Chlorure de xénon

Chlorure de xénon
Chlorure de xénon
Général
No CAS 55130-03-5
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule brute ClXeXeCl
Masse molaire[1] 166,746 ± 0,008 g·mol-1
Cl 21,26 %, Xe 78,74 %,
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le chlorure de xénon (XeCl) est une molécule exciplexe découverte dans les années 70. Elle est à la base d'un laser à excimères très utilisé notamment en médecine. Sa longueur d'onde d'émission est 308 nm. Elle correspond à la transition de l'état B vers l'état fondamental X faiblement lié. D'autres transitions de plus faible intensité ont été observées comme le continuum de l'état C vers l'état A à 345 nm, et plus rarement une transition venant d'un état supérieur, l'état D, vers l'état fondamental.

Historiquement, c'est à la Kansas State University que sa synthèse a été réalisée pour la première fois et sa présence fut prouvée grâce à l'observation de son spectre. Son existence était prévue depuis longtemps. On sait en effet que le xénon excité a une configuration électronique analogue aux métaux alcalins. Ainsi était-il logique que le xénon excité soit en mesure de former des molécules avec des halogènes. Cette situation avait déjà été anticipée dès le début du XXe siècle. Une première tentative de synthèse du XeCl fut d'ailleurs faite en 1933 par deux chercheurs américains Yost et Kaye. Celle-ci a avorté en raison du tube utilisé qui était en quartz et qui absorbe fortement à 308 nm.

Son schéma cinétique est très complexe tant du point de vue de la création de la molécule que de sa disparition, tant les phénomènes concernés sont brefs (quelques nanosecondes).

Il existe deux types principaux de molécules de chlorure de xénon : XeCl et Xe2Cl. Voyons maintenant tout ça dans le détail.

Sommaire

Introduction

Les molécules qui ne sont stables que dans des états électroniquement excités sont appelées excimères dans les cas de molécules homonucléaires et exciplexes si les molécules sont hétéronucléaires.

Une classe importante de molécules exciplexes est constituée par les halogénures de gaz rares notés RgX. Ces molécules se désexcitent en émettant un photon dont lénergie est de quelques eV. Ce qui signifie que la longueur donde de la lumière produite se situe dans le visible ou lultraviolet.

Les gaz ou mélanges de gaz pouvant conduire à la formation de ces molécules constituent un milieu laser quasi-idéal puisque linversion de population est obtenue directement. Lautre conséquence de la nature instable de leur état fondamental est que les espèces excimères ou exciplexes ne constituent pas elles-mêmes le milieu laser mais doivent être générées en temps réel par une excitation extérieure (décharge, faisceaux délectrons, micro-ondes, particules alpha…). Au moins deux gaz doivent être utilisés pour générer des exciplexes : un donneur dhalogène et un gaz rare.

Cependant, toutes les molécules dhalogénures de gaz rares ne conduisent pas forcément à des développements de lasers comme le montre le tableau 1. Et certaines dentre elles ne peuvent même pas exister. Ces molécules et leurs applications ont déjà fait lobjet de plusieurs mises au point bibliographiques[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11]. Compte tenu des progrès accomplis récemment, ces travaux anciens doivent être actualisés mais une analyse complète de lensemble des résultats relatifs à tous les RgX serait aujourdhui trop volumineuse. Ce qui impose de se limiter à une seule famille dhalogénure de gaz rare.

Halogène / Gaz rare Hélium Néon Argon Krypton Xénon
Fluor D F et D L L L
Chlore D D F et D L L
Brome D D D F et D L
Iode D D D D F et D

Tableau 1 : Caractéristiques des molécules dhalogénures de gaz rares. Le radon nest pas pris en compte. La lettre D indique que la molécule ne peut exister car elle est dissociative. F signale une fluorescence observée. L désigne une molécule dont leffet laser est démontré[4].

Plusieurs articles de synthèse relatifs à la technologie des lasers à chlorure de xénon et à leurs applications ont été publiés[12],[13],[14],[15],[16],[17]. Certains auteurs[12],[17] y mettent en avant limportance de la connaissance aussi précise que possible de la cinétique du milieu laser qui est la plus complexe des halogénures de gaz rares[18]. Toutefois, des résultats récents ont permis de mieux comprendre la physico-chimie du milieu laser. Nous nous proposons de les rassembler ici et de les analyser à partir de notre propre expérience[19],[20],[21],[22].

Linvestigation spectroscopique se limitera à la zone visible-proche ultraviolet qui est le domaine de longueur donde de production de lumière des lasers à exciplexes.

Nous examinerons uniquement des mélanges gazeux binaires (xénon/donneur de chlore) ou ternaires. Dans ce dernier cas, un troisième gaz appelé gaz tampon est rajouté aux deux autres. Il sagit généralement dun gaz rare noté Rg. Beaucoup de donneurs de chlore ont été utilisés. Mais nous ne nous intéresserons ici quà HCl et CCl4 qui sont ceux employés dans les lasers, et Cl2 qui se forme dans le milieu laser suivant un processus qui est, par exemple, celui présenté sur la figure 1.

Figure 1 : Principales voies de formation de XeCl* obtenues par pompage dans un mélange Ne/Xe/HCl[23].

Nous concentrerons notre présentation sur les molécules de chlorure de xénon qui présentent le plus dintérêt pour les applications laser, à savoir XeCl et Xe2Cl. Nous ne parlerons des autres molécules susceptibles de se former dans nos mélanges gazeux (comme XeH, XeCl2 ou XeHCl), et des résultats obtenus à létat liquide ou solide, que lorsquils apporteront une information intéressant directement notre sujet.

Cet article se veut un outil de synthèse pour les chercheurs travaillant sur les applications de ces molécules tant dans le domaine des lasers que dans dautres disciplines. En effet on a montré récemment la faisabilité de sources de lumière incohérentes à partir de décharges dans les mélanges xénon/donneur de chlore à basse pression. Ces lampes à décharge sont fiables, dun fonctionnement simple et dun coup peu élevé, toutes qualités qui en font, au moins pour certaines applications, des concurrents directs des sources laser[24],[25].

Nous commencerons par un historique de la genèse des chlorures de xénon. Ensuite nous présenterons successivement pour XeCl et Xe2Cl, la structure de la molécule, les voies de formation et de disparition.

Genèse des principales molécules de chlorure de xenon

Lidée que les gaz rares puissent contribuer à la formation dhalogénures remonte au début des années vingt[26]. Von Antropoff[27] puis Oddo[28] ont dès cette époque indiqué la possibilité pour le krypton et le xénon de fournir des bromures et des chlorures. Yost et Kaye en 1933[29] ont été les premiers à tenter la synthèse du chlorure de xénon ; ils ont soumis un mélange de xénon (70 torr) et de chlore (225 torr), placé dans un tube en quartz, au flux lumineux dune lampe à vapeur de mercure. Cette expérience sest soldée par un échec (vraisemblablement en raison des très faibles quantités de XeCl formées).

La première synthèse de chlorure de xénon (XeCl et XeCl2) semble dater de 1965[30]. Pendant une dizaine dannées, ce sont les molécules XeCl2 et XeCl4 (formées à quelques Kelvin donc à létat solide) qui ont retenu lattention des chercheurs. Récemment, Prosperio et al.[31] ont monté que lexistence de XeCl2 à létat gazeux était possible et nous verrons que cette molécule joue un rôle dans la cinétique du laser. Cependant XeCl2 ne semble émettre que dans linfrarouge qui ne fait pas lobjet de notre investigation spectroscopique.

En 1973, Riveros et al.[32] ont réussi la synthèse de lion XeCl- en phase gazeuse pour une pression de 10-4 torr. Mais par la suite cet ion moléculaire na suscité que peu dintérêt.

Cest en 1975 qua lieu lexpérience qui va être le réel point de départ de létude systématique de la molécule XeCl et de ses applications. Velazco et Setser[33] présentent alors un spectre comportant une émission située à 304nm quils attribuent à XeCl*. Cette émission a été obtenue en mélangeant des atomes de xénon Xe(3P2) avec du gaz chlore Cl2 ou avec dautres composés chlorés (NOCl et SOCl2) ; lexcitation était assurée par une décharge à cathode froide et la pression totale était de quelques torr. Quelques mois plus tard Ewing et Brau[34] mettent en évidence leffet laser sur une bande 2Σ1/2+2Σ1/2+ de XeCl à 308nm. Par la suite, le développement de ce type de laser sera continu pour arriver aujourdhui à des performances élevées. Celles-ci permettent des applications industrielles dans beaucoup de domaines. Pour le laser XeCl le meilleur donneur de chlore est HCl pour plusieurs raisons :

  • sa section efficace dabsorption à 308nm est faible ; elle est de lordre de 10-19 cm2[35]. La concentration en HCl naffecte pratiquement pas lénergie de sortie du laser. Ce qui nest pas le cas pour Cl2 qui a une très forte absorption aux environs de 300 nm[34],[36] ;
  • il a une toxicité moindre que Cl2 ;
  • il possède une capacité à se régénérer après dissociation et pulse laser, qui est bien meilleure que les autres donneurs de chlore. Ainsi, il a été observé que 16000 pulses lasers consécutifs ont pu être obtenus sans que lénergie de sortie en soit affectée[37] ;
  • les constantes de vitesse dexcitation vibrationnelle et dattachement dissociatif par les électrons sont plus favorables pour HCl que pour les autres donneurs de chlore[38]. Nous verrons plus loin que ces processus participent efficacement à la formation de XeCl*.

Ce nest que trois ans plus tard que Lorentz et al.[39] réalisent des expériences à haute pression (quelques atmosphères) dans un mélange (Ar/Xe/Cl2) et découvrent une émission centrée à 450nm quils attribuent à Xe2Cl.

Il faut attendre 1980 pour quun laser Xe2Cl soit mis au point[40],[41]. Ce type de laser apparaît rapidement prometteur car il est susceptible dêtre accordable sur une large gamme de longueurs donde (30nm) située dans le visible. Ceci même si des phénomènes dabsorption se produisent du côté des courtes longueurs donde et limitent de ce fait leffet laser à laile rouge du spectre de luminescence. Les expériences menées avec Xe2Cl* à létat solide[42] semblent indiquer que létat gazeux est plus adapté au développement de ce type de laser bien que les gains mesurés soient corrects à létat solide. Létat liquide[43] semble beaucoup plus prometteur et se présente comme un laser à colorant idéal bien quune mise en œuvre semble complexe et coûteuse. Pour linstant le laser Xe2Cl na pas encore donné lieu à des développements industriels. A la différence de XeCl, le meilleur donneur de chlore est ici CCl4[44] alors quaucun effet laser ne se produit si lon utilise HCl[40].

Avant de passer à létude des molécules XeCl et Xe2Cl, faisons un bref tour dhorizon sur quatre molécules pouvant a priori se former dans nos mélanges. La question est de savoir si elle se forment dans les conditions expérimentales des lasers et si oui, quels rôles y jouent-elles ?

XeHCl a été observé en milieu gazeux . Cependant pour linstant cette molécule na produit que des émissions dans les domaines micro-ondes, radio et lointain infrarouge[45],[46] bien quune émission soit prévue par deux études théoriques à 232nm[47] et à 129 nm[48]. Notons toutefois que cette molécule proche des agrégats a beaucoup plus de chance dêtre stable à létat solide. Il en va de même pour Xe3Cl dont une émission est prévue théoriquement à 500 nm[49], na jamais été observée à létat gazeux. XeH a trois émissions recensées dans notre domaine de longueurs donde. Elles ont été observées à 190 nm[50], 250 nm[51] et 660nm[52]. Cependant elles ne se sont jamais manifestées dans les spectres laser. Ainsi, on peut penser que les conditions expérimentales ny sont pas propices à sa formation. A linverse, lion XeH+ se forme dans les mélanges utilisés dans les lasers. Il y joue un rôle non négligeable dans la cinétique de la formation de XeCl*[53] au travers dune réaction qui est compétitive avec la création dions Xe+ :

HCl+ + XeXe+ + HCl (80 ± 10 %)

HCl+ + XeXeH+ + HCl (20 ± 10 %)

La constante de vitesse de lensemble des processus est 6,4.10-10cm3s-120 %).

Lion Xe+ est un précurseur qui joue un rôle capital dans la formation de lexciplexe comme nous le verrons au chapitre suivant.

Lexciplexe XeCl

La structure de la molécule XeCl

Les courbes de potentiel que nous présentons sur la figure résultent de travaux théoriques[48],[54],[55], et expérimentaux[56]. On y remarque des états caractéristiques communs à tous les halogénures de gaz rares : un groupe détats excités B, C et D liés et un groupe détats plus bas A et X dissociatifs ou faiblement liés. Les états B, D et X ont la symétrie Σ (Λ=1/2) alors que létat C a la symétrie π (Λ=3/2). Létat A est quant à lui clivé en deux sous-états, lun de symétrie Σ, A1/2 et lautre de symétrie π, A3/2. Avant dentreprendre une étude détaillée, examinons succinctement les caractéristiques de ces états à partir de considérations très simples. Le potentiel dionisation des gaz rares dans leur état excité le plus bas est voisin de laffinité électronique des atomes halogènes. Ainsi, les molécules dhalogénures de gaz rares sont formés par une liaison ionique puisque lélectron excité du gaz rare est partiellement transféré vers latome halogène. La molécule ainsi formée est donc stable comme cest le cas des états B, C et D. Ce transfert délectron na pas lieu lorsquon a affaire à des atomes à létat fondamental. Comme les atomes de gaz rares ne sont pas réactifs, la liaison covalente, si elle existe, est essentiellement due aux forces de Van Der Waals qui sont toujours de très faible intensité. Cest le cas des états A et X.

Les états B, C et D

Ces états sont corrélés aux ions Xe+ et Cl- dans leur état fondamental. Le clivage spin-orbite de lion Xe+ en deux états 2P3/2 et 2P1/2 est important ; aussi les états B et D qui leur sont corrélés sont-ils très éloignés énergétiquement. Pour les minima des courbes de potentiel qui correspondent pratiquement à la même valeur de la distance internucléaire (re#0,3nm), la différence dénergie mesurée expérimentalement est de lordre 9940cm-1[57],[58],[59]. Celle-ci est donc en accord avec lénergie de séparation des états Xe+(2P3/2) et Xe+(2P1/2) qui est évalué à 10574cm-1.

Les courbes de potentiel des états B et C croisent diabatiquement une courbe de potentiel corrélée à Xe* + Cl à grande distance internucléaire : 7,1nm expérimentalement[60] et par voie théorique suivant les auteurs 7,19 nm[61] et 6,3 nm[11]. Une investigation théorique plus récente précise ces phénomènes de croisement[62]. Les états B et C qui se confondent à grande distance, croisent successivement deux courbes de potentiel corrélées à Xe* + Cl. La plus basse corrélée à Xe(3P2) + Cl(2P3/2) est croisée 7,25 nm et la suivante corrélée à Xe(3P1) + Cl(2P3/2) est interceptée à 18,68nm. Comme ce croisement seffectue à grande distance, le caractère ionique de la liaison de ces états au voisinage de la distance internucléaire déquilibre re nest pratiquement pas affecté.

