- Willem Godschalck van Focquenbroch
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Willem Godschalck van Focquenbroch Fort El Mina, sur la côte d’esclaves, où Focquenbroch a résidé deux ansActivités Dramaturge
PoèteNaissance baptisé le 26 avril 1640
Amsterdam
Provinces-UniesDécès juin 1670
Elmina, golfe de GuinéeLangue d'écriture Néerlandais Mouvement Baroque Genres Poésie
ThéâtreWillem Godschalck van Focquenbroch, né à Amsterdam et baptisé le 26 avril 1640, mort à São Jorge da Mina, golfe de Guinée, en juin 1670, est un poète des Pays-Bas septentrionaux.
Sommaire
Biographie
On ne connaît que peu sur la vie de ce poète. Il est né à Amsterdam de parents issus des milieux de petits commerçants et artisans originaires d'Anvers. Ses parents ont fait baptiser leurs enfants dans l’Église réformée, y compris leur troisième enfant, William Godschalck. Ce deuxième prénom provint de l'un des témoins nobles. Après avoir suivi l’école latine, Focquenbroch choisit d'étudier la médecine. Vraisemblablement, il reçut une formation préparatoire[1] à l'athénée d'Amsterdam[2], pour, après s’être inscrit le 29 mars 1662 à l'Université d'Utrecht, y obtenir le 10 juin 1662[3] son doctorat en médecine, apparemment sans y avoir étudié, avec une dissertation sur les maladies vénériennes De lue venerea. Puis, il devint un médecin des pauvres à Amsterdam au service de l'Église réformée (la diaconie), d'abord en tant que volontaire, mais même lorsqu’il sera rémunéré, il n’obtiendra qu’une maigre récompense.
Ses œuvres paraissent régulièrement à partir de 1663, en particulier auprès de l’éditeur Johannes van den Berg. Ses poèmes très réalistes s’éloignent du genre élevé de la poésie du XVIIe siècle. Comme l'un des premiers il suivit Scarron et Lucianus dans le genre burlesque de son De Aeneas in syn sondaeghs-pack (Énée dans son costume du dimanche) et Typhon of de reuzenstrijd (Typhon ou la gigantomachie). Son travail a toujours eu un attrait majeur pour le lecteur par son criticisme et son cynisme, mais également par sa perception pessimiste de la vanité de toutes choses et ses expressions de désespoir face au destin. Sa comédie De min in 't Lazarushuis (la nourrice dans la maison de Lazare, 1674), une adaptation de Los Locos de Valencia de Lope de Vega, appartint au répertoire de théâtre courant aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, et a été représentée encore au XIXe siècle avec grand succès[4].
On sait qu'il ne s'est pas marié, qu’il fut engagé dans la fonction de « fiscal » par la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales en 1668 et qu’il fut envoyé au Côte-de-l'Or en Afrique de l'Ouest. Son poste de « fiscal » était une fonction administrative, impliquant des responsabilités économiques et juridiques. Son poste était au château São Jorge da Mina, dans le golfe de Guinée au Ghana actuel[1]. Ce château, El Mina, existe toujours, sur la côte ghanéenne. S’il s’y est rendu avec optimisme, l’expérience s’avéra décevante. Seul, il s’y ennuie. Dans sa correspondance, écrite en rimes, il idéalise sa patrie natale qu'il ne reverra plus jamais. Il meurt en 1670, probablement d’une maladie tropicale, vraisemblablement la fièvre jaune.
L’œuvre
Ses œuvres complètes ont été publiées à plusieurs reprises avec beaucoup de morceaux apocryphes. L'incertitude concernant la date de sa mort - jusqu'à récemment fixée en 1675 - fit que les éditeurs purent facilement ajouter de telles œuvres « posthumes ». L'édition la plus fiable est Thalia of de geurige zanggodin, vol. 1 (1665) et 2 (1668). De Afrikaense Thalia a été compilé après sa mort (1678)[4].
À travers les lettres et poèmes de Focquenbroch se révèle le caractère d’un homme sensible qui, bien qu’il se sente souvent malheureux, tenait à se prendre en autodérision ; il se moquait non seulement de lui-même mais également d'autres. Si le rire était un bon remède contre ses tendances mélancoliques, son humour était aussi lié aux traditions littéraires de son temps. Souvent, entre autres dans un poème en imitation d’un épithalame, il raille du fait qu'il avait à faire avec les aspects puants de la vie pour si peu d'argent[5].
