- Troisième République tchécoslovaque
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République tchécoslovaque
Československá republika (cs) (cs)Česko-slovenská republika (sk)
1945 – 1948
Drapeau et armoiries
Devise : Couronne tchécoslovaque
Informations générales Statut République Capitale Prague Langue Slovaque, tchèque Histoire et évènements 5 avril 1945 Retour d'Edvard Beneš en Tchécoslovaquie, constitution d'un gouvernement de coalition à Košice mai 1946 Les communistes remportent la majorité aux élections en Tchéquie Février 1948 Coup de Prague 9 mai 1948 Nouvelle constitution; la République tchécoslovaque est proclamée « République populaire » Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le nom de Troisième République tchécoslovaque (Československá třetí republika, ou Třetí republika) est donné à la période allant de 1945 à 1948, après que la Tchécoslovaquie a été reconstituée à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien que le pays ait continué à appliquer la constitution de la Première République tchécoslovaque, il s'agit d'une désignation d'usage, en raison des bouleversements territoriaux et politiques subis par le pays. Certains historiens tchèques utilisent néanmoins le terme de Seconde République tchécoslovaque pour désigner simultanément les périodes 1938-1939 et 1945-1948.
Sommaire
Historique
Après les accords de Munich, la Tchécoslovaquie est amputée d'une partie de son territoire. La « Seconde République tchécoslovaque » ne vit que quelques mois, l'invasion allemande et la sécession slovaque donnant naissance au Protectorat de Bohême-Moravie et à la République slovaque indépendante. Ces deux régimes ne survivent pas à la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes se retirant devant les Alliés, principalement l'Armée rouge, qui envahissent le territoire de l'ex-Tchécoslovaquie.
Le 5 avril 1945, Edvard Beneš, ancien président de la République et chef durant la guerre du Gouvernement provisoire tchécoslovaque, décrète à Košice la formation d'un gouvernement de coalition, incluant la participation du Parti communiste tchécoslovaque dont le dirigeant Klement Gottwald devient premier vice-président; la reformation de la Tchécoslovaquie est décrétée. Le programme de Košice, établi par Beneš et ses alliés, prévoit l'établissement d'une république démocratique, où Tchèques et Slovaques seront égaux[1]. Zdeněk Fierlinger, social-démocrate de gauche partisan d'une étroite alliance avec les communistes, devient premier ministre; Edvard Beneš est confirmé dans ses fonctions Président de la République le 28 octobre, et réélu de manière formelle le 19 juin 1946. La coalition au pouvoir inclut des partis conservateurs comme le Parti démocratique slovaque, mais les partis de gauche et de tendance socialiste, comme les communistes et le Parti national social tchèque, prédominent. Le gouvernement Fierlinger procède, dans les mois qui suivent la fin de la guerre, à la nationalisation des industries-clé et des banques. Les minorités allemandes des Sudètes sont expulsées par la mise en application des Décrets Beneš; les biens des anciens collaborateurs nazis sont confisqués.
Les communistes bénéficient de l'enthousiasme de la libération, et voient leurs effectifs grimper de 27 000 à plus d'un million entre 1945 et 1946. Lors des élections législatives de mai 1946, les communistes remportent 40.17% des voix dans la partie tchèque du pays, devenant majoritaires; le Parti démocratique slovaque, anti-communiste, remporte par contre 62 % des suffrages en Slovaquie. Le résultat des élections donne 38% aux communistes dans l'ensemble du pays, le parti devenant globalement majoritaire. Edvard Beneš demeure Président de la République et Jan Masaryk conserve le portefeuille des affaires étrangères, mais le communiste Klement Gottwald devient chef du nouveau gouvernement.
En 1947, à la suite d'un véto de l'Union soviétique, le gouvernement tchécoslovaque refuse l'adhésion au plan Marshall[2], mettant à mal la coalition. Le président Beneš, affaibli par une série d'attaques cérébrales, est progressivement incapable de résister à l'influence de Gottwald[3].
