- Rostom de Karthli
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Rostom Khan
Rostom Khan par Cristoforo di Castelli13e roi de Karthli Règne 1633-17 novembre 1658 Sacre 1634 Investiture 1632 Dynastie Bagration Titre complet Roi des Abkhazes, des Kartvels, des Kakhs, des Rans et des Arméniens, Chirvanshah et Shahanshah et souverain des limites de l'Est et du Nord Prédécesseur Teïmouraz Ier Successeur Vakhtang V Roi de Kakhétie Période 1648–1656 Prédécesseur Teïmouraz Ier Successeur Interrègne (contrôle persan direct) Darougha d'Ispahan Période 1618–1625 Monarque Shah Abbas Ier Biographie Nom de naissance Kaïkhosro Naissance 1567
Ispahan, PerseDécès 17 novembre 1658
Qom, PersePère Daoud Khan Mère Concubine Conjoint(s) Tinatine Djakeli
Ketevane Abachidze
Mariam DadianiDescendance Otia
Louarsab (adopté)
Vakhtang (adopté)
Liste des rois de KarthliPour les articles homonymes, voir Rostam (homonymie).Rostom de Karthli, Khosrov Mirza ou Rostom Khan (1567-17 novembre 1658) est un roi de Karthli de la famille Bagration ayant régné de 1633 à 1658, et un roi de Kakhétie ayant régné de 1648 à 1656.
Sommaire
Biographie
Jeunesse et carrière en Perse
Kaïkhosro Batonichvili est né vers 1565 (probablement en 1567) à Ispahan. Il est le fils aîné, mais illégitime, du roi Daoud Khan de Karthli et d'une concubine. Élevé dès son enfance dans la foi musulmane, il tombe en disgrâce après la défaite, suivie de la trahison, de son père face aux Ottomans durant la guerre perso-turque de 1578-1590. Il est obligé de vivre dans la pauvreté en tant que mendiant à partir de l'âge de onze ans. Ce n'est qu'une trentaine d'années plus tard qu'il est sauvé et rétabli dans la classe dirigeante grâce à l'aide du « Grand Mouravi » Georges Saakadzé, réfugié en Perse au début des années 1610. À ce sujet, le futur roi Rostom remarque plus tard :
« Georges le Mouravi a été d'une grande aide pour moi, aussi bien que pour la Géorgie. »
En peu de temps, Kaïkhosro, dont le nom est changé en un titre plus adapté à la cour impériale, Khosro Mirza, est bientôt remarqué pour sa loyauté envers le Chah Abbas Ier le Grand (1588-1629). Cela lui garantit une place importante dans la haute société perse et il est nommé en 1618 « Darougha » (gouverneur) de la capitale, Ispahan. Ses qualités d'administrateur plaisent au Chah, qui est alors en train de rénover sa capitale, et Khosro Mirza est nommé en 1625 général d'une importante armée ayant pour mission de soumettre la Géorgie orientale.
En effet, depuis 1613 et le mariage du roi de Karthli Louarsab II avec la fille du roi de Kakhétie rebelle, Teïmouaz Ier, cette partie de la Transcaucasie lutte pour se libérer du joug musulman de la Perse séfévide. En 1623, la Kakhétie est presque totalement vaincue avec près de 10 000 civils exécutés et plusieurs dizaines de milliers de déportés en Iran. Deux ans plus tard, le commandant des troupes perses Georges Saakadzé se révolte contre sa bannière et détruit les rangs séfévides à Matkopie. C'est à la suite de cette défaite que Khosro Mirza est envoyé en Géorgie pour combattre celui qui l'avait sauvé de la pauvreté près de dix ans plus tôt. Bientôt, sous ses ordres, les Géorgiens sont vaincus à Marabda en juillet 1625. Quelques mois plus tard, Saakadzé réussit à vaincre, près d'Aspindza, les troupes iraniennes et récupère plusieurs forteresses dans le Karthli au détriment de Khosro Mirza.
À la suite de ces défaites et de la reprise du conflit armé entre la Perse et l'Empire ottoman en 1623, le prince géorgien est rappelé à Ispahan, où il est nommé commandant des quelque 3 000 Qouli (« serviteurs »), la garde personnelle du Chah. Le 19 janvier 1629, Abbas le Grand confie, sur son lit de mort, à Khosro Mirza la lourde charge de veiller à la sécurité de son successeur, Safi Ier. Parallèlement à ce nouveau poste, il prend également en main la campagne mésopotamienne contre les Ottomans.
À Ispahan, Khosro Mirza tente d'asseoir son pouvoir en éliminant ses ennemis politiques. C'est ainsi qu'il s'en prend à l'influente famille de l'ancien ministre géorgien Allahverdi Khan Oundiladze, qui était mort en 1613. Bientôt, il parvient à pousser le Chah contre les Oundiladze et Daoud Khan, l'un des deux fils d'Allahverdi Khan, est expulsé du Medjlis (parlement iranien) et est contraint de se réfugier en Kakhétie, puis dans l'Empire ottoman. Ses domaines sont alors intégrés aux possessions de la Couronne, tandis que ses fils et son frère, Iman Qouli Khan, sont exécutés en 1633.
