- Solde migratoire du Massif central
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Jusqu’en 1975, les soldes migratoires sont négatifs dans la quasi-totalité des communes rurales du Massif central.
Avec la dépopulation, les flux de départ ont d’abord reculé faute de candidats…, mais on perd encore 9 000 personnes entre 1982 et 1990 ; puis les arrivées se sont multipliées et le solde migratoire est devenu positif depuis 1990 (excédent de 27 000 personnes entre 1990 et 1999), y compris dans les campagnes. Cette nouvelle attractivité concerne aussi bien les périphéries des principales agglomérations que le Morvan, le nord des Combrailles, une partie du Bocage bourbonnais, la montagne et les plateaux de l’ouest Limousin, l’essentiel du Lot, le Livradois-Forez, le Velay, l’Aubrac, les Grands Causses, une partie de la Margeride, les Cévennes ou le Vivarais sud-oriental. Par contre, les cœurs des principales villes, la Haute-Auvergne montagnarde, la Sologne bourbonnaise, la Basse-Marche, le bassin stéphanois, le sud-ouest de l'Aveyron ou le nord Ardèche sont moins bien lotis.
Entre 1999 et 2006, cette attractivité s’est encore renforcée, souvent avec le soutien des collectivités territoriales qui engagent des « politiques d’accueil ». Désormais, à l’échelle départementale, seule la Loire enregistre un déficit. La croissance moyenne annuelle liée au solde migratoire est faible (+ 0,2 à + 0,3 %) dans l’Allier, le Puy-de-Dôme ou le Cantal, mais dépasse 0,6 % en Limousin, Aveyron, Haute-Loire, pour atteindre 0,9 à 1 % au sud (Lot, Lozère, Ardèche) ou dans le Rhône. C’est bien ce bilan migratoire, de plus en plus favorable, qui compense le déficit naturel en Haute-Vienne ou Corrèze, dans le Lot, l’Aveyron, la Lozère, l’Aude ou l’Hérault, l’Ardèche ou la Haute-Loire.
La «qualité » des migrants varie beaucoup et notamment leur âge : depuis la région parisienne, les métropoles lyonnaise, toulousaine, marseillaise ou bordelaise, des retraités sont nombreux à s'installer dans le sud ou l'ouest du Massif central, tandis que l’on note un déficit de jeunes actifs entre 18 et 29 ans ; ces derniers achevant leurs études dans les centres universitaires extérieurs ou partant à la recherche d’un premier emploi dans des régions perçues comme « dynamiques ». Les 30-50 ans, accompagnés ou non de leurs enfants, sont plus nombreux à venir ou à revenir qu’à quitter le Massif central. De tels flux expliquent le léger excédent de jeunes de moins de 16 ans[1].
Notes et références
- Laurent Rieutort, collectif CERAMAC, Massif central, hautes terres d'initiatives, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2006
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