Cette situation est légèrement différente pour létat D qui croise ces deux courbes de potentiel à une distance beaucoup plus courte[62]. En effet, létat D croise Xe(3P2) + Cl(2P3/2) à seulement 0,89nm et Xe(3P1) + Cl(2P3/2) à 1,02 nm. La distinction entre les états B et C tient au fait quils sont corrélés à des ions Xe+ dont lorbitale semi-occupée p est dans un plan qui est parallèle à laxe internucléaire pour létat B et perpendiculaire à cet axe pour létat C[63] . Examinons maintenant la question du positionnement énergétique des courbes de potentiel des états B et C. La difficulté provient de leur proximité. Nous avons rassemblé dans le tableau 2 les valeurs de lintervalle énergétique (EBEC) entre les deux états. Les données sont très dispersées, en particulier les valeurs calculées sont très éloignées de toutes les valeurs expérimentales. Celles-ci ont été déterminées le plus souvent à partir du rapport des intensités des deux émissions de XeCl* centrées à 308 et 345 mm , corrigé ou non de la participation de la transition (BA)[64]. La mesure la plus directe est celle de Jouvet et al.[65] : les spectres dexcitation de XeCl* fournissent directement lécart dénergie entre les niveaux vibrationnels v’= 0 et v’’= 0 des états respectifs B et C. Cette valeur, 90 cm-1, est proche dautres mesures réalisées à partir détudes cinétiques[20],[66],[67].

EBEC (cm-1) Méthode Année Référence
-1489 Calcul 1977 Goetschalekx et al.[68]
-560 Calcul 1978 Hay et Dunning[54]
7 I 1979 Julienne et Krauss[64]
81 I et C 1979 Kolts et al.[55]
128 ± 35 I 1980 Tellinghuisen et Mc Keever[69]
-5,4 ± 25 I 1980 Bokor et Rhodes[70]
200 I 1980 Brashears et Setser[71]
230 I 1980 Setser et al.[63]
180 C 1981 Grieneisen et al.[72]
289 I* 1982 Chang[73]
220 ± 40 I 1983 Yu et al.[74]
85 C 1984 Inoue et al.[66]
0 C 1984 Lorents[75]
-22 C 1985 Le Calvé et al.[76]
> 50 I** 1986 Fajardo et Apkarian[77]
230 ± 40 I 1987 Lo et Zheng[56]
90 ± 2 Absorption 1989 Jouvet et al.[65]
98 +30-40 I et C 1990 Quiñones et al.[67]
118 ± 40 I 1992 Asselman et al.[19]

Tableau 2 : Ecart dénergie (EBEC) entre les états B et C de XeCl.

I : mesure déduite de la valeur du rapport des intensités des émissions de XeCl centrées à 308 et 345 nm (cf. § 3-1-1)

C : mesure déduite dune étude cinétique fournissant les constantes de couplage entre ces deux états

* : lémission à 345 nm nest pas corrigée de la contribution XeCl (BA)

** : XeCl est à létat solide


Le positionnement de létat B par rapport à létat C est justifié théoriquement par la prise en compte de linteraction de configuration entre les états de caractères ioniques et covalents de même symétrie[55],[78],[79],[80],. Dans un état 2Σ (comme les états B et X), une orbitale simplement occupée est située plus près dune orbitale dun autre atome de telle manière que linteraction ou léchange de charges entre deux atomes sont plus importants et plus faciles que dans un état 2π (comme les états C et A3/2) lorbitale simplement occupée est perpendiculaire à laxe moléculaire et loin dun autre atome. La correction introduite par ce phénomène dans les valeurs de lénergie est donc beaucoup plus importante pour les états Σ que pour les états π[79]. La prise en compte de cette interaction de configuration, augmente de manière beaucoup plus significative lénergie de létat B que celle de létat C. D le positionnement observé sur les courbes de potentiel de la figure 2.

Figure 2 : Courbes de potentiel de XeCl. Le positionnement des niveaux vibrationnels sur les états B et C est représenté par la valeur de v correspondante.

Les états X et A

Les états les plus bas sont corrélés aux atomes de xénon et de chlore à létat fondamental.

En raison du clivage spin-orbite de latome de chlore (881 cm-1)[81] en deux états (2P3/2) et (2P1/2), létat A se scinde en deux sous-états. Cependant, leffet du couplage spin-orbite est ici nettement plus faible que dans le cas de lion Xe+. A grande distance internucléaire, un écart énergétique de 882 cm-1 entre A1/2 et A3/2 a été mesuré expérimentalement à létat solide dans une matrice de néon[82]. Cette valeur est donc très proche de la séparation énergétique des états Cl(2P3/2) et Cl(2P1/2). Ce qui confirme les hypothèses théoriques de corrélations détats. On notera quà grande distance létat A3/2 se confond avec létat X. Ce résultat est confirmé expérimentalement par Becker et al.[83] qui ont construit des potentiels dinteraction de 35Cl(2P3/2 et 2P1/2) et de Xe(1S0) à partir de lanalyse de diffusions quasi-élastiques dans des collisions produites à partir de faisceaux croisés.

Contrairement à certains autres halogénures de gaz rares, XeCl possède un état fondamental non-dissociatif. Ce caractère liant a été mis en évidence expérimentalement bien avant les travaux théoriques dans des études sur des molécules XeCl à létat solide dans des matrices dargon à 20K[59] et plus tard à létat gazeux[58],[60],. Les forces de Van Der Waals qui interviennent dans la liaison entre atomes[84] ne sont pas suffisamment intenses dans le cas de létat X pour expliquer la présence dun puits de potentiel qui même faible (la profondeur est de lordre de kT), peut contenir entre 12 et 20 niveaux vibrationnels (voir tableau 3). Laugmentation relative de lénergie de liaison dans létat X par rapport à celle de létat A peut sexpliquer encore par la prise en compte de linteraction de configuration[85]. Nous allons voir que létat A est lui aussi très légèrement lié. Son énergie de liaison est deux fois moins élevée que celle de létat X.

Valeurs Références
15 Mc Cown et al.[86]
20 Sur et al.[87]
12 Szatmari et Schäfer[88]
18 ± 1 Tellinghuisen et al.[60]

Tableau 3 : Déterminations expérimentales du nombre de niveaux vibrationnels contenu dans le puits de létat X.

Constantes spectroscopiques de XeCl

Lénergie EvjM dun état M sur un niveau vibrationnel vpossédant le nombre quantique de rotation jest :

EvjM = Te(M) + EVib(M) + ERot(M) Te(M), EVib(M) et ERot(M) désignent respectivement les énergies électronique, vibrationnelle et rotationnelle de la molécule.

Structure électronique

Les principales caractéristiques des états électroniques M sont habituellement lénergie de dissociation De, la distance inter-atomique re et lénergie du fonds du puits EM. Pour XeCl, les différentes valeurs publiées de ces grandeurs sont rassemblées dans les tableaux 4, 5 et 6. Elles ont été déterminées par voie théorique ou expérimentale pour lisotope 35Cl à létat solide ou gazeux.

Etats

Réf

X A B C D
Becker et al.[83] 280 ± 7 % 129 ± 7 %
Hay et Dunning[54] 33 957 33 392 33 634
Last et George[49] 36 699
Sur et al.[87] 281 ± 10 36 553 37 148
Tellinghuisen et al.[60] 255 ± 10 36 540
Tellinghuisen[89] 281,1 ± 0,7
Haberland[90] 154
Aquilante et al.[85] 161
Flannery[11] 225
Johnson et al.[91] 35 459

Tableau 4 : Energies de dissociation De en cm-1.


Il est nécessaire danalyser en détail lensemble de ces résultats compte tenu des méthodes différentes utilisées et du fait que nous y avons aussi inclus des mesures anciennes.

Énergies de dissociation

Le tableau 4 fait apparaître une grande disparité entre le nombre de déterminations pour chaque état. Une analyse statistique des résultats est impossible pour les états A, C et D qui nont fait lobjet au maximum que de trois mesures. Pour létat B, les quatre valeurs ne sont pas cohérentes entre elles et il est difficile en première approche de mettre en doute lune delles. Notons simplement laccord sur lordre de grandeur. Pour létat X, nous disposons de six mesures dont deux sont statistiquement éloignées des autres. Celle de Flannery[11] est une estimation théorique ancienne et peu précise. Celle de Tellinghuisen et al.[60] est une première détermination expérimentale faite en 1976. Sept ans plus tard[89] la même équipe corrigera cette valeur et la situera très proche des estimations les plus récentes. Les quatre valeurs restantes nous paraissent les seules fiables. On peut alors déterminer statistiquement un intervalle de confiance, pour lequel on se fixe arbitrairement comme seuil la valeur classique de 5 %. On trouve alors que De doit se trouver compris (avec une probabilité de 95 %) entre 278,3 cm-1 et 285,3 cm-1. Malgré le caractère étroit de cet intervalle qui correspond à une fluctuation de 1,3 % autour de 281,5 cm-1, il faut insister sur limportance dune détermination plus précise. En effet, parmi les déterminations retenues figurent deux mesures avec une forte incertitude[83],[87], et une troisième lauteur ne la signale pas[87]. De la valeur de De de létat X, dépend le nombre de niveaux vibrationnels contenus dans le puits et qui fixe le nombre de transitions liélié quil est possible dobtenir. Ce résultat est fondamental pour mieux connaître la spectroscopie des lasers XeCl. En conclusion nous dirons quil est nécessaire de préciser les valeurs de De pour tous les états de XeCl. Dautant plus que parmi les quelques résultats relatifs aux états A, B, C et D figurent des travaux anciens qui pour dautres grandeurs fournissent des mesures discutables comme nous allons le voir.

Les distances atomiques déquilibre
Etats

Réf

X A B C D
Adrian et Jette[92] 3,44
Becker et al.[83] 3,23 4,1
Hay et Dunning[54] 3,22 3,14 3,18
Krauss[79] 3,227
Fajardo et Apkarian[77] 3,14
Sur et al.[87] 3,23 3,007 2,922
Tellinghuisen et al.[60] 3,18 2,9374
Yu et al.[74] 3,074
Haberland[90] 4,05
Aquilante et al.[85] 3,23 4,09
Ewing et Brau[61] 2,9
Adams et Chabalowski[48] 3,17 3,08 3,12

Tableau 5 : Distance interatomique déquilibre re en Ǻ.


Lexamen du tableau 5 nous indique quil y a peu de mesures pour les états A, C et D. Mais cette fois-ci, les valeurs sont proches les unes des autres. Bornons-nous à en donner les valeurs moyennes : pour létat A nous avons 0,408nm, pour létat D 0,307nm et pour létat C 0,311nm. Pour létat X, la détermination théorique ancienne dAdrian et Jette[92] est statistiquement éloignée des autres. Sans en tenir compte nous trouvons pour re lintervalle de confiance au seuil de 5 % suivant : 0,318 nm < re < 0,326 nm.

Remarquons que la valeur de Tellinghuisen et al.[60] est à la limite de lintervalle. Nous avons déjà mis en doute un résultat de cette étude au paragraphe précédent. Si nous nen tenons pas compte, on saperçoit qualors les trois autres auteurs annoncent une valeur identique de 0,323nm. Enfin, nous constatons que cette publication fournit à nouveau une valeur statistiquement éloignée des autres pour la valeur de re qui concerne létat B. Il en est de même pour celle de Ewing et Brau[61] qui est létude la plus ancienne des halogénures de gaz rares. Ses conclusions reposent sur lanalogie des gaz rares excités avec les métaux alcalins. Les résultats ne fournissent donc que des estimations dordres de grandeur. Ces deux valeurs seront écartées pour donner un intervalle de confiance au seuil de 5 % pour la distance interatomique relative à létat B : 0,2993 nm < re < 0,3319 nm.

La situation des déterminations de re est satisfaisante même si des mesures pour létat C et létat D pourraient apporter une information intéressante.

Énergies du fonds du puits
Etats

Réf

X A B C D
Hay et Dunning[54] 34 441 35 005 45 329
Jouvet et al.[65] 32 398 ± 1 32 303 ± 1
Fajardo et Apkarian[77] 29570
Sur et al.[87] 0 32 405,8
Clugston et Gordon[93] 32 828
Aquilante et al.[85] 22,7 29,4
Johnson et al.[91] 32 382
Ewing et Brau[61] 30 860
Huber et Herzberg[94] 32 405

Tableau 6 : Energie du fond du puits Ei en cm-1.


Le tableau 6 nous montre quil y a très peu dinformations pour les états X, A et D. Pour létat X, il faut préciser que Sur et al.[87] ont pris arbitrairement le fonds du puits de X comme origine de leur échelle dénergie. Il ne sagit donc pas dune mesure directe. De ce fait, létat X comme létat A nont fait lobjet que dune seule étude, celle de Aquilanti et al.[85]. Pour létat D, il ny a que deux déterminations assez différentes. Pour linstant, on ne peut pas apporter de conclusion pour D mais nous y reviendrons à la fin de ce paragraphe. Le positionnement de létat B et de létat C pose problème comme nous lavons vu au chapitre précédent. Lanalyse suivante va nous permettre de préciser la situation.

Intéressons-nous tout dabord à létat B qui a le plus retenu lattention des chercheurs jusquà présent. Deux des mesures sont statistiquement éloignées des autres. Outre la publication dEwing et Brau[61] dont nous avons déjà parlé, figure parmi les déterminations douteuses, les travaux théoriques anciens de Hay et Dunning[54] sur lesquels nous reviendrons. Sans tenir compte de ces valeurs, les travaux expérimentaux fournissent un intervalle de confiance au seuil de 5 % qui est très étroit : de 32380,1 cm-1 à 32415,3 cm-1.

Par contre pour létat C, en première approche, aucune conclusion ne peut être tirée statistiquement compte tenu du faible nombre de mesures. Cependant, une autre analyse va nous permettre dy voir plus clair malgré le caractère non-concordant des valeurs du tableau 6. En effet, comme nous lavons au paragraphe 1.1 le positionnement de létat C par rapport à létat B a donné lieu à beaucoup de publications.

Une analyse statistique des valeurs du tableau 2 permet de proche en proche darriver à un intervalle de confiance au seuil de 5 % qui est le suivant : 76,8 cm-1 < (EBEC) < 100,2 cm-1. Seules quatre mesures appartiennent à cet intervalle. Il sagit de la détermination directe de Jouvet et al.[65] et des trois valeurs déduites des études cinétiques[55],[66],[67]. Dautre part, notons que lestimation ponctuelle donne 88,5 cm-1 et que la seule mesure à être en accord avec elle (compte tenu de lerreur absolue annoncée) est celle de Jouvet et al.[65] qui vaut (90 ± 2 cm-1). Notre étude statistique confirme donc les conclusions du paragraphe 1.1. Revenons à lénergie du fond du puits de létat C. Si on considère les intervalles de confiance énoncés plus haut pour létat B et la différence dénergie (EBEC), on peut en déduire un intervalle pour EC : 32279,9 cm-1 < EC < 32338,4 cm-1.

Dans ces conditions, seule la valeur de Jouvet et al.[65] du tableau 6 est compatible avec cet intervalle. Parmi les trois déterminations douteuses on retrouve celle de Hay et Dunning[54] qui donnaient déjà une valeur imparfaite pour EB. Une autre étude théorique ancienne effectuée par Clugston et Gordon[93] sort elle aussi de cet intervalle. Il en est de même pour les travaux expérimentaux menés à létat solide par Fajardo et Apkarian[77].

Revenons maintenant à létat D et calculons la moyenne des deux valeurs du tableau 6. On trouve 43838,45 cm-1. Lécart énergétique avec létat B est alors de lordre de 11400 cm-1. Par ailleurs, Shostak et Strong[57] ont déterminé expérimentalement la différence dénergie entre les états D et B. Ils ont trouvé 9900 cm-1. La différence entre ces valeurs de (EBED) est très nette. Notons que si on se limite au travaux de Sur et al.[87], lécart dénergie entre les états D et B devient de lordre de 9950 cm-1 qui est proche de la détermination de Shostak et Strong[57]. Cette remarque met en doute à nouveau les travaux théoriques de Hay et Dunning[54] pour lesquels (EBED) serait 10888 cm-1.

