- Café Anglais
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Café Anglais
Le Café Anglais était un restaurant situé à l’angle du boulevard des Italiens (à la hauteur du no 13) et de la rue de Marivaux.
Sommaire
Historique
Au début, ce fut un restaurant pour les cochers et les domestiques. Plus tard, il fut aussi fréquenté par des acteurs et actrices populaires. Il avait été ouvert en 1802 par François Georges Delaunay (1768-1849), natif de Saint-Pierre-sur-Dives (Normandie), qui lui a donné ce nom en l'honneur du traité de paix d'Amiens signé cette année-là avec l’Angleterre. On y déjeunait « à la fourchette », on y mangeait à la carte, on y commandait les meilleurs vin de Bordeaux et de Bourgogne et ... l'eau divine de Saint-Pierre-sur-Dives, on y dégustait le potage à la Cameroni. François Georges Delaunay y resta jusqu'en 1817. Son successeur Pierre Chevreuil, propriétaire de l'immeuble et ami, le dirige ensuite jusqu'en 1827, date à laquelle Piette Louis Prosper Delaunay, fils de François Georges Delaunay le dirige à son tour. Les Delaunay quittent définitivement le Café Anglais en 1836.
C’est l’arrivée du chef Adolphe Dugléré qui en fit un des meilleurs restaurants de Paris. À la fin du Second Empire, il était le plus snob de tous les cafés et le plus couru dans toute l’Europe. Bien que sa façade fut austère, l’intérieur était particulièrement décoré : boiseries d’acajou et de noyer, miroirs clinquants patinés à la feuille d’or... Ses salons particuliers accueillaient une clientèle aisée accompagnée de « cocottes ». On comptait 22 salons et cabinets particuliers, dont le « Grand 16 » qui vit défiler les plus hautes personnalités parisiennes et étrangères. Adolphe Dugléré y créa le potage Germiny, doublement capitaliste : puisqu’à l’oseille, et dédié au comte Germiny, gouverneur de la Banque de France. Et c’est pour une de ces fameuses courtisanes du Second Empire, Anna Deslions, que Dugléré a créé les « pommes Anna ». C’est lui aussi qui a composé le menu du célèbre dîner dit des « Trois Empereurs » qui réunit le tsar Alexandre II, le tsarévitch Alexandre, le roi de Prusse Guillaume Ier et Bismarck, lors de l’Exposition universelle de 1867 à Paris[1].
Le restaurant disparut en 1913[2]. Il a été remplacé par un immeuble de style Art nouveau.
Dans la fiction
- Honoré de Balzac fait, à plusieurs reprises, référence au Café Anglais dans son œuvre :
- Dans Le Père Goriot, Delphine de Nucingen y dîne avec Eugène de Rastignac.
- Dans Illusions perdues, Lucien de Rubempré y rencontre Rastignac et Henri de Marsay[3].
- Dans l'Éducation sentimentale, Flaubert met en scène un grand déjeuner entre Frédéric et Rosanette au Café Anglais.
- Dans le roman de Karen Blixen, Le Dîner de Babette, et dans le film que Gabriel Axel en a tiré, le personnage éponyme de Babette est une cuisinière renommée du Café Anglais qui se réfugie au Danemark pour fuir la répression de la Commune de Paris en 1871.
Écrivains fréquentant le Café Anglais
- Stendhal : « Trois soupers par semaine au Café Anglais et je suis au courant de ce qui se dit à Paris. »
- Alfred de Musset, Alexandre Dumas et Eugène Sue sont des habitués
Notes
- Dîner des Trois Empereurs
- Café historique, le Café Anglais & Texte de Balzac
- ISBN 2825107735) Luc Bihl-Willette, Des tavernes aux bistrots, histoire des cafés, éditions l’Âge d’homme, 1997, p.95 (
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- Honoré de Balzac fait, à plusieurs reprises, référence au Café Anglais dans son œuvre :
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