61-50-7

61-50-7

Diméthyltryptamine

Diméthyltryptamine
Structure de la diméthyltryptamine
Structure de la diméthyltryptamine
Général
Nom IUPAC N,N-diméthyltryptamine
ou
2-(1H-indol-3-yl)-N,
N-diméthyléthanamine
No CAS 61-50-7
No EINECS 200-508-4
SMILES
InChI
Apparence poudre cristalline blanche
Propriétés chimiques
Formule brute C12H16N2  [Isomères]
Masse molaire 188,2688 gmol-1
C 76,55 %, H 8,57 %, N 14,88 %,
Propriétés physiques
T° fusion 49 °C et 74 °C
(deux sortes de structure de cristaux)
T° ébullition 160 °C à 0.8 hPa
(réduction de la pression)
Masse volumique 1,099 solide
Caractère psychotrope
Catégorie Hallucinogène
Mode de consommation
  • Inhalation : fumé
  • Ingestion combiné
    avec un IMAO
Autres dénominations
  • DMT
  • Dimitri
  • Drogue du businesseman
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le diméthyltryptamine (N,N-diméthyltryptamine) ou DMT est une substance psychotrope puissante (souvent synthétique mais aussi présente de façon naturelle dans plusieurs plantes dont les psychotria ou Anadenanthera). Il est considéré comme un stupéfiant dans certains pays. Se présentant pur sous forme cristalline et généralement fumé, il procure un effet hallucinogène quasi-immédiat et de courte durée ainsi qu'une expérience de mort imminente dans certains cas (en sens inverse, certaines études lient cette expérience de mort imminente à une possible production de diméthyltryptamine par la glande pinéale). Les dangers associés à la diméthyltryptamine ne sont pas connus.

Sommaire

Historique

Il fut synthétisé pour la première fois en 1931 par un chimiste anglais Richard Manske qui l'appelle alors nigerine[1] et c'est sous cette forme qu'il est consommé comme drogue dans les pays occidentaux.

Chimie

Le DMT est un dérivé de la tryptamine (composé aromatique) dans lequel les atomes d'hydrogène de l'atome d'azote situé à l'extrémité de la chaîne carbonée sont remplacés par des groupements méthyle.
Il a pour formule semi-développée C8H6N-(CH2)2-N(CH3)2.

Sa structure chimique est proche de la psilocine[1].

Production par le corps humain

Certaines recherches tendent à montrer que le DMT est produit naturellement en très petites quantités par la glande pinéale, connue également sous le nom d'épiphyse.

Usage traditionnel

Son usage pour ses propriétés psychotropes remonte à plusieurs siècles.
En effet, il est présent à l'état naturel dans de nombreuses plantes, dont certaines entrent dans la composition de préparations hallucinogènes artisanales comme le breuvage ayahuasca ou la poudre à priser yopo qui sont utilisés lors de cérémonies rituelles chamaniques. Utilisé aussi par les Egyptiens de l'antiquité comme breuvage appelé "soma" permettant de communiquer avec les dieux, un mélange précis de feuille de Lotus et de branches d'Acacia produit une forme végétale de DMT [2].

Usage détourné et récréatif

Habitudes de consommation

La diméthyltryptamine se prend par doses de 10 à 60 milligrammes, en se fumant mélangé avec du tabac dans un joint, une pipe ou une pipe à eau. Parfois, elle se mélange avec du cannabis pour potentialiser les effets[1].

La prise par ingestion est inefficace car une enzyme de l'estomac, la monoamine oxydase, en détruit le principe actif. Il est donc nécessaire d'utiliser un IMAO, un antidépresseur qui bloque cette enzyme, pour ressentir les effets du DMT par ingestion. Cette combinaison est la source du breuvage sud-américain ayahuasca, bien que l'origine de sa découverte ne soit pas tout à fait déterminée.

Elle peut être prise en intraveineuse en plus faible quantité (0,1 mg/kg)[1].

Les utilisateurs de la diméthyltryptamine relatent être attirés par l'effet immédiat, bref et intense que procure la drogue, son absence d'effets secondaires notables après la prise, ainsi que par l'attrait d'expériences sensorielles hors normes, en particulier, l'expérience de mort imminente.

Effets et conséquences

Fumée, la diméthyltryptamine procure un effet hallucinogène quasiment immédiat, parfois même avant d'avoir terminé le joint ou la pipe. Les deux phases sont :

  • une « montée » de dix à quinze minutes ;
  • une « descente » d'une demi-heure à une heure, au cours desquelles le consommateur retrouve progressivement sa vision et ses sens.

Les effets sont principalement visuels, avec une altération de la vision (déformation des images) et des hallucinations faisant intervenir des couleurs et des éclairs. Des sensations tactiles sont également rapportées. Certains consommateurs évoquent une expérience de mort imminente durant quelques minutes.

Les effets physiques comprennent l'hypertension artérielle, la tachycardie et une mydriase[1].

Les recherches n'ont pas décelé d'effets secondaires de la diméthyltryptamine que ce soit après la prise ou en cas de consommation chronique. Le déclenchement d'une schizophrénie ou d'une paranoïa chez les sujets prédisposés est imputée à la substance (selon l'avis du Centre d'accueil et d'aide aux toxicomanes et à leurs familles, association française à but non lucratif) mais aucune étude n'a permis de confirmer cette hypothèse.

Sa tolérance (toxicologie) est faible pour un hallucinogène et n'est pas croisée avec celles des autres hallucinogènes[1].

Production et trafic

Elle reste peu répandue et difficile à se procurer. Les revendeurs de drogues, dites 'récréatives', comme le LSD, la cocaïne ou l'ecstasy n'en disposent que rarement.

DMT et société

Certains écrivains ont relaté leurs expériences supposées avec la diméthyltryptamine, en particulier Terence McKenna et Jeremy Narby. Le premier auteur décrit la rencontre avec des « elfes mécaniques en mutation » (self-transforming machine elves) ; d'autres font état de communication avec des intelligences non humaines.

D'un point de vue plus scientifique, Rick Strassman a écrit La molécule de l'esprit (The Spirit Molecule).

Bernard Werber, dans son livre L'Ultime Secret, émet l'hypothèse qu'à l'instant précis de la mort, la glande pinéale décharge une plus grande dose de diméthyltryptamine dans le cerveau, rendant le passage de vie à trépas moins pénible. Cette hypothèse expliquerait cette sensation de mort imminente relatée par certains utilisateurs du DMT.

Législation

Le DMT est répertorié dans la Convention sur les substances psychotropes de 1971 ce qui rend son usage règlementé et surveillé ; dans certains pays, sa possession, sa consommation ou son trafic peuvent être interdits. Les peines encourues par les contrevenants peuvent inclure la prison ferme.

Au Canada

La diméthyltryptamine est régi au Canada par la Loi sur les aliments et drogues et est classée comme une Schedule III Drug. Sa possession et son trafic y sont passible d'une peine d'amende ou de prison, allant jusqu'à dix ans de prison ferme pour son trafic.

Aux États-Unis

Elle est régie par la Loi sur les substances contrôlées (Controlled Substances Act)et fait partie des Schedule I Drugs à même titre que l'héroïne ou l'ecstasy. Sa possession et son trafic sont passibles de prison.

En France

Le DMT est inscrit au registre des stupéfiants.

Molécule voisine

Il est souvent confondu avec la 5-MeO-DMT[1].

Note

  1. a , b , c , d , e , f  et g Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6) 
  2. L'ultime secret, Bernard Werber

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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