En conclusion par rapport à la structure électronique, il apparaît quun certain nombre détudes anciennes posent problème quant à quelques-uns de leurs résultats[11],[54],[60],[61],[93],. Dun autre côté, les travaux menés à létat solide par Fajardo et Apkarian[77] ne sont pas toujours en accord avec ceux effectués à létat gazeux. Par ailleurs, les études théoriques récentes nont pas résolu tous les problèmes et des différences notables avec les résultats des expériences demeurent[48],[49].

A ce niveau danalyse, on peut revenir en arrière et reconsidérer le rôle de publications douteuses[54],[60]. Le retrait des valeurs de Hay et Dunning[54], reduisent à une détermination les valeurs de De pour létat C et létat D, et rend homogènes les trois autres valeurs relatives à létat B. Parmi celles-ci on retrouve quand même celle de Tellinghuisen et al.[60] qui pose problème pour dautres grandeurs. Lénergie De pour létat B a alors une valeur moyenne de 36184 cm-1.

Structure vibrationnelle

Lénergie de vibration du niveau vde létat M vaut :

EVib(M) = ωe (v’+1/2) - ωexe (v’+1/2)2

ωe et (ωexe) désignent respectivement la fréquence fondamentale vibrationnelle et la constante danharmonicité. Leurs différentes déterminations sont rassemblées dans les tableaux 7 et 8.

Les fréquences fondamentales vibrationnelles

Les valeurs de ωe sont rassemblées dans le tableau 7.

Etats

Réf

X B C D
Brau et Ewing[95] 210
Hay et Dunning[54] 188 188 189
Jouvet et al.[65] 27 ± 1 193 ± 1 204 ± 1
Kvaran et al.[96] 194,235
Sur et al.[87] 26,22 194,75 204,34
Tellinghuisen et al.[60] 26,270,55) 195,170,31)
Tamagake et al.[80] 195,6
Ault et Andrews[59] 50 ± 10
Fajardo et Apkarian[77] 188
Huber et Herzberg[94] 195,2
Clugston et Gordon[93] 187
Le Calvé et Gürtler[97] 210
Adams et Chabalowski[48] 195 198
Golde[98] 205 ± 12


Tableau 7 : Valeurs de ωe en cm-1.


Pour les états X, C et D, il ny a que quatre déterminations et aucune mesure ne peut être considérée comme statistiquement éloignée des autres, même si lon constate des disparités. Nous reviendrons plus loin sur les états C et D.

Pour létat B, nous disposons de neuf déterminations. Une analyse statistique conduit à un intervalle de confiance au seuil de 5 % qui est très étroit : 194,7 cm-1 < ωe < 195,4 cm-1.

On constate que six valeurs du tableau 7 nen font pas partie. Trois dentre elles le sont très nettement. Il sagit de publications anciennes dont deux (Hay et Dunning[54] et Brau et Ewing[95]) ont déjà fait lobjet de notre critique au paragraphe précédent. Pour ce qui concerne la troisième Golde[98], remarquons quelle est fondée sur la même méthode que celle utilisée par Brau et Ewing[95]. Les trois autres mesures qui se situent hors de lintervalle sont plus récentes. Celle de Kvaran et al.[96] a été réalisée à létat solide. Comme Fajardo et Apkarian[77] dans le paragraphe précédent, ils observent des différences notables avec létat gazeux. Par contre, plus surprenants sont les désaccords de Jouvet et al.[65] et Tamagake et al.[80] qui ont fourni par ailleurs de bons résultats. Remarquons enfin que parmi les valeurs qui appartiennent à lintervalle, figurent autant de travaux théoriques (Adams et Chabalowski[48] et Huber et Herzberg[94]) quexpérimentaux (Tellinghuisen et al.[60] et Sur et al.[87]).

En conclusion, on saperçoit quici les travaux de Tellinghuisen et al.[60] donnent des résultats très satisfaisants à la fois sur létat B et sur létat X.

Pour ce qui est de létat C, on ne peut que constater quil ny a que des références qui ont donné des résultats contestables auparavant (Hay et Dunning[54], Fajardo et Apkarian[77] et Clugston et Gordon[93]) dont celle de Jouvet et al.[65] qui, on vient de le voir, est éloignée des autres mesures dans le cas de létat B.

Pour létat D, faisons la remarque que le retrait de la détermination de Hay et Dunning[54] rend plus homogène les trois autres valeurs.

Finalement il apparaît nécessaire de préciser les valeurs de ωe pour les états X, C et D. Lintérêt principal de cette clarification serait une meilleure résolution de la structure vibrationnelle de la transition utilisée dans le laser, laquelle passe par une meilleure connaissance de létat X. Dautre part la structure de létat C est importante car elle joue un rôle fondamental au niveau de la cinétique du laser.

Les constantes danharmonicité

A lexamen du tableau 8 aucune conclusion ne peut être avancée en ce qui concerne les valeurs des constantes danharmonicité pour les états X, C et D.

Etats

Réf

X B C D
Hay et Dunning[54] 0,66 0,85 0,80
Jouvet et al.[65] 0,25 ± 0,07 0,75 ± 0,1
Kvaran et al.[96] 0,63 152
Sur et al.[87] - 0,321 0,627 0,682
Tellinghuisen et al.[60] - 0,2780,17) 0,5430,063)
Huber et Herzberg[94] 0,54


Tableau 8 : Valeurs de ωe.xe en cm-1.

Par contre pour létat B nous disposons de six mesures. Lintervalle de confiance au seuil de 5 % est le suivant :

0,532 cm-1 < ωe.xe < 0,669 cm-1.

Encore une fois celle de Jouvet et al.[65] est statistiquement éloignée des autres et les auteurs ne peuvent expliquer cette différence. Notons que les travaux de Hay et Dunning[54] fournissent cette fois-ci des prévisions correctes. Il en est de même pour létude de la structure vibrationnelle réalisée par Tellinghuisen et al.[60].

En conclusion il apparaît nettement que la structure vibrationnelle des états électroniques connus de XeCl doit être précisée même si létat B a été plus étudié et mieux caractérisé.

Structure rotationnelle

Lénergie de rotation est donnée par lexpression : Erot(M) = B’.KefD’.( Kef)2, Kef = j’(j’+1) ± (1/2).δ(j’+1/2) ;

Bet Dsont respectivement la constante rotationnelle et la première constante de distorsion centrifuge. Leurs valeurs sont données dans les tableaux 9 et 10. δ est un paramètre qui vaut 2,0 pour létat B Quiñones et al.[67] et 0,4 pour létat X[99].

Etats

Réf

X (v'=0) X (v'=12) B
Basov et al.[100] 0,0585 0,0675
Lou[99] 0,0560 0,0274
Quiñones et al.[67] 0,0669


Tableau 9 : Valeurs de Ben cm-1.

La structure rotationnnelle est donc très mal connue. On notera cependant la concordance des quelques mesures relatives à B’.

Etats

Réf

X (v'=0) X (v'=12) B
Lou[99] 9,3 x 10-7 1,9 x 10-6
Quiñones et al.[67] 3,2 x 10-8


Tableau 10 : Valeurs de Den cm-1.

Les voies de formation

Lorsquils se trouvent dans des états métastables de configuration np5(n+1)s1, (n=5 pour le xénon), les gaz rares possèdent des propriétés de polarisabilité et de diffusion élastique analogues à celles des métaux alcalins[101]. Lélectron de valence s du gaz rare excité a une énergie de liaison voisine de celle du métal alcalin qui le suit dans la classification périodique des éléments. Dans un certain nombre de publications anciennes[61],[98],[102],[103], cette analogie valable uniquement pour les gaz rares les plus lourds, est mise à profit pour étudier le comportement de ces gaz avec les donneurs dhalogènes. On sait en particulier que les alcalins possèdent une bonne affinité chimique vis-à-vis des halogènes ; il doit en être de même des atomes excités de gaz rares. Expérimentalement la section efficace de collision des états métastables des gaz rares avec les halogènes est remarquablement proche de celle des alcalins avec les halogènes[102],[103],[104]. Ainsi, le xénon excité possède une structure électronique voisine de celle du césium et on peut comprendre quil puisse réagir avec un donneur de chlore pour former XeCl*.

Des analyses plus récentes montrent toutefois des différences notables entre métaux alcalins et gaz rares excités. Elles se manifestent au niveau de la symétrie des molécules produites. Dautre part, le nombre détats dhalogénures de gaz rares est plus grand que celui des sels produits à partir des métaux alcalins. Cela est au clivage spin-orbite des atomes et des ions de gaz rares.

La première condition pour produire du XeCl est donc de rendre le xénon réactif. Pour cela, il faut soit lexciter, soit lioniser, soit les deux à la fois. Plusieurs méthodes dexcitation extérieures ont été employées. Les plus courantes sont les décharges électriques[33], les faisceaux délectrons[44], lexcitation laser[105], les micro-ondes[106] et les particules α[19].

A partir du moment lexcitation nest pas sélective, la formation de XeCl* peut se faire suivant de nombreuses voies. Leur importance relative varie avec les conditions expérimentales, principalement la pression, le moyen dexcitation et surtout le donneur dhalogène. Lorsque les mélanges sont ternaires les processus de création de XeCl se compliquent. Malgré tout, laddition dun gaz tampon présente de nombreux avantages. En effet, les autres gaz rares sont moins coûteux que le xénon mais surtout ils possèdent (ainsi que leurs espèces excitées et leurs ions) des sections efficaces dabsorption à 308nm nettement inférieures à celles des mêmes espèces du xénon. Ainsi, le gaz tampon peut-il être utilisé en de très fortes proportions sans trop altérer lénergie de sortie du laser. Dans ces conditions, les proportions de xénon et de HCl sont limitées à la juste dose nécessaire pour produire une quantité suffisante dexciplexe. Le rôle essentiel du gaz tampon est de transférer aux atomes de xénon lénergie dexcitation qui lui est communiquée. Ce transfert peut être considéré comme instantané et il est très efficace. Il peut se traduire par lexcitation ou lionisation du xénon ou par la formation dun ion RgXe+[3]. Chacune de ces espèces peut ensuite réagir avec le donneur de chlore pour former XeCl*. Dun autre côté, la formation despèces neutres RgXe ne semble pas être importante[4]. Il existe donc deux voies principales de formation dexciplexes :

  1. des collisions entre dune part des molécules de donneur de chlore et dautre des atomes ou des molécules de xénon, lune des espèces au moins étant excitée. Le gaz tampon peut parfois être un partenaire de ce type de réaction ;
  2. des recombinaisons dions. Le gaz tampon est presque toujours impliqué dans ces réactions.

Notons que la formation de XeCl* est extrêmement efficace puisque Konovalov et al.[107] ont observé une émission de XeCl alors que le xénon ne se trouvait quà létat de traces (0,2 %) dans du krypton.

Avant détudier en détail les deux mécanismes principaux de formation de lexciplexe, nous allons parler dune troisième possibilité qui présente un intérêt plus limité pour les lasers. Toutefois, elle permet de mieux comprendre le mécanisme réactif. Il sagit de la voie photoassociative.

La voie photoassociative

La synthèse de XeCl* se produit lorsque lon excite un mélange de xénon et de chlore (Cl2) au moyen dun laser émettant entre 304 et 312nm[105]. Deux réactions sont alors induites[108] :

  • une excitation dun état électronique isolé dun atome de xénon ou dune molécule suivie dune collision réactive ;
  • une vraie réaction induite par laser : interaction simultanée dune paire en collision et un ou deux photons qui produisent un état intermédiaire qui fournit ensuite les produits sans quintervienne de collision.

Dans ce dernier cas, il se forme un complexe transitoire[109] (Xe-Cl2)* dans létat (1Πu)[110]. Dès lors deux voies de dissociation sont possibles à partir du moment un photon est absorbé par la paire Cl-Cl ou par la paire Xe-Cl de (Xe-Cl2)* dans létat (1Πu)[110],[111] :

Xe-Cl2(1Πu) + Xe-Cl2(1Πg) → Xe+Cl2-XeCl(B,C) + Cl

Xe-Cl2(1Πu) + Xe-Cl(X)-Cl + Xe-Cl(B)-ClXeCl(B) + Cl

La constante de vitesse de la réaction a été mesurée en considérant le photon comme troisième partenaire. Elle vaut 6.10-29 cm6.s-1[112].

Des résultats analogues ont été obtenus avec dautres donneurs de chlore dont HCl et CCl4.

Dans tous les cas, les molécules XeCl(B,C) sont toujours produites dans des états qui comportent une forte excitation vibrationnelle.

La voie collisionnelle

Il existe de nombreux processus dont limportance dépend de la nature et de lexcitation des espèces en collision. La principale demeure dans tous les cas le harponnage qui résulte toujours des collisions binaires.

Les collisions de type « harpon »

Ces réactions font intervenir le donneur de chlore à létat fondamental et un atome excité du xénon, sur les premiers niveaux 6s, Xe* et sur des niveaux plus élevés Xe** dont les niveaux 6p.

Mécanisme du « harponnage »

Dune manière générale, ces réactions permettent de décrire le résultat des collisions entre des atomes de gaz rares (Rg) et des donneurs dhalogènes (RX), X est latome halogène et R un radical moléculaire[113]. Les produits des réactions dépendent fortement du gaz rare et du donneur dhalogène impliqués. Dans notre cas Rg=Xe et X=Cl, la nature des produits suit cette règle[55],[114]. Cette collision peut même ne pas fournir du tout dhalogénure de gaz rare dans certains cas. Pour bien comprendre ce quil se passe, il faut examiner en détail le processus de collision entre Rg et RX[55].

Latome Rg et la molécule RX suivent lors de leur approche le potentiel adiabatique le plus bas et la réaction se déroule par le mécanisme dorbite contrôlée de croisement de courbe ionique-covalent. Les réactifs (Rg et RX) approchent sur une surface diabatique covalente. Il se forme alors un complexe Rg*RX à une distance internucléaire assez grande. Son potentiel est V(Rg, RX). Lorsque la distance devient suffisamment faible, il se peut que V(Rg, RX) croise une surface de potentiel ionique V(Rg+RX-). Le croisement peut se manifester par le transfert dun électron de Rg vers RX. On dit que lon a affaire à un mécanisme de harponnage. Dans ce cas, les atomes continuent sur la nouvelle surface. Ce qui conduit à la diffusion réactive et à la formation de RgX*.

La figure 3 nous montre le processus de création de XeCl* qui fait intervenir Rg=Xe et X=Cl. Après son transfert, lélectron occupe une orbitale antiliante de RCl. En présence de Xe+, RCl- se divise en R et Cl-. Les ions Xe+ et Cl- se recombinent ensuite pour former XeCl dans les états B, C et D car il ny a pas de nouvelle force entre Cl- et R. Lexcitation vibrationnelle du produit XeCl* est toujours importante. Au total, tout se passe comme si on avait la réaction :

Xe* + RClXeCl*(B,C,D) + R avec la constante de vitesse kMX

Figure 3 : Diagramme dénergie schématisé pour linteraction Xedonneur dhalogène RX[115] (ici RX = RCl). Létat fortement excité Xe** supérieur désigne un état de Rydberg dont le cœur est Xe+ (2P1/2) ; lautre a un cœur Xe+ (2P3/2). La zone pointillée représente une zone fortement peuplée en RX* proches du niveau dionisation de RX.

