- Charles Lecocq (poete)
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Charles Lecocq (poète)
Pour les articles homonymes, voir Lecocq.Pour les articles homonymes, voir Charles Lecocq.Charles Lecocq est un poète belge né le 15 décembre 1901 à Ougrée (Liège) et décédé le 15 mai 1922 à Forest (Bruxelles).
Biographie
Fils de Auguste Joseph Gérard Eugène Lecocq dit Eugène et de sa cousine germaine Sidonie Anna Marie Lecocq, Charles Lecocq est donc un Lecocq-Lecocq. Son parrain de baptême est Florent Lecocq, son oncle, tandis que sa marraine est l'épouse de ce dernier Marie-Joseph Vrayenne, sa tante par alliance.
Eugène est souvent chez ses parrain et marraine qui ont par ailleurs de nombreux enfants. Ce qui devait arriver, arriva : Eugène tombe amoureux d'une des filles du couple. Il finira par épouser sa cousine germaine. D'eux naîtra cette lignée dite Lecocq-Lecocq.
Son oncle et parrain (et pas encore futur beau-père), Florent Lecocq, ainsi que son épouse Marie Vrayenne vont néanmoins s'opposer violemment au mariage entre les cousins germains, sauf si une dispense préalable est obtenue officiellement de Rome. Or à ce niveau de rapprochement consanguin, la dispense n'est pas facilement obtenue.
Eugène veut néanmoins épouser sa cousine tout de suite et ce, alors qu'il n'a pas encore terminé ses études. Le couple se marie dès lors civilement uniquement car Eugène ne voulait plus entendre parler d'une dérogation vaticane.
De ce fait également, il devint violemment anticatholique et anticlérical. Il le restera toute sa vie et professera ouvertement des idées libérales pour s'opposer publiquement à son oncle, parrain et beau-père mais aussi à ses propres parents. Aucun de ses enfants ne sera dès lors baptisé et plusieurs feront carrière à l'université libre de Bruxelles, en ce temps bastion de l'anticléricalisme libéral hérité du XIXe siècle.
Son influence familiale sera importante puisque certains de ses frères le suivront dans la même démarche de rébellion contre les traditions familiales. Ce faisant, ils se mirent en opposition non seulement avec une partie de la famille Lecocq de Liège mais aussi avec la famille de leur mère, les Galopin qui étaient non seulement très catholiques mais qui comptaient de nombreux membres du clergé en leur sein.
Malgré cette démarche libertaire, Eugène Lecocq aura cependant le même défaut que son oncle Florent, à savoir son obstination et son intransigeance.
Sidonie et Eugène mariés en 1898 auront quatre enfants, Charles étant l’aîné.
Atteint de tuberculose à l'adolescence, Charles Lecocq est l'archétype du jeune homme romantique fin de siècle. Il est par ailleurs incidemment l'homonyme du célèbre compositeur français du XIXe siècle.
Parfait étudiant bruxellois du début du XXe siècle, après des humanités classiques latin-grec à l'Athénée communal de Saint-Gilles, il suit de concert des études polytechniques suivant le chemin tracé par son père lui-même ingénieur mais aussi contre l'avis de celui-ci, des cours à la faculté de philosophie et lettres de l'université libre de Bruxelles.
Il est cependant d'une complexion fragile et d'une pâleur extrême. Sa santé va s'altérer progressivement. Il se lie d'amitié avec un garçon qui - à la fureur de son père Eugène - choisit la prêtrise. Eugène interdit dès lors à son fils de revoir cet ami très cher, même avant de mourir (Charles meurt jeune à 21 ans, après un séjour infructueux en sanatorium). L'intransigeance de son père ne va qu'ajouter à sa langueur et à sa consomption. Sa mort ne permettra pas l'épanouissement de son œuvre.
Sidonie Lecocq avait eu ce premier enfant à l'âge de 21 ans et y était particulièrement attachée. La photo qui les montre à deux souligne le caractère volontairement aboli de la différence d'âge : à la limite, ce pourraient être le frère et la sœur... Sur toutes les photos, Charles semble cependant distant comme perdu dans ses rêves. Sidonie y a un air interrogateur. Lorsqu'au groupe s'ajoute Eugène, qui apparaît content de lui-même avec son chapeau boule (comme on disait à Bruxelles à l'époque) - ou n'est-ce qu'une expression - le regard de Sidonie fuit l'objectif de la caméra et elle paraît se crisper un peu - mais est-ce un effet de lumière ? Charles ne change pas d'une prise de vue à l'autre. Égal à lui-même il paraît indifférent, un sourire léger flottant sur les lèvres, contemplant déjà son avenir... Symboliquement aussi le groupe est pris tout en largeur : il semble y avoir un monde de distance entre Eugène et son fils.