Les trois recueils des œuvres complètes (1664, 1668, 1678) abondent de textes ironiques. Le titre réapparaissant à chaque édition, annonce tout le contenu : Thalia, of geurige sang-godin, c'est-à-dire Thalia ou la déesse parfumée du chant, muse de la farce et de la comédie. Focquenbroch écrivit dans une tradition burlesque dans laquelle le contraste humoristique entre le haut et le bas se situait au centre. Ainsi, une épopée fut adaptée de façon ironique en prenant des lourdauds ou des animaux comme protagonistes, plutôt que des héros nobles et vaillants. Du Français Scarron, connu pour ses œuvres burlesques, Focquenbroch adapta Typhon ou la Gigantomachie comme Typhon of de Reusen-strijdt (1665) [5]. Focquenbroch est le premier aux Pays-Bas septentrionaux à traduire la comédie Le cocu imaginaire de Molière ; plus tard suivit une néerlandisation d’une comédie de l’espagnol Lope de Vega. Il a également écrit des poèmes moqueurs sur l'amour malheureux, dans la tradition de la poésie amoureuse anti-pétrarquiste. Non seulement, il a tenu en dérision les femmes inaccessibles, qu’il montrait de la façon la plus horrible qui soit, mais aussi l'amant servile qui se rend malheureux. Il fit également de nombreux poèmes de mariage ironiques, toujours lardés de passages érotiques[5].
Que Focquenbroch était un homme lettré apparaît clairement dans la façon dont il a traité les traditions littéraires humoristiques connues. Ses amis ne lui ont donné pas pour rien une couronne de laurier dans les cheveux sur la médaille frappée après sa mort : cela se faisait à l’Antiquité en hommage aux poètes. La bouffonnerie n'était pas jouée ; Focquenbroch avait des tendances mélancoliques. La mélancolie était, au XVIIe siècle, une maladie dangereuse, comparable à ce qu’on appelle maintenant des troubles dépressifs. Selon les notions du XVIIe siècle sur la maladie, le foie recueille des substances nocives, devenant par la suite enflammé. Le foie devait être mis en mouvement pour faire écouler le sang enflammé, entre autres en riant[5].
Les humeurs mélancoliques de Focquenbroch se reflètent souvent dans ses poèmes et ses lettres tristes et pensives.
La devise de Focquenbroch est Fumus gloria mundi (la gloire du monde n’est que de la fumée). Dans un de ses sonnets, il dessine son propre portrait, avec sa pipe inséparable et sans illusions.
Œuvres
- De verwarde jalousy, Blyspel. Amsterdam: Jacob Lescaille, 1663.
- Klucht van de weyery. Amsterdam: Jacob Vinckel, 1665.
- Klucht van Hans Keyenvresser. Amsterdam: Jacob Vinckel, 1665.
- Thalia, of geurige sanggoddin. Amsterdam: Johannes van den Bergh, 1665 (éd. 1669)
- Een Hollandsche vuystslagh, op een Brabandsche koon. s.l. [1665].
- Verdubbelt zegensangh, der negen musen. Amsterdam: Johannes van den Bergh, 1666.
- De herderssangen van Virgilius Maro. Amsterdam: Johannes van den Bergh, 1666.
- Thalia, of geurige zanggoddin, tweede deel. Amsterdam: Johannes van den Bergh, 1668/1669.
- Min in't lazarushuys, Blyspel. Amsterdam: Jacob Vinckel, 1674.
- Afrikaense Thalia, of het derde deel van de geurige zanggodin, Amsterdam: Jan ten Hoorn, 1678.
Liens externes
Sources
- (nl)R. Zuidema in P.C. Molhuysen & P.J. Blok (réd.), Nieuw Nederlandsch biografisch woordenboek, vol. 10, A.W. Sijthoff, Leyde, 1937, p. 263-264
- (nl)J.G. Frederiks & F. Jos. van den Branden, Biographisch woordenboek der Noord- en Zuidnederlandsche letterkunde, L.J. Veen, Amsterdam, 1888-1891, p. 252
- (nl)P.M.M.Kroone in G.J. van Bork & P.J. Verkruijsse (réd.), De Nederlandse en Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs, De Haan, Weesp, 1985, p. 206-207
- (nl)N.N. in Projet sous la direction de Cees Klapwijk, Willem Godschalck van Focquenbroch, site Internet Literatuurgeschiedenis.nl
Références
Catégories :- Décès en 1670
- Dramaturge néerlandais
- Naissance à Amsterdam
- Naissance en 1640
- Poète néerlandais
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