Charles Lutwidge Dodgson

Charles Lutwidge Dodgson

Lewis Carroll

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Carroll.
Lewis Carroll (autoportrait)

Lewis Carroll (de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson) est un écrivain, photographe et mathématicien britannique le 27 janvier 1832 à Daresbury, dans le Lancashire et mort le 14 janvier 1898 à Guildford.

Sommaire

La jeunesse

Charles Lutwidge Dodgson naît en 1832, dun père pasteur, au sein dune famille de onze enfants dont deux seulement se sont mariés. Tous étaient comme lui gauchers et, comme lui, bégayaient. Dans l'isolement du presbytère, ces anomalies, partagées par une communauté soudée, permirent à Charles de développer une personnalité denfant doué, hors des normes, dans un cocon protecteur.

Le psychanalyste américain John Skinner estime que la gaucherie est à lorigine de cette obsession du renversement qui constitue lun des thèmes dominants de Lewis Carroll. Dans De lautre côté du miroir, le temps aussi bien que lespace se trouvent inversés. On écrit à lenvers, on souffre dabord, on se blesse ensuite. Dans ce monde bizarre, il faut séloigner du but pour latteindre.

Charles Dodgson, dans son âge mûr, devait prendre souvent plaisir à mystifier ses jeunes correspondantes en commençant ses lettres par la signature et en les terminant par le commencement.

Quant au bégaiement, il serait peut-être à lorigine des fameux « mots-valises » à double signification. La hâte à sexprimer, combinée avec son défaut délocution, aurait amené lenfant à fondre involontairement deux mots en un seul.

« Tout flivoreux vaguaient les borogoves,
Les verchons fourgus bourniflaient. »

De lautre côté du miroir, Bredoulocheux, poème, traduction dHenri Parisot.

Lexplication en est fournie par Humpty-Dumpty dans De l'autre côté du miroir : « Cest comme une valise, voyez-vous bien : il y a trois significations contenues dans un seul motFlivoreux, cela signifie à la fois frivole et malheureuxLe verchon est une sorte de cochon vert ; mais en ce qui concerne fourgus, je nai pas dabsolue certitude. Je crois que cest un condensé des trois participes : fourvoyés, égarés, perdus. »

Le choc sera dautant plus fort lorsque cette jeune personnalité affrontera la normalitéles autres enfantsà lécole de Richmond puis à la Rugby School en 1845. Il en gardera un souvenir affreux en raison des brimades que lui attiraient une timidité ou une incommunicabilité nées de ses anomalies.

Les revues familiales

Compte tenu de lépoque et du milieu, ses parents étaient irréprochables. Un père plein de dignité, altruiste, parfait à légard de sa femme et de ses enfants. Une mère gentille, bonne, insignifiante dont la douce voix ne prononçait jamais un mot plus haut que lautre.

Ceux quil aimait et tout un système social quil eût été malséant de contester se dressaient contre toute tentative de se rebeller. Il adoptera donc le comportement, la foi, les idées morales, les préjugés de son père et jusquau goût de celui-ci pour les mathématiques.

Par compensation, un renforcement de sa personnalité se traduira par une expression accrue de ses dons, par la création littéraire. Pendant ses vacances, le jeune Charles Dodgson samusera à éditer des revues locales.

Elles étaient manuscrites et réservées aux hôtes du presbytère de Croft-on-Tees, dans le Yorkshire, la demeure qui abritera la famille pendant vingt-cinq ans. Leurs vies furent brèves : La Revue du presbytère, La Comète, Le Bouton de rose, L'Etoile, Le Feu follet, Le Parapluie du presbytère et Méli-Mélo. Le Parapluie du presbytère, revue parue vers 1849, était illustrée de dessins rappelant ceux dEdward Lear dont le Book of nonsense jouissait alors dune très grande vogue. Edward Lear y mettait en scène des créatures singulières qui ont pu suggérer à Charles Dodgson lidée du Snark, créature carrollienne presque invisible et redoutée.

