- Bottin mondain
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Le Bottin mondain est l'annuaire mondain français le plus connu. En 2009, il est dirigé par Antoine Hébrard et Blanche de Kersaint.
Sommaire
Histoire
Le Bottin mondain fut créé en 1903 par la société Didot-Bottin sous le titre Annuaire du commerce, liste mondaine dans le sillage de nombreux autres annuaires mondains dont le plus ancien d'entre eux, le très élitiste annuaire High Life (fondé en 1879 et réédité depuis 2000[1]) ou le célèbre Annuaire des châteaux (racheté par le Bottin mondain[1]).
Tous ses concurrents ayant disparu progressivement ou ayant été rachetés, il parvint à attirer une clientèle plus aristocratique, radicalement différente de celle de ses cinquante premières années d'existence.
Il présentait à l'origine douze mille inscrits, uniquement domiciliés à Paris et dans quelques communes proches ou d'anciennes résidences royales dont il donne les plans : Levallois, Neuilly-sur-Seine, Saint-Germain-en-Laye et sa forêt, Versailles, le Parc de Saint-Cloud et ses environs, Fontainebleau et sa forêt, Vincennes et son bois[2].
Jusque dans les années 1950, il réunissait un mélange hétérogène de personnalités des mondes politiques (Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste, le maréchal Philippe Pétain, etc.[1]), des lettres, de l'industrie (Breguet, Michelin…) des affaires ou de la banque, des professions artistiques (peintres, sculpteurs, musiciens, artistes lyriques,..), militaires, universitaires (par exemple Marcel Mauss, Jean Brunhes ou Marcel Poëte) ou libérales (avocats, chirurgiens, architectes,…), les personnes issues de la noblesse (ou de la noblesse d'apparence) n'y étant pas encore majoritaires.
Il comportait alors :
- une liste des institutions de loisirs mondains (clubs, théâtres, opéras,…), avec un plan et les numéros des places pour réserver ;
- la liste indiquant le nom, la profession, les titres, les distinctions, le jour de réception de Madame, les maisons et châteaux, la possession éventuelle d'un téléphone, d'une automobile, de chevaux de course ou d'un yacht. Les députés et les ministres d'État étaient inscrits d'office. Il comportait de nombreuses familles israélites (Durkheim, Halévy, Kaplan, Reinach,…) ;
- une liste de publicités pour des fournisseurs recommandés ;
- une liste des stations thermales et balnéaires avec les meilleurs hôtels ;
- une récapitulation de la liste mondaine classée par rues à Paris.
Inscription
L’inscription y est gratuite, contrairement à une idée largement répandue, mais les inscrits doivent commander l'ouvrage régulièrement sous peine d'être radiés des listes[3].
L’inscription se fait par parrainage et dossier. L'âge minimum est de 25 ans, sauf si la personne est chef de famille. Un nouveau venu doit être parrainé par deux personnes déjà inscrites dans le Bottin depuis sept ans au moins. À noter que, si des membres de votre famille proche sont déjà inscrits, il n'y a pas besoin d'être parrainé.
La société du Bottin mondain a la possibilité de refuser toute inscription sans apporter de justification.
Les familles du Bottin mondain
Il ne s’agit pas d'un annuaire réservé à la noblesse — les descendants de familles nobles représentant 40 % des inscrits selon l'éditeur mais en réalité beaucoup moins si l'on enlève la noblesse d'apparence[4] — et il comprend de nombreuses familles de la bourgeoisie ou des personnes de talent, « à 60 % des décideurs[5] ». Il s'agit d'un ensemble de familles qui sont souvent apparentées ou alliées, ce qui est l'un des principaux critères d'inscription. Elles représentent la « bonne société », pour lesquelles les « valeurs » comptent, à en croire le site de l’éditeur.
Le Bottin mondain a réussi à conserver une image prestigieuse et parvient à attirer la société mondaine, avec une clientèle plus jeune, en particulier grâce au Petit Mondain qui rassemble les numéros de téléphone portable et adresses courriel des enfants (de 13 à 30 ans).
Les notices
Les informations y sont maintenant toutes contrôlées. Elle comprennent les prénoms, noms, titres de noblesse réguliers ou de courtoisie, les prénoms et noms des conjoints, l'adresse principale avec le téléphone, le nom des enfants avec leur date de naissance lorsqu'ils sont mineurs, leur conjoints pour les filles mariées. De façon facultative, les distinctions, grades ou diplômes importants, les professions, l'appartenance à certains clubs, les résidences secondaires et les hobbys.
Notes et références
- Cyril Grange, Les Gens du Bottin mondain, Fayard.
- Édition 1929
- « Il est fortement conseillé de souscrire au moins tous les cinq ans. À défaut, et au bout de dix années sans souscription, il est effectué un dernier rappel avant suppression de la base de données » précise le site du Bottin mondain.
- le Figaro économie du 7 février 2008, p. 23. Le Quid avançait lui le chiffre de 48 % d'aristocrates Portrait d'Antoine Hébrard, propriétaire du Bottin mondain, interviewé par Carole Bellemare et Caroline Beyer dans
- Selon Antoine Hébrard, op. cit.
Bibliographie
- Cyril Grange, Les Gens du Bottin mondain, Fayard, 1996 (ISBN 2213596301)
- Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Sociologie de la bourgeoisie (2000), La Découverte - Repère 2000 (ISBN 2-7071-2951-8)
Voir aussi
Articles connexes
- Tout-Paris
- Société mondaine
- Who's Who (propriétaire du Bottin mondain) qui prétend répertorier l'« élite professionnelle française ». Un certain nombre d'inscrits du Who's Who se trouvent aussi dans le Bottin mondain.
- Annuaire
- High Life
- Carnet Mondain (Belgique)
Liens externes
- Site officiel
- Mariage : on ne confond plus amour et capitalisme, article de L'Expansion du 24 juillet 1997
Catégories :- Ouvrage sur la généalogie
- Annuaire mondain
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