- François de la Chaise
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François de la Chaise, né à Montcenis le 21 octobre 1727[1], fut parmi les Premiers entrepreneurs du charbon français, dans les mines de Bourgogne, à Blanzy et au Creusot, autrefois baptisé Montcenis, où il a suivi des près les incertitudes qui ont accompagné la mise en place d'une fonderie royale géante et d'une cristallerie, alors que le tracé du canal du centre était encore incertain, tout comme la réussite de la fonte au coke pratiquée en Angleterre à grande échelle à partir du milieu des années 1760, pour la Royal Navy.
En 1768, Gabriel Jars, correspondant de l’Académie des Sciences, qui revient d'une série de voyages en Angleterre, visite les mines de Montcenis et prouve l’intérêt du gisement de la Charbonnière à François de la Chaise, le propriétaire des lieux. Jars propose d’installer dans la vallée des Riaux, riche en charbon, des manufactures « pouvant être reliées par route à Chalon sur la Saône et à l’Arroux qui se jette dans la Loire »[2].
Le 29 mars 1769, François de la Chaise, subdélégué à l'intendant de Bourgogne, reçoit la concession. Il obtint pour 50 ans l’autorisation d’exploiter non seulement les mines de la Baronnie mais aussi dans tout le pays formé par la vallée de la Dheune et de la Bourbince, celle du Mesvrin et celle de l’Arroux. Il développa cette industrie, soutenu par les Etats de Bourgogne, touchant au but après avoir englouti toute sa fortune et connu bien des difficultés[3].
En 1776, alors que William Wilkinson effectue son premier voyage sur le site, François de la Chaise revend cette concession. Pourtant, au même moment, à la Forge d’Aisy sous Rougemond, près de Montbard c’est avec le charbon de Montcenis qu'est effectuer la première coulée de fonte au coke, même si le résultat n'est pas considéré comme la première fonte au coke française.
En mai 1781, grâce à l'appui du ministre des affaires étrangères[1] Charles de Vergennes (1761-1832), François de la Chaise réussit à faire annuler la vente de sa concession à la compagnie minière Renard, propriétaire de la Forge du Mesvrin, pour se réserver une possibilité industrielle[4]. La famille Gravier de Vergennes possédait la seigneurie d'Alone, sur la paroisse toute proche de la La Chapelle-sous-Uchon, à 10 kilomètres du Creusot.
En 1781 aussi, le roi achète les forges de La Chaussade, appartenant au maître des forges Pierre Babaud de la Chaussade (1706-1792), à Guerigny (Nièvre), qui fabriquent des ancres et autres pièces pour la marine depuis des décennies. En août 1781, William Wilkinson revient à Montcenis mais cette fois avec Ignace de Wendel et Pierre Toufaire pour concrétiser l’idée du vaste établissement de la Fonderie Royale du Creusot dans le creux du vallon. En novembre 1781, Ignace de Wendel achète les terrains et Pierre Toufaire, l'architecte, établit les plans. Le 18 décembre est constitué la société "Périer, Bettinger et compagnie pour l'exploitation du site.
La concession fut entièrement rachetée par la fonderie en 1786 à François de la Chaise[5], cinq ans après qu'il eut obtenu la possibilité de la racheter.
C’est à la même époque que l'information parvient à MM. Lambert et Boyer, en charge d’édifier à Sèvres une manufacture de verre, où couler le cristal à la façon anglaise. Ils sont entravés dans leur entreprise par le coût élevé du transport de charbon jusqu'à la manufacture de Sèvres, équipée depuis 1740 de fours à porcelaine, au capital de laquelle le banquier Isaac Panchaud a revendu ses parts en 1780 avec une plus-value de 33% en 18 mois. Connaissant la réputation des mines de Montcenis et l'arrivée prochaine du canal du Centre, reliant Rhône et Loire, ils abandonnèrent Sèvres et décidèrent en 1782 de venir à Montcenis où l’on vit surgir la Manufacture des Cristaux de la Reine.
Le minerai de fer était apporté des mines voisines de Chalencey et de la Pâture. La création, à proximité du Creusot, du canal du Centre, ouvert à la navigation en 1793, dota la région d'une voie de communication mais il fallut attendre 1806 pour que la rigole du Creusot relie réellement le site au canal, sur une dizaine de kilomètres.
Les problèmes sociaux se multiplièrent: expropriation, mauvaise volonté des habitants pour autoriser l'extraction de la pierre dans leurs propriétés, refus des paysans d'effectuer les transports, si bien qu'il fallut recourir à la réquisition. En 1783, 500 ouvriers sont recensés au Creusot. En 1797 ils seront plus de 1100[1]. Mais entre-temps, la société a fait faillite en 1788, victime de la crise économique de 1788-1789.
Références
- http://www.cgsl.asso.fr/histoire/creusot.htm
- http://www.ecomusee-creusot-montceau.fr/rubrique.php3?id_rubrique=53
- http://www.montcenis.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=45&Itemid=54
- Qui gouverne?: l'État, le pouvoir et les patrons dans la société industrielle, René de Vos
- http://www.creusot.net/creusot/histoire/1200_1900_sch/1200_1900.htm
Bibliographie
Liens externes
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