Cependant, des réactions compétitives à la formation de XeCl* se manifestent avant ou après le croisement. Elles correspondent aux intéractions des potentiels V(Rg+, RX-) et V(Rg + RX*).

Dune manière générale, cette situation se produit lorsque la surface ionique est coupée par des surfaces covalentes RX est dans son état excité le plus bas. La distribution de sortie dépend du nombre et de la nature des voies de sortie qui sont possibles à la suite de la collision[113],[116]. La plus fréquente se manifeste à lintersection des surfaces de potentiel par un transfert dénergie électronique qui peut amener une dissociation de laccepteur excité :

Rg* + RX → (Rg+RX-) → Rg(B,C,D) + RX* avec la constante de vitesse kET

Rg* + RX → (Rg+RX-) → Rg + R + X avec la constante de vitesse kD

Cette voie tend à devenir moins importante à mesure que la complexité de RX croît.

Il est aussi possible que le transfert se fasse sur un état qui nest pas corrélé à lion RX- mais à des niveaux de Rydberg très hauts dans la molécule neutre et se trouvant juste en-dessous de la limite dionisation. Les facteurs critiques régulant les rapports de branchement sont les énergies des potentiels corrélés avec lion moléculaire (VI), le groupe de Rydberg proche de lionisation (VII) ou un atome excité initial (VIII). Limportance de ces voies croît avec la profondeur du puits de V(Rg+, RX-).

Quand les niveaux dénergie asymptotiques à grande séparation se trouvent dans lordre VI > VII > VIII et que les potentiels (VII) sont attractifs, le premier croisement évité rencontré lorsque les atomes réagissant sapprochent favorise en sortie (VII) plutôt que le potentiel anionique (VI). Vu que (VII) a un cœur cationique qui reste fortement lié, il conduit préférentiellement à un transfert dexcitation. Cest la réaction dexcitation dissociative :

Rg* + RXRg + R* + X ou Rg + R + X* avec la constante de vitesse kDE

Si VIII > VII à longue distance, des voies dionisation de Penning ou dionisation associative peuvent être ouvertes[113] :

.ionisation de Penning : Rg* + RXRg + RX+ + e- avec la constante de vitesse kPI

.ionisation associative : Rg* + RX → (RgRX)+ + e- avec la constante de vitesse kAI

Dans (VI) la liaison avec un atome halogène est en principe faible et le transfert atomique est favorisé entre Rg et R. Ce potentiel conduit donc à la formation de lexciplexe.

Il existe donc a priori cinq voies compétitives à la création de RgX. Pour XeCl* un atome de xénon excité entre en collision avec un donneur de chlore. Ces cinq réactions ont toutes été observées[116] pour divers donneurs de chlore. Pour chiffrer la proportion de la production dexciplexe, il est dusage de définir le rapport de branchement. Il indique le taux de formation de XeCl ; on le note ΓXeCl :

ΓXeCl = kMX / (kMX + kAI + kPI + kET + kDE + kD)

Des mesures de ΓXeCl ont été réalisées pour plusieurs donneurs de chlore et essentiellement pour les états 6s et 6p du xénon.

Xe(6s ou 6p) + RClproduits avec la constante de vitesse kQ

kQ est la constante de vitesse totale et elle vaut : kQ = kMX + kAI + kPI + kET + kDE + kD

Etat du xénon kQ x 10-10 Références
3P2 ou (6s[3/2]2) (10 ± 2) Maeda et al.[117]
3P2 ou (6s[3/2]2) 7,2 Velazco et al.[118]
3P2 ou (6s[3/2]2) (7,0 ± 0,5) Berman[119]
3P1 (7,9 ± 0,9) Lorents[75]
1P1 (7,6 ± 0,7) Lorents[75]
(6p[1/2]0) (14,6 ± 0,2) Setser et Ku[108]
(6p[1/2]0) (17,9 ± 0,2) Bruce et al.[120]
(6p[1/2]2) (14,5 ± 0,2) Setser et Ku[108]
(6p[1/2]2) (15,5 ± 0,2) Bruce et al.[120]
(6p[5/2]2) (13,3 ± 1,0) Ku et Setser[121]
(6p[5/2]2) (12,8 ± 0,3) Bruce et al.[120]
(6p'[3/2]2) (18,6 ± 0,5) Bruce et al.[120]
(6p'[1/2]0) (21,9 ± 1,0) Bruce et al.[120]
(7p[5/2]2) (30,7 ± 1,9) Bruce et al.[120]
(7p[1/2]0) (29,5 ± 0,8) Bruce et al.[120]
(7d[1/2]1) (9,2 ± 0,5) Bruce et al.[120]

Tableau 11 : Constantes de vitesse totales en cm3s-1 pour les collision harpon entre Xe* et Cl2. Ici ΓXeCl = 1.

Les résultats concernant le chlore Cl2, CCl4 et HCl(v=0) sont rassemblées dans les tableaux 11,12 13. ΓXeCl est posé égal à 1 par Setser et Ku[108] dans le cas le donneur de chlore est Cl2. Cette décision est justifiée par le fait que pour Xe* + Cl2 nous avons VII > VI > VIII. Ce qui impose selon Simons[113] que la voie correspondant au transfert dexcitation est très improbable.

Etat du xénon kQ x 10-10 ΓXeCl Références
3P1 ou (6s[3/2]1) 6,2 0,01 Setser et al.[122]
3P2 ou (6s[3/2]2) (7 ± 2) Maeda et al.[117]
3P2 ou (6s[3/2]2) 5,6 0,01 Setser et al.[122] et Velazco et al.[118]
3P2 ou (6s[3/2]2) 5,6 <0,02 Kolts et al.[55]
1P1 4,62 Chen et Setser[123]
1P1 7 0 Lorents[75]
(6p[1/2]0) (8,3 ± 0,5) 0,80 ± 0,15 Ku et Setser[121]
(6p[3/2]2) (8,0 ± 0,5) 0,60 ± 0,15 Ku et Setser[121]
(6p[3/2]2) (6,5 ± 0,2) Setser et Ku[108]
(6p[5/2]2) (8,0 ± 0,5) 0,40 ± 0,15 Ku et Setser[121]
5d[3/2] (15,6 ± 1,5) 0,48 Lorents[75]
Ensemble des états 6p 5 Wren et al.[115]
Ensemble des états 6p 5,6 0,60 Levin et al.[124]

Tableau 12 : Constantes de vitesse totales en cm3s-1 et ΓXeCl pour les collisions harpon entre Xe* et HCl (v = 0).

Une première analyse des tableaux 11 à 13 montre que les résultats sont en assez bon accord entre eux lorsque plusieurs mesures ont été effectuées pour une même réaction. Nous constatons que la plupart des collisions ont eu leur constante de vitesse qui na été mesurée quune seule fois. Dautre part, à de rares exceptions près, ces déterminations de kQ et ΓXeCl se limitent aux états excités les plus bas du xénon atomique. Ceci indique lintérêt de nouvelles mesures afin de confirmer les résultats expérimentaux disponibles et destimer le rôle des autres états qui ne manquent pas de se former si lon utilise, comme cest le cas dans les lasers, des moyens dexcitation non-sélective.

Etat du xénon kQ x 10-10 ΓXeCl Références
3P1 et 3P2 1,73 0,24 Lin et al.[125]
3P1 et 3P2 6,3 0,13 Kolts et al.[55]
(6p[1/2]0) (7,5 ± 0,2) 0,68 ± 0,2 Setser et Ku[108]
(6p[3/2]2) (7,8 ± 0,5) 0 60 ± 0,15 Ku et Setser[121]
(6p[5/2]2) (7,3 ± 0,5) 0,35 ± 0,10 Ku et Setser[121]

Tableau 13 : Constantes de vitesse totales en cm3s-1 et ΓXeCl pour les collisions harpon entre Xe* et CCl4.

Un résultat important pour les lasers XeCl apparaît en première analyse. Xe(6s) + HCl(v=0) ne produit pas de XeCl. Or daprès les estimations de Kannari et al.[126] une proportion de 5% de la formation dexciplexes se fait dans les lasers par la voie du harponnage. De plus, les états Xe(6p) en produisent 2,5%. Nous nous proposons maintenant dexpliquer ce résultat.

États de départ : Xe(6s)

Le chlore moléculaire réagit de manière efficace avec ces états du xénon. Il ne faut donc pas négliger cette réaction dans la cinétique du laser XeCl, compte tenu du fait que Cl2 se forme dans le mélange gazeux (figure 1).

La réaction avec CCl4 est beaucoup moins rapide quavec Cl2, dun ordre de grandeur, mais elle est quand même efficace. Cette réaction sera donc importante dans la cinétique des lasers Xe2Cl.

Si le donneur de chlore est HCl, la situation est plus complexe. Deux situations se présentent : . HCl à létat fondamental est sur le niveau vibrationnel v=0. Les valeurs de kD sont très proches quel que soit létat de départ du xénon ; le rapport de branchement pour les états 6s est très faible. La contribution apportée par ces états à la formation de XeCl* est négligeable. De plus, les réactions compétitives qui sont présentes se produisent avant le croisement des courbes de potentiel V(Xe*+HCl) et V(Xe++HCl-) [117]. Le quenching de Xe(6s) par HCl est donc important dans la cinétique du laser. Il détruit des états du xénon susceptibles de former des exciplexes. . HCl à létat fondamental est sur le niveau vibrationnel v=1. Pour létat Xe (3P2), Chang [65] montre quil y a une augmentation très nette du taux de production de XeCl. La constante de vitesse de formation de XeCl quil mesure a une valeur minimale de 2.10-10 cm3.s-1 et ?XeCl = 35 %. Notons que la première estimation faite par Levin et al. [118] et fondée sur une analogie, annonçant 6.10-11 cm3.s-1 et ?XeCl = 11 % pour cette réaction, ne soit plus être prise en compte après les mesures directes de Chang. Si lexcitation vibrationnelle de HCl croît, le taux de formation de XeCl doit encore certainement être efficace. Il ny a pas de mesure directe disponible mais des estimations sont proposées par des équipes de modélisation sappuyant sur des analogies. Pour v=2 deux valeurs des constantes de formation ont été trouvées dans la littérature : 5,6.10-10 cm3.s-1 [119] et 2,0.10-10 cm3.s-1 [120]. Pour dautres auteurs, cest lensemble des niveaux vibrationnels qui sont pris en compte. Ainsi pour v?1, Kannari et al. [123] proposent comme constante de formation 5,6.10-10 cm3.s-1 et ?XeCl = 26 %. Des expériences sont donc nécessaires pour préciser cette partie cinétique qui joue un rôle fondamental dans les lasers comme lon prévu Kannari et al. [116].

États de départ : Xe(6p)

Les réactions de formation de XeCl sont dune manière générale plus efficaces que pour les états 6s, ceci pour les trois donneurs de chlore dont nous avons donné des informations dans les tableaux 11, 12 et 13. Les constantes de vitesse sont deux fois plus rapides pour le chlore que pour HCl et CCl4. Pour HCl, la situation est différente du cas précédent. Si les constantes de vitesse totales sont du même ordre de grandeur que celles des états 6s, les rapports de branchement ?XeCl sont élevés. Le résultat explique la prévision de Kannari et al. [116] quant à lefficacité du taux de formation de XeCl* à partir de Xe (6p). Si lon se réfère aux courbes de potentiel de la figure 3, on constate que les courbes de potentiel V(Xe**+RX) et V(Xe++RX-) se coupent à une distance internucléaire plus grande que pour les états 6s dans une région les intéractions sont fortes [117]. Cela explique quaprès le croisement la production de XeCl soit plus efficace que dans les états 6s [106], [117] quelle que soit la nature du donneur de chlore, comme on peut le voir pour Cl2, HCl, CCl4 mais aussi pour les chlorofluorométhanes [121] dans les états 6p[1/2]0 et 6p[3/2]2. Des réactions compétitives se produisent quand même. Lune dentre elle a été observée expérimentalement et quantifiée. Il sagit de la relaxation collisionnelle induite par HCl [122: ka Xe (6p[3/2]2) + HCl  ? Xe (6s[5/2]20) + HCl

ka = 4,3.10-11 cm3.s-1. 

Elle ne représente que 6 % de la valeur de kQ du tableau 12 pour létat (6p[3/2]2). Comme la proportion de la formation dexciplexe est chiffrée à 60 %, cela indique quil y a dautres processus compétitifs importants qui interviennent. Il reste à les déterminer. Les résultats que nous venons de donner et résumés dans les tableaux 12 sont relatifs à HCl (v=0). Pour les états 6p, le rôle de lexcitation vibrationnelle de HCl dans la cinétique de formation de XeCl est mal connu. Certains auteurs avancent des constantes de vitesse voisines de létat v = 0 si HCl est excité vibrationnellement. Pour cela, ils ne sappuient sur aucune mesure directe et fondent leurs estimations sur des analogies. encore il apparaît nécessaire de préciser expérimentalement cette cinétique. Pour information, la constante de vitesse de formation est chiffrée pour v=1 à 5,6.10-10 cm3.s-1 [118]. La même valeur est retenue pour v=2 [120]. Kannari et al. [123] ne se risquent toujours pas à décliner les différents niveaux de vibration de HCl et pour v?1, ils proposent 8,2.10-10 cm3.s-1.

États fortement excités du xénon

Les expériences menées avec Cl2 semblent indiquer que lefficacité de formation XeCl augmente avec lénergie dexcitation de latome de xénon : la constante de formation est multiplié par trois lorsque lon passe des états 6s aux états 7p (tableau 11). Le taux de formation de XeCl* augmente dun ordre de grandeur si lon passe des états 6s aux états 6p lorsque lon utilise CCl4 (tableau 13). La situation est moins claire pour HCl. Comme on peut le voir sur le tableau 12, laugmentation de kQ ne semble pas augmenter de manière significative avec lexcitation du xénon. Pour linstant, on ne dispose pas de mesures qui vont au delà de létat 5d[3/2] qui est à peu près à la même énergie que les états 6p. Le taux de formation semble également très efficace à partir des états 7s[3/2] [68] sans que lon ne connaisse de valeur chiffrée. Les informations disponibles ne semblent pas confirmer lhypothèse dun taux de formation plus efficace de lexciplexe au fur et à mesure que croît lexcitation du xénon. En effet, pour létat 5d[5/2]30, on na observé quune réaction de désexcitation avec une constante de vitesse de 3,2.1012 cm3.s1 [122:

Xe (5d[5/2] 2°) + HCl  ? Xe (6 p [3/2]2 ) + HCl

De la même manière, les états de Rydberg ne semblent pas produire du XeCl. En effet, les réactions observées pour Xe (31f) [124] sont les suivantes :


Xe (31f) + HCl (J) ? Xe(31l) + HCl(J) (?)

Xe (31f) + HCl (J) ? Xe(nl) + HCl(J-1) si J?5 (?)

Xe (31f) + HCl (J) ? Xe+ + e- + HCl(J-1) si J>5 (?)

La constante de vitesse totale vaut kT = (11,3 ± 3,0).107 cm3.s1. Elle se répartit en : k? = (5,5 ± 2,5).107 cm3.s1 (l-changing) k? = (4,8 ± 2,4).107 cm3.s1 (n-changing) k? = (0,9 ± 0,4).107 cm3.s1 (ionisation) Remarquons que la réaction (?) produit Xe+ qui est un précurseur important de XeCl comme nous allons le voir plus loin.

