqur. Ce dernier était vice-roi de Syrie mandaté par les Mamelouks d’Égypte (1310). En 1312, il passe dans le camp Mongol. Il a sans doute incité Oldjaïtou à se lancer dans une campagne contre les Mamelouks sans compter sur d’autres forces que les siennes. Cette campagne tourne au désastre pour les Mongols qui s’épuisent à faire le siège de la forteresse d’Al-Rahba, sur la frontière de l’Euphrate. Ce siège dure plusieurs semaines, les troupes souffrent de maladies. Les assaillants doivent se retirer (fin janvier 1313). Ce sera la dernière tentative d’invasion de la Syrie par des Ilkhanides[10]. Oldjaïtou semble avoir donné pleins pouvoirs à Qarasonqur, ce qui aurait provoqué l’hostilité de Chuban[2].

En 1314, Chupan mène une campagne en Anatolie. Il est chargé de calmer une révolte provoquée par la politique répressive de l’émir mongol Qorûmchî. Cette intervention va par la suite être une des causes de l’hostilité d’émirs mongols. Pendant cette campagne son épouse Dowlandî Khatun est décédée. En 1317, ou peut-être même avant la mort de Dowlandî Khatun, les liens avec la famille régnante vont être renouvelés par ses fiançailles avec Sati Beg, sœur d’Abu Saïd[2].

Règne d’Abu Saïd

Abu Saïd, n’a que douze ans lorsqu’il succède à son père Oldjaïtou, décédé à Sultaniya le 16 décembre 1316. Abu Saïd va rester le jouet des seigneurs mongols qui gouvernent sous son nom en se disputant le pouvoir et les provinces[11]. Le nouveau sultan confirme Chupan dans ses fonction « d’amīr al-umarāʾ[12]. » En 1318, Chupan détient le grand sceau (tamga)[2].

Le grand historien Rashid al-Din qui, comme ministre, avait toujours défendu les intérêts de l’État, est exécuté à cause d’atroces calomnies (18 juillet 1318). Au début du règne le pouvoir est aux mains de Chupan qui de 1317 à 1327 est le véritable maître de la Perse[11],[13]. Rashid al-Din et Chupan sont d’abord des amis. Chupan persuade Rashid al-Din de reprendre un rôle politique alors que lui-même n’est pas de cet avis. Cet initiative est critiquée par Tâj al-Dîn `Alîchâh. Cet incident démontre l’ambigüité de la relation entre Chupan et le pouvoir de l’administration civile. Son pouvoir se heurte à l’opposition de plusieurs émirs tels qu’Irentchin (Īrenjīn) et Qorûmchî (Qūromīšī), tous deux membres de la tribu mongole Kéraït qui supportent mal l’autorité de Chupan. Qorûmchî vient d’être rappelé à l’ordre par Chupan et Irentchin avait provoqué une rébellion en Anatolie à cause de sa politique d’oppression, Chupan avait alors été envoyé par Oldjaïtou pour l’endiguer. Par la suite Irentchin est nommé gouverneur de Diyarbakır mais bientôt remplacé. Ce dernier a ressenti cette éviction comme une sanction venant de Chupan bénéficiant de l’accord du Sultan. C’est la version rapportée par les historiens Mamelouks pour expliquer la révolte des émirs. Abu Saïd soutient toujours Chupan. Tâj al-Dîn `Alîchâh en revanche, conspire contre Chupan, et joue un rôle dans le retrait de Rashid al-Din[2].

Le 20 septembre 1319, Chupan se marie avec Sati Beg, sœur d’Abu Saïd[2].

La dévotion de Chupan pour l’islam a été applaudie par les historiens mamelouks, ce qui est une exception pour un Mongol. En 1320 il fait détruire les églises de Chiraz. Il fait rénover les mosquées qui ont été endommagées par des catastrophes naturelles. Il intervient pour interdire la consommation du vin, contre les bordels et les lieux de divertissement[2].

Les premiers rapports de Chupan avec les Mamelouks avaient été hostiles. On lui attribue cependant la décision de cesser le siège d’al-Rahba pendant le règne d’Oldjaïtou. Son penchant favorable aux Mamelouks est suffisamment connu pour que son ennemi le renégat Qarasonqur puisse produire des lettres qu’il leur aurait prétendument écrites. Il est vrai que Chupan est crédité de l’organisation d’un échange d’ambassadeurs entre les Mongols et l’Égypte (1323). Un peu plus tard Chupan demande en mariage pour l’un de ses fils, la fille du sultan mamelouk Al-Malik an-Nâsir Muhammad[2].

Chupan a l’habitude de passer l’essentiel de son temps dans la région frontalière à Derbent (Daguestan) et ne revient à la cour que deux ou trois fois par an. En 1322, Chupan part vers l’Anatolie pour remettre au pas son fils Temür Tash, vice-roi d’Anatolie. Il l’amène auprès d’Abu Saïd qui lui pardonne[2].

