- Prononciation francophone des langues étrangères
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Cette liste regroupe les points communs de la prononciation qu'ont généralement les francophones natifs quand ils parlent des langues étrangères. Beaucoup de ces caractéristiques sont le résultat d'un effet de calque sur la phonologie du français : avant d'apprendre à prononcer de nouveaux phonèmes, les locuteurs ne se servent que de ceux qui existent déjà dans leur langue.
La prononciation est donnée en alphabet phonétique international.
Sommaire
Allemand
L'allemand a toutes ses vocoïdes en commun avec l'anglais, si ce n'est :
- [ʏ] que les francophones entendent et prononcent comme [y] ;
- [ɐ] qui se voit souvent prononcé [a] ou [ə].
Au niveau des consonnes :
- [h] n'est pas prononcé ;
- [ŋ] est prononcé comme [ng];
- les francophones n'ayant pas le même respect pour la prononciation des langues étrangères que les germanophones, ils ne disent pas [θ] dans les mots allemands empruntés à l'anglais et prononcent le [r] comme leur [ʁ] ;
- [ç] est confondu avec [ʃ] ;
- les locuteurs ne lient guère [pf], [ʦ], [ʧ] et [ʤ] ;
- pour les locuteurs, le ch dur prononcé [x] est pareil à leur [ʁ].
Anglais
Bien que le français et l'anglais aient tous deux un éventail vocalique large, ils ont peu de vocoïdes en commun.
- les locuteurs remplacent [æ], [ɑː] et parfois [ʌ] par [a] ;
- [ɜː] devient [œ] ou [ø] ;
- [h] est omis ;
- [ɪ] et [iː] deviennent [i] ;
- il arrive que, de [ʤ], il ne reste plus que [ʒ] ;
- [əʊ] et [ou] sont souvent prononcés comme [o] voire comme [œu] ;
- [ɔː] et [ɒ] sont remplacés par [ɔ] et [o] ;
- [ʌ] est presque toujours dit comme [œ] voire [a] et dans de très rares cas comme [ɔ] ;
- certains confondent [ɹ] et [w] ;
- [θ] et [ð] sont remplacés par [s] et [z] ou — moins souvent — [f] et [v] selon les locuteurs.
- le [ʊ] britannique n'est pas évident pour les francophones puisqu'ils ne le discriminent pas facilement de leur [u], mais ils n'ont pas trop de mal à assimiler le [ʉ] américain, attendu qu'il est situé à mi-chemin entre [y] et [u].
Quant à l'accent tonique, la plupart des francophones ignorent de quoi il s'agit, puisque le français n'en possède pas. C'est pour la même raison qu'ils distinguent avec difficulté les voyelles longues.
Espagnol et italien
- Les difficultés des francophones dans les autres langues romanes que sont l'italien et l'espagnol, resident essentiellement dans l'accentuation, phénomène dont le résultat se traduit souvent par le placement de l'accent tonique sur la dernière syllabe ou son placement systématique sur l'avant-avant-dernière en italien.
- Si les francophones ne disent pas toujours les doubles consonnes, ce n'est absolument pas par difficulté mais simplement par oubli en raison de leur fréquence, surtout en italien.
- [r] est assez dur pour les locuteurs et le devient extrêmement quand il est double : [rr].
- [ʎ] devient facilement [l] voire [ɢl].
- [x] devient facilement [ʁ], [ʀ] ou parfois [ħ].
Japonais
- Les francophones ont tendance à remplacer les voyelles fermées [e] et [o] par leurs équivalentes ouvertes [ɛ] et [ɔ], cette substitution ayant pour cause l'allophonie de ces vocoïdes en français ;
- [ɯ] est prononcé comme [u] voire comme [ə] ;
- [ɕ] est prononcé comme [ʃ] ;
- [ɕʲa], [ɕʲɯ], [ɕʲo] sont prononcés comme [ʃa], [ʃu], [ʃo] ;
- [dʑ] est prononcé comme [ʤ] ;
- [ɹ] est prononcé comme [l] ;
- [h] est omis ;
- [ɸ] est prononcé comme [f].
Voir aussi
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