Conclusion à propos des réactions harpon

Il apparaît donc que les réactions harpon jouent un rôle important dans la cinétique des lasers. Pour le laser Xe2Cl, la situation est simple avec CCl4 dont nous venons de parler. Pour le laser XeCl la cinétique relative au harponnage est plus complexe. En effet malgré sa faible proportion dans le mélange gazeux, Cl2 fournit de manière efficace de lexciplexe par la voie du harponnage. Nous avons vu aussi que les états 6s ninterviennent dans la production de XeCl* que dans la mesure ils donnent lieu à des collisions sur les molécules HCl excitées vibrationnellement. La cinétique dexcitation vibrationnelle de HCl joue donc un rôle capital. Des travaux récents ont montré quau moins les six premiers niveaux de vibration doivent être pris en considération par bâtir un modèle satisfaisant [125], [126], [127], [128]. Cette excitation vibrationnelle est produite par les électrons :

K

HCl(v) + e-  ?  HCl(v’) + e-         (EV). 

On a mesuré des constantes de vitesse de (EV) pour les transitions suivantes : v=0 ? v’=1, v=0 ? v’=2, v=1? v’=2 et v=2 ? v’=3. Une loi empirique a été proposée [127: Kv?v+1 = v K0?1 Kv?v+2 = v K0?2 Les valeurs de K dépendent de la distribution dénergie des électrons comme le montre la figure 4. Analyser plus en détail cette cinétique sort du cadre de notre travail. Il manque également des données sur les collisions faisant intervenir HCl(v?0) et sur celles impliquant des états du xénon fortement excités. Leur rôle dans les processus de création de XeCl* pourrait être non négligeable. Dans les réactions harpon, le taux de formation de létat B par rapport à celui de létat C est compris entre 1 et 2 quel que soit lhalogénure de gaz rare [58]. On note cependant une nette augmentation de la proportion détats B par aux états C lorsque la pression croit [96]. Ce rapport est aussi fortement influencé par la nature du donneur de chlore. Il est de 1,2 pour CCl4 [96] et 1,3 pour Cl2 [58]. Létat dexcitation du xénon est aussi à prendre en compte. Dans le cas de Cl2, il a été observé [114] que le taux de formation de létat B pouvait être cinquante fois supérieur à celui de C si Xe(6p[1/2]0) participe à la réaction plutôt que si ce sont des états plus fortement excités. Dautres réactions font intervenir des collisions réactives entre espèces neutres. Elles jouent un rôle qui nest pas négligeable, au moins pour certaines dentre elles comme nous allons le voir maintenant.

Réactions faisant intervenir des espèces moléculaires excitées
Rôle des molécules de xénon

Nous navons pas trouvé dans la littérature de réactions dans lesquelles interviennent des molécules de xénon et HCl. Lorents [68] a seulement mesuré la constante de vitesse de destruction de Xe2* par HCl sans en préciser les produits. Elle vaut : (8,2 ± 0,8).1010 cm3.s-1. Par contre, Bibinov et Vinogradov [108] ont observé la réaction suivante avec Cl2 :

Xe2* + Cl2  ? XeCl* + Cl + Xe

La formation de lexciplexe se fait par harponnage. La constante de vitesse est estimé à 7,1.10-10 cm3.s-1 [123].

Rôle de HCl excité

Castillejo et al. [130] ont observé une émission de HCl entre 200 et 240 mm qui serait due à la transition B(1?+) ? X (1?+) (voir figure 5). Lorsque la pression de xénon augmente, cette émission disparaît au bénéfice dune émission de XeCl(B). Autrement dit, XeCl(B) pourrait se former par la réaction : HCl (B 1?+) + Xe (1SO) ? XeCl (B) + H

La constante de vitesse est estimée à 5.10-10 cm3.s-1 [132]. Une autre voie de sortie est semble-t-il compétitive à la formation de lexciplexe à partir de la même collision ; le produit serait :

Xe+ + H + Cl + e- et la constante de vitesse associée est 1.10-10 cm3.s-1 [123].

Rôle de Cl2 excité

Cl2 se forme dans le laser par la réaction :

Cl* + HCl  ? Cl2* + Cl

La constante de vitesse est 1.10-10 cm3.s-1 [123]. La production de lexciplexe se fait alors par la réaction :

            ku

Xe + Cl2* (1?u+) ? XeCl*+ Cl

Les valeurs de ku sont données dans le tableau 14. On constate que la valeur de Zuev et al. [135] est statistiquement éloigné des autres bien quil sagisse dune mesure récente. Sans en tenir compte, la valeur moyenne est ku = 2,6.10-10 cm3.s-1. Une réaction analogue se produit pour létat Cl2* (D3?2g) [108]. On na pas dautre renseignement à ce sujet.

Réactions à trois corps

Elles se produisent essentiellement dans les mélanges ternaires. Elles sont du type : kc Xe** + Cl2 + M  ? XeCl* + Cl + M

Les constantes de vitesse kc sont données dans le tableau 15. On constate que les processus M=Ar sont négligeables. Pour lhélium, on dispose de deux réactions :

Xe* + Cl + He ? XeCl* + He

Xe** + Cl + He ? XeCl* + He

Les constantes de vitesse valent respectivement 10-27 cm6.s-1 et 3.10-27 cm6.s-1 [136]. Il existe aussi des données les atomes de xénon sont à létat fondamental :

Xe + Cl + M ? XeCl (X) + M

M=Ne ou Xe

Dans les deux cas, la constante de vitesse vaut : 1,2.10-33 cm6.s-1 [24].

Autres réactions

Le chlore Cl2 formé dans le mélange gazeux peut induire les réactions suivantes :

Xe + Cl2 ? XeCl2

Xe*+ Cl2 + Xe  ? Xe+ + Cl-2 + Xe ? (XeCl2)* + Xe [192]

Comme la température de sublimation de XeCl2 vaut ts= 80°C, cette molécule est formée dans les conditions de température ambiante, à létat solide dans le mélange gazeux. Ce qui provoque un phénomène parasite dit « laser snow » [137]. Certains auteurs ont proposé daugmenter la température afin de sublimer XeCl2. Il devient alors réactif et participe activement à la formation de XeCl:

XeCl2* ? XeCl* + Cl

Xe* + XeCl2 ? 2 XeCl*

Laugmentation de température a donc un double intérêt : éliminer un phénomène parasite et augmenter la production de XeCl. Toutefois, lélévation ne doit pas être trop importante afin de ne pas dissocier XeCl2, ce qui éliminerait les réactions précédentes. Dans les mélanges ternaires des exciplexes du type RgCl peuvent être formés. Ils peuvent conduire à la création de XeCl* par des réactions dites de déplacement. Elles ont été observées lorsque Rg = Ar ou Kr [24], [165:

      kd

Rg Cl* + Xe ? XeCl* + Rg

kd=1,5.10-10 cm3s-1 pour Rg = Ar

A linverse, la formation de RgCl consomme du chlore qui fait baisser le taux de production de XeCl. La qualité du laser peut en pâtir comme cest le cas avec le krypton [166]. Nous nous limiterons à cet examen des réactions de formation de XeCl* hors recombinaison ionique. Cette seconde voie, de loin la plus importante, va être examinée maintenant.

Les recombinaisons dions

Selon plusieurs auteurs [117], [138] et [139] les réactions à deux corps (Xe+ + Cl-, Xe2+ + Cl- et RgXe+ + Cl-) ninterviennent pas. Les réactions ternaires sont du type :

Xe+ + Cl- + Rg ? XeCl* + Rg (3)

Xe2+ + Cl- + Rg ? XeCl* + Rg + Xe (4)

RgXe+ + Cl- + Rg ? XeCl* + 2 Rg (5)

Les ions contenant du xénon sont formés directement dans la décharge ou par une succession de réactions faisant intervenir Rg+, Rg2+ et dautres espèces ioniques ou excitées. La figure 1 montre un exemple Rg=Ne et la figure 6 Rg=He. Un examen approfondi de ces réactions sort du cadre de cet article. Le lecteur pourra en trouver des exemples dans des publications traitant de la modélisation du milieu laser [118], [119], [129], [132], [140] et [141].

Les ions Cl- se forment essentiellement par attachement dissociatif dun électron sur HCl [142:

HCl(v) + e- ? H + Cl- (AD)

encore les constantes de vitesse de (AD) dépendent de la distribution dénergie des électrons comme lillustre la figure 4.

Le troisième corps Rg est chimiquement passif. Il ne sert quà la stabilisation de la réaction [143]. De ce fait, les auteurs ne prennent en considération que le taux de recombinaison des ions positifs et négatifs. Celui-ci varie de façon significative avec la pression totale du mélange gazeux, la nature du gaz tampon et la température. Les réactions (3) et (4) ont été mises en évidence expérimentalement pour tous les gaz rares. Les figures 7 et 8 montrent linfluence du gaz tampon et de la pression sur le taux de recombinaison de ces réactions lorsque lon utilise lhélium puis le néon comme gaz tampon. Ce taux de recombinaison est du même ordre de grandeur dans les deux cas. Il est de quelque 10-6 cm3 s-1. Linfluence de la température ne semble avoir été étudié que dans le cas du néon. La figure 9 synthétise lensemble des travaux effectués. Le taux de recombinaison ?3 dans la réaction (3) est maximal à 180K pour une pression totale de 294,2 kPa [145]. ?3 vaut alors 4,2.10-6cm3s-1. Lanalyse la plus fine de la réaction (4) a été effectuée par Bates et Morgan [149]. Ils font remarquer que les méthodes Monte-Carlo, léquation de Flannery et la théorie de Langevin ne donnent de bons résultats que pour des pressions supérieures à 1 atm. Notons que cest toujours le cas dans les lasers. La théorie « tidal » quils proposent est en très bon accord avec les mesures expérimentales de Mezyk et al. [138] comme on peut le voir sur la figure 10. On note que le taux de recombinaison ?4 pour la réaction (4) est du même ordre de grandeur que ?3. La réaction (5) na été observée que lorsque Rg = Ne ou Rg = Ar. Pour cette réaction, lévolution du taux de recombinaison ?5 avec la pression de néon est montrée sur la figure 6. Linfluence de la température a été étudié par Imada et al. [148] pour une pression totale fixée à 294 kPa. La valeur maximale de ?5 est obtenue à 120K et ?5 = 7,5.10-6 cm3s-1. Dans le cas de largon, nous navons que deux estimations à température ambiante. Pour une pression de 2 atm, ?5 = 2.10-6cm3s-1 [152] et pour une pression de 1 atm, ?5 vaut 1.10-6cm3s-1 [62]. La réaction (5) ne favorise pas le passage par un complexe transitoire RgXeCl* [57]. La réaction suivante a donc un rôle mineur :

RgXe+ + Cl- + Rg ? RgXeCl* + Rg ? XeCl* + 2 Rg

Au contraire, la principale voie de formation se fait par :

RgXe+ + Cl- + Rg ? 2 Rg + Xe+ + Cl- ? XeCl* + 2Rg

Les calculs de Kannari et al. [129] chiffrent la contribution de chacune des trois réactions de recombinaison et des réactions de harponnage pour trois types de mélanges. Les résultats sont rassemblés dans le tableau 16. On constate que cest la réaction (3) qui fournit lessentiel des exciplexes et dune manière générale les réactions de harponnage jouent un rôle secondaire. Dans lhélium par contre, les réactions de harponnage constituent pour certains auteurs une contribution de 10 à 15 % à la formation de XeCl* [141], [154]. Dautres ne lestiment quà 1 % des voies ioniques [125]. Ces conclusions théoriques sont confirmées par la voie expérimentale pour lensemble des gaz tampons et pour dautres donneurs de chlore [141], [151]. Les réactions « harpoon » sont quand même importantes malgré leur faible contribution. En effet, ce sont elles qui se déroulent en premier sitôt après lexcitation. Les recombinaisons dions ne débutent que 20ns plus tard pour alors fournir lessentiel des exciplexes [141]. Remarquons dans le tableau 16, la ligne « autres » qui indique 5,8 % dans la colonne du néon. Cela montre que dautres voies sont ouvertes. Examinons maintenant, les autres réactions de recombinaison qui ont été signalées dans la littérature. Les ions Xe3+ se forment dans les mélanges gazeux utilisés dans les lasers. Ces ions se recombinent avec Cl- pour donner XeCl. Toutefois, cette réaction na semble-t-il quune faible contribution dans la cinétique du laser [150]. Des travaux récents montrent que les ions Xe+* réagissent avec Cl- pour donner XeCl* [11], [153]. Ainsi, Alekhin et al. [153] ont formé du XeCl* à partir de vapeurs de NaCl. XeCl* est produit dans les états vibrationnels les plus bas (v ?20) à partir dun ion Xe+* fortement excité dans une réaction à deux corps. La constante de formation est estimée entre 2.10-10 et 1.10-9cm3s-1. Une réaction analogue est proposée à partir de HCl [11]. Cette conclusion repose sur lintervention des états responsables du troisième continuum du xénon qui ne peuvent être des ions Xe2+ car ils ne produisent pas de XeCl* [145], [148]. Au contraire, la participation dions Xe+* est compatible avec les observations faites par ailleurs. Plusieurs auteurs [141], [154], [155] confirment la présence de lion Xe+* (6s 4P3/2) dans le mélange laser quils étudient. Leur concentration serait mille fois supérieure à celle de Xe* responsable des réactions harpon [125]. Dautre part, la dépendance temporelle des concentrations de ces ions et de celles de XeCl* et Cl-, nest pas incompatible avec une voie de formation de lexciplexe à partir de Xe+*. En effet, le début de décroissance de Xe+* et de Cl- correspond avec une accélération croissante du taux de formation de XeCl*. Cependant, il reste à approfondir la connaissance de ces phénomènes. Une autre question importante, est la répartition entre les différents états B, C et D après la formation de XeCl. Nous avons vu que pour les réactions « harpon », la répartition se fait entre les états B et C dans des proportions très variables suivant les conditions expérimentales. Pour la voie ionique, une première estimation a été faite par Tisone et Hoffman [156] qui proposent 76 % détats B et 24 % détats C. Les gaz tampons sont successivement Ne, Ar, et Kr. Ohwa et Kushner [157] annoncent des valeurs similaires : 77 % détats B et 23 % détats C. Ils utilisent un mélange quaternaire qui contient en plus du gaz tampon (du néon) de lhydrogène H2. Une étude récente et plus détaillée a été menée par Tsuji et al. [139] dans un mélange qui utilise lhélium comme gaz tampon. Ils trouvent que : - les états D sont surtout formés à partir de lion Xe+ (2P1/2) ; - les états B et C sont exclusivement produits à partir de lion Xe+ (2P3/2) dans les proportions suivantes : (62,6 %) détats B pour (38,4 %) détats C. Le taux de production de XeCl* est de 98 % [158]. Il y a donc peu de réactions compétitives. Dans lexpérience, le nombre détats Xe+ (2P1/2) et Xe+ (2P3/2) est le même. De plus, les constantes de vitesse des réactions (3) relatives à ces deux états du xénon sont voisines. Pourtant, dans ces conditions, le nombre détats D formés est très faible par rapport au nombre détats B et C. Le taux de formation de XeCl (D) par rapport à celui de XeCl (B, C) est estimé à 0,033?0,006. La prédissociation plus rapide de [Xe+ (2P1/2) Cl-]* par rapport à celle de [Xe+ (2P3/2) Cl-]* est responsable de cette situation.

