Malek Achraf

Malek Achraf

Malek Achraf[1] est le fils cadet du noyan[2] Temür Tash (Timurtaş), fils rebelle du Chupan. Il succède à son aîné Hasan Kûtchek à Tabriz en 1343. Lorsque les forces de la Horde d'Or envahissent le royaume chupanide et prennent Tabriz, Malek Achraf est exécuté par pendaison au milieu de réjouissances populaires (1357)[3].

Sommaire

Biographie

Pendant l’hiver 1338/1339, le jalâyiride Hasan Buzurg est obligé de laisser l’Azerbaïdjan à Hasan Kûtchek et à Malek Achraf. Hasan Kûtchek est assuré de la loyauté de son oncle Surgan à cause de son animosité contre Hasan Buzurg. En revanche il se méfie de Sati Beg et l’oblige à épouser Sulayman le nouveau candidat qu’il soutient dans son accession au trône des Il-khanides[3]. En 1339, Hasan Kûtchek nomme son cousin Pir Hosayn gouverneur du Fars. Celui-ci prend le contrôle du Fars. Quelque temps après, Pir Hosayn est expulsé de Chiraz par une révolte de la population. Il revient à Tabriz retrouver Hasan Kûtchek[4].

Malek Achraf commence par se distinguer en servant sous les ordres de son frère Hasan Kûtchek. En 1341, il remporte une victoire au Khorasan contre une armée mongole envoyée par l’il-khanide Togha Temür pour combattre Hasan Kûtchek. Il est installé à Ispahan par Pir Husayn dans le but de contrer l'influence grandissante du muzaffaride Mubâriz ad-Dîn Muhammad qui règne à Yazd. Il se trouve ensuite mêlé au conflit interne à la dynastie des Injouïdes. Les deux plus jeunes injouïdes Jalâl ad-Dîn Mas`ud et Abu Ishaq vont se retrouver dans des camps opposés, chacun voulant venger le meurtre de leur frère par Pir Husayn et lui reprendre le Fars. Jalâl ad-Dîn Mas`ud est avec son protecteur Hasan Buzurg tandis qu'Abu Ishaq est temporairement allié à Malek Achraf. En 1342, Malek Achraf et le jeune injouïde Abu Ishaq partent d'Ispahan vers Chiraz. Pir Husayn prépare sa riposte, mais il perd la bataille et se réfugie à Tabriz et au lieu d'aller chez Mubâriz ad-Dîn Muhammad à Yazd. A Tabriz, Hasan Kûtchek fait tuer son cousin Pir Husayn[4].

Les alliés victorieux, Abu Ishaq et Malek Achraf, s'avancent vers Chiraz, mais ils se disputent entre eux. Abu Ishaq entre dans la ville et ferme les portes devant Malek Achraf, Les Chirazis prennent le parti de soutenir Abu Ishaq contre Malek Achraf. Ils attaquent de nuit le camp de Malek Achraf et mettent en pièces ses troupes. Dans le même temps l’autre injouïde, Jalâl ad-Dîn Mas`ud, qui n'est pas au courant de la prise de la ville par son jeune frère, s'approche de Chiraz avec l'appui de Yâgî Bâsti oncle de Malek Achraf et commandant des armées d'Hasan Buzurg. Abu Ishaq laisse la place à son aîné et se retire dans la région du Shabânkâra. La coexistence entre l'injouïde Jalâl ad-Dîn Mas`ud et le chupanide Yâgî Bâsti devient impossible en 1342 alors qu'elle avait été possible entre Mubâriz ad-Dîn Muhammad et Pir Husayn. Yâgî Bâsti ne supporte pas de n'être que l'hôte de Jalâl ad-Dîn Mas`ud à Chiraz. Yâgî Bâsti tue Jalâl ad-Dîn Mas`ud alors qu'il sortait de son bain en 1342[4].

Abu Ishaq est le dernier survivant de la famille injouïde. Il s'apprête à venger la mort de son frère. Avec un groupe de chirazis, il assiège pendant trois semaines Yâgî Bâsti dans la résidence du gouverneur. Yâgî Bâsti finit par se retirer. L'année suivante il revient avec son neveu Malek Achraf et fait une dernière tentative pour s'emparer de Chiraz. Avec l'aide du muzaffaride Mubâriz ad-Dîn Muhammad ils prennent Abarkuh dans le nord du Fars. Ils reçoivent alors la nouvelle de la mort d'Hasan Kûtchek. Tous les deux étant candidats à sa succession se précipitent vers Tabriz. Mubâriz ad-Dîn Muhammad retourne à Yazd. Malek Achraf assassine son oncle Yâgî Bâsti et prend le pouvoir à Tabriz[4].

