- Camille Le Tallec
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Camille Le Tallec Activité Céramiste, décorateur sur porcelaine Naissance 9 novembre 1906
Belleville à ParisDécès 21 août 1991
ParisFormation École du Louvre Distinctions Voir section dédiée Camille Le Tallec, né le 9 novembre 1906 à Paris et décédé le 21 août 1991 à Paris, était un céramiste et décorateur sur porcelaine français.
Sommaire
Biographie
Camille Le Tallec est né rue Piat dans le quartier de Belleville à Paris, d'un père breton issu d'une famille de Keryado (rattaché en 1901 à Lorient) près de Ploemeur et d'une mère picarde[1]. Il fait ses études au lycée Voltaire, puis vit de petits métiers. Il est diplômé de l'École du Louvre où il soutient en 1929 une thèse sur la porcelaine de Nast au XVIIIe siècle[2],[3]. Il reprend ensuite en 1930, le petit atelier familial de décoration sur porcelaine de Limoges fondé par ses parents vers 1905 dans le 20e arrondissement de Paris, au 13, villa Faucheur. Rapidement, Camille Le Tallec décide de perpétuer fidèlement la tradition de décoration sur porcelaine de la manufacture de Sèvres en transformant l'entreprise artisanale familiale en atelier de céramique moderne d'une trentaine de peintres dépositaires de la tradition et du savoir-faire français de la peinture sur porcelaine du XVIIIe siècle et du XIXe siècle[2]. L'atelier aura pour devise : « Ni copies, ni pastiches, simplement du travail bien fait »[4].
De 1930 à 1960, l'atelier prend de l'ampleur et sa renommée nationale et internationale s'étend aux tables les plus prestigieuses avec notamment des commandes réalisées pour la reine Élizabeth II d'Angleterre, les rois Mohammed V et Hassan II du Maroc, la reine de Hollande Juliana, le Shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi, la République française, la Ville de Paris, et quelques grandes fortunes ou artistes[3],[5],[6]. Il crée également à cette époque des décors spéciaux pour La Marquise de Sévigné, Marcel Rochas ou la maison d'orfèvrerie Puiforcat. En 1961, Camille Le Tallec entame une longue collaboration avec le joaillier américain Tiffany & Co[7] qui aboutira en 1990 à l'achat et à l'intégration de l'Atelier Le Tallec au sein de l'entreprise[3]. Vers 1975, la zone villa Faucheur-rue Piat est l'objet d'un important plan municipal d'aménagement urbain destiné à créer un parc immobilier de type HLM aboutissant à la destruction des maisons et ateliers anciens. Avec l'aide de Jacques Chirac qui vient d'être élu maire de la ville, Camille Le Tallec décide de transférer en 1978 l'atelier de la villa Faucheur dans des locaux annexes de l’École Boulle, situés au 67, rue de Reuilly dans la cour d'Alsace-Lorraine dans le 12e arrondissement[8]. Ce déménagement dans des locaux plus adaptés ouvre une nouvelle époque de modernisation dans les processus de réalisation des décors avec l'utilisation de nouveaux fours électriques et créations de nouveaux décors contemporains. En contre-partie de cette aide municipale, Camille Le Tallec s'est chargé d'organiser l'animation d'un centre de l'Association pour le développement de l'animation culturelle (ADAC), présent dans la cour d'Alsace-Lorraine, où sont donnés des cours de dessins et de peinture sur porcelaine[8].
Camille Le Tallec, au cours de ses 60 ans de carrière de céramiste, comme il aimait à se définir lui-même[2] bien que littéralement inapproprié, a ainsi maintenu la tradition française de la décoration sur porcelaine en revisitant, transmettant et préservant les techniques de réalisation de quelques 375 décors historiques et originaux signés aux marques Le Tallec[9]. Camille Le Tallec n'a cependant que très peu effectué lui-même les décors sur porcelaines qu'il concevait, se limitant à imaginer et dessiner leurs esquisses qui étaient ensuite réalisées par les peintres de l'atelier[3]. Toutefois, il réalise seul sur des plaques de lave le chemin de croix de l'église Notre-Dame-de-la-Paix à Saint-Étienne d'après les dessins des vitraux réalisés par Théo Hanssen[2].