Ces tentatives littéraires juvéniles révèlent la virtuosité de Charles à manier les mots et les événements et sa disposition très originale pour le nonsense. Il fera même construire un théâtre de marionnettes par le menuisier du village et écrira des pièces pour lanimer : Tragédie du roi John, La Guida di Bragia, 1849-1850

Le professeur

« Un personnage guindé, toujours vêtu dune redingote noire à peine ouverte sur un faux col decclésiastique, promenant un visage aux traits fins et aux accents mélancoliques. Ses cours, quil débitait mécaniquement, suscitaient surtout lennui ».

Tel est le souvenir que conservaient, vers 1930, danciens élèves du cours de mathématiques professé par le révérend Charles Lutwidge Dodgson.

Lorsquen 1855 lancien élève du Christ Church College dOxford y devient enseignant, Charles Dodgson est brutalement projeté dans le monde des adultes. Plus personne avec qui jouer ou rêver, plus personne avec qui communiquer.

Mal à laise parmi les adultes, il fraie peu avec ses collègues. Sans amis, nentretenant que des relations, ce célibataire déambule, solitaire, par les rues. Distant vis-à-vis de ses jeunes élèves, il ne lui reste dautre issue que sévader dans le jardin enchanté du nonsense, traverser le miroir.

Cest à cette époque que naît véritablement Lewis Carroll. À labri de la redingote du révérend Dodgson, lenchanteur va faire paraître poèmes et articles dans des magazines.

Le photographe

Photographie d'Evelyn Hatch, colorisée par Anne Lydia Bond sur les instructions de Carroll (1879).

En 1856, il collabore en particulier avec le magazine The Train dont le rédacteur, Edmund Yates, choisira parmi quatre pseudonymes proposés par Charles Dodgson celui de Lewis Carroll.

Cette même année, traversé par le pressentiment de ce qui sera plus tard le spectacle cinématographique, il écrit dans son journal : « Je pense que ce serait une bonne idée que de faire peindre sur les plaques dune lanterne magique les personnages dune pièce de théâtre que lon pourrait lire à haute voix : une espèce de spectacle de marionnettes ».

Il achètera son premier appareil photographique à Londres le 18 mars 1856. Quelques jours plus tard, il se rend dans le jardin du doyen Liddell au Christ Church College pour photographier la cathédrale. Il y trouve les trois fillettes Liddell dont Alice, sa future inspiratrice, et les prend pour modèle.

Rapidement, il excelle dans lart de la photographie et devient un photographe réputé. Son sujet favori restera les petites filles mais il photographie également des connaissances : peintres, écrivains, scientifiques ainsi que des paysages, statues et même des squelettes, par curiosité anatomique.

Cette passion durera jusquen 1880 et donnera naissance à quelques trois mille clichés dont un millier ont survécu au temps et à la destruction volontaire.

Lécrivain

Les Aventures dAlice aux pays des merveilles

Photo d'Alice Liddell par Lewis Carroll. (1858)

Le temps du chef-dœuvre, ce fut « au cœur dun été tout en or », la journée du 4 juillet 1862. Le lieu, un canot sur la rivière, lIsis, dans lequel se trouvaient Alice et ses deux soeurs, Lorina et Edith Liddell, ainsi qu'un collègue de Dodgson, Duckworth.

Alice, alors âgée de dix ans, fut linspiration de Charles Dodgson. Il la courtisait au moyen de devinettes ou de belles histoires composées à son usage.

Lhistoire quil racontait par-dessus son épaule à Alice, assise derrière lui dans le canot, fût improvisée avec brio tout en maniant laviron. Lorsque la fille lui demanda décrire pour elle son histoire, il accomplit son chef-dœuvre : un manuscrit des « Aventures dAlice sous terre », précieusement calligraphié et illustré. Il loffrira à son inspiratrice, Alice Liddell, le 26 novembre 1864.

Charles Dodgson rédigera une deuxième version, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, destinée à une publication en librairie. Il se rendra à Londres en janvier 1864 pour convaincre John Tenniel de créer les illustrations dAlice. Leur collaboration ne sera pas sans accrocs : aucun détail néchappera à la minutieuse critique de Charles Dodgson. Il dédicacera les premiers exemplaires pour des amis en juillet 1865. Le succès sera immédiat.