Le règne

En 1344, Malek Achraf a repris le contrôle du territoire chupanide. Comme ses prédécesseurs il utilise des souverains fantoches qu’il manipule pour imposer son autorité. Au cours de son règne, les Chupanides tentent de s’emparer de Bagdad possession de Jalayirides, mais il échoue lamentablement (1347). Il échoue aussi dans sa tentative de prise du Fars aux Injouïdes (1350). Son règne empire encore car Malek Achraf devient de plus en plus cruel. Ses sujets montrent de plus en plus leur insatisfaction. Lorsque les forces de la Horde d'Or envahissent le royaume chupanide et prennent Tabriz, très peu de gens s’émeuvent de la perte du pouvoir des Chupanides (1357). Malek Achraf est exécuté par pendaison à Tabriz au milieu de la liesse populaire[3]. Sa descendance est probablement exécutée elle-aussi. Cela met définitivement fin au pouvoir des Chupanides.

Voir aussi

Articles connexes : Houlagides, Chupanides, Muzaffarides et Injouïdes.

Liens externes

Bibliographie

  • René Grousset, L’empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Payot, 1938, quatrième édition, 1965, (.pdf) 669 p. [lire en ligne] [présentation en ligne] 
  • Ibn Battûta (trad. C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages (3 volumes), De l’Afrique du Nord à La Mecque, vol. I, Paris, François Maspero, coll. « La Découverte », 1982, (.pdf) 398 p. (ISBN 2-7071-1302-6) [lire en ligne] [présentation en ligne], « Du Sultan des deux Irâks et du Khorâçân » et « Mention de ceux qui s’emparèrent de l’empire après la mort du sultan Abou Sa’îd », p. 370-378 (.pdf).
    Introduction et notes de Stéphane Yerasimov
     

Notes et références

  1. Malek Achraf, en arabe : malek ašraf, ملك أشرف écrit en persan ملک اشرف, (très) noble roi.
  2. Noyan est un titre militaire mongol équivalent au titre persan d’Amir-e Tûmân, en persan : amīr-e tūmān, امیر تومان, commandant de dix-mille (hommes) c'est-à-dire responsable d’une région capable de fournir dix-milles soldats. Voir (en) J. Calmard, « Amīr(-e) tūmān », in Encyclopædia Iranica en ligne.
  3. a, b et c (en) Charles Melville and ʿAbbās Zaryāb, « Chobanids », in Encyclopædia Iranica en ligne.
  4. a, b, c et d (en) John Limbert, « Inju Dynasty », in Encyclopædia Iranica en ligne

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Malek Achraf de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Chupanides — Dynastie des Chupanides سلسله امرای چوپانی (fa) 1336 – 1357 Division de l empire des …   Wikipédia en Français

  • Chobanides — Chupanides Les Chupanides, Chobanides ou Tchupanides[1] aussi connus sous le nom de Suldus (Süldüz, Soldus), sont les descendants d un émir mongol nommé Chupan[2], qui ont pris de l importance au XIVe siècle en Perse[3] …   Wikipédia en Français

  • Sati Beg — Sati Beg[1] est la sœur de l’il khan Abu Saïd. Elle épouse l’émir Chupan en 1319. Elle lui donne un fils Surgan. Veuve en 1328, elle épouse en 1336 l’il khan éphémère Arpa Ka on qui meurt dans l’année. En 1338, elle est prétendante au trône des… …   Wikipédia en Français

  • Injouïdes — Dynastie des Inju 1336 – 1357 Division de l empire des Ilkhans. En jaune, le territoire dominé pa …   Wikipédia en Français

  • Hasan Buzurg — Hasan Buzurg[1], appelé aussi Hasan e Jalayir[2] à cause de son appartenance à la tribu mongole Jalayir, mais aussi plus rarement Hasan e Uljatâï[3] parce qu’il est le petit fils d’Uljatâï. Il fonde la dynastie des Jalayirides. Il décède en 1356 …   Wikipédia en Français

  • Hasan Kûtchek — Hasan Kûtchek[1] (Hasan le petit) ou Hasan Chûpânî[2] (Hasan le Chupanide) (1319 13 décembre 1343) est le fils du noyan[3] Temür Tash (Timurtaş), fils rebelle du Chupan. Il est le véritable fondateur de la courte dynastie des Chupanides après la… …   Wikipédia en Français

  • Delchâd Khâtûn — ( ?  27 décembre 1351) est la fille aînée du chupanide Demachq Khâja et de Tûrsîn Khâtûn. Demachq Khâja est le fils de Chupan dont les frasques à la cour de l’il khan Abu Saïd vont servir de prétexte à la chute de son père et de toute… …   Wikipédia en Français

  • Timurtaş Noyan — Pour les articles homonymes, voir Timurtaş. Timurtaş Noyan[1], Temür Tash ou Demirtaş[2] est le fils de l’émir Chupan représentant du dernier grand Ilkhan de Perse Abu Saïd Bahadur qui a été un temps le véritable détenteur du po …   Wikipédia en Français

  • Choban — Chupan La bataille de Wadi al Khazandar, troisième bataille d Homs en 1299. Victoire des archers mongols (à gauche) contre les Mamelouks (à droite). L’émir Chupan Noyan[1] (écrit aussi : Tchupan, Tchoban, e …   Wikipédia en Français

  • Chupan — La bataille de Wadi al Khazandar, troisième bataille d Homs en 1299. Victoire des archers mongols (à gauche) contre les Mamelouks (à droite). L’émir Chupan Noyan[1] (écrit aussi : Tchupan, Tchoban, en anglais : Choban, en …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”