Les voies de disparition

La voie radiative

Les spectres démission

Les spectres analogues à ceux de la figure 11 sont observés par la quasi-totalité des auteurs qui étudient les mélanges à base de xénon et dun donneur de chlore. On présente ici quelques-uns de ces résultats, parmi les plus significatifs. Deux études théoriques permettent didentifier les émissions des spectres [43], [49]. On y prévoit cinq transitions dintensité élevée qui correspondent à ?? = 0, cest-à-dire polarisées parallèlement à laxe internucléaire. Les états de départ sont toujours de type ionique et les états darrivée de type covalent. Les caractéristiques des émissions sont consignées dans le tableau 17. On y voit que les transitions UV les plus probables sont B?X et D?X. Elles sont de nature ???. Les autres transitions B?A, C?A et D?A sont de nature ??? et sont beaucoup moins probables [73]. Dautres transitions théoriquement plus faibles nont pas encore donné lieu à une observation à une exception près. En effet, Hay et Dunning [49] prévoient quatre transitions polarisées perpendiculairement à laxe internucléaire, cest-à-dire avec ?? = ±1. Seuls Ewing et Brau [89] indiquent une émission centrée à 425nm quils attribuent à une transition 2??2?. Enfin, Krauss [73] signale la possibilité dune émission de type D?B dont le moment de transition est lui aussi très faible. Le tableau 6 permet de la situer à 931nm.

Intéressons-nous maintenant aux principales émissions observées et signalées dans le tableau 17. La bande B?X est observée à 308nm (figure 11) alors que la prévision théorique est nettement plus faible. Cest la plus étroite des émissions ; létat darrivée présente en effet un puits de potentiel, même sil est un peu profond. Comme dans tous les halogénures de gaz rares, cest lémission qui a le plus fort moment de transition. Cest pourquoi, cest lémission qui est utilisée dans les lasers XeCl [3]. Expérimentalement, les bandes (C?A) et (B?A) se chevauchent [60] et donnent lieu à un continuum centré à 345nm qui est souvent de faible amplitude comme on peut le voir sur la figure 11. La largeur des émissions tient à ce que la transition seffectue vers un état fortement répulsif. Koltz et al. [50] situent ce continuum entre 312 et 460nm. La faible intensité observée sexplique par la faiblesse des probabilités de transition des deux émissions en regard de celle de B?X et par le peu détats C formés en regard de létat B comme nous lavons déjà vu . Par ailleurs, dautres auteurs signalent un phénomène dabsorption de la molécule Xe2Cl à cette longueur donde [159]. Il est aussi intéressant de chiffrer la contribution de la transition (B?A) dans lémission centrée à 345nm. Daprès Kannari et al. [129], la voie principale de formation des états B et C est la réaction (3). Tsuji et al. [139] ont estimé la proportion détats B et C ainsi formés : elle est de 38 % pour les états C et de 62 % pour les états B. Compte tenu des valeurs des probabilités de transition (valeur théorique de IB?A/ IB?X = 0,07 ; valeur expérimentale 0,05 [50]), la contribution de lémission (B?A) est denviron 10 %. Plusieurs auteurs [5], [60], [188] pensent quil est possible de développer un laser basé sur lémission à 345nm, en particulier à forte pression (de lordre de 10atm) lorsque les états B et C sont thermalisés. Cependant, aucun résultat concret nest signalé à ce jour. La transition (D?X) centrée à 235,5nm nest pas observée de manière systématique. La bande correspondante apparaît faiblement dans le cas de la figure 12. Sa largeur optique est analogue à lémission (B?X) car elle aboutit sur le même état X qui est faiblement lié [53]. Par contre, lintensité relative des émissions (B?X) et (D?X) varie considérablement dun auteur à lautre : ID?X/ IB?X = 1/3 pour Shuker [53], 1/25 à 1/50 pour Sur et al. [80] et 0,14 pour Taylor et al. [160]. Ces derniers notent que le rapport est indépendant de la pression. Ainsi, il paraît peu probable quun laser soit développé sur cette transition comme le croyait Shuker [53]. Quant à lémission D?A, elle nest pas signalée dans les spectres. Indiquons toutefois quHassal et Ballik [101] observent une bande à 246nm de très faible intensité (figure 12) sans lattribuer à la transition considérée, ce qui serait pourtant possible.

En conclusion, nous pouvons dire que les émissions dont létat D est létat de départ, jouent un rôle négligeable dans la spectroscopie de XeCl. Si les absences de D?A comme de D?B peuvent sexpliquer par la faible probabilité de transition associée [43], [49] et [73] il nen est pas de même pour D?X. En effet, si lon se réfère au tableau 17, lémission D?X devrait être légèrement plus intense que B?X. Dans ce cas, lexplication peut être la faible production détats D que ce soit par la voie ionique [139] ou par harponnage à partir des états Xe(3P) [97]. Si nous nous référons encore au fait que la voie principale de formation de XeCl* est la réaction (3) et compte tenu des résultats de Tsuji et al. [139], on peut estimer que le rapport du nombre détats B à celui de létat D vaut 0,053. Compte tenu des observations et des probabilités de transition du tableau 17, on peut penser que les états D se désexcitent exclusivement vers létat X. En prenant en compte les probabilités de transition du tableau 17, on arrive à ID?X/ IB?X  ? 6,2 %. Ce qui est de lordre de grandeur des observations de Sur et al. [80] et pas très éloigné de Taylor et al. [160]. Toutes ces émissions sont plus ou moins dégradées du côté des courtes longueurs donde comme le montre le spectre démission de la bande (B?X) sur la figure 13. Un phénomène doscillations analogue et aux mêmes longueurs donde a été observé dans des spectres dabsorption [52]. Par ailleurs, lémission (D?X) a la même structure de bande que (B?X) [80]. La largeur et la nature oscillatoire de ces bandes sont liées à lexistence de transitions à partir de niveaux vibrationnels élevés de létat radiatif [50], [74], [92]. Lexcitation vibrationnelle provient de lénergie restante après la formation de lexciplexe. Cette énergie dépend à la fois de létat de latome ou de lion de xénon impliqué dans la réaction et du donneur dhalogène [58], [74], [117]. Pour lémission à 345nm, les transitions à haut niveau vibrationnel sont plus décalées vers le rouge pour C?A3/2 que pour B?A1/2 car la barrière répulsive de A3/2 est plus pentue et plus proche de létat supérieur de lémission que A1/2 [74]. La forme oscillatoire des spectres tend à disparaître avec laugmentation de la pression pour ne plus présenter que des pics issus des niveaux v ? 2 au-delà de 1atm. Ce qui indique que la relaxation vibrationnelle dépeuple de façon efficace les niveaux vibrationnels les plus hauts [10], [92]. Dautre part, la disparition des niveaux élevés est plus rapide pour létat B que pour létat C car ce dernier a une durée de vie beaucoup plus longue [74]. On peut donc penser que la relaxation vibrationnelle des états B et C va jouer un rôle important dans la cinétique du laser XeCl. Si la pression augmente la situation se complique encore. Au delà de 5atm, un élargissement de ces bandes se manifeste. Il se pourrait quil sagisse dun élargissement collisionnel induit sur des raies ou sur lensemble de la structure rotationnelle [187]. Les effets isotopiques sont négligeables pour le xénon mais ils sont sensibles pour le chlore. Les bandes vibrationnelles associées à lisotope le plus lourd 37Cl, sont légèrement déplacées vers les plus grandes longueurs donde. Par exemple, lécart peut atteindre 1,51Å pour la bande 4-0 de B?X [55].

Durées de vie radiative des espèces excitées

Les valeurs obtenues pour les états B, C et D sont rassemblés dans le tableau 18 pour ce qui concerne le niveau vibrationnel v=0. Ce sont les états B et C qui ont donné lieu au plus de déterminations. Pour létat B, deux valeurs sont statistiquement éloignées des autres [64], [161]. Elles correspondent aux mesures les plus anciennes. Sans en tenir compte, on obtient comme intervalle de confiance en ns : 8? ?B ?12,3. Pour létat C, la dispersion est plus importante. La détermination de Grieneisen et al. [64] est encore statistiquement éloignée des autres ainsi que les deux valeurs théoriques [43], [49] et une mesure obtenue à létat solide [76]. Sans en tenir compte, lintervalle de confiance est en ns : 129,1 ? ?C ? 135,9. Avec les valeurs moyennes, le rapport ?B/?C est de 0,0764. Il est à comparer avec une mesure directe qui vaut : 0,087 ± 0,009 [61]. Laccord est convenable. La connaissance précise de ce rapport est importante car il joue un rôle dans la relaxation vibrationnelle des états B et C comme nous lavons vu au paragraphe précédent. Par ailleurs, une étude systématique des durées de vie de plusieurs niveaux vibrationnels (v ?136) des états B et C a été menée à bien [162]. Les résultats sont consignés dans le tableau 19. On constatera que les durées de vie augmentent dun facteur 4 lorsque v passe de 0 à 100. Une représentation graphique extrapolée des données relatives à létat B est présentée sur la figure 14. Pour létat D, il ny a que trois déterminations relativement proches les unes des autres. Dautre part, à létat gazeux, Shuker [53] a signalé que lémission D?X avait une dépendance temporelle similaire à B?X, ce qui va dans le sens des grandeurs précédentes puisque la durée de vie de létat B est de lordre de 10ns. Cependant, dautres mesures sont nécessaires pour avoir une valeur précise de ?D.

La voie collisionnelle

Dans un souci de clarté, nous présenterons tout dabord les influences du xénon et de HCl. Ensuite, nous étudierons le rôle des divers gaz tampons puis celui des donneurs de chlore.

Destruction de la molécule XeCl*
Dans les mélanges Xe/HCl

Les seuls processus de destruction des états B et C de XeCl, autres que le processus radiatif, qui ont été mis en évidence sont :

                     kH

XeCl* + HCl ? produits autres que XeCl (6)

     kX

XeCl* + Xe ? produits autres que XeCl (7)

     kDX

XeCl* + 2 Xe ? produits autres que XeCl et Xe2Cl

                            ou                                             (8)
                           Xe2Cl* + Xe 
  kM

XeCl* + Xe + HCl ? produits autres que XeCl (9)

  ke

XeCl* + e- ? Xe + Cl + e- (10)

Nous navons trouvé aucun résultat concernant létat D Les valeurs obtenues pour les états B et C sont réunies dans le tableau 20. Notons que les auteurs supposent que les taux de réaction sont identiques pour les deux états. On constate que la réaction (9) na été observée quune seule fois et ce récemment [12]. Il ny a donc aucun élément de comparaison disponible. Par contre, les autres réactions ont été observées et quantifiées à de nombreuses reprises. Pour kH, trois mesures sont statistiquement éloignées des autres [12], [156], [167]. Les deux premières, anciennes, sont très largement supérieures aux autres. La dernière, récente, est la seule expérience à mettre en évidence le processus (9) qui a toujours été négligé auparavant. Si lon fait de même avec les mesures de [12], kH est alors multiplié par 2, ce qui la ramène au même niveau que les autres valeurs. Si lon prend en compte la réaction (9), force est de constater que lensemble des valeurs de kH doit être revu à la baisse sauf [12]. Nous ne pouvons donc pas donner dintervalle de confiance dans ces conditions. Pour kx, lanalyse statistique est très délicate car il y a une très forte dispersion des valeurs doublée dincertitudes absolues importantes. Lorents [68] ne fournit quune limite supérieure. Nos propres résultats [12] amènent à se poser la question de savoir si ce processus est réellement chiffrable compte tenu de la faible valeur de la constante de vitesse. Statistiquement, kx ne devrait pas dépasser 6,12.10-12 cm3s-1. Deux mesures sont alors trop fortes [67], [167]. La première, ancienne, a déjà fourni une valeur erronée de kH. Pour la seconde, indiquons que la même équipe a revu fortement à la baisse sa mesure six ans plus tard [72]. La réaction [8] qui ne conduit pas à la production de Xe2Cl* a une importance négligeable [72], [113]. Les mesures de kDX sont très dispersées et lintervalle de confiance ninclut que trois valeurs [12], [161], [168]. Si deux des mesures exclues sont des estimations douteuses [24], [144], dautres correspondent à des mesures directes [68], [69], [72], [135], [156] qui ont par ailleurs fourni de bons résultats. Une grande incertitude règne sur kDX. Bornonsnous à donner la valeur moyenne obtenue qui est représentative de lensemble des résultats, soit 9,1.10-31 cm6s-1. Une très forte dispersion est encore la conclusion de lexamen des valeurs de ke. Seules quatre valeurs sont statistiquement proches [119], [132], [156], [172]. Contentons-nous dindiquer la valeur moyenne qui est de 9,6.10-8 cm3s-1 quantité relativement proche de la seule mesure directe [172]. Lou [175] propose dautres produits pour la réaction (10:

XeCl* + e- ? Xe+ + Cl- (ke1 = 1,8.10-7 cm3s-1) ou

         Xe* + Cl + e- (ke2 = 1,2.10-7cm3s-1)

Des différences ont été constatées pour des réactions de type (6) lorsque lon tient compte des niveaux vibrationnels des partenaires de la collision :

kHa XeCl* (v=0) + HCl (v=1) ? Xe + HCl + Cl + Cl (6a)

            kHb

XeCl* (v=0) + HCl (v=2) ? Xe + HCl + Cl + Cl (6b)

    kHc

XeCl(B,C ; v?0) + HCl (v=0) ? produits autres que XeCl (6c)

Les valeurs des constantes de vitesse sont rassemblées dans le tableau 21. Elles sont très dispersées et ne correspondent à aucune mesure directe. Il sagit uniquement destimations fondées sur des analogies. Des réactions analogues à (6) et (7) se manifestent lorsque XeCl est dans létat fondamental X (v=0). Ces phénomènes influent dans les performances des lasers et sont donc importants. Les constantes de vitesse sont rassemblées dans le tableau 22. Elles ne varient pas avec le niveau de vibration des molécules en collision. Notons quil ny a quune seule mesure directe [163], les autres sont des estimations.

Rôle du gaz tampon

Laddition dun troisième gaz en quantité importante influe aussi sur la cinétique de disparition de XeCl(B,C). Elle induit des réactions qui sont du même type que celles produites par le xénon :

                                                               k11

Collision double (11: XeCl(B,C) + Rg ? Xe + Cl + Rg

                                                               k12

Collision triple (12: XeCl(B,C) + 2 Rg ? Xe + Cl + 2 Rg

                                                                               k13

Collision triple mixte (13: XeCl(B,C) + Xe + Rg ? 2 Xe+ Cl + Rg

Les constantes de vitesse de ces trois processus sont regroupées dans les tableaux 23, 24 et 25.

Les réactions (11) et (13) sont toujours importantes alors que (12) a une contribution négligeable. On ne peut que constater la grande dispersion des résultats ; des différences de plusieurs ordres de grandeur sont parfois observées. Indiquons que seules quatre références [68], [72], [167], [179] sont des travaux expérimentaux produisant des mesures directes des taux de réaction. Les autres ne sont que des estimations faites par des équipes de modélisation. Elles sont basées sur des analogies. Elles ne sont données quà titre indicatif. Dans un modèle cinétique, il vaut mieux leur préférer les mesures directes. On notera enfin le manque de renseignements relatif au cas du krypton. Des réactions compétitives se manifestent pour lensemble de ces réactions. Examinons-les. Des réactions de déplacement sont compétitives à (11). Dans ce cas, les produits sont RgCl(B). On nen a pour linstant observé que dans le cas Rg = Kr [165:

XeCl* + Kr ? KrCl + Xe

La constante de vitesse vaut : 0,7.10-9cm3s-1 [166]. Cette réaction est donc plus efficace que le quenching. Elle joue un rôle important dans la cinétique des lasers. Elle est aussi rapide que les processus de création de XeCl* par harponnage. Si lon se réfère au tableau 20, il sagit dune des voies principales de destruction de lexciplexe.