À la Noël 1888, il commencera une troisième version Alice racontée aux petits enfants. Les premiers exemplaires seront distribués à la fin de 1889.

En écrivant Alice, Lewis Carroll sest placé sous le signe de la féérie mais il nen conserve que lapparence. Point de fées mais les personnages de lunivers merveilleux : roi, reine, nain, sorcière, messager, animaux doués dun comportement et dun langage humain. À une pléiade de personnages insolites sajoutent les pièces dun jeu déchecs, des cartes à jouer vivantes. Clin dœil à ses lecteurs, des personnages charmants empruntés aux nursery rhymes de son enfance : Humpty-Dumpty, les jumeaux Tweedledum et Tweedledee.

Si Lewis Carroll sinscrit dans une tradition, cest pour la plier à son inspiration : jeux verbaux, chansons, devinettes jalonnent le récit. À maints égards son œuvre est étonnamment audacieuse. Les personnages ne semblent pas accepter les métamorphoses répondant à une saine logique - comme celle de la citrouille devenant carrosse - et cherchent au contraire à y échapper. La parodie est lune des clés qui ouvre au lecteur lunivers dAlice.

Les personnages font en quelque sorte le contraire de ce quon attend deux. Cest linversion, une seconde clé du pays des merveilles. La troisième clé est le non-sens, un genre que Lewis Carroll manipule avec génie. Le nonsense feint de laisser espérer au lecteur une explication logique puis traîtreusement trompe ses habitudes de pensée.

« 

Je lui en donne une : ils men donnèrent deux,
Vous, vous nous en donnâtes trois ou davantage ;
Mais toutes cependant leur revinrent, à eux,
Bien quon ne pût contester léquité du partage.

 »

Alice au pays des merveilles, déposition du lapin blanc au procès du valet de cœur.

Alice est en porte à faux dans le pays des merveilles comme Charles Dodgson létait dans la réalité. Elle fait tout à rebours ou à contretemps de ce qui est convenable sur un plan social. Elle est toujours trop grande ou trop petite et a conscience de son inadaptation. La reine blanche laccuse carrément de vivre à lenvers et lui conseille dapprendre à croire à limpossible. Mais au contraire de Charles Dodgson qui subissait la réalité, Alice ose se rebeller contre celui de lanormalité. Elle est hardie et sereine, la projection idéalisée de son auteur.

De lautre côté du miroir et ce quAlice y trouva

Le sujet est fourni par les aventures dune petite fille qui a réussi à traverser un miroir. Cet objet mystérieux quest le miroir a toujours été lié à la magie et joue un rôle assez inquiétant dans les contes. Cest limage dune parfaite justesse pour figurer la ligne de démarcation entre les mondes extérieur et intérieur.

Tout comme Alice au pays des merveilles, De lautre côté du miroir est sinon un pur récit de rêve, du moins une histoire fantastique dont latmosphère est intensément onirique. Dautres avant lui avaient confondu dans leurs œuvres limaginaire et le réel, mais Lewis Carroll a le mérite davoir créé un mélange original donirisme et de logique.

« Il a ouvert la voie à un genre littéraire absolument nouveau, dans lequel les faits psychologiques sont traités comme des faits objectifsLe non-existant, les animaux qui parlent, les êtres humains dans des situations impossibles, tout est considéré comme admis et le rêve nest pas troublé », dit Florence Becker Lennon.

Le volume paru en 1871 rencontra lui aussi un immense succès. Les compliments eussent suffi à tourner une tête moins solide. Toutefois, Lewis Carroll écrivit à un correspondant : « Je ne lis jamais rien sur moi-même, ni sur mes livres ».

