- Rashōmon (film, 1950)
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Rashōmon
Données clés Titre original Rashomon Réalisation Akira Kurosawa Scénario Akira Kurosawa
Shinobu Hashimoto
Ryūnosuke AkutagawaActeurs principaux Toshirō Mifune
Machiko Kyō
Masayuki Mori
Takashi ShimuraPays d’origine Japon Sortie 1950 Durée 88 min. Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Rashōmon (羅生門?) est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa en 1950[1], d'après la nouvelle de Ryunosuke Akutagawa[2].
Sommaire
Synopsis
Dans le Japon de l'époque Heian (aux alentours du Xe siècle)[3], pendant une guerre civile, quatre versions[4] très différentes d'un crime d'après autant de témoins y compris celui qui l'a perpétré et le fantôme du défunt, convoqué par un chaman.
Fiche technique
- Titre original : Rashōmon
- Réalisation : Akira Kurosawa
- Scénario : Shinobu Hashimoto, A. Kurosawa, d'après deux nouvelles d'Akutagawa Ryunosuke
- Photographie : Kazuo Miyagawa
- Décors : Takashi Matsuyama
- Musique : Fumio Hayasaka
- Montage : Akira Kurosawa
- Langue : japonais
- Genre : drame
- Durée : 88 minutes
- Sortie : 1950
- Licence : Contrairement à ce que beaucoup croient (c'est une légende urbaine sur internet[réf. nécessaire]), ce film n'est pas dans le domaine public. Aucun film de Kurosawa ne sera dans le domaine public avant 2036[5].
Distribution
- Toshirō Mifune : Tajomaru, le bandit
- Masayuki Mori : Tashehiro, le samouraï
- Takashi Shimura : Le bûcheron
- Machiko Kyō : Masago, la femme
- Daisuke Kato : Le policier
- Fumiko Honma : La sorcière
Commentaires
Le western L'Outrage de 1964 avec en vedette Paul Newman, Claire Bloom et Edward G. Robinson est fondé sur le même scénario.
- « De la réalité chacun se fait une idée. Dans les discours scientifique et politique, dans les conversations de tous les jours, nous renvoyons en dernière instance au référent suprême : le réel. Mais où est donc ce réel ? Et surtout, existe-t-il réellement ? De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu'il n'existe qu'une seule réalité. En fait, ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes l’effet de la communication et non le reflet de vérités objectives et éternelles » (Paul Watzlawick, La réalité de la réalité, Seuil, Paris, 1976).
Au premier niveau physique est la réalité matérielle de faits, gestes et paroles du « crime ». Au deuxième niveau physiologique est la réalité sensorielle des images et sonorités perçues. Au troisième niveau psychique est la réalité imaginaire des significations et valeurs conférées aux éléments de la réalité physique déjà orientée et délimitée par la réalité sensorielle de la perception des sons et lumières. Au quatrième niveau symbolique est la réalité culturelle des croyances d'une religion et des règles de conduite d'une morale qui orientent et délimitent les significations et valeurs possibles conférées aux faits, gestes et paroles de la réalité physique déjà filtrée et sélectionnée par la réalité physiologique des perceptions.
Ainsi, une même scène du « crime » se présente en quatre versions différentes après une cascade d'interprétations, de « communications » des différents niveaux de réalité.
Ceci pose le problème du témoignage d'une « scène » dans la sélection des témoins et dans la sélection par le témoin choisi des différentes perceptions, significations et valeurs qu'il a éprouvées « réellement ».
D'autre part, un même « fait » physique ne devient « évènement » psychique que par ses effets et répercussions dans l'esprit des acteurs et spectateurs des gestes et paroles.
Non seulement ce film a amorcé la Nouvelle Vague cinématographique française des années 1950-1960 du point de vue technique et esthétique, mais encore il a introduit la multiplicité de points de vue d'un faisceau par rapport au récit linéaire univoque.