Pour [12], il est aussi possible dobtenir comme produit le complexe triatomique RgXeCl*. Cest donc une réaction compétitive à la collision qui produit des atomes dissociés. On a observé les émissions de KrXeCl à 370 nm [176], ArXeCl à 326 nm [177] et NeXeCl à 434 nm [91] ce qui indique bien la formation de ces complexes. On na mesuré la constante de vitesse que pour Rg = Kr ; elle vaut 9.10-33 cm6s-1 [72].

Toutefois, la création de ArXeCl semble se faire préférentiellement par une réaction compétitive à (13:

Xe* + Ar + Xe ? ArXeCl*

La constante de vitesse vaut 4.10-30 cm6s-1 [8]. Elle est donc du même ordre de grandeur que (13).

Cependant, cest la formation du trimère Xe2Cl* qui est la réaction compétitive à (13) la plus fréquente. Ces réactions seront étudiées au chapitre suivant.

Par ailleurs, dans le cas de lhélium, Baginskii et al. [178] prévoient une voie de sortie avec Xe2* + Cl + He dont la constante de vitesse est 1,5.10-31 cm6s-1 .

Une réaction analogue à (11) se manifeste aussi pour XeCl à létat fondamental. Les constantes de vitesse sont rassemblées sur le tableau 26. On constate une fois encore la grande dispersion des mesures et labsence de données relatives au krypton. Signalons la présence que dune seule mesure directe [163]. Les autres ne sont que des estimations plus ou moins fondées. Parmi elles, lune [182] est statistiquement éloignée des autres. Notons que pour le néon, on a aussi estimé la constante de vitesse pour XeCl (X, v = 1), elle vaut 1.10-11 cm3s-1 [157].

Influence dautres donneurs de chlore et autres réactions

La principale réaction que nous avons relevée dans la littérature sont des réactions analogiques à la réaction (6:

       kR

XeCl* + RCl  ? produits autres que XeCl (14)

Les valeurs des constantes de vitesse par RCl = Cl2 ou CCl4 sont rassemblées dans le tableau 27. On y constate que les trois donneurs de chlore étudiés (HCl, Cl2 et CCl4) ont des taux de quenching du même ordre de grandeur.

Lensemble des mesures du tableau 27 ont été obtenues par la voie expérimentale. Pour le chlore, seule une valeur est statistiquement éloignée des autres [67]. Pourtant il sagit dune mesure récente. Notons que lécart absolu nest très fort avec les autres déterminations. Bornons-nous à donner une valeur moyenne de kR pour le chlore : 5.10-10 cm3s-1. Elle est très proche dune mesure relative au CCl4.

Dans le cas du chlore, Grieneisen et al. [64] signalent deux valeurs différentes de la constante de vitesse pour les deux états B et C. Ils les estiment respectivement à (8,8 ? 1,5).10-10 cm3s-1 et (3,3 ? 0,3).10-10 cm3s-1. Il sagit dune mesure directe du processus de destruction par collision binaire avec Cl2 qui inclut tous les phénomènes et pas seulement le quenching. En effet, comme les états B et C sont proches énergétiquement, on peut penser quil y a un processus de couplage collisionnel des deux états. Un résultat analogue pour le xénon semble renforcer cette hypothèse sur laquelle nous reviendrons au paragraphe suivant.

Des atomes de chlore libres existent aussi dans les conditions qui règnent dans les lasers. La réaction du quenching suivante est prévue : XeCl* + Cl  ? Xe + 2Cl

La constante de vitesse a été estimée par deux auteurs : 1,4.10-9 cm3s-1 [119] et 8.10-10 cm3s-1 [24].

La présence dimpuretés Im telles que les chlorocarbones (qui sont la conséquence de phénomènes de corrosion [183]), NO, CO2, O2, CO, N2O, H2O pourraient influer sur la cinétique de disparition de XeCl* puisque les collisions binaires ImXeCl* possèdent des constantes de vitesse de lordre de 3.10-10 cm3s-1 [169] donc comparables à celle de la réaction XeCl* + RCl. Cependant, compte tenu des teneurs usuelles en impuretés, les fréquences des réactions sont négligeables. Une solution technique a été proposée pour les éliminer. Elle consiste à introduire 1 torr de H2 [183].

Processus de couplage collisionnel entre les états B et C
Dans les mélanges binaires Xe/HCl

Compte tenu du faible écart énergétique (environ 100 cm-1) entre ces deux états (tableau 2), on peut penser quun couplage se produit. Nous avons vu au paragraphe précédent que le chlore Cl2 pouvait jouer un rôle dans les processus de couplage. Toutefois, ce résultat na pas été chiffré exactement ni confirmé par la suite. En effet, aucun phénomène de couplage collisionnel induit par le donneur de chlore na été décelé dans les études les plus récentes.

Le rôle des électrons nest pas bien connu dans ce processus de couplage. Pour Fill et al. [167] il est négligeable. Ce nest pas le cas pour Johnson et al. [24] qui donnent une constante de vitesse élevée. Celle-ci est selon eux identique pour le transfert de B vers C et pour celui de C vers B. Une hypothèse bien peu vraisemblable qui a pour conséquence que la différence dénergie entre B et C est nulle. Ce qui nest pas le cas (tableau 2). Ils estiment le taux de réaction à 2.10-8 cm3s-1.

Le couplage se manifeste grâce à des collisions binaires avec un atome de xénon :

XeCl (B ; v’ = 0) + Xe XeCl (C ; v’ = 0,1) + Xe (15)

XeCl (C ; v’ = 0,1) + Xe XeCl (B ; v’ = 0) + Xe (16)

Les mesures des constantes de vitesse ne sont pas très concordantes comme on peut le constate sur le tableau 28.

Dans les expériences dInoue et al. [67], les niveaux vibrationnels v’ = 0,1 sont excités directement. Ce nest pas le cas dans les autres expériences [12], [69]. La dernière valeur [123] nest quune estimation théorique basée sur des analogies avec dautres réactions. Si lon sintéresse à lécart énergétique ?E = EB - EC qui est déduit de kCB et kBC, on peut avoir plus de renseignements sur la valeur des mesures. Si lon suppose que le états EB et EC sont thermalisés :

Car les poids statistiques des deux états sont les mêmes [49]. ?E ainsi déduit de [67] vaut 85 cm-1 et 119 cm-1 pour [12], alors que lon obtient22 cm-1 avec les mesures de [69] (voir tableau 2). Seules des deux premières sont donc une valeur de ?E compatible avec lordre de grandeur couramment admis (100 cm-1). Une nette différence demeure entre ces deux travaux : un ordre de grandeur sépare les valeurs de kBC et kCB dans les deux expériences [12], [67]. Grieneisen et al. [64] donnent seulement les taux de destruction globaux des états B et C, cest-à-dire quenching + couplage. Ils trouvent pour la destruction de létat C (15,5 ? 0,9).10-12 cm3s-1 et pour létat B (10,3 ? 0,9).10-12 cm3s-1, cest-à-dire des valeurs intermédiaires entre celles de [12] et [67]. Rappelons-nous que le quenching par le xénon na quune faible influence (tableau 20). Soulignons enfin que [67] ne tient pas compte de la réaction (9). Si lon fait de même dans les résultats de (12), les valeurs de kBC et kCB se rapprochent de celles de [67]. Comme pour kx et kH, la prise en compte du processus (9) modifie les valeurs des taux de réaction. Sur ce point [12] est plus précis que [67]. Lavantage très net de [67] est la résolution vibrationnelle dans leurs mesures. En effet, kBC et kCB varient avec le niveau vibrationnel v. Pour les niveaux v = 70 à 130, on a observé [162] des constantes de vitesse qui sont comprises entre 15 et 20.10-11 cm3s-1. kBC et kCB semblent donc croître avec v.

Comme XeCl (B, C) se forme la plupart du temps avec une forte excitation vibrationnelle, il est donc important de savoir deux choses : la première, lestimation exacte de la variation de kBC et kCB avec v ; la seconde, connaître la cinétique de relaxation vibrationnelle et son importance relative vis-à-vis des processus de couplage. Ce sera lobjet des deux prochains paragraphes.

Rôle du gaz tampon

Le couplage collisionnel se produit par collision binaire avec un atome de gaz rare Rg :


Les résultats que nous présentons sont ceux de Dreiling et Setser [162]. Ils ne donnent pas les valeurs exactes de kBCRg et kCBRg mais un ordre de grandeur pour un intervalle donnée de niveaux vibrationnels. Leurs résultats sont présentés dans le tableau 29. Ils montrent que les valeurs des constantes de vitesse augmentent régulièrement lorsque le niveau vibrationnel v de XeCl* est plus élevé et que le gaz rare Rg est plus lourd.

On dispose de quelques éléments de comparaison.

Dans lhélium, des expériences ont été menées à basse et haute pression [63]. A haute pression, les constantes de transfert sont de lordre de (1,5 ? 0,7).10-12 cm3s-1 et à basse pression 3,0.10-11 cm3s-1. Ces résultats sont en accord avec les précédents. En effet, une forte pression induit une relaxation vibrationnelle donc les valeurs de v concernées par le transfert sont faibles et vice-versa pour les faibles pressions. La seule détermination directe disponible de kBCHe donne une valeur inférieure à 3.10-13 cm3s-1 [66].

Pour le néon, les valeurs des taux de transfert mesurées à basse et haute pression sont respectivement 3,0.10-11 cm3s-1 et (0,8 ? 0,4).10-12 cm3s-1 [63]. Elles sont inférieures à celles du tableau 29. La mesure directe de la constante de vitesse kBCNe donne une valeur inférieure à 3.10-13 cm3s-1 [66]. Enfin, selon un autre auteur [157], lordre de grandeur de deux constantes de vitesse de couplage serait de 4,8.10-12 cm3s-1 pour v = 4.

Pour largon, il y a plus de résultats. A basse pression, lordre de grandeur ne serait que de 6,0.10-11 cm3s-1 [63]. Dautres auteurs [62] annoncent pour les taux de transfert (1,2 ? 0,4).10-4 cm3s-1 pour un intervalle de pression allant de 10 à 1 000 torr. Des mesures directes de kBCAr et kCBAr sont disponibles sans toutefois préciser les niveaux vibrationnels en cause [50:

Yu et al. [66] notent quant à eux une variation de kBCAr avec la température :


Pour le krypton, on ne connaît quune estimation :


Il est clair que les processus de couplage collisionnels induits par les gaz rares sont très mal connus. Ils varient de plusieurs ordres de grandeurs entre les différents auteurs. Lincertitude sur les constantes de vitesse est donc aussi importante que pour le xénon. Lexcitation vibrationnelle semble jouer un rôle qui nest pas encore bien élucidé. Les résultats disponibles sont fragmentaires et il manque des mesures directes de k BCRg et kCBRg. A partir des premières estimations, ces phénomènes semblent importants dans la cinétique des mélange gazeux et il convient dencourager à mieux les connaître.

La relaxation vibrationnelle

Comme nous lavons vu XeCl* se forme le plus souvent avec une forte excitation vibrationnelle qui peut atteindre v = 100 [185]. Cela induit des phénomènes de relaxation vibrationnelle qui se font essentiellement par collision binaire avec un atome de gaz rare [184]. Nous ne disposons que dune seule mesure pour le xénon ; elle est relative au niveau v = 2.

XeCl (B ; v = 2) + Xe XeCl (B ; v’ = 0,1) + Xe

                         kv = (2 ? 1).10-10 cm3s-1  [67]

Lessentiel des résultats connus sont relatifs aux gaz tampons. Cest encore les travaux de Dreiling et Sester [162] qui sont le splus complets. La relaxation vibrationnelle sécrit :

XeCl* (v) + Rg XeCl* (v’) + Rg [19]

Les ordres de grandeur de k vRg sont rassemblés dans le tableau 30. On y constate que k vRg augmente avec le niveau vibrationnelle de XeCl* et si le gaz rare Rg est de plus en plus lourd. Les valeurs de k vRg sont censées être les mêmes pour les états B et C.

Pour lhélium et le krypton, nous ne disposons daucune base de comparaison.

Pour le néon, seule la réaction concernant les deux premiers niveaux vibrationnels de B a été chiffrée :

XeCl (B ; v = 1) + Ne ? XeCl (B ; v = 0) + Ne

            (0,3 à 0,5).10-11 cm3s-1   [186]

Pour largon, les valeurs de k vAr ont été déterminées pour v = 33, 60 et 75 [90]. Elles valent respectivement (17 ? 5).10-11 ; (31 ? 9).10-11 et (43 ? 10).10-11 cm3s-1. Dautres auteurs chiffrent k vAr entre (10 et 15).10-11 cm3s-1 [156]. Notons quil y a simplement accord sur lordre de grandeur.

Conclusion à propos des voies de disparition de lexciplexe

Il apparaît clairement que la cinétique relative au couplage collisionnel des états B et C et la relaxation vibrationnelle sont encore mal connues. Le peu de résultats disponibles ne sont pas souvent en accord. Par contre, on a une bonne idée générale de la situation. On sait que pour les niveaux vibrationnels élevés, le couplage lemporte sur la relaxation vibrationnelle et pour les niveaux les plus bas, cest le contraire [58], ceci quel que soit le gaz rare impliqué dans la réaction.

Il peut être intéressant de comparer limportance relative des différents processus de destruction de lexciplexe XeCl (B) qui est létat de départ de la transition laser. Pour cela, nous choisissons un mélange type utilisé dans les lasers. Cest le néon qui est le plus souvent choisi comme gaz tampon. Largon est de plus en plus rejeté à cause de la forte absorption de lion Ar2+ à 308 nm [24]. Le mélange sera donc ternaire (Ne/Xe/HCl). La pression totale sera fixée à 3 atm, les pressions partielles respectives seront 2268,6 torr, 10 torr et 1,4 torr. Les constantes de vitesse sont les valeurs moyennes des estimations les plus fiables.

Les résultats sont rassemblés sur le tableau 31. Pour ce qui est de la réaction (19) nous navons pris en compte que les plus bas niveaux vibrationnels. Ainsi 0,40 ns-1 représente une fréquence limite inférieure de disparition. Il sagit dailleurs du processus qui induit la plus forte destruction. Ceci indique que XeCl (B) formé avec une forte excitation vibrationnelle, est rapidement relaxé par collision binaire avec le néon mais aussi vraisemblablement par le xénon. On peut donc penser que les autres processus ne sont réellement perceptibles quune fois XeCl (B) sur le niveau v = 0. Cest la raison pour laquelle, pour la réaction (17), nous avons choisi la valeur de kBCNe relative à v faible. Une fois la relaxation terminée les autres processus prennent le relais. La dépopulation par émission spontanée est très importante ainsi que les réactions (11) et (17). Or pour ces deux processus nous avons vu quil y avait une forte incertitude sur les mesures en même temps quun faible nombre de déterminations. Le rôle du couplage par le xénon nest pas mieux connu mais il a une influence moindre de même que la destruction par collision binaire avec HCl. Les autres processus mieux connus, eux, sont paradoxalement négligeables. On y trouve en particulier toutes les réactions à trois corps.

Il semble donc nécessaire de préciser la cinétique car les processus les plus mal connus sont ceux qui à première vue jouent un rôle important : relaxation vibrationnelle, couplage collisionnel, tous partenaires confondus.

