Pierre Babaud de la Chaussade

Pierre Babaud de la Chaussade
Naissance	27 septembre 1706 Bellac
Décès	12 août 1792 (à 85 ans) Paris
Nationalité	Française
Pays de résidence	France
Profession	maître de forges

Pierre Babaud de la Chaussade (1706-1792) était un important fournisseur de la marine royale au XVIII^e siècle, à la fois maître de forges et propriétaire forestier.

Né à Bellac le 27 septembre 1706, Pierre Babaud de la Chaussade est mort à Paris le 12 août 1792. Il possédait des forges et des bois en Nivernais, où son père travaillait dans le négoce du bois^[1] pour la marine de guerre, avant de devenir maître de forges, une activité gourmande en bois. À partir de 1735, il exploite la forge de Cosne-sur-Loire, profitant de la présence du fleuve, de minerai de fer, et des forêts de chênes^[2], qui alimentent les fourneaux de ses forges.

Par son mariage avec Jacqueline Marie-Anne Masson, fille du banquier Jacques Masson, il devient aussi propriétaire des forges de Guérigny, dans la même région. Jacques Masson, financier d’origine genevoise, premier commis au Contrôle général des finances, avait acheté la seigneurie de Guérigny en 1720^[3]. Les fonderies du nouveau groupe sont à Guérigny, les forges à Trézy et le haut-fourneau à Grossouvre, propriété de Jean-François Durand, seigneur de Grossouvre, maître de forges depuis plusieurs générations.

Bien introduit à la cour du roi Louis XVI, Pierre Babaud de la Chaussade voit son activité enregistrer un pic entre 1744 et 1781^[1]. La forge fabrique les ancres et accessoires métallurgiques pour la Marine royale française. Avec un statut de fournisseur quasi exclusif, elle approvisionne les ports de Brest et de Lorient.

Armoiries des Babaud de la Chaussade

Lors de la guerre d'indépendance américaine, Pierre Babaud de la Chaussade pressent les risques de déclin de son activité car la France veut comme l'Angleterre recourir à la « fonte au coke ». En 1782, une fonderie royale sera construite au Creusot pour profiter des ressources en houille de la région, avec l'aide de l'industriel anglais William Wilkinson. Pierre Babaud de la Chaussade entame alors des négociations avec l'État qui rachète les forges en 1781 pour 3,7 millions de livres^[4]. Une ordonnance royale leur conserve le nom de « forges de la Chaussade ». En 1791, lorsqu'elles ferment, les forges faisaient encore travailler 840 ouvriers^[3].

Auparavant, en 1775, profitant de son réseaux dans les Eaux et Forêts, Pierre Babaud de la Chaussade signe un contrat pour approvisionner la marine de 150 000 à 300 000 pieds cubes de bois dans des forêts situées plus loin que l'approvisionnement habituel^[5]. En 1781, il cède ce contrat à Claude Baudard de Saint-James, trésorier de la Marine, qui est associé au négociant malouin Marion-Brillantais.

Notes

Articles connexes

• Histoire du service forestier public en France

• Portail du bois et de la forêt