Par passion autant que pour des raisons professionnelles, Camille Le Tallec fut également tout au long de sa vie un collectionneur, entre autres de porcelaines des différentes écoles et manufactures européennes du XVIe siècle au XIXe siècle, qui furent une source perpétuelle d'inspiration et des modèles pour les peintres de l'atelier[2]:
« De documents utiles cette collection s'est ensuite constituée pour le seul plaisir de posséder de beaux objets d'une matière qui [lui était] particulièrement chère. »
De 1935 à 1955 principalement, il a réuni une collection personnelle qui fût dispersée lors d'une vente aux enchères en 1990 par l'étude Tajan[10]. De nombreux musées, dont le Louvre, le Musée de la Faïence de Marseille, le Musée de l'Île-de-France[11] et collectionneurs acquirent les plus belles pièces[3]. Depuis sa mort en 1991, l'atelier est entièrement géré par Tiffany & Co, qui a créé de nouvelles séries de décors originaux, ainsi que transféré l'atelier, en 1995 pour sa troisième époque, sous le Viaduc des Arts de l'avenue Daumesnil.
Distinctions
À partir de 1952, Camille Le Tallec fut membre de la section française de l'Académie des beaux-arts de Naples. Il reçoit la Médaille de vermeil de la Ville de Paris en 1970 et fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur par Edgar Faure en 1976.
Notes et références
- Camille Le Tallec, céramiste, peintre sur porcelaine dans La Bretagne du 27 octobre 1948, p. 1 et 2.
- Connaissance des arts no 40 du 15 juin 1955, p.62-65. Camille Le Tallec, un céramiste parle de sa collection, dans
- Waterbrook-Clyde (2003), p.7-8.
- L'Argent de Charles Péguy (1913), édition Bibliothèque de la Pléiade, 1957, p.1050. En référence à : « Nous avons connu un honneur du travail exactement le même que celui qui au Moyen Âge régissait la main et le cœur. C'était le même conservé intact en dessous. Nous avons connu ce soin poussé jusqu'à la perfection, égal dans l'ensemble, égal dans le plus infime détail. Nous avons connu cette piété de l'ouvrage bien faite poussée, maintenue jusqu'à ses plus extrêmes exigences. » dans
- éditions du Seuil, 1978, (ISBN 9782020048217), p.173-174. La vraie vie des Français, Janick Arbois et Joshka Schidlow,
- Camille Le Tallec prépare les nouvelles « Grandes heures » de la porcelaine française dans La Bretagne du 14 juillet 1950, p.1 et 2.
- The Connoisseur, vol. 216, nos 887 à 892, p.220.
- Le Figaro, 1979. Jacques Chirac réinstalle le dernier peintre sur porcelaine de la capitale dans le 12e, par Maurice Cazaux dans
- Waterbrook-Clyde (2003), p.10-14.
- L'Estampille - L'Objet d'art no 239 septembre 1990, p.76-83. Un collectionneur de céramiques par Georges Lefebvre dans
- Notice no 04170004236, sur la base Joconde, ministère de la Culture ; Notice no 04170006538, sur la base Joconde, ministère de la Culture ; Notice no 04170006539, sur la base Joconde, ministère de la Culture ; Notice no 04170006540, sur la base Joconde, ministère de la Culture.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Keith and Thomas Waterbrook-Clyde, Atelier Le Tallec Hand Painting Limoges Porcelain, Schiffer Publishing, 2003 (ISBN 978-0-7643-1708-8)
- (en) Hand Painted Porcelain Plates: Nineteenth Century to the Present, par Richard Rendall, Schiffer Publishing, 2003 (ISBN 978-0764316920)
- Un collectionneur de céramiques par Georges Lefebvre dans L'Estampille - L'Objet d'art no 239 septembre 1990, p.76-83.
- Un céramiste se sépare de ses céramiques, par François Duret-Robert dans Connaissance des arts no 464 octobre 1990, p.149.
- Camille Le Tallec, un céramiste parle de sa collection, par Jean Nicolier dans Connaissance des arts no 40 du 15 juin 1955, p.62-65.
Liens externes
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