En 1325, Chupan finance la restauration du système de distribution de l’eau de La Mecque, construit par Zubayda bint Ja`far au début du IXe siècle. Ces travaux ne durent que quelques mois et sont terminés au début de 1326[2].

Les premiers signes de changement d’attitude d’Abu Saïd envers Chupan se révèlent en 1325. Abu Saïd s’éprend de Bagdâd Khâtûn, fille de Chupan renommée pour sa beauté[14] mariée deux ans auparavant avec Hasan Buzurg. Les efforts de Chupan pour distraire Abu Saïd sont sans effet. Le manque de complaisance de Chupan provoque des représailles contre un de ses fils, Demachq Khâja qui a outrepassé ses droits à la cour en l’absence de son père. Les intérêts de Chupan sont mal défendus même par ceux qu’il a choisis comme vizirs[2]. Chupan conduit jusqu’au Terek (Tchétchénie et Daguestan) une expédition victorieuse contre le khanat mongol de la Horde d'Or. En 1326 un de ses fils, Hasan, bat près de Ghazni (en Afghanistan) et rejette en Transoxiane le khan du Djaghataï Tarmachirin qui avait envahi le Khorasan[11]. Chupan est nommé « émir al-umarāʾ» de la Perse, du Touran et peut-être de Chine par le grand khan de Chine Yesün Temür. Chupan est alors au sommet de son pouvoir. Toujours pendant son absence de la cour son fils Demachq Khâja, trop sûr de lui donne à Abu Saïd un prétexte de s’en prendre à lui et le faire tuer (24 août 1327)[15],[2].

En 1327, Abu Saïd, las de sa tutelle, rompt avec Chupan. A ce moment là, Chupan est au Khorasan. Il lève l’étendard de la révolte et s’apprête à marcher de Machhad vers l’Azerbaïdjan[11]. Une médiation entre Chupan et Abu Saïd échoue. La rencontre des deux armées a lieu près de Ray. Mais avant que le combat ne commence, Chupan est abandonné par ses troupes et va se réfugier à Hérat, avec son fils Jela'u Khan, auprès du roi Ghiyâth al-Dîn. Celui-ci le fait étrangler, et « envoie son doigt » à Abu Saïd (novembre 1327)[11]. Jela'u Khan, fils de Dowlandî Khatun, est exécuté en même temps que son père[16]. Comme récompense de cette trahison, Ghiyâth al-Dîn reçoit la promesse d’un mariage avec Kordotchin une des veuves de Chupan. Le doigt de Chupan est envoyé au Karabagh[17] fin décembre 1327, il est suspendu dans le bazar au milieu de réjouissances. Sa fille Bagdâd Khâtûn essaie de le faire enterrer à La Mecque dans le mausolée qu’il avait fait construire. Le sultan mamelouk Al-Malik an-Nâsir Muhammad s’y oppose. Chupan est finalement enterré à Médine au cimetière d'Al-Baqî[2]. Hasan Buzurg, divorce prudemment de Bagdâd Khâtûn, cela permet à Abu Saïd de l’épouser.

Les enfants de Chupan

  • Avec une première épouse ?[16]
  • Hasan, vice-roi du Khorasan et du Mazandaran, il prend ses distances avec son père avant sa fuite à Hérat. Il se réfugie auprès du khan de la Horde d'Or au service duquel il meurt au cours d'une bataille[16].
  • Temür Tash, vice-roi d'Anatolie, Après la chute de son père, il se réfugie en Égypte où il est tué par mes Mamelouks. Il a deux fils qui constituent la dynastie :
  • Demachq Khâja, reste à la cour d'Abu Saïd où ses frasques le font exécuter, précipitant ainsi le chute de son père. Il est marié à Tûrîn Khâtûn petite-fille du khan Ahmad Teküder. Ils ont une fille :
  • Chaykh Mahmud, gouverneur de l'Arménie et de la Géorgie est amené à Tabriz et exécuté après la chute de son frère Demachq Khâja[16]. Il a un fils :
  • Pir Husayn.
  • Jela'u Khan, exécuté en même temps que son père à Hérat en 1327.
  • Avec Kordotchin, après la mort de Chupan elle est promise en mariage à Ghîath al-Dîn, le souverain de Kert qui l'a exécuté.
  • Siuksah
  • Yagi Basti
  • Nowruz

