- Aulus Cornelius Cossus (Consul En -428)
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Aulus Cornelius Cossus (consul en -428)
Pour les articles homonymes, voir Aulus Cornelius Cossus.Aulus Cornelius Cossus est un homme politique romain du Ve siècle av. J.-C., célèbre pour avoir été le deuxième, et avant-dernier, à offrir à Jupiter les « dépouilles opimes ».
Selon Tite-Live, il s'agit d'un « homme d'une beauté singulière, d'une force et d'un courage également remarquables, et animé par le souvenir de ses aïeux, dont il transmit le nom plus grand et plus glorieux encore à sa postérité[1] ».
En 437 av. J.-C, Fidènes a abandonné la République au profit de Véies, et une victoire sanglante sur le Lar Tolumnius de Véies près de l'Anio est remportée. Cette victoire qui a coûté autant aux deux partis amène le sénat à recourir à un dictateur : Marcus Aemilius Mamercinus, qui choisit Lucius Quinctius Cincinnatus pour maître de cavalerie. Le dictateur repousse alors les ennemis de Rome au-delà de l'Anio, qui s'installent près de Fidènes, où ils sont rejoints par une armée falisque[1].
L'armée du roi Tolumnius est supérieure en nombre à celle des Romains selon Tite-Live. L'infanterie étrusque subit le choc, alors que la cavalerie résiste et enfonce les Romains, avec à sa tête le roi en personne[2]. C'est alors que le tribun militaire Aulus Cornelius Cossus, du corps de la cavalerie, s'élance et tue le Lar Tolumnius lors d'un duel, mettant en fuite la cavalerie ennemie qui était la seule à mettre en difficultés les Romains[3]. Le dictateur, en vertu d'un sénatus-consulte, rentre à Rome en triomphe, tandis que Cornelius porte les dépouilles du roi, qu'il consacre au temple de Jupiter Férétrien. C'est la première fois depuis Romulus qu'on y dépose les « dépouilles opimes »[4].
C'est ainsi en tout cas que Tite-Live narre l'évènement, mais il émet plusieurs doutes[4] :
- tous les historiens romains racontent cet évènement ainsi, mais Cornelius n'est que tribun militaire, et seul le fait qu'un général romain tuant un général ennemi fait des dépouilles ennemies des « dépouilles opimes », et que le général reconnu est seulement celui sous les auspices duquel se fait la guerre : en l'occurrence, le dictateur.
- de plus, l'inscription tracée sur les dépouilles est sans équivoque : « Aulus Cornelius Cossus, consul ». Or, ce dernier n'est consul qu'en 428 av. J.-C., c'est-à-dire 9 ans plus tard.
- ainsi, on pourrait croire qu'il y aurait une erreur de date, et que cet évènement daterait du consulat de Cornelius. Mais ces années, autour de 428 av. J.-C., sont surtout connues à cause de la peste et la famine, empêchant toute guerre.
- peut-être alors l'évènement daterait-il de 426 av. J.-C., où Cornelius est tribun militaire à pouvoir consulaire, c'est-à-dire quasiment consul, puis maître de cavalerie. Il se pourrait que ce soit à ce moment là qu'il tue le roi de Véies, lors de la bataille et de la prise de Fidènes.
- finalement, Tite-Live conclue qu'on ne peut catégoriquement rejeter aucune hypothèse, mais se refuse à déplacer l'évènement dans le temps, trouvant les autres conjectures sans fondement. Peut-être que Cornelius a eu l'audace de faire inscrire qu'il était consul, ou l'a t-il fait après coup, sous son consulat ...
En 428 av. J.-C., durant les années marquées par la peste et la famine, il est l'un des derniers consuls avec Titus Quinctius Poenus Cincinnatus avant la période des tribuns militaires à pouvoir consulaire. Une commission est mise en place pour juger à Fidènes ceux qui auraient participé à un raid sur le territoire romain au côté des Véiens. Ceux qui ne peuvent justifier de leur absence de la ville au moment du raid sont exilés à Ostie, et des colons peuplent Fidènes à leur place. De plus, un nouveau mal s'abat sur Rome : la sècheresse, provoquant de nouvelles épidémies[5].
En 426 av. J.-C., il est élu tribun militaire à pouvoir consulaire, avec Caius Furius Pacilus Fusus, Marcus Postumius Albinus Regillensis et Titus Quinctius Poenus Cincinnatus. Il est chargé du gouvernement de Rome tandis que ses trois collègues partent pour Véies : incapable de coordonner leurs efforts et leurs ordres, il s'ensuit une défaite honteuse mais sans pertes. Ainsi, on décide qu'un dictateur soit nommé, mais seul un consul peut le faire. Finalement, les augures autorisent un tribun consulaire à le faire, et Cornelius nomme Marcus Aemilius Mamercinus, pour la troisième fois dictateur, qui choisit à son tour Cornelius comme maître de cavalerie[6].
Véies, fort de son succès contre trois généraux, voit nombre de volontaires étrusques la rejoindre dans sa lutte contre Rome, ainsi que Fidènes, massacrant les colons romains de la ville[6]. À Rome, la mobilisation est difficile, mais menée par Aemilius, grand général qui a déjà pris Fidènes quelques années auparavant et Cornelius, qui a offert à Jupiter les « dépouilles opimes », elle s'effectue. Les deux armées se retrouvent près de Fidènes[7].
La bataille s'engage uniquement entre infanteries, le dictateur ayant ordonné à Cornelius d'attendre son signal pour charger[7]. Une nouvelle armée sort de Fidènes pour porter secours aux leurs, une armée indénombrable, mais peu organisée, et armée de torches enflammées. Cornelius reçoit l'ordre d'attaquer, et fait ôter aux chevaux leur mors, pour gagner en vitesse, et charge alors la nouvelle troupe ennemie, emportant tout sur son passage, et fermant la route de Fidènes à l'armée de Véies[8]. La ville est finalement prise et soumise au pillage par l'armée du dictateur. Ce dernier ordonne à Cornelius d'abdiquer, et fait de même seulement seize jours après sa nomination[9].
Sources
Notes
- ↑ a et b Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 17
- ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 18
- ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 19
- ↑ a et b Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 20
- ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 30
- ↑ a et b Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 31
- ↑ a et b Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 32
- ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 33
- ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 34
- ↑ Il s'agit soit de Caius Servilius Structus Axilla, tribun militaire à pouvoir consulaire cette année-là, qui serait aussi le fils de Quintus Servilius Structus Priscus Fidenas, le dictateur nommé, ou d'un Caius Servilius Structus Ahala, le consul de 427 av. J.-C. ou le tribun consulaire de 408 av. J.-C.
Références
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 17-20/30-34 sur le site de l'Université de Louvain.
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