- Seconde Guerre de Véies (- 437 -434 ou
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La Seconde Guerre de Véies (- 437 -434 ou - 428 -425) mit en présence, au début du Ve siècle av. J.‑C., la ville étrusque de Véies et la République romaine.
Histoire
En 437 av. J.-C, Fidènes a abandonné la République au profit de Véies ; Lars Tolumnius, roi de Véies, avait mis à mort quatre députés romains (Cloelius Tullus, Gaius Fulcinius, Spurius Antius et Lucius Roscius) venus en tant qu'ambassadeurs à Fidènes afin de demander les motifs du mécontentement et déclencha par ce fait la Seconde Guerre de Véies.
Attaque étrusque
Le Véiens et les Fidenates traversent la rivière Anio, et pénètrent en territoire romain. Le consul romain Sergius L. Fidenas les affronte et les oblige à se retirer. Le dictateur repousse alors les ennemis de Rome au-delà de l'Anio, qui s'installent près de Fidènes, où ils sont rejoints par une armée falisque[1].
Bataille de l'Anio (-437 ou -428)
Article détaillé : Bataille de l'Anio (-437 ou -428).Le dictateur romain Mamercus Æmilius avait disposé ses troupes au confluent du Tibre et de l’ Anio. Les deux armées s'affrontent et le sort de la bataille est décidé par les actions de Cornelius Cossus, tribun militaire dans la cavalerie romaine qui apercevant Tolumnius se lance sur lui avec son cheval et le désarçonne, et une fois à terre l'abat à coups de lance, puis le dépouille et plante sa tête sur une pique, remportant le spolia opima, l'armure du roi vaincu. Ces dépouilles ont été ensuite offertes à Jupiter Feretrius.
Ce fait d'armes fit de Cornelius Cossus un personnage historique car il fut le premier Romain, après Romulus à tuer un roi ennemi en combat singulier.
Retraite des Étrusques
Le roi Tolumnius mort, les armées étrusques se replient, poursuivies par la cavalerie romaine de Cornelius Cossius. Cette victoire met fin à toute menace directe sur Rome, mais une épidémie empêche Rome de finaliser cette victoire.
Attaque de Rome
Le Fidénates retrouvent confiance et reprennent les incursions dans le territoire romain. En 435 av. J.-C., les consuls sont Lucius Verginius Tricostus et Caius Iulius Iullus. La peste qui sévit à Rome redouble de vigueur, décimant le peuple romain. Les Fidénates, profitant du fait que Rome est paralysée, ravagent le territoire de la ville, puis s'unissant aux Véiens, traversent l'Anio et établissent le camp près de Rome. Le consul Iulius s'installe près des armées ennemies, tandis que Verginius convoque le sénat dans le temple de Quirinus. Il est décidé que l'on nomme Quintus Servilius Structus Priscus Fidenas dictateur avec l'accord de Iulius, et il choisit alors Postumius Aebutius Helva Cornicen comme maître de cavalerie[2]. Le dictateur nouvellement élu ordonne la mobilisation générale. L'ennemi se retire sur les hauteurs, où Servilius les suit puis engage la bataille à Nomentum.
Bataille de Nomentum (-435 ou -426)
Article détaillé : Bataille de Nomentum (-435 ou -426).La bataille s'engage près de Nomentum (nord-est de Fidènes), uniquement entre infanteries, le dictateur Servilius Structus Priscus Fidenas, ayant ordonné à Cornelius d'attendre son signal pour charger. Une nouvelle armée sort de Fidènes pour porter secours aux leurs, une armée indénombrable, mais peu organisée, et armée de torches enflammées. Cornelius reçoit l'ordre d'attaquer, et fait ôter aux chevaux leur mors, pour gagner en vitesse, et charge alors la nouvelle troupe ennemie, emportant tout sur son passage, et fermant la route de Fidènes à l'armée de Véies[3].
Les Étrusques se replient dans Fidènes et les Romains préparent le siège.
Siège et destruction de Fidènes (-434 ou -425)
Fidènes était bien fortifiée et bien approvisionnée, les Romains assiègent la ville.
Les Romains décident de creuser un tunnel dans la roche sur le côté le plus faiblement défendu de la ville pendant que des attaques de diversion avaient lieu sous les murs. Ils pénétrèrent par ce tunnel et neutralisèrent les derniers résistants.
Ce tunnel aurait été préexistant comme canicula, des canalisations destinées à évacuer les eaux de ruissellement et servant aussi d'égouts[4].
La ville est finalement prise et soumise au pillage par l'armée du dictateur. Ce dernier ordonne à Cornelius d'abdiquer, et fait de même seulement seize jours après sa nomination[5].
Conséquences
- Fidènes fut définitivement soumise par les Romains en 425 av. J.-C., qui y installèrent une colonie militaire.
- Élimination de la dernière enclave étrusque sur la rive droite du Tibre.
- Véies se retrouve fortement affaiblie et isolée.
- Rome et Véies signent une trêve de 20 ans.
Imprécision sur les dates
Tite-Live[6] rapporte deux sièges séparés par neuf ans, un en -435 et un en -426. Les événements ayant précédé les deux sièges étant identiques, il est admis que le second siège est une répétition du premier.
Quelle que soit la date le résultat reste le même : cette prise permit à Rome d'éliminer la dernière enclave étrusque sur la rive droite du Tibre.
Chronologie
- -438 ou -429 : Fidènes, ancienne ville étrusque devenue colonie romaine, se soulève contre Rome et chasse les colons. Véies intervient en sa faveur.
- -437 ou -428 : La bataille de l'Anio (437 ou 428 avant JC) bataille entre Rome et Véies dont le roi Lars Tolumnius est tué.
- -434 ou -425 : Rome reconquiert Fidènes, tête de pont de Véies sur le Tibre. Trêve de vingt ans entre Rome et Véies.
Bibliographie
- George Dennis, Cities and Cemeteries of Etruria, ed. John Murray (Londres), 1848, notamment les chapitres I et II [1].
- Salvatore Settis, La Terre des Étrusques ed. Scala (Milan ?), 1985
- The New Student's Reference Work, 1914, notamment p. 630 (article « Étrurie »)
- Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, 1999.
Notes et références
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 17
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 21
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 33
- Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, p. 132.
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 34
- Oxford University Press, 1998 The Rise of Rome,
Sources
- Tite-Live, Depuis la fondation de la ville, The Rise of Rome, Oxford University Press, 1998 (ISBN 0-19-282296-9)
- Michael Grant, Histoire romaine, Faber & Faber, 1993 (ISBN 0-571-11461-X)
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