- Saint Gurloes
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Gurloes, prieur de Redon, fut le premier abbé à la tête de l'Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé jusqu'à sa mort en 1057. Connu aussi sous le nom de saint Gunthiern, saint Urloes ou encore saint Ourlou, il fait partie des saints bretons plus ou moins mythiques non reconnus officiellement par l'église catholique.
Sommaire
Sa vie
Fils d’un des rois bretons de Cambrie qui ayant tué dans une bataille son propre neveu, sans le connaître en fut tellement pénétré de douleur, que dès lors foulant aux pieds les grandeurs, et même la couronne qui lui était préparée, il résolut de se retirer dans la solitude pour y gémir et faire pénitence le reste de ses jours.
S’étant donc dérobé à la vigilance de ses courtisans et de ses domestiques, il se retira dans un lieu désert et affreux situé, entre deux montagnes au nord de la grande Bretagne, ou il vécut près d’un an, inconnu aux hommes ; s’y voyant enfin découvert et craignant qu’on ne l’obligeât de rentrer à la cour il passa dans une solitude encore plus reculée sur les bords de la rivière de Tamar ou il demeura plusieurs années[1].
De là, il vint en l’île de Groix près de l’embouchure du Blavet, et il y séjourna quelque temps connu seulement des pêcheurs de l'Ile. Mais le seigneur du lieu qui fut averti de sa présence lui témoigna beaucoup de respect et le fit connaître au comte Gralon seigneur suzerain de l’île. Ce prince aussitôt le fit prier de le venir voir.
Le Saint obéit et Gralon fut si content et édifié de sa vertu et surtout de son humilité qu’il voulut le retirer de son rocher de Groix, et pour l’y engager il lui donna un terrain admirable par sa situation nommé Anaurot au confluent des rivières Isole et Ellé avec mille pas de terre à l’entour et le territoire de la paroisse de Baye. Ce fut en ce lieu qu’on nomma depuis Quimperlé qui signifie confluent d'Ellé que Saint Gurthiern bâtit un monastère sur les rives de la Laïta[2].
Une "sainteté" imposée par la ferveur populaire
Sûrs de l'appui du pape Grégoire VII, les moines tentèrent d'obtenir la canonisation de leur premier abbé et élevèrent son tombeau dans la crypte avant même que la décision ne fut prise; or le pape suivant Urbain II refusa la canonisation car nul ne doit être inscrit au canon des saints "s'il n'y a des témoins pour attester avoir vu de leurs yeux ses miracles et si cela n'est confirmé par le commun consentement d'un synode plénier". La ferveur populaire en fit touefois un saint appelé en breton sant Ourlou et il devint par homophonie avec le mot breton urlou ("goutte"), le saint guérisseur de la goutte, en breton drouk sant Ourlou (mal de saint Ourlou).
Les pèlerins en témoignage d'humilité se glissaient sous le gisant, à travers un passage dans un massif primitif qui daterait du XIe siècle, soit lors de l'élévation des reliques. Cette pratique a perduré jusqu'au XXe siècle. La cavité située sous la tête du gisant aurait par la suite concerné les personnes affectées de maux de tête et de folie[3].
Son culte dans la Bretagne actuelle
Son culte est resté limité à quatre chapelles situées à Clohars-Carnoët, Le Faouët, Languidic et Lanvénégen.
Notes et références
- Vie de Saint Gurthiern d’après le cartulaire de Sainte-Croix de Quimperlé. Edition Le Men
- http://www.infobretagne.com/abbaye-quimperle-fondation.htm
- http://catholique-quimper.cef.fr/decouvrez_notre_patrimoine/les-pardons/visites/du-cote-de-quimper/eglise-sainte-croix-a-quimperle/
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