Charles est un littéraire et sa maladie va renforcer encore cette orientation. Il se sert également de cette inclination pour essayer de parler à son père par littérature interposée... Il fait paraître tout d'abord un petit opuscule, vraisemblablement à compte d'auteur, car il n'y a ni mention de date ni d'édition. Il essaye à ce moment sur un mode humoristique et dans une langue fleurie et imagée qu'on le sent posséder, de faire passer un message, à lire entre les lignes... À côté d'un pamphlet que l'on pourrait qualifier de politique (on se situe vraisemblablement à la fin de la Première Guerre mondiale et le XIXe siècle n'en finit pas d'agoniser pour engendrer ce XXe siècle qui sera le pire de l'histoire de l'humanité... cela peut-être Charles le pressent-il également) mais une deuxième lecture s'adresse à son père. Celui-ci l'a-t-il entendu au sens premier du terme ?
L'ouvrage s'intitule : Zadig à Babylone, histoire orientale, suite à l'histoire de Zadig, traduite par monsieur de Voltaire
Comment ne pas entendre la voix de Charles :
- Vous êtes heureux à l'heure présente; mais gardez-vous bien de la publier trop haut ; car les dieux jalousent quiconque montre peu de modération. Craignez, seigneur, craignez toujours quelque fâcheux retour du sort.
- Le vote du savant et celui des imbéciles auront-ils le même poids ? Si oui, c'est une injustice ; si non, ce n'en est pas moins une, car comment juger du degré d'intelligence d'un homme ?
- Apprenez d'abord (...) qu'on ne commence point par faire violence à ceux que l'on doit convaincre,et qu'aussi bien, la conscience de la bonne cause adoucit toujours actes et langages.
- Mais je connais les hommes, hélas, pour en avoir souffert. Je sais qu'il n'est animal au monde plus méchant, ni plus pervers, ni plus égoïste. Et je n'ignore point, hélas ! que mon avis sera respecté par ceux-là seuls qui y auront avantage.
- Vos actes sont vains, vaines vos querelles. Feuilles mortes qu'emporte le vent d'automne...
- - Cela est fort bien, dit Cador : vous avez montré aux hommes la vanité de leurs querelles ; mais vous n'avez point trouvé remède à leurs souffrances et à leurs inégalités. - Hélas ! dit Zadig, le peut-on ?
On a publié un recueil posthume des écrits les plus marquants de Charles Lecocq, sous le titre évocateur de Reliquiae (Bruxelles, Éditions du Flambeau, 1924) soit deux ans après sa mort, avec une préface d'Alfred Duchesne.
Le souhait de Charles était de ne pas disparaître entièrement : que quelque chose de lui subsiste dans la mémoire des hommes. Par ailleurs, il était triste de ne rien connaître de ses aïeux ! ...et à ce moment les recherches généalogiques étaient peu en vogue dans la bourgeoisie. De plus, Charles se heurtait à une réticence paternelle.
- « Monsieur Ernest Renan - écrit-il - souhaitait que chaque famille eût un livre d'or où tous ses membres inscrivissent leurs souvenirs et les impressions que la vie aurait laissées sur eux. J'aimerais fort, pour ma part, que ma famille possédât une relique semblable, aux gros feuillets enluminés de capitales gothiques en rouge ; mes aïeux y eussent conté leur existence d'une écriture maladroite, comme celle qui se voit dans les missels velinés du XIVe siècle et j'eusse respiré tout un parfum de vieilli et de fané dans les craquelures du bouquin, toute une odeur imprécise et médiévale où eût flotté l'âme éparse de mes ancêtres. Hélas ! Je ne puis pas même savoir quels furent mes pères, comment ils vécurent et, quoique je sente empreint en moi tout l'atavisme qu'ils m'ont légué, je les ai oubliés, ils sont morts pour moi et je n'ai gardé d'eux en mon cœur qu'un nom vain et froid.
- Et moi ? Je ne voudrais pas mourir complètement comme eux, je ne voudrais pas que rien de moi ne subsistât après ma mort et c'est dans la mémoire des hommes que j'aimerais à graver un souvenir. »
Charles Lecocq est enterré au cimetière de Forest à (Bruxelles).
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