Vermeils (poésie)

Vermeils (poésie)
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Vermeils
La couverture du livre
La couverture du livre

Auteur Klaus Ebner
Genre Poésie
Version originale
Titre original Vermells
Éditeur original SetzeVents Editorial
Langue originale Catalan
Pays d'origine Drapeau d'Autriche Autriche
Lieu de parution original Urús (Catalogne)
Date de parution originale 2009
ISBN original 978-84-92555-10-9 978-84-92555-30-7
Version française
Chronologie
Hominidé (roman)

Vermells est un recueil de poésie écrit en catalan par l'écrivain autrichien Klaus Ebner. L'auteur traduisit les poèmes aussi en allemand et publia le livre en édition bilingue chez SetzeVents Editorial à Urús en Catalogne.

Sommaire

Synopsis

Conformément au titre, l'ouvrage présente des réflexions lyriques autour de la couleur vermeille. Des références ou des allusions au rouge, au sang, à l'aurore et bien sûr à l'amour. Par conséquent la critique de la poétesse catalane Marta Pérez i Sierra s'intitule Le feu, le sang, l'amour[1]. L'exemple ci-bas illustre la manière de laquelle l'auteur adresse la notion de la couleur :

«  le vin de jadis
verre vermeil
la grande gorgée
de l'oubli »
[2]

Les poèmes n'ont ni titre ni ponctuation. La lecture peut donc être difficile selon Marta Pérez i Sierra, mai elle continue : « (…) poèmes courts desquels chacun, en tant que sentiment, brûle, ils paraissent indépendants l'un de l'autre, mais ensemble ils constituent le feu[3]. »

Les poèmes sont très courts, ce que l'écrivain Josep Navarro Santaeulàlia souligna dans la préface du livre : « Le poète Klaus Ebner aime les poèmes aux vers courts dans lesquels le mot, restreint par un espace limité, semble être obligé d'ouvrir tout son éventail de significations[4]. » Les vers s'enchaînent de façon que chaque premier vers répète un mot déjà utilisé dans le dernier vers du poème précédent. De la même manière, le dernier poème se noue au premier de l'ouvrage et insinue un cercle.

Le livre collectionne quatre-vingt-cinq[3] poèmes dont cinq représentent des poèmes en prose mais toujours sans aucune ponctuation. Par exemple :

«  la question plus tangible le privilège aveugle malgré la cure méticuleuse une idée surgit en mille méandres aigre-douce austère sa consistance est un casse-tête des pluies de la discipline mal entendue un prodige très solemne des répliques contradictoires pleuvent sur un champ rempli de coquelicots le matin et le soir prend une feuille le poète »[5]

Le cycle de poèmes est précédé de citations des poètes romains Ennius, Catulle et Ovide. Le critique et écrivain autrichien Wolfgang Ratz y reconnaît une référence aux racines de la langue catalane. D'ailleurs, le lecteur trouve le mot « genèse » au début du premier poème[6] ainsi qu'à la fin du dernier[7]. Allusion et sens symbolique-mystique de la couleur vermeille. Ratz raisonne que le feu et le sang évoquent destruction et vitalité, mort et naissance. Cependant, la manière d'employer le mot « genèse » révèle aussi la structure symétrique de l'ouvrage entier[8].

Critique et genèse

Aux Pays Catalans, la publication de Vermells attira une certaine attention médiatique[9]. Le livre est une édition bilingue. C'est l'auteur lui-même qui traduisit les poèmes en sa langue maternelle allemande. Les critiques autrichiens Martin Dragosits et Wolfgang Ratz prennent ce fait pour une curiosité. Ebner expliqua sa production littéraire en catalan ainsi : « En catalan, j'écris tout librement et non pas animé par le raisonnement[10]. » En outre, il confirme l'influence essentielle de l'émotion : « La plupart des mes poèmes englobent un sentiment ou une mêlée de sentiments - et j'espère que le lecteur pourra les éprouver également[11]. »

Lorsque Marta Pérez i Sierra parle de l'enchaînement des textes poétiques, elle compare chaque poème avec un maillon. Les mots répétés unissent et révèlent « les nombreuses connotations que la couleur vermeille offre pour le poète[3]. » Selon la poétesse, le rythme et la mélodie des vers dessinent une image.

Lors d'une interview menée par Ramon Texidó, ce dernier voulait apprendre de l'auteur où il trouve son inspiration poétique. Klaus Ebner répondit : « En moi-même. Peut-être ça vous paraît un peu étrange ou même fat, mais quand j'écris un poème, il me semble qu'il y a une sorte de voix en moi que me dicte ce que je dois écrire. Bien sûr mes poèmes reflètent mes propres expériences ; cependant, celles-ci pourraient dater d'il y a dix ou vingt ans. Elles s'entremêlent, et ensemble avec un sentiment particulier elles forgent le poème que je suis en train d'écrire. Peut-être faut-il mentionner dans ce contexte que j'écris les poèmes toujours à la main, avec un crayon ou un stylo, tandis que j'écris la prose directement au clavier de mon ordinateur[12]. »

À l'égard de la traduction en allemand, Wolfgang Ratz indique que dû à l'ordre des mots en allemand Ebner ne pouvait pas toujours respecter le principe de répéter le dernier mot d'un poème au début du suivant. D'autre part il ajoute que la traduction allemande se lirait comme un original[13].