Il serait peut-être excessif de parler dinfluence entre Lewis Carroll et les représentants de tel ou tel mouvement littéraire contemporain. Mais il nest pas impossible quAlfred Jarry ait pensé à Humpty-Dumpty lorsquil imagina son Ubu. Constamment employé à des fins poétiques, le calembour peut également avoir joué un rôle primordial dans lélaboration de lœuvre de Raymond Roussel.

Linvention carrollienne des « mots-valises » a été exploitée à outrance par James Joyce dans Ulysse ou Finnegans Wake. Ce dernier a quelque peu compliqué le jeu en empruntant ses vocables à différentes langues.

Le nonsense aura aussi été lun des grands ressorts de la poésie dadaïste et surréaliste. Ladmirable Grand Jeu de Benjamin Péret, une merveille de labsurde poétique, est lun des chefs-dœuvre de lépoque du surréalisme.

La Chasse au Snark

En 1876 paraît La Chasse au Snark qui est lune des meilleures réussites en vers de Lewis Carroll et lune de ses œuvres capitales. Les lecteurs voulurent y voir une allégorie, certains de la popularité et dautres du bonheur, mais il soutint toujours navoir voulu y donner aucun sens particulier : « Quant à la signification du Snark, jai bien peur de navoir voulu dire que des inepties ! », écrivait-il à un ami américain. « Toutefois, voyez-vous, les mots ne signifient pas seulement ce que nous avons lintention dexprimer quand nous les employonsAinsi, toute signification satisfaisante que lon peut trouver dans mon livre, je laccepte avec joie comme étant la signification de celui-ci. La meilleure que lon mait donnée est due à une damequi affirme que le poème est une allégorie représentant la recherche du bonheur. Je pense que cela tient admirablement à bien des égardsen particulier pour ce qui concerne les cabines de bains : quand les gens sont las de la vie et ne peuvent trouver le bonheur ni dans les villes ni dans les livres, alors ils se ruent vers les plages, afin de voir ce que les cabines de bains pourront faire pour eux ».

Lewis Carroll déclara avoir composé La Chasse au Snark en commençant par le dernier vers qui lui vint à lesprit lors dune promenade et en remontant vers le début du poème qui se constitua pièce par pièce au cours des deux années suivantes.

Un thème qui frappe, cest celui de loubli, de la perte du nom et de lidentité. Le personnage du boulanger a oublié sur la grève quarante-deux malles, marquées à son nom, quil a également oublié. Lorsquil se met à raconter sa triste histoire, limpatience du capitaine, qui craint une trop longue confidence, lincite à sauter quarante ans. Ces chiffres évoquent lâge de Charles Dodgson à cette période !

En dépit du souffle de fantaisie désopilante qui le parcourt dun bout à lautre, La Chasse au Snark nest pas un poème gai. La quête quil relate, en fin de compte, tourne mal. Lanéantissement du boulanger, à linstant de sa rencontre avec le terrible Boojum, invisible aux autres personnages, laisse une impression de malaise. Rapprochant le poème des premières comédies de Charlie Chaplin, on y voit « une tragédie de la frustration et de léchec. »

Il y a incontestablement une part de satire sociale dans labsurde procès du Rêve de lavocat qui ressemble beaucoup à une parodie de procès réel.

Au cours dune discussion, Charles Dodgson déclara néanmoins quil était « dabord un Anglais et ensuite un conservateur ». Il ne semble pas avoir été choqué par lexploitation éhontée des travailleurs de son temps. Son exquise sensibilité ne fonctionnait quà lintérieur des étroites limites de la classe sociale à laquelle il appartenait : la bourgeoisie bien-pensante.

Lannée parut Alice, le Parlement anglais nomma une commission pour enquêter sur lemploi des enfants. Elle constata que de tout jeunes enfants travaillaient de laube jusquà une heure tardive pour des tisseries, des ateliers de poterie dans des pièces sans air, glacées lhiver, étouffantes lété. Peut-être de telles choses étaient-elles trop horribles à envisager pour Charles Dodgson ?

Sylvie et Bruno

Dans la préface de Sylvie et Bruno, publié 1889, chef-dœuvre qui témoigne dune technique entièrement renouvelée par rapport à Alice, Lewis Carroll proclame son désir douvrir une nouvelle voie littéraire.

