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Carré gréco-latin
Un carré gréco-latin est un tableau carré de n lignes et n colonnes remplies avec n2 paires distinctes, et où chaque ligne et chaque colonne ne contient qu'un seul exemplaire. Il s'agit de la superposition de deux carrés latins orthogonaux. Si les deux carrés latins n'étaient pas orthogonaux, alors une paire pourrait apparaître plus d'une fois.
Le nom "gréco-latin" vient du fait que l'on utilisait souvent une paire composée de lettres provenant de l'alphabet grec et latin.
Sommaire
Exemples
Carrés latins orthogonaux
Soient deux carrés latins
Si A est le carré A1 ou A2, A[i,j] correspond à l'élément en ligne i, colonne j de A. La combinaison des carrés, A1 + A2 est définie par : l'élément en ligne i et colonne j de A1 + A2 est la paire (A1[i,j],A2[i,j]).
Les deux carrés latins A1 et A2 sont orthogonaux si chaque paire du carré A1 + A2 n'apparaît qu'une seule fois.
La combinaison de deux carrés latins orthogonaux donne un carré gréco-latin (ici d'ordre 4 pour A1 + A2) :
Deux carrés latins non-orthogonaux
Maintenant, nous utilisons un autre carré latin pour le second élément de la paire :
La combinaison avec le carré précédent ne donne pas un carré gréco-latin :
On remarque en effet que la paire A,4 apparaît deux fois (et que la paire D,2 est absente). Les carrés latins A1 et A'2 ne sont pas orthogonaux et ne peuvent pas former un carré gréco-latin.
Analyses et démonstrations
Le problème des officiers
En 1782, le mathématicien suisse Leonhard Euler imagine le problème mathématique suivant. On considère six régiments différents, chaque régiment possède six officiers de grades distincts. On se demande maintenant comment placer les 36 officiers dans une grille de 6x6, à raison d'un officier par case, de telle manière que sur chaque ligne et chaque colonne contiennent tous les grades et tous les régiments.
Il s'agit d'un carré gréco-latin d'ordre 6 (un carré latin pour les régiments, un carré latin pour les grades), problème dont la résolution est impossible. Euler l'avait déjà pressenti à l'époque, sans toutefois donner une démonstration formelle à sa conjecture. Il dira :
- Or, après toutes les peines qu’on s’est données pour résoudre ce problème, on a été obligé de reconnaître qu’un tel arrangement est absolument impossible, quoiqu’on ne puisse pas en donner de démonstration rigoureuse.
En 1901, le français Gaston Tarry démontre formellement l'impossibilité du résultat grâce à une recherche exhaustive des cas et par croisement des résultats.
Extension à d'autres ordres
En 1958, Bose, Parket et Shrikhande ont démontré l'existence de carrés gréco-latins pour tous les ordres, sauf pour l'ordre 2 et l'ordre 6 (la démonstration de ce dernier ayant déjà été faite par Tarry).
Voir aussi
Articles connexes
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