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Bertha Galeron de Calonne
Bertha Galeron de Calonne, née à Paris le 15 juin 1859 et morte en 1936, est une poétesse française.
Arrière-petite fille de Charles Alexandre de Calonne, qui fut ministre des finances de Louis XVI, elle perdit la vue et devint sourde en 1870 à la suite d'une fièvre typhoïde, une surdité qui ne cessa de s'aggraver jusqu'à la fin de sa vie pour l'ancrer définitivement dans le monde du silence. Les sœurs de Saint-Vincent de Paul qui la prirent comme pensionnaire dans leur institution surent lui donner l'instruction spéciale destinée aux jeunes aveugles et parvinrent même à lui enseigner la musique. Dans ce monde des ténébres, la poésie et la musique apportèrent à cette jeune fille intelligente l'ineffable consolation.
Mariée à l'architecte Galeron, membre de l'École des beaux-arts, elle eut avec lui trois enfants, dont la première petite fille mourut en bas âge, et le suivit à la cour de Roumanie, en Espagne et au Portugal. Grande amie de Carmen Sylva (pseudonyme littéraire de la reine Elisabeth de Roumanie) avec qui elle entretint une abondante correspondance, elle fut aussi l'amie d'Amélie du Portugal et de Pierre Loti chez qui elle séjourna à Oloron.
L'œuvre littéraire de Bertha Galeron de Calonne se résume pratiquement à cet unique recueil, Dans ma nuit, paru pour la première fois en 1890 puis dans une édition augmentée en 1897, ouvrage qui fut salué par plusieurs grands noms de la littérature, également touchés par la double infirmité de l'auteur : Jean Aicard, Maxime Du Camp, Charles le Goffic, François Coppée, Stéphane Mallarmé, Pierre Loti ou bien encore Victor Hugo, qui à cette occasion l'appela « la grande voyante ». Ces vers d'une prosodie parfaite et d'une grande musicalité, mais aussi très chargés émotionnellement, font Bertha Galeron l'une des meilleures poétesses du XIXe siècle français.
À la fin de sa vie et après la mort de son mari, elle se retira à Dangu, petit village du département de l'Eure, où elle possédait une maison de vacances et où elle s'éteignit et fut inhumée en 1936.
Œuvres
- Chez la Champmeslé, comédie en vers, avec Ernest de Calonne, Paris, Théâtre de l'Odéon, 21 décembre 1886
- Dans ma nuit, poèmes, avec une préface de Carmen Sylva, 1890. Rééditions : 1897 ; 1925 avec une préface de Charles le Goffic ; 1996 avec un avant-propos d'Emile Ducharlet.
- Ambroise Paré, drame en vers joué au Théâtre Maguerra en 1899.
- Mémoires (inachevés), fragment paru dans la Revue hebdomadaire du 20 août 1918.
Bibliographie
- La Revue contemporaine (1er juin 1890)
- L'Indépendance roumaine (1890)
- La Nouvelle Revue (1891)
- La Liberté (1891)
- Le Moniteur universel (23 juillet 1897)
- René Galichet, Bertha Galeron de Calonne, poétesse sourde et aveugle (1859-1938), Éditions de La Lucarne Ovale, 1994
- Dans ma Nuit, production : MilSabords/france 3, Documentaire de Marc Toulin avec le peintre François Priser, biographe de Bertha Galeron de Calonne.
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