Laudace est grande pour lépoque de la construction de deux intrigues, le rêve constamment accolé à la réalité. Lobjectif essentiel du narrateur est de franchir le mur de la réalité pour atteindre le royaume du rêve : il voit lun des personnages de son rêve pénétrer dans la vie réelle. Lewis Carroll crée leffet de duplication de ses personnages.

Lintérêt réside également dans la juxtaposition des deux intrigues. Loriginalité de Lewis Carroll ne consiste pas à unifier rêve et réalité mais à reconstituer une unité à partir de la multiplicité initiale.

Dans sa préface, ce quil nous dit de la construction de son livre : un noyau qui grossit peu à peu, une énorme masse de « litiérature » (litter, ordure) fort peu maniable, un agrégat décrits fragmentaires dont rien ne dit quils formeront jamais un tout. Le roman nest plus cette totalité harmonieuse sexprime le souffle de linspiration. Le fini romanesque est démystifié dune façon ironique et pour tout dire sacrilège pour lépoque victorienne.

Ce texte sera sa dernière création.

La vie à Oxford

Le lecteur dAlice ignore presque tout du comportement de Charles Dodgson dans sa vie quotidienne de citoyen dOxford. Il a consacré, entre 1865 et 1896, une douzaine décrits touchant à des problèmes ayant agité la vie locale. Ils apportent de savoureuses informations sur la pensée de Charles Dodgson.

The New Method of Evaluation Applied to Pi (1865). Une critique sarcastique de laugmentation de salaire accordée à un professeur de grec, coupable aux yeux du conservateur Dodgson, de politiser ses cours dans un sens libéral.

Son conformisme sexprime à travers sa farouche réticence au projet de réforme permettant de délivrer des diplômes universitaires aux femmes sans venir résider à luniversitéce qui bouleversait ses habitudesDes étudiantes résidentes (1896).

Dune plume trempée dans un humour féroce, il va ridiculiser par labsurde des projets de transformations architecturales en cours au Christ Church College. Il adressera au doyen Liddell, père dAlice, un pamphlet anonyme Le Beffroi de Christ Church (1872), une démolition minutieuse, sur papier, du monument.

Lironie, le sarcasme, le paradoxe se déchaînent dans sept écrits anonymes. Lauteur sy livre à un véritable bizutage de létablissement oxfordien sen prenant à son modernisme et son suivisme des idées à la mode.

Rien ne laissait deviner Lewis Carroll, lenchanteur. Lui-même ne se dévoilait pas, ne faisant jamais allusion à son œuvre en public. Il finit, dans ses dernières années, par renvoyer avec la mention « inconnu » les lettres quon lui adressait au nom de Lewis Carroll.

Les succès remportés au-dehors dOxford navaient aucune chance daméliorer la maigre estime accordée au mathématicien. La littérature pour enfants, à laquelle ne pouvait échapper Alice, était un genre mineur, vaguement frivole. Sillustrer dans ce genre revenait pour Charles Dodgson à marquer un peu plus sa marginalité. Le regard dune société victorienne imposait le non-dit sur la dualité Dodgson-Carroll.

Ce pays des merveilles sur lequel il régnait en maître dans sa vie rêvée, tout lui en interdirait le seuil dans sa vie vécue. Peut-être se répétait-il les paroles despoir échangées par Alice et le chat du Cheshire :

« — Je ne me soucie pas trop du lieupourvu que jarrive quelque part.
Vous pouvez être certaine dy arriver pourvu seulement que vous marchiez
assez longtemps. »

Publications

Œuvres

Tri par date de publication, ou de rédaction dans le cas de publication posthume.