Récompenses
- Lion d'or à la Mostra de Venise en 1951[6]
- Oscar d'honneur du meilleur film étranger en 1952
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Donald Richie, The Films of Akira Kurosawa, Berkeley, University of California Press, 1998 (réimpr. 1965, 1984, 1996), 272 p. (ISBN 0-520-22037-4)
- Tadao Sato (trad. Karine Chesneau et al.), Le Cinéma japonais, t. II, Paris, Cinéma/pluriel et Centre Georges Pompidou, 1997, 324 p. (ISBN 2-85850-930-1)
Articles connexes
Liens externes
- Rashōmon sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Rashomon - Site officiel français
Notes et références
- The Films of Akira Kurosawa, p. 70), un premier projet de réalisation eu lieu en 1948 (un scénario avait déjà été écrit), mais fut abandonné après que le financeur (Toyoko Company) le jugea trop risqué et que la Toho le rejeta. Selon Donald Richie (
- « The beginings of Rashomon lies in the stories of Ryunosuke Akutagawa », in Donald Richie, The Films of Akira Kurosawa, p. 70
- « une œuvre expérimentale très éloignée des lieux communs du genre » : ce film serait, selon Sato, le premier jidaigeki qui se déroule à cette époque (les jidaigeki, qui représentaient à cette époque environ la moitié de la production japonaise, se déroulaient généralement à l'époque Edo (du XIIIe siècle au XIXe siècle), ou, plus rarement, à l'époque Genpei (XIIe siècle)), jamais avant. Tadao Sato, Le Cinéma japonais, Tome II, p. 40 Tadao Sato indique que le choix de cette époque constitue en soi une innovation, et fait de Rashōmon
- The Films of Akira Kurosawa, p. 71, ou encore Tadao Sato, Le Cinéma japonais, Tome II, p. 40 Cf. Donald Richie,
- Tôhô a déposé une plainte contre la société Cosmo Contents concernant la distribution des œuvres de Kurosawa. Le jugement a permis d'établir si les films d'Akira Kurosawa antérieurs à 1953 sont dans le domaine public ou pas. Il s'agissait en effet de de savoir quelle loi s'applique à ces œuvres : la loi japonaise sur la propriété intellectuelle réformée de 1971 (auquel cas les films sont dans le domaine public 50 ans après leur première diffusion publique) ou la loi antérieure à 1971 (les films entrent dans le domaine public 38 ans après la mort du réalisateur) (Quelques sites décrivant la situation à l'époque du dépôt de plainte : (en) Mark Schilling, « Kurosawa films center of suit. Toho targets DVD sales company », Reed Business Information, 2007. Mis en ligne le 3 avril 2007, consulté le 4 mai 2007 ou encore (en) Toho sues Cosmo Contents for selling DVDs of Kurosawa’s early works, 2007. Mis en ligne le 2 avril 2007, consulté le 4 mai 2007). Dans tous les cas, l'amendement de 2003 à la loi de 1971 – qui étend la durée des droits patrimoniaux de 50 ans à 70 ans après la première diffusion – ne s'applique pas à ces films (cf. (en) Japanese court rules pre-1953 movies in public domain. Mis en ligne le 12 juillet 2006, consulté le 4 mai 2007 ou Hidehiro Mitani, « Argument for the Extension of the Copyright Protection over Cinematographic Works », Center for Advanced Study & Research on Intellectual Property. Consulté le 4 mai 2007 ou encore Pre-1953 Japanese films are in public domain. Mis en ligne le 12 juillet 2006, consulté le 4 mai 2007 ). La cour du district de Tokyo a rendu son jugement le 14 septembre 2007, établissant que les œuvres d'Akira Kurosawa ne seront dans le domaine public qu'à la fin de la 38e année après la mort de l'auteur, c'est-à-dire le 31 décembre 2036. Quelques liens expliquant le jugement : (ja) 東宝、黒澤DVD著作権訴訟で全面勝訴、著作権は死後38年存続, Eiga.com. Consulté le dimanche 14 octobre 2007 (ja) 黒沢映画の格安DVD販売差し止め・東京地裁, Nikkei Inc.. Consulté le dimanche 14 octobre 2007 (ja) 黒沢監督著作権は死後38年DVD差し止め, Asahi. Consulté le dimanche 14 octobre 2007, ou encore, en anglais : [1], [2], ou [3]) Le 2 avril 2007 la
- Le Cinéma japonais, Tome II, p. 39 Tadao Sato,
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