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Christoph Blocher
Conseiller fédéral suisse Christoph Blocher
107e conseiller fédéralÉlu le 10 décembre 2003 Mandat du 1er janvier 2004 au
31 décembre 2007Département(s) DFJP Naissance 11 octobre 1940 à Schaffhouse Parti politique UDC Présidence aucune Chronologie Ruth Metzler-Arnold Eveline Widmer-Schlumpf Christoph Blocher, né le 11 octobre 1940 à Schaffhouse, est un homme politique suisse membre de l'Union démocratique du centre.
Sommaire
Biographie
Fils de pasteur, il est le septième d'une famille de onze enfants. Contre la volonté de son père[1], il effectue un apprentissage de paysan et obtient son diplôme à l'école d'agriculture de Wülflingen. Il obtient ensuite sa maturité et étudie le droit à l'Université de Zurich, avec un passage à Montpellier et à Paris, il obtient un DEA en droit puis étudie à la faculté de droit de l'Université de Zurich, en même temps que le socialiste Moritz Leuenberger. Il obtient son doctorat en 1971.
Christoph Blocher commence sa carrière politique en adhérant au Redressement national (RN), mouvement créé dans l'immédiat après-guerre qui regroupe à la fois certaines figures notoires de l'extrême droite et des modérés à l'image de Samuel Schmid. Il en devient l'un des membres du comité. En 1984, ce comité part en campagne contre le nouveau droit matrimonial qui introduit l'égalité dans le couple entre le mari et sa femme, passant outre le vote majoritaire des membres du RN en faveur de la loi[2].
Dans les années 1980, Christoph Blocher anime le Groupe de travail d'Afrique du Sud ou Arbeitsgruppe Südliches Afrika (ASA) qui soutient les lois sud-africaines en faveur de l'apartheid[2],[3].
Fondateur de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre en 1986, il refuse tout rapprochement avec l'Union européenne et est opposé à l'envoi de militaires suisses à l'étranger. Son ascension politique commence véritablement avec sa victoire lors du refus populaire de l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen, le 6 décembre 1992. Il s'est cependant opposé sans succès à l'entrée de la Suisse à l'Organisation des Nations unies en 2002.
Il a gradé dans l'armée Suisse jusqu'au grade de colonel. En 1983 le patron de l'entreprise EMS Chemie meurt. Une seule société est intéressée par le rachat de la petite entreprise Zurichoise, et elle entend biffer plus de 800 emplois sur 1'100. Devant cette menace, Blocher - alors employé sans le sou - décide d'hypothèquer tout ce qu'il possède et d'emprunter aux banques, afin de pouvoir racheter EMS Chemie. En 15 ans, il multiplie le bénéfice de l'entreprise par 80 et crée plus de 1'200 emplois qui s'ajoutent aux 1'100 déjà existants[4]. Il a déclaré qu'il fallait prendre exemple sur les entrepreneurs d'Asie, et particulièrement Japonais, où la direction de l'entreprise vient du bas de la hiérarchie.
Christoph Blocher siège au Conseil national de 1979 à son élection au Conseil fédéral en 2003. Son parti devient le premier du pays en 1999, dépassant légèrement le Parti socialiste suisse. Il consolide cette place lors des élections du 23 octobre 2003 en obtenant 55 mandats au Conseil national (chambre basse du parlement) et 8 au Conseil des États (chambre haute).
Proposant un programme socialement conservateur et économiquement libéral, il est considéré comme populiste par la majorité des médias[5],[6]. Il prône une politique appelant à la protection des intérêts et des traditions suisses et au durcissement de la politique d'immigration et d'asile, afin de « protéger l'indépendance, la prospérité et la réputation du pays ainsi que la sécurité de la population » selon lui.
Élu le 10 décembre 2003 à la place de Ruth Metzler-Arnold, candidate officielle du Parti démocrate-chrétien, il siège au Conseil fédéral dès le 1er janvier 2004 et prend la direction du Département fédéral de justice et police. À ce poste, il décide notamment la fusion de l'Office fédéral de l'immigration, émigration et intégration (IMES) avec celui des réfugiés (ODR), ce qui donne naissance à l'Office fédéral des migrations (ODM).
Le 12 décembre 2007, il n'est pas réélu au Conseil fédéral par 115 voix contre 125 pour la conseillère d'État grisonne Eveline Widmer-Schlumpf (UDC), soutenue par une coalition PSS, Verts et PDC[7],[8], renforcée par des voix radicales. Le 17 novembre 2008, à la suite de la démission du conseiller fédéral Samuel Schmid, l'UDC zurichoise le désigne comme candidat à sa succession[9].
Il possède la plus grande collection de toiles d'Albert Anker et de nombreux tableaux de Ferdinand Hodler.[5]
Bibliographie
- Matthias Ackeret, Le principe Blocher : manuel de direction, éd. Meier, Schaffhouse, 2007 (ISBN 9783858010889)
- Lukas Zollinger, Der Mittelstand am Rande : Christoph Blocher, das Volk und die Vorstädte, éd. Institut für Soziologie, Berne, 2004 (OCLC 69982383)
- Fredy Gsteiger, Blocher : ein unschweizerisches Phänomen, éd. Opinio, Bâle, 2002 (OCLC 50811391)
- Andreas Iten, Blochers Populismus + Widerspruch : über die Wahrheitsgehalt der Albisgüetlirede '99, éd. Werd-Verlag, Zurich, 1999 (OCLC 52375145)
- Christoph Schilling, Blocher : Aufstieg und Mission eines Schweizer Politikers und Unternehmers, éd. Limmat, Zurich, 1994 (OCLC 36178403)
Notes et références
- ↑ Christoph Blocher, dessine-moi la Suisse... sur blocher.ch : « Votre père était-il d'accord avec cette idée ? Blocher : Non, et il avait raison. »
- ↑ a et b Philippe Nordmann, « Christoph Blocher : ce n'est pas fini. C'est pire ! », Domaine public, 5 décembre 2003.
- ↑ « Programme de recherche du Fonds national suisse : Comment la Suisse a soutenu l'apartheid», octobre 2005.
- ↑ Le Principe Blocher, Manuel de direction. ISBN 978-3-85801-088-9
- ↑ a et b Jérôme Meizoz, « Quand le populisme recrée la peinture nationale », Le Courrier, 10 novembre 2003.
- ↑ « Le parlement inflige un revers historique à la droite populiste », edicom.ch, 12 décembre 2007.
- ↑ Swissinfo 12 décembre 2007, 11h44.
- ↑ Le récit de l'élection du Conseil fédéral, scrutin après scrutin, Le Temps, 12 décembre 2007.
- ↑ « Blocher veut retourner au gouvernement », Radio suisse romande, 18 novembre 2008.
Liens externes
- Informations sur Christoph Blocher avec résultat de l'élection sur le site internet du Conseil fédéral suisse.
- (fr)(de)(it) Site officiel de Christoph Blocher
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