  • 1845 - Poésie instructive et utile, (Useful and Instructive Poetry)
  • 1848 - La Revue du presbytère, (The Rectory Magazine)
  • 1850-1853 - Le Parapluie du presbytère, (The Rectory Umbrella)
  • 1855-1862Micmac, (Mischmasch)
  • 1856-1857 - The Train, (revue littéraire) - contributions
  • 1858 - Le cinquième livre d'Euclide prouvé par l'algèbre, (The Fifth Book of Euclid Treated Algebraically)
  • 1860 - Éléments de géométrie plane algébrique, (A Syllabus of Plane Algebraic Geometry, Systematically Aranged with Formal Definitions, Postulates, and Axioms)
  • 1860 - Notes on the First Two Books of Euclid, Designed for Candidates for Responsions
  • Formules de trigonométrie
  • 1864 - Les aventures dAlice sous terre, (Alice's Adventures Under Ground) publiées en 1886
  • 1865 - Alice au pays des merveilles, (Alice's Adventures in Wonderland)
  • 1866 - Condensation of Determinants, Being a New and Brief Method for Computing their Arithmetic Values.
  • 1867Voyage en Russie (Russian Journal) avec le docteur Lindon, publié à titre privé en 1928 puis en 1935.
  • 1867 - Traité Élémentaire des Déterminants (An Elementary Treatise on Determinants with their Application to Simultaneous Linear Equations and Algebraic Geometry).
  • 1867 - Bruno's Revenge publié en 1924.
  • 1868 - The Fifth Book of Euclid Treated Algebraically, so far as it Relates to Commensurable Magnitudes.
  • 1869 - Phantasmagoria et poèmes divers , (Phantasmagoria and Other Poems).
  • 1872 - De l'autre côté du miroir et ce qu' Alice y trouva, (Through the Looking-Glass, and What Alice Found There).
  • Jabberwocky.
  • Le Frelon à perruque, (The Wasp in a Wig). Chapitre amputé de Through the Looking-Glass, and What Alice Found There et publié indépendamment en 1974.
  • Le nouveau clocher, (The New Belfry Of Christ Church)
  • 1873 - The Enunciations of Euclid I-VI, Together with Questions on the Definitions, Postulates, Axioms, &c.
  • 1873 - The Vision of the Three T's
  • 1876 - La Chasse au Snark, (The Hunting of the Snark)
  • 1879 - Euclide et ses rivaux modernes, (Euclid and His Modern Rivals)
  • 1882 - (Euclid, Books I, II)
  • 1883Rime ou Raison ou Sans rime ni raison (Rhyme? and Reason?)
  • Les principes de la représentation parlementaire
  • 1885 - Supplément à Euclide et ses rivaux modernes, (Supplement to Euclid and His Modern Rivals)
  • 1885 - Une histoire embrouillée, (A Tangled Tale')
  • 1886Logique sans peine ou Jeu de la logique, (The Game of Logic) publié en 1887
  • Curiosa mathematica
  • 1886Les Aventures d'Alice sous terre, (Alice's Adventures Under Ground)
  • 1888 - Isa visite Oxford (Isa's visit to Oxford)
  • 1889 - Alice racontée aux petits enfants , (The Nursery Alice)
  • 1889 - Sylvie et Bruno, (Sylvie and Bruno)
  • 1893 - Sylvie and Bruno Concluded
  • 1895 - What the Tortoise Said to Achilles
  • 1896 - La logique symbolique, (Symbolic Logic, Part I)
  • 1898 - Three Sunsets and Other Poems

Éditions françaises

  • Lewis Carroll, Œuvres, Editions Robert Laffont, Collection Bouquins, 1989. Edition établie et annotée par Francis Lacassin, traduction de langlais par Henri Parisot, Bruno Roy, Simone Lamblin, Jeanne Bouniort, Jocelyne de Pass, Philippe Blanchard, Fanny Deleuze, André Bay, Jeanne Bouniort, Simone Lamblin, Jean Belmas, Jean Gattégno, Ernest Coumet, J.J. Bisson et Alain Gheerbrant. Sans illustrations.
  • Lewis Carroll, œuvres complètes, éd. Gallimard, coll. La Pléiade, 1990. Édition publiée sous la direction de Jean Gattégno avec la collaboration de Véronique Béghain, Alexandre Révérend et Jean-Pierre Richard. Traduction de l'anglais par Philippe Blanchard, Fanny Deleuze, Jean Gattégno, Henri Parisot, Alexandre Révérend et Jean-Pierre Richard. Avec les illustrations originales de chaque œuvre.
  • Lewis Carroll, Une Histoire embrouillée, trad. Jean Belmas, illustr. Jean-Michel Folon, Bélibaste Éditeur, Paris 1974
  • Lewis Carroll, Logique sans peine, Illustrations de Max Ernst, trad. Jean Gattégno et Ernest Coumet, Éd. Hermann, Paris 1966
  • Lewis Carroll, La chasse au Snark, Traduction, introduction et notes de Normand Baillargeon, illustrations de Charlotte Lambert, Éd. Lux, Montréal, 2006