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. Emir Tchupan, en persan : amīr čūpān, امیر چوپان. En turc : Emir Çoban. Le mot persan čūpān, چوپان et le mot turc çoban signifient berger.
    Noyan est un titre militaire mongol équivalent au titre persan d’Amir-e Tûmân, en persan : amīr-e tūmān, امیر تومان, commandant de dix-mille (hommes) c’est-à dire responsable d’une région capable de fournir dix-milles soldats. Voir (en) J. Calmard, « Amīr(-e) tūmān », in Encyclopædia Iranica en ligne.
  2. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r , s , t , u  et v (en) Charles Melville, « Čobān », in Encyclopædia Iranica en ligne.
  3. (en) R. Amitai-Preiss, « Ḡāzānkhan, Maḥmūd », in Encyclopædia Iranica en ligne.
  4. a , b , c  et d René Grousset, op. cit., « Règne de Ghazan. », p. 481 (pdf) .
  5. Homs est appelée La Chamelle dans le texte de Guillaume de Tyr
  6. Guillaume de Tyr, « Historia rerum in partibus transmarinis gestarum », p. 400 §620-624.
  7. René Grousset, op. cit., « Règne d’Oldjaïtou. », p. 482 (pdf) .
  8. Voir la carte des deux itinéraires de Chupan et Oldjaïtou figurant dans :Reuven Amitai, Reuven Amitai-Preiss, David Morgan et Charles Melville, The Mongol Empire and Its Legacy, BRILL, 1999, 361 p. (ISBN 978-900411048-9) [présentation en ligne], « The Îlkhân Ölejeitû's conquest of Gîlân (1307) », p. 90 .
  9. Émir de l’ulus en persan : amir-e olûs, du mot turc d’origine mongole ulus, nation.
  10. (en) Reuven Amitai, « Il-Khanids », in Encyclopædia Iranica en ligne.
  11. a , b , c , d  et e René Grousset, op. cit., « Règne d’Abu Saïd. », p. 486-487 (pdf) .
  12. En arabe : ʾamīr al-ʾumarāʾ, أمير الأمراء, émir des émirs.
  13. A ce sujet Ibn Battûta rapporte une anecdote :
    « L’émir des émirs, Djoûbân, s’empara du pouvoir, et lui interdit la disposition de toute chose, si bien qu’il ne possédait de la royauté que le nom. On raconte qu’Abou Sa’îd eut besoin d’une somme d’argent pendant une certaine fête ; mais il n’avait pas pu réussir à se la procurer. Il s’adressa alors à un marchand, qui lui donna tout l’argent qu’il voulut.  »

    — Ibn Battûta, op. cit., « Du Sultan des deux Irâks et du Khorâçân », p. 372-373 (.pdf) . D'après le récit d'Ibn Battûta cet état de sujestion ne va cesser qu'avec l'incident qui provoque la mort de Demachq Khâja, troisième fils de Chupan en 1327.

  14. Bagdâd Khâtûn, en persan : baḡdād ḫātūn, بغداد خاتون, reine bagdâd. En persan le mot bagdâd vient soit de baḡ dād, بغ داد, don de Dieu (du dieu) (baḡ, بغ, idole, dieu et dād, داد, don), soit de bāḡ dād, باغ داد, jardin de la justice (bāḡ, باغ, jardin ; vigne et dād, داد, justice). Voir Hayyim, Sulayman, New Persian-English dictionary, complete and modern, Teheran, 1934-1936. .
  15. Ibn Battûta relate la fin de Demachq Khâja :
    « Dounya khâtoûn (une des veuves d'Oldjaïtou), vint le trouver et lui dît : ... « L’insolence de Dimachk khodjah, fils de Djoûbân, est parvenue à ce point qu’il ose avoir commerce avec les femmes de ton père. ... Il m’a envoyé dire : “Je passerai la prochaine nuit avec toi”. ... Djoûbân était alors dans le Khorâçân. La colère s’empara d’Abou Sa’îd, ... Lorsqu’il sut que Dimachk khodjah était dans le château, il ordonna aux émirs et aux troupes de l’entourer de tous côtés. Le lendemain matin, ... un des émirs ..., et un eunuque ..., le tuèrent et apportèrent sa tête au roi Abou Sa’îd. On la jeta sous les pieds de son cheval.  »

    — Ibn Battûta, op. cit., « Du Sultan des deux Irâks et du Khorâçân », p. 372-373 (.pdf) . La mort de Demachq est confirmée par les chroniques. Pendant tout l’été 1327, Ibn Battûta se trouvait d’ailleurs dans les parages.

  16. a , b , c  et d (en) Charles Melville, ʿAbbās Zaryāb, « Chobanids », in Encyclopædia Iranica en ligne
  17. Karabagh, il s’agit de la province qui s’appelait Arran et qui correspond à peu près à la région appelée actuellement Karabagh. Le nom Karabagh signifie jardin noir, venant du turc : kara, noir, et du persan : bāḡ, باغ, jardin ; vigne.
  18. (en) Charles Melville, « Delšād Ḵātūn », in Encyclopædia Iranica en ligne
  19. Surgan est appelé aussi Sîûrgân, ou Sûrgân Chîra (Voir (en) Charles Melville, ʿAbbās Zaryāb, « Chobanids », in Encyclopædia Iranica en ligne), Schébourgan ou Schébourgan-Schiré (Voir Constantin Mouradgea d'Ohsson, op. cit., vol. IV, « livre VII, chapitre IV », p. 679 ).
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