- Calendrier essénien
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Le calendrier essénien comporte douze mois nommés par leur numéro d'ordre, de 30 jours chacun, avec un jour supplémentaire après les 3e, 6e, 9e et 12e mois. Il comporte donc chaque année 364 jours ou, puisque 364 est divisible par sept, 52 semaines exactes, ce qui veut dire que les jours de la semaine, et c'est sa principale utilité, reviennent chaque année à la même date. La fête de Pâque, par exemple, tombera toujours un mardi (la liste des fêtes peut être tirée de 4Q321-321a, 4Q325 et 4Q327)[1].
En théorie si l'on ajoute une semaine tous les sept ans et encore une tous les vingt-huit ans, le calendrier rattraperait un retard de 1,25 jour chaque année et rejoindrait ainsi le calendrier julien (l'année solaire faisant un peu plus de 365,24 jours). Mais ce calcul n'est pas attesté clairement par les documents conservés.
Sommaire
Conjonction lune-soleil
Les sources (notamment 4Q319-320) font allusion à des mois conformes aux phases de la lune, qui se déroulent sur 29,5 jours (en fait 29,53), et elles s'efforcent de trouver un système de coïncidence, une conjonction, entre ce calendrier lunaire et le calendrier de 364 jours. Il est question de douze mois alternativement de 29 et 30 jours, soit 354 jours, et d'un cycle de trois années au bout desquelles on ajoute un mois de 30 jours. Cela donne 1092 jours, qui coïncident avec trois années de 364 jours. La coïncidence, comme dans le récit biblique de la création (Gn. 1, 14), est un "signe" (ôt).
Mais pour coïncider avec la (quasi-)perfection de l'année de 365,25 jours, et respecter le rythme des saisons indispensable à la célébration des fêtes agricoles, il manque 3,75 jours à chaque cycle, 7 jours et demi au bout de sept ans, 30 jours au bout de vingt-huit ans. Il faudrait donc en théorie un mois supplémentaire de 30 jours au bout de vingt-huit ans, mais ceci, encore une fois, n'est pas attesté clairement par les sources.
Cycle des semaines de garde dans le temple
D'après la Bible (I Chr. 29), au retour de l'exil, la tribu sacerdotale, les fils de Lévi, était divisée en vingt-quatre classes, chacune à son tour servant une semaine dans le temple à partir du samedi midi. Elles servaient donc deux fois par an (24 x 2 = 48). Un manuscrit comme 4Q320, déjà cité, montre qu'au bout d'un cycle de six ans du calendrier essénien de 52 semaines, on ajoutait un cycle supplémentaire de 24 semaines, ce qui permettait de rattraper l'année essénienne trop longue de quatre semaines (6 ans x 4 semaines = 24 classes). Donc chaque classe servait treize fois dans un cycle de six années esséniennes.
Qumrân et le calendrier essénien
Si le calendrier essénien était en usage à Jérusalem à l'époque perse puis lagide et séleucide, c'est dans le contexte de la crise maccabéenne que le changement a dû s'opérer, au profit du calendrier luni-solaire juif connu aujourd'hui, qui court sur un cycle de dix-neuf ans (le cycle de Méton). Certains (Émile Puech par exemple) considèrent que la fondation de Qumrân, vers 150 avant notre ère, est une conséquence immédiate de la crise du calendrier, mais, étant donné les incertitudes sur l'origine du site de Qumrân, il n'y a pas de consensus sur cette question.
Sources principales
Sources bibliques et sources chrétiennes
Certaines dates de la Bible, en particulier quand les mois ne portent pas de nom particulier (nisan, etc.), sont probablement conformes au calendrier découvert dans ces sources judéo-hellénistiques[2]. On a aussi spéculé sur la survivance du calendrier essénien dans des sources chrétiennes[3].
Notes et références
- http://www.louisg.net/C_essenien.htm Voir le tableau de
- A. JAUBERT, Le calendrier des Jubilés et de la secte de Qumrân. Ses origines bibliques, Vetus Testamentum, 3 (1953), 250-264; P.M. BOGAERT, La chronologie dans la dernière vision de Daniel (Dn 10, 4 et 12, 11-12), Hellenica et judaïca (Mél. Nikiprowetzky), Louvain-Paris, 1986, p. 207-211.
- Voir notamment M. VAN ESBROECK, Un court traité pseudo-basilien de mouvance aaronite conservé en arménien, Le Muséon 100 (1987), 385-395
Voir aussi
Articles connexes
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