Prise du pouvoir par les communistes
Article détaillé : Coup de Prague.Au début de 1948, les communistes noyautent progressivement les forces de police, remplaçant les fonctionnaires non-communistes par des hommes acquis à leur cause. En février, les ministres libéraux démissionnent du gouvernement. Gottwald fait une déclaration publique appelant « le peuple des travailleurs à se tenir prêt dans l'éventualité d'une réaction ». Les milices communistes sont mises en état d'alerte et des manifestations de masse sont organisées à Prague. La démission des ministres permet à Klement Gottwald et Rudolf Slánský, qui ont mis le président Beneš sous leur coupe, de remplacer les postes vacants par des communistes et des alliés sociaux-démocrates. Jan Masaryk est retrouvé mort le 10 mars, s'étant officiellement « suicidé » par défenestration. Le parlement approuve le nouveau gouvernement et de nouvelles élections législatives donnent la majorité aux communistes et à leurs alliés. Le 9 mai, une nouvelle constitution est promulguée, dans laquelle sont inscrits le principe de dictature du prolétariat et le rôle prépondérant du Parti communiste. Edvard Beneš refuse de la signer et démissionne le 7 juin. Gottwald le remplace à la présidence de la République, laissant la tête du gouvernement à Antonín Zápotocký. La Tchécoslovaquie est proclamée « République populaire », sans changer officiellement de nom. Le nom officiel de République socialiste tchécoslovaque ne sera adopté qu'en 1960, à la faveur d'un nouveau changement de constitution. Le régime communiste durera jusqu'à la révolution de velours en 1989.
Voir également
Chronologie Origines (en)
pre-1918Première république
1918 – 1938 (en)Seconde Guerre mondiale
1938 – 1945 (en)1945 – 1948 coup d'Etat
1948 – 1989 (en)Révolution de velours
1989 – 1992 (en)Dissolution
1993 –Bohême
Moravie
& SilésieTerres de la couronne de l'Empire autrichien Première
République tchécoslovaque'
(ČSR, 1918 – 1938)
Limites légales et gouvernement mis en place par la Constitution de 1920 (en)Région des Sudètes
annexé par le Troisième Reich
(1938 – 1945)Troisième
République tchécoslovaque
(ČSR, 1945 – 1948)Czechoslovak Republic
(ČSR, 1948 – 1960)
Déclaré une démocratie populaire (sans changement de nom officiel), sous la Ninth-of-May Constitution (en) suivant le coup d'Etat de 1948République socialiste tchécoslovaque
(ČSSR, 1960 – 1989)République fédérale tchèque et slovaque
(ČSFR, 1990 – 1992)République tchèque
Czechia
(depuis 1993)Deuxième
République tchécoslovaque
(ČSR, 1938 – 1939)
Y compris la région autonome de Slovaquie et la Ruthénie subcarpatiqueProtectorat de Bohême-Moravie
(1939 – 1945)Après le printemps de Prague, composé de:
République socialiste tchèque
(ČSR, 1969 – 1992)
République socialiste slovaque
(SSR, 1969 – 1992)
Chute du nom socialiste en 1990Slovaquie territoire du
Royaume de HongrieRépublique slovaque
(1939 – 1945)République slovaque
Slovakia
(depuis 1993)Southern Slovakia and Carpatho-Ukraine
Annexé par (en): Hongrie
(1939 – 1945)Ruthénie subcarpathique Oblast de Transcarpatie de la Ukraine soviétique
(1944/1946 – 1991)Oblast de Transcarpatie de l’Ukraine
(depuis 1991)Voir: Autriche-Hongrie Gouvernement provisoire tchécoslovaque - Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale
- République de Hongrie (1946-1949), autre période de transition amenant à l'établissement d'un régime communiste
Notes et références
- M. Laran, article Tchécoslovaquie in Encyclopedia Universalis, 2000
- Michel Mourre, Dictionnaire d'histoire universelle, article Tchécoslovaquie, Bordas, édition de 2004
- Encylopedia Britannica
Catégories :- Histoire de la Tchécoslovaquie
- Guerre froide
- Politique de la Tchécoslovaquie
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