Face aux conséquences de la crise économique mondiale, des mesures de rigueur budgétaire sont proposées, comprenant à la fois une hausse de la fiscalité et une baisse des dépenses publiques. Opposé à ces propositions, le SDE se retire de la coalition, laissant le gouvernement en minorité au Riigikogu. Andrus Ansip parvient toutefois à se maintenir au pouvoir en négociant le soutien, sans participation au cabinet, de l'Union populaire (ERL).
Mode de scrutin
Les 101 députés du Riigikogu sont élus pour un mandat de quatre ans, au suffrage universel direct et à la représentation proportionnelle suivant la méthode d'Hondt. Le pays est divisé en douze circonscriptions électorales qui comptent chacune de six à quatorze sièges à pourvoir. Seuls les partis ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau national peuvent participer à la répartition des sièges. Les électeurs peuvent voter en ligne depuis leur ordinateur et leur téléphone portable entre le 24 février et le 2 mars, ou se rendre dans l’isoloir le 6mars2011[1].
Le Parti réformateur d'Andrus Ansip, au pouvoir depuis six ans, mène campagne sur les questions économiques, en s'opposant à l'établissement d'un impôt progressif et vantant son bilan. Malgré la très forte hausse du chômage et une importante récession en 2009, le parti libéral s'enorgueillit en effet de l'entrée de l'Estonie dans l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), en 2010, et la zone euro, en 2011. Son grand adversaire et ancien partenaire de coalition, le Parti du Centre, axe son discours sur les effets néfastes du plan de rigueur et de l'adhésion à la monnaie unique, promettant notamment de baisser la taxe sur la valeur ajoutée sur certains produits de base. L'EKE a cependant dû accuser le contrecoup de la révélation d'un rapport des services secrets, selon lequel son président aurait reçu, en sa qualité de maire de Tallinn de l'argent de la part d'un homme d'affaires russe, ancien espion du KGB. Second parti de l'alliance au pouvoir, l'Union Pro Patria et Res Publica conduit une campagne conservatrice et libérale, mettant en avant la lutte contre le déficit public, la baisse de l'impôt sur les sociétés et son refus de voir le centre-gauche gouverner le pays. Le Parti social-démocrate, dont le nouveau président Sven Mikser est l'une des révélations de la campagne électorale, met pour sa part en avant un projet assez marqué à gauche, combinant l'établissement d'un impôt progressif, la gratuité totale de l'éducation et la hausse des allocations familiales.
Le taux de participation est de 63,61 %. C'est le taux le plus élevé depuis 1995[4].
La coalition gouvernementale sort victorieuse de cette élection législative en remportant 49,1 % des suffrages et une majorité de 56 sièges. Le Parti réformateur (ERE) confirme son statut de première force politique du pays en obtenant 33 sièges, soit deux de plus qu’en 2007. Son allié l'Union Pro Patria et Res Publica (IRL) réalise aussi un bon score avec 20,5 % des voix et 23 sièges, quatre de plus qu'en 2007. Le Premier ministre Andrus Ansip voit ainsi ses choix de politique économique confirmés[5]. Ce résultat est aussi considéré comme un indicateur de la popularité de l'euro : les électeurs estoniens approuvent l’entrée du pays dans la zone euro deux mois plus tôt, malgré un regain d'inflation dans les semaines précédent le vote[6].
Le premier parti d'opposition, le Parti du Centre (EKE) du maire de TallinnEdgar Savisaar, est le grand perdant de cette élection. Il ne parvient pas à battre la majorité sortante et perd trois sièges par rapport à la législature précédente. Le parti, qui critiquait la politique de rigueur, reste soutenu par la minorité russophone, mais a souffert d'un scandale de financement par un homme d'affairesrusse proche de Vladimir Poutine[4].
Le Parti social-démocrate (SDE), qui milite pour un impôt progressif sur le revenu et des réformes sociales, réalise la plus forte progression, mais reste dans l’opposition. Il réunit 17,1 % des voix et obtient 19 sièges, soit neuf de plus qu’en 2007[7].
Les Verts (EER) et l'Union populaire (ERL) ne franchissent pas la barre des 5 % nécessaires pour être représentés au Riigikogu qui ne comptera donc que quatre formations, une situation inédite depuis les élections de mars1990. Les candidats indépendants progressent, sans toutefois parvenir à faire élire un seul d'entre eux.
Réactions
Le soir des élections, le Premier ministre Andrus Ansip annonce que son Parti réformateur et lui-même ont l’intention de poursuivre l'alliance avec le parti de droite Union Pro Patria et Res Publica (IRL), mais que « les négociations de coalition ne seront pas faciles ». Le président de l'IRL Mart Laar déclare quant à lui : « La coalition actuelle est la plus probable pour former un nouveau gouvernement compte tenu de la proximité de nos programmes. »[8]
Les 28 observateurs envoyés par Election Observation : Theory and Practice ont révélé, malgré quelques manquements mineurs dans certains bureaux de vote, que ces élections avaient été conduites conformément aux dispositions nationales et internationales[9].
La Communauté des États indépendants, qui avait envoyé une équipe d'observateurs, dénonce des élections qui « ne peuvent pas être considérées comme totalement démocratiques ». Elle considère comme « étrange » la procédure de vote par anticipation, et critique la presse estonienne qui aurait cherché à « discréditer » le Parti du Centre, largement soutenu par la minorité russophone d'Estonie[10]. A noter toutefois que l'objectivité de cette équipe d'observateurs a été fortement mise en question[11].
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