- Église Saint-Véran (Utelle)
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Église Saint-Véran
La nef centrale de l'église Saint-VéranPrésentation Culte Catholique romain Type Église paroissiale Rattaché à Diocèse de Nice Début de la construction XIVe siècle Fin des travaux XVIIe siècle Style(s) dominant(s) Gothique, Baroque Protection Classé MH (1963) Géographie Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-Maritimes Ville Utelle Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier L'église Saint-Véran est une église située à Utelle dans le département français des Alpes-Maritimes. L'église est dédicacée à saint Véran, évêque de Cavaillon, dont l'histoire locale fait l'évangélisateur de la région au VIe siècle. Il s'y trouvait déjà des familles chrétiennes.
Sommaire
Historique
L'histoire de la construction de l'église a fait l'objet de discussions entre historiens. Son plan actuel n'est pas une construction romane. Pourtant une église avait été construite entre le IXe siècle et le XIe siècle dans le style roman. La comparaison de son plan avec celui d'églises géographiquement proches de La Tour et Roquebillière dont le plan est semblable peut faire remonter l'église au XVe siècle. L'étude faite par Jacques Thirion, citée dans la bibliographie, fait remonter les colonnes et les chapiteaux de la nef au XIVe siècle même si le style a pu rappeler une construction romane. Ce n'est pour lui qu'une survivance tardive de celui-ci comme on peut le constater dans de nombreuses églises du comté de Nice ou du Dauphiné.
Une tradition locale veut que l'église fut en grande partie détruite par le tremblement de terre de 1452. Sa reconstruction aurait été entreprise par le prieur Ciaudo Grimaldi avec une fin des travaux en 1457. Cependant on ne trouve aucune trace d'un tremblement de terre à cette date dans les archives (on note un tremblement de terre en 1493 dans la vallée de la Vésubie). On note un autre tremblement de terre en août 1564 ayant ruiné les églises de La Bollène, Belvédère, de Gordolasque et de Venanson.
L'inspection des éléments architecturaux montrent une construction en plusieurs étapes et des reprises d'éléments plus anciens comme le mur occidental du collatéral sud. La porte ouverte dans ce collatéral présente un style pouvant la faire remonter au XIVe siècle.
Le portail ouvert dans la première travée du collatéral nord présente un style qui peut placer sa construction avant celui des vantaux de la porte qui datent de 1524. Le grand porche qui précède ce portail avec sa voûte à liernes et tiercerons est d'inspiration italienne. Les chapiteaux rappellent ceux des églises de Sigale et de Tende. On peut le dater du premier tiers du XVIe siècle.
Les murs gouttereaux sont de faible épaisseur quand on les compare à la portée de 6,90 m des voûtes de la nef centrale. Cela laisse penser que l'église a d'abord été couverte d'une charpente. Les voûtes actuelles ont été réalisées au XVIIe siècle. On reprit alors toutes les parties hautes des murs. On lit à l'extérieur de l'église, sur une dalle encastrée, la date du 11 mai 1651 qui pourrait correspondre à la fin de ces travaux. De la même période date la décoration de l'église qui rappelle celle de la cathédrale Sainte-Réparate de Nice mais dans un style plus malhabile.
L'église eut pour prieur Ludovic ou Louis Grimaldi de Beuil, frère d'Honoré Grimaldi, comte de Beuil, et de Jacques Grimaldi, fut élevé par une bulle du 13 mars 1560 à l'évêché de Vence par le pape Pie IV. Il meurt à Nice en février 1607.
La totalité de l'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 5 décembre 1963[1].
Description
L'église est un bâtiment à trois nefs, nef centrale et bas-côtés, et quatre travées, à chevet plat, voûté d'arêtes.
On accède à l'église par une porte latérale précédée d'un porche gothique. Les vantaux de la porte, réalisés en 1524, représentent la vie de saint Véran en douze panneaux.
