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Chapelle expiatoire
Façade de la chapelle expiatoirePrésentation Culte Catholique romain Type Chapelle Protection Classé MH (1914) Géographie Pays France Région Île-de-France Département Paris Ville Paris, 8e arrondissement Coordonnées modifier La chapelle expiatoire est une chapelle du 8e arrondissement de Paris, située au 29 rue Pasquier, construite dans le square Louis-XVI, à l’emplacement de l’ancien cimetière de la Madeleine où avaient été inhumés les corps de Louis XVI et de Marie-Antoinette avant leur transfert à la basilique Saint-Denis le 21 janvier 1815[1]. Certains gardes suisses tués lors de la prise du palais des Tuileries, le 10 août 1792 y sont aussi inhumés.
Cette chapelle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 22 juillet 1914[2].
Sommaire
Présentation
Louis XVIII avait décidé d’élever à ses frais (3 millions de livres) une chapelle commémorative (l’adjectif « expiatoire » ne fut jamais employé officiellement). Il la commanda à Pierre-François-Léonard Fontaine qui poursuivait une carrière officielle[3] commencée sous le Consulat qui ne devait s'achever que sous le Second Empire.
Le monument fut élevé de 1815 à 1826. Pierre-François-Léonard Fontaine s'est adjoint les services de son élève Louis-Hippolyte Lebas (1782-1867) comme inspecteur, se séparant pour l'occasion de son acolyte Charles Percier qui n'approuvait pas le projet. Il construit notamment sur un jardin élevé de 2 mètres une cour d'honneur bordée de cénotaphes dédiés aux gardes suisses tués en 1792, lors de l'arrestation du roi, cour qui mène au fond à la chapelle[4].
En 1862, les cyprès qui entouraient la chapelle ont été coupés, et un parc public (le square Louis-XVI) a été créé autour du complexe, remplaçant l'allée centrale qui menait à la chapelle et constituant une oasis de paix dans une ville animée. En mai 1871, la Commune exigea que la chapelle soit démolie, mais cette résolution n'a jamais été mise en vigueur.
La manifestation traditionnelle du légitimisme est la messe commémorative annuelle donnée le 21 janvier pour le repos de Louis XVI et Marie Antoinette à la chapelle expiatoire, dont les légitimistes ont obtenu la réouverture.
La chapelle a été gravement endommagée par la tempête en 2009.
Composition
La composition de la chapelle expiatoire est un peu inspirée du Couvent de la Reine élevé par Richard Mique à Versailles.
De l'extérieur, l’édifice se présente comme une enceinte fermée avec portail donnant accès à une esplanade surélevée encadrée de deux galeries de cloître, petit campo santo, zone d'isolement et de recueillement. Au fond, un portique tétrastyle à fronton de style dorique donnant accès à la chapelle. Le plan centré (en référence aux Martyria) avait paru ici le plus approprié à un édifice commémoratif. Ainsi le plan est-il en croix grecque, et l'on en goûte l’harmonie équilibrée née de la coupole et des demi-coupoles entourant le massif cubique adouci par le péristyle.
L’intérieur affirme la science constructive impeccable de Pierre-François-Léonard Fontaine. Trois voûtes, en cul de four à caissons et éclairés par un oculus dans leur partie supérieure, contrebutent la coupole centrale également à caissons et ajourée, reposant sur des pendentifs. L’éclairage naturel, seulement dispensé par les oculi des voûtes, est sépulcral à souhait.
L'autel de la crypte, en marbre noir et blanc, marque l'endroit exact de l'inhumation de Louis XVI.
C'est peut-être l’édifice religieux le plus original de l'époque. Avec son aptitude à traiter les sujets les plus divers, Pierre-François-Léonard Fontaine a créé là une architecture rigoureuse et hiératique, propre à exalter le souvenir, sans se priver d'un vocabulaire antiquisant.
Statuaire
L'édifice abrite deux groupes sculptés en marbre blanc montrant les souverains en attitude extatique : « Louis XVI, auquel un ange montre le ciel », de François Joseph Bosio, et « Marie-Antoinette soutenue par la Religion » de Jean-Pierre Cortot. François-Antoine Gérard, qui a réalisé d'autres sculptures, a notamment sculpté un bas-relief montrant l'exhumation du roi et de la reine de la basilique Saint-Denis.
Regards critiques
Chateaubriand considérera la chapelle expiatoire comme « peut-être le monument le plus remarquable de Paris »[5].
Galerie
Notes et références
- Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris, 2003, p. 265 Félix Faure,
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00088809 » sur www.culture.gouv.fr.
- Empire, Pierre-François-Léonard Fontaine devient architecte du Roi (24 décembre 1814) sous la Restauration. Nommé premier architecte de l'Empereur (25 avril 1813) sous l'
- Gilles Marchand, Dictionnaire des monuments de Paris, Jean-paul Gisserot, 2003 [lire en ligne], p. 66
- Visite du monument, un texte à la disposition des visiteurs.
Voir aussi
Ce site est desservi par la station de métro Saint-Augustin.
Bibliographie
- Jean-Philippe Garric, La Chapelle expiatoire, Paris, éd. du Patrimoine, coll. « Itinéraires du patrimoine », 2006, 55 p. (ISBN 2-85822-877-9)
Liens externes
- La Chapelle expiatoire, sur le site du Centre des monuments nationaux
- La Chapelle expiatoire, sur le site officiel du tourisme à Paris et en Île-de-France
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