Notes et références


Bibliographie

  • Lewis Carroll, une vie, Jean Gattégno, éd. du Seuil, coll. point biographie, 1984
  • L'Univers de Lewis Carroll, Jean Gattégno, J.Corti, 1990
  • Album Lewis Carroll, Jean Gattégno, Gallimard - La Pléiade, 1990
  • Lewis Carroll, une vie, une légende, Morton N. Cohen, éd.Autrement, 1998
  • Lewis Carroll au pays des merveilles, Stephanie Lovett Stoffel, Gallimard, 1998
  • Lewis Carroll dessinateur et photographe, Patrick Roegiers, Complexe, 2003

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la littérature Portail de la littérature
  • Portail de la photographie Portail de la photographie

Ce document provient de « Lewis Carroll ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Charles Lutwidge Dodgson de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Charles Lutwidge Dodgson — Lewis Carroll, Foto von Oscar Gustave Rejlander, 1863 Cover des Originalmanuskripts der Alice aus dem Jahr 1864 Lewis Carroll (* 27. Januar …   Deutsch Wikipedia

  • Charles Lutwidge Dodgson — noun English author; Charles Dodgson was an Oxford don of mathematics who is remembered for the children s stories he wrote under the pen name Lewis Carroll (1832 1898) • Syn: ↑Carroll, ↑Lewis Carroll, ↑Dodgson, ↑Reverend Dodgson, ↑Charles… …   Useful english dictionary

  • Charles Lutwidge Dodgson — ➡ Dodgson * * * …   Universalium

  • Charles Lutwidge Dodgson — …   Википедия

  • Charles Lutwidge Dodgson — (1832 1898) English mathematician and writer who used the pen name Lewis Carroll , author of Alice s Adventures in Wonderland and Through the Looking Glass …   English contemporary dictionary

  • Dodgson,Charles Lutwidge — Dodg·son (dŏjʹsən), Charles Lutwidge. Pen name Lewis Car·roll (kărʹəl) 1832 1898. British mathematician and writer. His stories about Alice, invented to amuse the young daughter of a friend, appear in the classics Alice s Adventures in Wonderland …   Universalium

  • Dodgson, Charles Lutwidge — (1832 1898)    Better known as Lewis Carroll. A British mathematician, and member of the Society for Psychical Research (SPR), as well as an author of children s books, who is probably best known for his Alice s Adventures in Wonderland.As… …   Dictionary of Hallucinations

  • Charles — Charles, Ray * * * (as used in expressions) Adams, Charles Francis Addams, Charles (Samuel) Atlas, Charles Babbage, Charles Barkley, Charles (Wade) Charles Daly Barnet Bartlett, Sir Frederic C(harles) Baudelaire, Charles (Pierre) Charles Edward… …   Enciclopedia Universal

  • Charles Dodgson — Lewis Carroll Pour les articles homonymes, voir Carroll. Lewis Carroll (autoportrait) Lewis Carroll (de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson) es …   Wikipédia en Français

  • Dodgson — People Dodgson can be a surname. Its origin is son of Roger , Dodge being a mediaeval nickname for Roger, as were Rodge and Hodge. Charles Lutwidge Dodgson, English mathematician, logician, clergyman, photographer and author better known by his… …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/341605 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”