De nombreux retables décorent l'église :
- dans le collatéral nord, dans la deuxième travée, un retable décoré d'un tableau représentant l'Annonciation[2], probablement de l'école de Louis Bréa, datat de la fin du XVe siècle. Aux extrémités de la prédelle on peut voir des écus portant un olivier et trois oiseaux. Ces armes sont celles d'une famille d'Utelle, les Passeroni.
- retable de Saint-Antoine[3]. Comme le montre les comptes de la fabrique, ce retable, ainsi que les deux suivants, a été réalisé en 1771-1772. Ils donnent aussi un nom, maître Caldero, stucatore. Il réapparaît dans les comptes, avec maître Pierre Molinaro, en 1775-1776, pour la réalisation du décor stuqué de la voûte de la sacristie.
- retable du Rosaire.
- retable de Saint-François.
- Fonts baptismaux, contre la façade ouest, datant de 1775.
- Dans le chœur, au-dessus du maître autel : le retable de la Passion[4]en bois sculpté, datant du XVIIe siècle. Il est en bois de noyer et sculpté en bas relief. Il mesure 7,50 m de haut pour 4,80 m de largeur. Il comprend trois étages de panneaux sculptés et se termine par un fronton triangulaire. Sa date de réalisation est inconnue, mais il a dû être réalisé pour la place qu'il occupe depuis la fin de la réalisation de l'église, vers 1651. Sa réalisation met en œuvre des formes antérieures qui n'ont pas l'ampleur du style baroque, mais cela est probablement dû à son exécution par des artistes locaux soumis à de multiples influences.
- - Au-dessous se trouve la prédelle sur laquelle ont été peints treize scènes représentant des scènes précédant la Passion :
- - entrée du Christ à Jérusalem,
- - la dernière Pâque,
- - le lavement des pieds des disciples,
- - Jésus se rend aux jardin des Oliviers,
- - arrivée de Judas accompagné de soldats,
- - Jésus en prière venant le calice
- - au centre, le tabernacle,
- - Pierre coupant l'oreille de Malchus, serviteur du grand prêtre Caïphe, en défendant Jésus au jardin des Oliviers,
- - arrestation de Jésus,
- - reniement de saint Pierre,
- - Jésus chez Anân qui déchire sa robe,
- - Jésus chez Caïphe,
- - Jésus chez Hérode,
- - Jésus chez Ponce Pilate.
- - Au deuxième étage, trois scènes séparées par quatre colonnes corinthiennes de 3 m de haut :
- - Sur le panneau central, deux personnages en prière entourés d'une foule, sous une arcade, qui sont peut-être les donateurs, mais qu'on a voulu aussi être les représentations de la bonne et de la mauvaise prière.
- - Répartis de part et d'autre, quatre grands panneaux représentant, à gauche et en bas, le Christ à la colonne, au-dessus, le Christ aux outrages, à droite et en bas, le couronnement d'épines, et au-dessus, Pilate se lavant les mains.
- - Au troisième étage, trois scènes en bas relief,
- - à gauche, le portement de Croix,
- - au centre, la pâmoison de la Vierge,
- - à droite, une mise au tombeau.
- - Dans le fronton triangulaire, les femmes au tombeau avec un ange agenouillé leur annonçant la Résurrection de Jésus, traités en ronde bosse.
- - Au-dessus, le Christ sortant des limbes, entouré de six patriarches.
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Eglise Saint-Veran » sur www.culture.gouv.fr.
- ISBN 2-86410-458-X) Paul Roque, Les peintres primitifs niçois, p. 46-47, Serre éditeur, Nice, 2006 (
- [1] Michel Foussard, Le retable de Saint-Antoine dans l'église Saint-Véran d'Utelle, p. 35-39 , Nice historique, Nice, 1992
- [2] Christiane Lorgues-Lapouge, Le retable sculpté de l'église d'Utelle, p. 42-44, Nice historique, Nice, 1952
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Thirion, Notes sur l'église d'Utelle, p. 35-41, Nice historique, 1952 [3]
Lien externe
Catégories :- Monument historique classé en 1963
- Église des Alpes-Maritimes
- Architecture baroque en France
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