Règne
La conquête du pouvoir
En 1632, le Chah Safi Ier décide de mettre fin aux révoltes de Géorgie orientale. En effet, après la mort d'Abbas Ier, le roi de Kakhétie Teïmouraz Ier a fait tuer le duc Zourab d'Aragvi et le souverain du Sud-Karthli Semayoun Khan, les principaux soutiens de la Perse en Géorgie, et s'est ainsi posé en roi chrétien hostile à Ispahan. Chah Safi décide alors d'envoyer son proche allié, Khosro Mirza, pour conquérir le Karthli, accompagné du général Rostom Saakadze et du Qizilbash Selim Khan. Khosro Mirza, en récompense de sa fidélité envers la cour impériale, reçoit à ce moment le prestigieux nom de Rostom Khan, en l'honneur du héros du Shâh Nâmeh, Roustam.
En février 1633, Rostom Khan pénètre avec une importante armée de Géorgiens persianisés et de Qizilbashs en Karthli. S'arrêtant à Khounan, plusieurs grands nobles géorgiens, tel que le prince Vakhtang Moukhranbatoni et la prestigieuse famille des Baratiani, viennent alors lui prêter allégeance, et abandonnent ainsi le roi Teimouraz Ier. Celui-ci se prépare alors pour attaquer l'envahisseur et réunit ses troupes à Sapourtzle. Mais comprenant qu'il n'a aucune chance de vaincre trois généraux réputés dans tout le monde séfévide, il préfère se réfugier avec sa famille en Iméréthie. Poursuivis par les troupes de Rostom Saakadze, les loyalistes pro-Teimouraz sont éventuellement défaits au mont Peranga.
Après cette victoire, Selim Khan se rend en Kakhétie pour y devenir gouverneur, tandis que Rostom Saakadze et Rostom Khan vont à Tbilissi, où ce dernier est officiellement reconnu Wali du Gourdjistan (vice-roi de Géorgie) en 1634. Rostom Saakadze, qui a aidé le nouveau souverain à s'installer sur le trône, retourne alors en Perse, tandis que le Wali, dans le but de se concilier la population locale, prend la titulature officielle de ses prédécesseurs en se faisant couronner dans la cathédrale orthodoxe d'Antchis-Khat.
Le nouveau roi
Son règne paisible marque un renouveau économique après plusieurs décennies de dévastation. Bien que musulman, il se montre très tolérant avec ses sujets chrétiens. Il est de plus fortement influencé par sa seconde épouse, la très chrétienne reine Marie, fille de Mamouka Ier Dadiani, prince de Mingrélie (1590-1611). C’est à son initiative que la cathédrale Svetitskhoveli de Mtskheta est restaurée en 1656.
Guerre contre Teimouraz
En 1648, il est chargé par le Chah de prendre le contrôle de la Kakhétie ; le roi Teimouraz Ier de Kakhétie, dont le fils et héritier David de Kakhétie est tué au cours des combats, doit se réfugier en Iméréthie.
Le problème de la succession
La fin du règne de Rostom Ier est marquée par l’organisation de sa succession.
En 1639 il adopte Louarsab, le fils du roi Simon II de Karthli, qui est assassiné lors d'une chasse en 1653 ; il envisage ensuite son fils, le jeune Ottia, qui meurt dans des circonstances mystérieuses. Rostom Ier désigne enfin en 1653 le prince Vakhtang II de Moukrani, d’une branche cadette des Bagration, qui exerce le pouvoir de facto pendant les dernières années du règne avant de devenir roi sous le nom de Vakhtang V de Karthli.
Fin de règne et mort
En 1656, le Chah de Perse destitue Rostom Ier de l’administration de la Kakhétie, qu’il confie à un vice-roi iranien, Sélim Khan de Gandja. Le roi est convoqué à Ispahan mais il meurt le 17 novembre 1658 sur la route de la capitale persane à Qom, où il est inhumé.
Famille
Rostom épouse :
- en 1633 Kethévan Gouldoukhar Abaschidzé (morte en 1636) ;
- en 1636 Marie de Mingrélie (morte en 1682), fille de Mamouka Ier Dadiani, prince de Mingrélie, épouse en 1621 de Simon Ier de Gourie et épouse ultérieure de Vakhtang V de Karthli, dont :
- Ottia, mort jeune.
Culture sous Rostom
Le renouveau économique
Le mélange entre la chrétienté et l'islam
Autres
Sources
- Cyrille Toumanoff, Manuel de généalogie et de chronologie pour le Caucase chrétien (Arménie, Géorgie, Albanie) [détail des éditions], p. 129.
- Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la Géorgie [détail des éditions] [présentation en ligne], p. 191-192.
- Alexandre Manvélichvili, Histoire de la Géorgie, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, Paris, 1951, p. 289-295.
- Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie, tome II : Histoire moderne de la Géorgie, Saint-Pétersbourg, réédition Adamant Media Corporation (ISBN 0543944808), p. 172-173.
Catégories :- Roi de Géorgie
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