Lexciplexe Xe2Cl

Dune manière générale les molécules Rg2X sont moins stables que les RgX [6]. Dans notre cas, Xe2Cl a un double intérêt. Il peut perturber les performances du laser Xe Cl car il absorbe beaucoup à 308 nm et par contre il permet aussi le développement dun autre type de laser basé sur une émission de Xe2Cl.

La molecule Xe2 Cl

Daprès les premiers travaux effectués sur cette molécule [34], [190], on note les points suivants :

- la configuration la plus stable de la molécule dans un état excité est une géométrie triangulaire C2v ; - les états excités Xe2Cl* sont des complexes résultant de lassociation dun ion moléculaire Xe2+ et dun ion atomique Cl- ; - lémission observée de la molécule est large ; les transitions correspondantes aboutissent sur une partie très répulsive de létat fondamental.

Les courbes de potentiel calculées par Huestis et al. [191] selon la méthode DIM (Diatomics In Molecules) sont présentées sur la figure 15.

Les trois états les plus bas sont covalents et répulsifs. Ils sont corrélés à XeCl (X ou A) et à un atome de xénon à létat fondamental. La valeur expérimentale de lénergie de létat 12? est de 0,273 eV [34]. Elle est compatible avec ces courbes de potentiel. Les trois états suivants sont ioniques. Létat lié 42? est corrélé à XeCl(B) + Xe ; le suivant 52?, répulsif, est corrélé à XeCl(C) + Xe.

Plus récemment, Last et George [44] ont déterminé les courbes de potentiel à laide dune autre méthode, la méthode DIIS (Diatomics In Ionic Systems) sans prise en compte du couplage spin-orbite. Ils trouvent comme Huestis et al. [191] que létat 42? est létat ionique le plus bas. Au fond du puits, cet état possède la configuration dun triangle isocèle tel que la distance entre les positions déquilibre de Xe et Cl vaut 3,23 Å. Pour Adams et Chabalowski [43] la distance XeCl vaut 3,39 Å.

Dans un premier temps, les courbes de potentiel des différents états ont été tracées en maintenant constante et égale à 3,25 Å la distance XeXe (figure 16). Last et George obtiennent neuf états (trois covalents et six ioniques). On remarque que les courbes potentielles des états antisymétriques 42?? et 62?? coïncident presque avec les potentiels des états symétriques 52? et 62?. Les états 32? et 72? mis en évidence de par Huestin et al. [191] sont absents du fait de la non prise en compte du couplage spin-orbite. A linverse, trois états (22??, 42?? et 62?? )qui ont la symétrie p ne figurent pas dans les diagrammes donnés par Huestis et al. [191].

Le même travail a été repris dans un deuxième temps en maintenant constante la distance Xe-Cl à 3,23 Å (figure 17).

On peut tirer dautres résultats de larticle de Last et George [44:

1) dans létat 42?? la molécule à la configuration dun triangle isocèle tel que les distances Xe-Cl et XeXe valent respectivement 3,13 et 4,23 Å. Létat est à 0,8 eV au-dessus de létat 42?.

2) létat fondamental 12? est un complexe de Van der Walls. Il possède une énergie de dissociation de 0,075 eV et une configuration triangulaire dissymétrique. Les distances XeCl sont de 3,23 et 4,06 Å et langle XeClXe vaut 74,4°.

3) le premier état excité 22? est aussi un complexe de Van der Walls. Il a une géométrie symétrique avec une distance XeCl de 3,99 Å et un angle XeClXe de 68,4°. Son énergie de dissociation est évaluée à 0,055 eV.

Toujours selon Last et George [44], il existe un autre mode de description de la molécule dont la configuration à létat stable est linéaire et symétrique (XeClXe). Pour létat fondamental, la distance XeCl serait de 3,24Å et lénergie de dissociation de 0,076eV. Il pourrait aussi exister un état excité correspondant à une distance Xe-Cl de 3,06 Å. Cet état non représenté sur les figures 16 et 17, posséderait une énergie supérieure à 0,72 eV à celle de létat 42?. La liaison serait aussi de type ionique.

Seule une expérience menée à létat solide [70] peut être comparée à ces travaux théoriques. Lunique état étudié est le 42?. La structure de triangle isocèle de cet état y est confirmée. Trois grandeurs peuvent être confrontées aux prédictions théoriques. La distance XeXe est mesurée à 3,17 Å et celle de XeCl à 3 Å. Laccord est meilleur pour lénergie du fond du puits évaluée à 3,15 eV. Par ailleurs, les auteurs ont déterminé les fréquences fondamentales vibrationnelles pour chacune des liaisons. Pour XeXe, ?x = 123 cm-1 et pour XeCl, ?c = 180 cm-1

Les voies de formation

Trois voies principales de formation de Xe2Cl* sont énergétiquement possibles par collision et deux autres par photoassociation :






Rg désigne un gaz rare qui peut être du xénon ou un gaz tampon.

Les auteurs sont en désaccord sur limportance relative de ces processus de formation. Elle dépend des conditions expérimentales. Examinons les caractéristiques de chacune dentre-elles.

Par harponnage

La réaction (20) est une réaction « harpon » très énergétique. Elle fait intervenir des états excités Xe2*. Pour Bruce et al. [114], cest la voie de formation dominante. Ce point de vue nest pas partagé par dautres auteurs qui considèrent la réaction comme faible [191] voire négligeable [193]. Aucune constante de vitesse na encore été mesurée.

La voie photoassociative

Les réactions (23) et (24) nont été mises en évidence que très récemment [189]. Aucune information nouvelle na été publiée.

La voie ionique

Selon un calcul théorique [149], le taux de recombinaison ?’ des ions Xe2+ et Cl- lorsque Rg = Xe (réaction (22)) a été estimé une première fois à 1.10-7 cm3s-1. Les mêmes auteurs viennent de réviser à la baisse cette valeur :  ?’ = 5.10-8 cm3s-1 [194]. Ce résultat est conforté expérimentalement [191], [195]. Notons que selon les calculs, cette réaction peut devenir importante à très forte pression. Xe2Cl* devient alors le principal produit de la réaction, ceci au détriment de XeCl* (réaction (4)).

Les réactions ternaires

Beaucoup dauteurs considèrent que la formation de Xe2Cl* est assurée principalement par la voie (21). Daprès une étude récente [72], la réaction peut être interprétée comme le résultat de deux réactions successives, la seconde correspondant à une relaxation vibrationnelle par collision avec Rg :



Daprès les auteurs, les niveaux vibrationnels de départ Xe2Cl*(v) sont au-dessus de la limite de dissociation de létat en XeCl* + Xe.

Par contre, pour Yu et al. [66], la création de Xe2Cl* passe par celle dun complexe triatomique RgXeCl*, soit :

                                                                  Rg?Xe


Ces auteurs nont observé ces réactions que dans le cas de largon et du krypton.

La seconde réaction est une réaction de déplacement. Une autre réaction lui est compétitive lorsque le xénon est remplacé par le krypton. Ce processus de quenching aurait une constante de vitesse légèrement supérieure à 1.10-13 cm3s-1 [66], [176].

La durée de vie du complexe RgXeCl* est mal connue. Elle est estimée à 200 ns pour KrXeCl [66], [176] et 40 ns pour NeXeCl [91]. Cet intervalle de temps est suffisamment long pour que la deuxième collision ait donc une chance raisonnable de se produire.

Quoi quil en soit, les constantes de vitesse de (21) ont été mesurées et elles sont rassemblées dans le tableau 32. Si Rg?Xe, seules deux mesures directes ont été effectuées [37], [72]. La dernière [196] nest quune évaluation.

Dans le cas du xénon, notons que lensemble des constantes kDX du tableau 20 peuvent être considérées comme la cinquième colonne du tableau 32 puisque kDX peut se confondre avec la réaction (21) [72].


Les voies de disparition

La voie radiative

Les spectres démission

Les études théoriques [159], [190] montrent que les transitions permises sont les suivantes (figure 15:

42? ? 12? (A) 42? ? 22? (B) 42? ? 32? (C)

Létat de départ est toujours le même et les longueurs donde ?th correspondantes sont indiquées dans le tableau 33. On peut les comparer aux valeurs expérimentales ?obs.

Expérimentalement, Fajardo et Apkarian [70] ont pu observer deux transitions dans le domaine spectral considéré, qui daprès eux sont les transitions (A) et (B), même sil y a un décalage important en longueur donde. En fait, dans la plupart des cas, on observe un continuum très large (environ 80 nm) qui recouvre les trois émissions. Le positionnement du maximum varie beaucoup selon les auteurs ; les valeurs oscillent entre 450 et 500 nm. Un exemple de spectre est donné sur la figure 11. La limite de lémission du côté des courtes longueurs donde a été évaluée par le calcul à 443 nm [102].

Daprès Last et George [44], la molécule linéaire XeClXe devrait produire une émission vers létat fondamental à 321 nm et le moment de transition serait élevé : 3,9 D. Pour autant, il ny a à ce jour aucune confirmation expérimentale de cette prévision.

A létat solide, lémission de Xe2Cl* est très décalée vers le rouge. Elle est centrée aux environs de 570 nm [197], [198]. On observe un résultat analogue à létat liquide [199]. Selon ces auteurs, ce phénomène serait à la déformation des courbes de potentiel découlant des interactions entre molécules qui sont plus proches les unes des autres quà létat gazeux. Une étude théorique [200] explique pour sa part ce phénomène par la polarisation de la matrice de xénon par Xe2+Cl- ainsi quune contribution importante des forces de Van der Walls.

Lémission du trimère Xe2Cl* nest observée quà forte pression de gaz rare (xénon ou gaz tampon) et la fluorescence augmente avec la pression de xénon [34]. Ce résultat peut sexpliquer si lon considère que la voie de formation de Xe2Cl* correspond à la réaction (21). Compte tenu des valeurs des constantes de vitesse des réactions de type (21), la fréquence de la réaction ne devient significative que lorsque la pression de gaz rare est supérieure à environ 200 torr. Quant à la réaction (22), elle nintervient que lorsque la pression est de plusieurs atmosphères [194].

Durée de vie de Xe2Cl (42?)

Nous venons de voir que le seul état de Xe2Cl à être à lorigine dune émission lumineuse est 42?. De nombreuses déterminations de sa durée de vie ont été effectuées. Les résultats obtenus à létat gazeux sont rassemblés dans le tableau 34. Les résultats sont très variables et les incertitudes importantes. Lintervalle de confiance obtenu au seuil de 5 % est compris entre 240 et 253 ns. Seules quatre valeurs en font partie [72], [79], [169], [195]. Remarquons que compte tenu de sa forte incertitude absolue, une autre mesure [113] a un intervalle commun avec lintervalle de confiance.

Les mesures réalisées à létat solide fournissent des valeurs encore plus dispersées comme le montre le tableau 35.

La voie collisionnelle

Rôle des donneurs de chlore (RCl)

Outre la désexcitation radiative, létat Xe2Cl (42?) est détruit par collision double avec RCl. Pratiquement, tous les auteurs saccordent pour dire quil sagit de la voie dominante de disparition de Xe2Cl* par processus collisionnel, et ceci quel que soit le donneur de chlore. On comprend dans ces conditions que les émissions de Xe2Cl* ne soient observées que pour des concentrations de RCl très faibles [11], [114], [169]. Les valeurs des constantes de vitesse des réactions (24) sont données dans le tableau 36.

Xe2Cl* + RCl ? produits autres que Xe2Cl (24)

Il ny a que deux déterminations pour CCl4 mais elles coïncident. Dans le cas de HCl deux valeurs sont statistiquement éloignées des autres [150], [203] et il est difficile davancer une explication à cette situation. Lintervalle de confiance au seuil de 5 % est de 4 à 7.10-10 cm3s-1.

Dans le cas du chlore Cl2, seule la moitié des mesures sont statistiquement proches [79], [113], [168], [169]. encore, il est difficile dexpliquer les écarts observés. Lintervalle de confiance au seuil de 5 % varie de 3,7 à 4,5.10-10 cm3s-1.

On peut donc conclure que les trois donneurs de chlore ont une influence analogue sur la destruction collisionnelle de Xe2Cl*.

Il existe aussi une estimation de la constante de vitesse de la réaction :

Xe2Cl* + Cl ? 2 Xe + 2 Cl

Elle vaut : 1.10-9 cm3s-1 [205].

Rôle des gaz rares

Il sagit uniquement de réactions binaires :

Xe2Cl* + Rg ? produits autres que Xe2Cl (25)

La disparition de Xe2Cl* par collision sur un atome de xénon a été observé par Grieneisen et al. [164] ; la constante de réaction vaut 6.10-15 cm3s-1. Pour les autres auteurs, cependant, cette réaction ne peut être mise en évidence [37], [68], [168], [202], [204]. Pour linstant, la limite supérieure de la constante de vitesse de la réaction (25) est 1.10-17 cm3s-1 [202]. Dautres auteurs, placent cette limite plus haut 4 à 7.10-14 cm3s-1 [168], [204] ou 5.10-13 cm3s-1 [37]. Notons que la valeur retenue par Kannari et al. [123] qui est 8.10-12 cm3s-1 na aucun fondement.

Dans le cas des mélanges ternaires, le rôle du gaz tampon est mal connu.

Dans le cas de largon, nous avons deux mesures : (3 ? 1).10-14 cm3s-1 [37] et (1,5 ? 0,4).10-14 cm3s-1 [201].

Pour lhélium, deux valeurs ont été avancées : 5.10-13 cm3s-1 [150] et 3.10-14 cm3s-1 [119].

Rôle des électrons et des impuretés

La réaction (26) a fait lobjet de plusieurs estimations qui sont très peu en accord. Elles sont rassemblées dans le tableau 37.

Xe2Cl* + e- ? 2Xe + Cl + e- (26)

Daprès Yu et al. [169], les impuretés ont une influence moindre dans la cinétique de disparition de Xe2Cl* que dans celle de XeCl*. Les constantes de vitesse de disparition à deux corps ImXe2Cl* sont en effet dun ordre de grandeur plus faible que les constantes relatives aux collisions binaires ImXeCl*. Toutefois, pour CO2 et NO, les constantes de vitesse sont du même ordre de grandeur (quelque 10-10 cm3s-1) que celles du type RClXe2Cl*. Il faut bien entendu tenir compte des teneurs en impuretés qui sont le plus souvent très faibles. Les fréquences de réaction sont alors négligeables.

Conclusion

Malgré tous les travaux effectués sur les chlorures de xénon, beaucoup de zones dombres et dincertitudes demeurent quant à la structure des molécules et aux processus collisionnels.

Si les longueurs donde des émissions quils produisent sont connues avec précision, la cinétique de disparition des états excités est encore souvent imprécise. Cest le cas des processus de relaxation vibrationnelle de XeCl (B, C), de linfluence des gaz tampons notamment pour ce qui est des constantes de vitesse de couplage collisionnel entre les états B et C de XeCl, et aussi des collisions tertiaires. Parce quelle est bien moins complexe que de XeCl*, la cinétique de disparition de Xe2Cl* est mieux comprise.

Ces réactions mal connues jouent pourtant un rôle fondamental dans la cinétique du laser XeCl. La modélisation du milieu gazeux devrait être influencée par leur remise en question. Malgré tout quelques mesures directes expérimentales récentes sont disponibles et il convient de les préférer à des estimations hasardeuses et approximatives. La complexité des voies de formation de XeCl a aussi été mise en lumière. Même si les processus de harponnage jouent un rôle secondaire, ils nen demeurent pas moins non-négligeables. Des nouvelles voies de formation ont été récemment mises en évidence et leur importance apparaît qualitativement comme de première grandeur. Autant de pistes nouvelles quil convient danalyser en détail.

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