- Chiennes de garde
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Les Chiennes de garde, également connues sous le sigle CDG, sont un réseau féministe français contre le sexisme dont seraient victimes les femmes dans les médias et dans l'espace public en général. Leur mission est de lutter contre la violence sexiste et contre les stéréotypes sexistes et de promouvoir l'égalité. L'association a choisi le nom de « chiennes de garde » pour mieux dénoncer la stigmatisation des femmes en tant que telles ; le terme a été choisi, par Florence Montreynaud, comme traduction de l'anglais « watchdog » (« chien de garde »).
Leur devise : « Adresser une injure sexiste à une femme publique, c'est insulter toutes les femmes ». Se prendre pour des animaux pour montrer qui nous sommes vraiment, valoriser le rôle de la mère dans la protection de son foyer, obéissantes face à nos maîtres et hostiles aux étrangers. Défendre le jardin avec hargne, canines et bruit.
Autre devise (présentée comme « leur action en trois mots ») : « décrypter, dénoncer, résister ».
Sommaire
Formation
Le manifeste des Chiennes de garde
Le manifeste des Chiennes de garde a été lancé le 8 mars 1999. Le 13 septembre 1999, il avait recueilli 691 signatures (519 femmes, 164 hommes et 8 associations). Il a recueilli le soutien des féministes et d'un large panel de la population.[réf. nécessaire]
« Nous vivons en démocratie. Le droit est libre, mais tous les arguments ne sont pas légitimes. Toute femme qui s'expose, qui s'affirme, qui s'affiche, court le risque d'être traitée de « pute » ; si elle réussit, elle est souvent suspectée d'avoir « couché ». Toute femme visible est jugée sur son apparence et étiquetée : mère, bonne copine, bonne à tout faire, lesbienne, putain, etc.
Ça suffit !
Nous, Chiennes de garde, nous montrons les crocs. Adresser une injure sexiste à une femme publique, c'est insulter toutes les femmes. Nous nous engageons à manifester notre soutien aux femmes publiques attaquées en tant que femmes. Nous affirmons la liberté d'action et de choix de toutes les femmes. Nous, chiennes de garde, nous gardons une valeur précieuse : la dignité des femmes. À bons entendeurs, salut. »
Signataires du Manifeste des Chiennes de Garde
Michelle Perrot (historienne), Isabelle Autissier (navigatrice), Laure Adler (ex-directrice de France Culture), Hervé Baro (secrétaire général du SE - FEN), Huguette Bouchardeau (ethnologue), Michèle Cotta (ex-directrice France 2), Boris Cyrulnik, Jacques Gaillot (évêque), Stéphane Hessel (ambassadeur de France), Sonia Rykiel (styliste), Pascal Bruckner (écrivain), Françoise Héritier, Alain Touraine, Françoise Gaspard (sociologue, ex-maire et ex-députée socialiste), les députés européens Olivier Duhamel, Geneviève Fraisse, Alain Lipietz, les députés/ministres Yves Cochet, Roselyne Bachelot-Narquin, Véronique Neiertz, les écrivains Malek Chebel, Catherine Clément, Amélie Nothomb, Marie Darrieussecq, Régis Debray, Régine Deforges, Claire Etcherelli, les philosophes Pierre-André Taguieff, André Comte-Sponville, et nombre d'anonymes.
Opposante aux chiennes de garde
Élisabeth Roudinesco, psychanalyste, dit « Pour quoi faire ? Jouer les molosses et créer une police politique du langage? Oui, il faut se défendre contre l'insulte, mais avec les lois dont nous disposons déjà. Il ne faut pas faire des femmes des victimes, mais développer leurs forces ».
Actions
- 8 mars 1999, Journée internationale des Femmes, les Chiennes de garde apportent leur soutien à Dominique Voynet, ministre de l'environnement, Verte, insultée comme femme.
- 6 septembre 1999, pour des excuses à Laure Adler, directrice de Radio-France, après diffusion d'un tract insultant (surnoms donnés : la taulière, ou la Pompadour) par les militants du syndicat Force ouvrière.
- 1er octobre 1999, soutien à Sheikh Hasina Wajed, Première ministre du Bangladesh, et à l'écrivain Taslima Nasreen, menacée de mort par des islamistes.
- 6 octobre 1999, soutien à Martine Aubry, ministre, contre les propos sexistes d'un patron, et pour la mise au point de la lutte contre le sexisme du programme du Medef.
- 16 novembre 1999, soutien à deux femmes interdites d'accès à la brasserie parisienne, le Fouquet's, car non accompagnées.
- 8 mars 2002 : Action contre la disqualification du viol
- 2002 : Six revendications transmises aux candidats à l'élection présidentielle
- 2003 : soutien à Véronique Fayet (UDF) insultée par Xavier Darcos ; soutien à Aurélie Filipetti (Verts) insultée par Xavière Tiberi.
- 2004 : Projet de loi contre les propos à caractère sexiste et homophobe
- 2005 : Préparation d'une proposition de loi-cadre contre les violences faites aux femmes
Controverse
Les Chiennes de garde sont considérées par les féministes hédonistes, notamment celles préconisant la légalisation de la prostitution ou que les travailleuses et travailleurs des secteurs et industries du sexe puissent obtenir un statut social, comme des féministes « officielles » selon la conception qu'en donne une auteure telle Peggy Sastre et d'autres.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Catégories :- Association ou organisme égalitariste français
- Violence
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