Bibliographie

Éditions de l'ouvrage

Références

  • (de) Martin Dragosits, Rezension [ « Critique littéraire » ], Kultur Online, Bregenz (Autriche)/Binz (Suisse), 2009
  • (ca) Marta Pérez i Sierra, El foc, la sang, l'amor. [ « Le feu, le sang, l'amour. » ], Diari Maresme, Catalogne, 2009
  • (de) Wolfgang Ratz, Rezension [ « Critique littéraire » ], dans: Literarisches Österreich Nr. 2/09, Vienne (Autriche), 2009, p. 18-19

Notes

  1. « El foc, la sang, l'amor »
  2. (ca) Klaus Ebner, Vermells [ « Vermeils » ], SetzeVents Editorial, Urús, 2009 (ISBN 978-84-92555-10-9), p. 40 : « el vi d'antuvi/vas vermell/la gran glopada/per l'oblit »
  3. a, b et c Critique littéraire de Marta Pérez i Sierra dans Diari Maresme, Diari Maresme, 2009. Consulté le 17-07-2010. « (…) poemes breus cada un dels quals, sentiment, crema, i semblen independents l'un de l'altre, però junts són el foc. »
  4. (ca) Josep Navarro Santaeulàlia, Prefaci a Vermells [ « Préface à Vermeils » ], SetzeVents Editorial, Urús, 2009 (ISBN 978-84-92555-10-9), p. 8 : « Al poeta Klaus Ebner li agraden els poemes amb versos curts, en què la paraula, constreta per un espai menor, sembla que es vegi obligada a forçar tot el seu ventalls de significacions. »
  5. (ca) Klaus Ebner, Vermells [ « Vermeils » ], SetzeVents Editorial, Urús, 2009 (ISBN 978-84-92555-10-9), p. 76 : « la pregunta més tangible el privilegi cec malgrat la meticulosa cura un acudit sorgeix en mil meandres agredolç auster la seva consistència és un trencaclosques pluges de la disciplina mal entesa un prodigi molt solemne plouen rèpliques contradictòries a un camp replet de roselles al matí i al vespre agafa un full el poeta »
  6. La première ligne du premier poème dit : « la gènesi del foc » [ « la genèse du feu » ]. P. 13
  7. La ligne finale du dernier poème dit : « s'aixeca la nova gènesi » [« surgit une nouvelle genèse »]. P. 97
  8. (de) Wolfgang Ratz, Rezension [ « Critique littéraire » ], dans: Literarisches Österreich Nr. 2/09, Vienne (Autriche), 2009, p. 18-19 : « Dieser Gedichtzyklus beginnt und endet mit dem Wort «Genesis». Dieser Umstand verweist zum einen auf die symbolisch-mystischen Deutungen der roten Farbe als Feuer und Blut (mit allen darin liegenden Assoziationen von Zerstörung und Lebenskraft, Tod und Geburt), zum anderen aber auf den überlegten und symmetrischen Aufbau des Buches. »
  9. (ca) Article sur la littérature allemande : « La literatura de la postguerra » [« La littérature de l'après-guerre »], Gran Enciclopèdia Catalana, 2010. Consulté le 18 juillet 2010
  10. (ca) Citation selon le site de Marta Pérez i Sierra, Marta Pérez i Sierra, 2009. Consulté le 18 juillet 2010. « En català escric des de la llibertat, no des del raonament. »
  11. Idem.
  12. (ca) Interview avec Klaus Ebner, par Ramon Texidó, Penedès Digital, 2009. Consulté le 18 juillet 2010. « En mi mateix. Potser això sona una mica estrany o fins i tot altívol, però quan escric un poema, em sembla que hi ha una mena de veu en mi que està dictant el que haig d’escriure. És clar que en els meus poemes repercuteixen les meves experiències; aquestes, però, poden datar des de fa deu o vint anys – formen una barreja que, juntament amb un sentiment particular, forgen el poema que escric. Potser cal esmentar en aquest context que escric poesia sempre a mà, amb un llapis o una ploma, mentre que escric la prosa directament a l’ordinador. »
  13. (de) Wolfgang Ratz, Rezension [ « Critique littéraire » ], dans: Literarisches Österreich Nr. 2/09, Vienne (Autriche), 2009, p. 18-19

Liens externes


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